Bon eh bien ça devait arriver, je vais faire une fic d'Undertale en plusieurs chapitres. Et évidemment, je vais en profiter pour massacrer mon personnage préféré. Avec le personnage que je déteste le plus. Enjoy!

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Décidément, celui-là ne le laissait pas.

Flowey laissait Papyrus babiller sur sa journée, son frère qui se laissait traîner et ses nouvelles idées de puzzles. Le grand squelette parlait fort, d'un ton fier et enjoué, de toutes sortes d'insignifiances, mais la fleur le laissait faire. Le meilleur était à venir.

Depuis plusieurs temporalités, Flowey se liait d'amitié avec Papyrus. Il était très facile de l'approcher, ce grand naïf n'aurait jamais eu l'idée de se méfier d'une fleur parlante, et il sautait sur l'ombre d'une offre d'amitié. Et Flowey s'était montré un bon ami jusqu'à présent: il lui donnait des conseils, des encouragements, il l'écoutait, le flattait, le consolait.

Jusqu'à présent.

Les manières et les réactions de Papyrus fascinaient Flowey, et celui-ci voulait voir ce dont il était capable. Jusqu'où allait sa moralité simpliste. Papyrus était non-violent par nature; avait le désir d'être en contrôle autant que possible; d'une nature positive jusqu'au ridicule; rempli d'amour de lui-même sans narcissisme, faisant déborder cet amour sur les autres. Si Flowey avait eu une âme, il aurait peut-être été affecté par tout cet amour; mais Flowey ne ressentait plus rien depuis longtemps, et tout ce qu'il voulait, c'était chasser l'ennui qui le rongeait. Et quoi de plus amusant que de tenter de changer une nature aussi bonne?

Il allait commencer avec la violence.

-Dis-moi donc, Papyrus… tu dis vouloir devenir un membre de la garde royale. Crois-tu pouvoir y arriver bientôt?

-HMMM… UNDYNE NE M'A PAS DONNÉ DE DATE PRÉCISE, MAIS ELLE M'A DIT QU'ELLE Y SONGERAIT PEUT-ÊTRE BIENTÔT UN MOMENT DONNÉ PROBABLEMENT. C'EST ENCOURAGEANT!

Flowey secoua son visage négativement.

-Si tu veux mon avis, elle ne semble pas très convaincue. Elle te donne plus de leçons de cuisine que de combat dernièrement, non?

-JE SUIS CERTAIN QUE L'APPRENTISSAGE DE LA CUISINE EST ESSENTIEL POUR TOUT MEMBRE DE LA GARDE ROYALE ET QUE-

-Oh, je ne critique pas l'enseignement d'Undyne! s'exclama Flowey avec un petit rire. Mais je me disais que je pourrais peut-être te donner un coup de pouce… métaphoriquement parlant bien sûr, je n'ai pas de pouces.

Et il fit un clin d'oeil. Papyrus pencha la tête de côté, l'air interrogateur.

-TU VEUX AUSSI ME DONNER DES LEÇONS DE CUISINE?

-Mais non, grand bêta, je parle de leçons de combat. Je n'en ai pas l'air, mais je suis très fort! Je suis certain que si je t'entraîne, tu vas devenir plus fort en un rien de temps et Undyne te fera entrer dans la garde royale aussitôt.

Le visage de Papyrus s'illumina aussitôt. Il était tout de même assez fascinant de voir à quel point un squelette sans aucun muscle facial arrivait à exprimer aussi bien ses émotions…

-VRAIMENT? J'AIMERAIS BEAUCOUP MAIS… TU N'AS PAS PEUR QUE JE TE FASSE MAL, FLOWEY? C'EST QUE LE GRAND PAPYRUS EST TRÈS FORT, ET TU N'ES QU'UNE PETITE FLEUR, SANS VOULOIR TE VEXER…

Flowey ricana. Quelle prévenance touchante! Il riait de plus en plus fort, et il grandissait. Bientôt il faisait le double de la taille du squelette, et des tiges souples menaçantes s'agitaient autour de lui.

-BON D'ACCORD, JE M'EXCUSE DE T'AVOIR VEXÉ, FLOWEY, dit Papyrus qui faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air impressionné. JE NE SAVAIS PAS QUE TU POUVAIS FAIRE… ÇA!

Flowey approcha une tige de la tête de Papyrus et lui caressa le sommet du crâne. Papyrus n'avait pas tressailli, ne semblait pas inquiet même si la petite fleur inoffensive qu'il connaissait jusqu'alors s'était soudainement transformée en monstre végétal géant. Quelle délicieuse naïveté.

-Ne t'en fais pas, cher ami, je ne suis pas vexé du tout, tu ne pouvais pas savoir, susura Flowey en continuant de caresser la tête de Papyrus, qui semblait apprécier ce contact. Mais comme tu vois, je suis amplement capable de me battre. Tu n'auras pas besoin de retenir tes coups avec moi, je suis très solide.

-MAIS SI JE TE FRAPPE TROP FORT… TU AURAS MAL, NON?

-Je ne ressens pas la douleur comme les autres monstres, ne t'inquiète pas. Et puis je vais rendre les coups, alors prépare-toi!

Le squelette ne se le fit pas dire deux fois, et il recula d'un bon pas en prenant une pose défensive, préparant un premier barrage d'os magiques.

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Visiblement exténué, le squelette se laissa tomber sur le dos. Flowey eut la tentation de lui donner le coup de grâce, mais ce n'était pas son but en ce moment. Il se contenta donc de revenir à sa forme de petite fleur habituelle, et il posa une feuille compatissante sur la main de Papyrus.

-Ce n'était pas trop mal pour une première fois contre moi.

-LE GRAND… PAPYRUS… TROUVERA BIEN… UN MOYEN… DE GAGNER!

Flowey attendit quelques instants que Papyrus reprenne son souffle (ce qui était une opération particulière pour un être qui n'était pas doué de poumons), et il attendit que le squelette se redresse pour aller se percher sur son épaule.

-Tu sais, tu serais beaucoup plus fort si tu ne contrôlais pas autant chaque attaque. J'ai l'impression que tu retiens tes coups, et que tes barrages sont prévisibles par exprès. Je t'ai pourtant dit que tu n'avais pas à faire attention avec moi. Tu as bien vu comment il est difficile de me blesser!

-C'EST… PROBABLEMENT LE CAS. JE DOIS TOUJOURS FAIRE ATTENTION AVEC SANS… ET MÊME AVEC UNDYNE, JE NE VOUDRAIS PAS LA BLESSER. LE GRAND PAPYRUS A UN CONTRÔLE PARFAIT DE SA MAGIE!

-Mais si un méchant humain venait à passer, quelqu'un qui voudrait te faire du mal, que ferais-tu?

-JE LE CAPTURERAIS, BIEN ÉVIDEMMENT!

La fleur éclata de rire. Papyrus se tourna vers elle, surpris.

-QU'EST-CE QUI TE FAIT RIRE? JE N'AI POURTANT PAS RACONTÉ DE BLAGUE...

-Papyrus, Papyrus… si un humain avait de mauvaises intentions, il serait encore plus fort que moi. Et tu m'as à peine endommagé le bout des pétales. Comment pourrais-tu le capturer dans ces conditions? Non, Papyrus, il faut que tu deviennes plus fort pour être digne d'entrer dans la garde royale et de vraiment pouvoir… capturer un humain. Si ton contrôle de ta magie est si parfait, alors tu peux en augmenter la puissance autant que tu le veux, pas vrai?

-... PROBABLEMENT…

-Penses-y bien. Et reviens ici demain, nous pourrons nous entraîner encore. J'espère voir le maximum de ta puissance!

Et sur un dernier clin d'oeil, Flowey descendit de l'épaule de Papyrus et plongea dans la terre froide.

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Le lendemain, le combat fut plus satisfaisant, du moins du point de vue de Flowey: Papyrus utilisa ses blasters, et le frappa de coups beaucoup plus puissants que la veille. Mais il n'arrivait pas à esquiver aussi bien les coups alors qu'il se concentrait autant sur l'attaque, et il mit un genou à terre au bout d'une heure à peine. Flowey dut encore se retenir pour ne pas achever le pauvre squelette.

-Tu me sembles épuisé, mon pauvre Papyrus. Il vaut mieux arrêter là pour le moment.

Papyrus ne répondit rien pendant un moment, la tête penchée. Flowey étira une tige pour le forcer à le regarder dans les yeux.

-Je suis très fier de toi, mais je suis sûr que tu peux faire encore mieux. Nous allons continuer cet entraînement, jusqu'à ce que ça ne t'épuise plus! Undyne sera tellement impressionnée, elle va certainement t'engager aussitôt dans la garde.

-OUI… LA GARDE…

Peut-être était-ce parce qu'il était épuisé après avoir dépensé autant de magie, mais Papyrus semblait beaucoup moins enthousiaste que d'habitude à cette idée. Mais il ne refusait pas. Était-ce parce qu'il voulait vraiment devenir plus fort, ou bien…

-As-tu peur de moi, Papyrus?

-... NON.

-Tu ne pourras jamais me battre. Je suis le plus fort des monstres sous la montagne. Je suis invincible. J'ai vaincu la mort et j'ai des tas de pouvoirs que tu ne peux même pas t'imaginer. Tu n'as pas peur de moi, Papyrus?

Le squelette soutint le regard de Flowey, mais ses orbites semblaient un peu vides. Il finit toutefois par répondre d'un ton assuré.

-...NON. JE N'AI PAS PEUR DE TOI FLOWEY. JE NE SAIS PAS EXACTEMENT CE QUE TU ES, OU COMMENT TU AS PU DEVENIR AUSSI FORT, MAIS TU ES MON AMI. JE TE FAIS CONFIANCE.

Flowey eut beaucoup de peine à ne pas éclater de rire, mais il réussit à se contenter de sourire et à tapoter l'épaule squelettique d'une large feuille. Papyrus se redressa avec un large sourire, et se jeta sur la tige principale de Flowey pour lui faire un calin.

Surpris de ce contact, le monstre-fleur balbutia des remerciements et finit par enrouler quelques vignes autour de lui pour le serrer à son tour. Il avait oublié à quel point il était affectueux et démonstratif. Même s'il ne lui restait qu'un point de vie, il allait se jeter sans méfiance dans les bras de celui qui l'avait mis dans cet état. Mais ce n'était pas encore le moment de lui apprendre à être méfiant.

Pas encore. Pas dans cette temporalité.

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Après des semaines d'entraînement, Papyrus était devenu nettement plus fort. Ses attaques étaient explosives, imprévisibles, le rayon de ses blasters s'était élargi, il parvenait à mieux éviter les coups, et il tenait beaucoup plus longtemps avant d'épuiser ses réserves magiques. Une réussite totale, se félicitait Flowey. Il ne manquait plus qu'une chose. Un peu d'amour… de LOVE. Maintenant qu'il avait en lui toute cette puissance, Flowey voulait le voir s'en servir contre d'autres monstres.

Ce ne serait pas facile. Papyrus ne le frappait aussi fort que parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas lui faire véritablement du mal. Flowey l'avait vu s'entraîner avec Undyne, il s'était automatiquement retenu contre elle, comme s'il ne s'était jamais entraîné. Il n'avait même pas osé utiliser ses blasters. Mais Papyrus lui faisait confiance. S'il commençait lentement, peut-être…

-POURQUOI EST-CE QU'IL Y A UN MOLDSMAL ICI?

-C'est pour ton entraînement, Papyrus. Je veux que tu te battes contre lui.

-CE N'EST PAS LA PEINE, IL EST INOFFENSIF. J'AI BIEN TROP PEUR DE LE TUER D'UN SEUL COUP!

-C'est le but, Papyrus.

Flowey vit distinctement le grand squelette se figer un moment.

-SI C'EST UNE BLAGUE, CE N'EST PAS TRÈS DRÔLE, FLOWEY. TU SAIS QUE J'AI HORREUR DES MAUVAISES BLAGUES!

-Je suis très sérieux, Papyrus. Je veux entraîner ton esprit combatif.

Papyrus hocha frénétiquement le crâne de gauche à droite.

-JE T'AI DIT QUE JE N'AIMAIS PAS CE GENRE DE BLAGUE, FLOWEY.

-Allons, ce n'est qu'un moldsmal. C'est à peine conscient. C'est de la moisissure qui rampe. Ça ne manquera à personne, et tu seras plus fort, plus prêt à affronter les humains.

Papyrus hochait la tête si fort que le reste de ses os cliquetait. Derrière lui, le moldsmal laissait échapper un peu de pollen, sans comprendre ce qui se passait. Flowey se sentait perdre patience peu à peu.

-Fais-le, Papyrus. Un moldsmal, et tu pourras entrer dans la garde royale!

-COMMENT POURRAIS-JE ENTRER DANS LA GARDE ROYALE ET PROTÉGER LES MONSTRES, SI J'EN TUE UN MAINTENANT?

-Parce que sinon c'est moi qui vais le tuer.

Papyrus cessa aussitôt de secouer la tête et leva les orbites vers Flowey qui avait pris toute sa hauteur monstrueuse.

-Je fais ça parce que je suis ton ami, Papyrus, susura Flowey. C'est pour ton bien. Je veux vraiment que tu entres dans la garde royale et que tu réalises tes ambitions. Tu as tellement de potentiel, que tu gâches auprès d'un frère paresseux, dans ce trou perdu et neigeux! Tu mérites tellement mieux! Je ne veux que t'aider. Et je sais que tuer ce moldsmal et te donner un peu d'amour à la dure te fera du bien.

-MÊME SANS NE FAIT PAS D'AUSSI MAUVAISES BLAGUES. OÙ AS-TU APPRIS CET HUMOUR DOUTEUX?

Flowey agita plus ses tiges et ses vignes, menaçant. Papyrus recula et prépara instinctivement un barrage d'os, comme lors de leurs entraînements.

-Dans ce monde, c'est tuer ou être tué, Papyrus. Je croyais qu'obtenir la force te donnerait le goût de t'en servir.

-BIEN SÛR QUE JE VEUX M'EN SERVIR. POUR PROTÉGER LES MONSTRES, DANS LA GARDE ROYALE. ET… JE VEUX TE PROTÉGER AUSSI, FLOWEY. TU ES MON AMI. JE NE CONNAIS PAS GRAND CHOSE À L'AMITIÉ, MAIS JE CROIS QUE T'EMPÊCHER DE FAIRE UNE BÊTISE SERAIT UNE BONNE PREUVE D'AMITIÉ DE MA PART.

-Une bêtise? répéta Flowey en éclatant de rire. Papyrus, mon cher ami, comment crois-tu que je suis devenu aussi fort?

La réalisation fit écarquiller les orbites de Papyrus. Flowey goûta à cette expression indéchiffrable comme un vin précieux.

-JE SUIS CERTAIN QUE TOUT CECI N'EST QU'UNE TRÈS MAUVAISE BLAGUE, MAIS TU NE M'AURAS PAS, FLOWEY. PRÉPARE-TOI!

Et Papyrus commença son attaque. Il avait mis un bouclier d'os autour du moldsmal qui ne comprenait toujours rien, et il lança un barrage d'os contre Flowey. Mais si celui-ci avait appris à Papyrus à ne pas retenir ses coups, lui avait toujours retenu les siens. Et Papyrus se trouva rapidement submergé par les pétales, les coups de branches et les vignes qui entravaient ses mouvements plus vite qu'il ne pouvait les contrer par des os. Et bientôt, il se trouva à un point de vie, ligoté par des vignes épineuses.

Il ne pouvait plus bouger. Il était vaincu.

Flowey fit éclater le bouclier d'os autour du moldsmal. Il ne suffit que d'un pétale pour que la pauvre créature tombe en poussière. Flowey sentit que Papyrus perdait toutes ses forces, et le retint debout de quelques lianes supplémentaires.

-Allons, tu ne vas pas t'évanouir pour un simple moldsmal, non?

Mais Papyrus gémissait de façon incohérente. La fleur finit par le laisser tomber délicatement au sol. Il resta allongé là, sans force, à pleurer et à gémir.

Flowey était déçu. Lui qui avait tant espéré que la force rendrait Papyrus un peu… il ne savait quoi, mais qu'elle le changerait un peu. Visiblement, il s'était trompé. Il ne pouvait pas le rendre violent simplement par la force. Ce n'était pas une motivation suffisante pour un pacifiste aussi convaincu.

Il serait plus fin la prochaine fois.

Papyrus finit par se relever. Chancelant, il se rapprocha de Flowey. Celui-ci prépara aussitôt quelques pétales pour l'achever. Il était temps d'en finir avec cette temporalité stupide et de faire une nouvelle tentative. Flowey vit le squelette prendre son élan, comme pour l'attaquer, et il lança ses pétales…

… et il sentit les bras osseux autour de sa tige principale.

-ÇA IRA, FLOWEY. JE SUIS SÛR QUE TU PEUX REDEVENIR UNE BONNE PERSONNE. IL SUFFIT QUE TU ESSAIES UN PEU ET-

Les pétales se plantèrent dans le dos de Papyrus, qui ne put finir sa phrase. L'étreinte se finit en poussière.

-... quel idiot.

Mais cet idiot avait réussi à le surprendre à la toute fin. Enfin, pas exactement surpris, mais… intéressé? Il allait avoir du fil à retordre avec celui-là. Et c'est exactement ce qu'il cherchait pour tromper l'ennui.