Disclaimer : La série et ses personnages sont la propriété de J.J. Abrams et de la Fox.

Bagdad – Boston

Peter Bishop se cala confortablement dans le fauteuil en cuire, profitant de l'air frais. Il étala ses jambes devant lui. Il regarda d'un air distrait par le hublot le déploiement de soldats américains qui protégeaient l'aéroport. C'était l'un des sites stratégiques de Bagdad et l'un des plus protégés.

L'agent du FBI, Olivia Dunham, c'était installée face à lui. Elle l'observait par dessus le dossier qu'elle tentait de lire, mais Peter préféra faire comme s'il ne la voyait pas. Il n'allait pas lui faciliter la tache. Puis le voyage allait être long, et elle trouverait bien un moyen d'engager la discussion avec lui si elle le voulait.

Le jeune homme ferma les yeux lorsque l'avion pris son envol, laissant passer ce petit moment où l'on a l'impression d'être en apesanteur. Puis il jeta un dernier regard sur l'Irak. Il savait qu'il n'y reviendrait sûrement jamais. Il soupira. Quelque chose lui disait qu'il quittait le chaos pour une autre forme de chaos. Plus personnelle.

Il n'avait pas revu son père depuis dix-sept ans. Dix-sept longues années où il avait grandi, où il était devenu adulte, où il s'était débrouillé seul. Il était allé une fois à Sainte-Claire, mais il était resté devant la porte, incapable de la franchir. Il n'avait rien de commun avec cet homme qui était son père, si ce n'était une forme de génie. Mais même ça, Peter avait tout fait pour le faire disparaître, pour être le plus normal possible. Il c'était toujours battu pour ne pas être le fils de son père.

Il avait coupé tous les ponts, toutes les attaches qui les liaient. Il se fabriquait une nouvelle vie à chaque fois que l'ombre de Walter se rapprochait trop de lui. Mais il semblait que cela était impossible. Que le grand docteur Walter Bishop, même au fond d'un sombre asile psychiatrique, ne laisserait pas son fils s'éloigner aussi facilement. Et le fait qu'il soit dans cette avion le lui prouvait encore une fois.

"Vous voulez quelque chose à boire ?" lui demanda l'agent fédéral, une bonne heure après le décollage.

"Pas pour le moment."

Il la suivit des yeux, lorsqu'elle se leva pour s'éloigner un peu, le temps de passer un coup de fil. Elle était tendue et semblait inquiète, il le devinait à son attitude et ses gestes nerveux. Elle devait vraiment tenir à la personne que son père pouvait soi-disant sauver. Et c'était ça que Peter ne comprenait pas. En quoi son père pouvait intéresser le FBI ? En quoi un ancien scientifique travaillant pour une compagnie de dentifrice pouvait sauver quelqu'un ? Sauf si bien sûre la personne en question souffrait de mauvaise haleine, mais Peter se doutait bien que ce n'était pas pour cela qu'on était venu le chercher à l'autre bout de la planète. Et quel rapport entre son père et le vol de Hambourg ? Il y avait forcément autre chose. Autre chose qu'il ne connaissait pas. Autre chose qui l'attirait et qui en même temps l'effrayait. Si il mettait le doigt dans l'engrenage, il savait qu'il ne pourrait pas faire demi-tour.

"Laissez-moi vous demander quelque chose" se lança-t-il, alors que la jeune femme reprenait sa place.