(JASSON)
Je l'observais de l'écurie. Elle tenait son épée double à deux mains et la brandissait droit devant elle en parant les coups de son adversaire invisible. Elle combattait avec finesse et habileté. Aussi tranchante qu'une lame, aussi rapide que le lynx, aussi puissante que les Dieux. Je la voyais souffrir dans son effort mais elle s'entrainait de bonne grâce. Son application paierait le jour de la bataille finale.
Parce que oui, la bataille finale approchait. Et bien plus vite qu'on ne pouvait le soupçonner. Je le sentais jusqu'au plus profond de mon être. Rien n'arrêterait ces bêtes à l'esprit futile. Cependant, nos sacrifices paieraient. Je ne voyais pas le combat gagné d'avance. Juste une lueur de joie dans le noir des jours proches.
Le ciel s'assombrissait à vue d'œil. Il ne servait à rien de fuir. Le continent serait touché dans son intégralité. Personne ne serait épargné. Aucune terre ne serait foulée. La pesanteur était de plus en plus lourde. L'air devenait insoutenable, l'ambiance électrique. Les coeurs étaient de moins en moins sereins. Les hommes et les femmes se serraient, se murmuraient des mots d'adieux.
Et la belle jeune fille mauve était toujours en pleine préparation. Elle luttait à en perdre haleine. Elle se battrait jusqu'à la mort du dernier soldat-insecte. Aucun ne lui survivrait. Elle était plus forte que jamais et sincèrement, je n'aurais, pour rien au monde, voulu me mesurer à elle en ce moment même. A vrai dire, je ne voulais pas me battre. Je voulais m'exiler. Sauver ma peau. Celle de ma famille. Et plus les secondes filaient, plus cette envie s'intensifiait. Je pris donc une feuille de papier, une plume et commençait mon récit :
«Pardonnez-moi. J'aurais voulu assumer jusqu'au bout. Je crois que ma place n'est plus parmi vous. Mes Amis, vous savez aussi bien que moi que nous n'avons que peu de chance de survivre. En ce cas, ma place est auprès de ma famille. Je combattrais de mon côté en votre égard, n'ayez crainte. Je vous aime et je vous lègue toute mon admiration. Courage. Honneur. Justice. »
Je pliais le morceau de papier et le laissais sur la table de la bibliothèque.
C'était mes derniers moments dans le château de toute ma vie. J'admirais la vue sur la cour de la fenêtre que je connaissais par coeur, je touchais les livres que j'avais lu, voire relus et m'asseyais sur les chaises qui avaient décidément prit la forme de ces nombreux élèves.
Je repensais à tout ces moments vécus auprès de l'Ordre, et ému, je sortais. Je venais de dire Adieu à toute ma vie et je me dirigeais vers la mort.
Cher(s) lecteur(s), j'espère que cet OS vous aura plu, désolée de sa longueur mais pour le moment, il va falloir s'en contenter...
Merci de votre lecture et les reviews sont les bienvenues bien évidemment.
Merci à ma Bêta, Imaginaire-de-kiki.
Bisous,
Unesimple-ado°
