Back to Canary Wharf

Voilà déjà des jours que je m'interroge sur ma vie. Une vie remplie d'action, de rencontres, de bons moments, et d'aléas.
Il ne se passe pas un jour où mes pensées vagabondes ne se remémorent ces moments passés sur cette Terre. Ou plus particulièrement dans cette ville de strass et de paillettes.

Chaque fois que je pose mes yeux sur le spectacle que m'offre cette ville nocturne, je me dis parfois, qu'après tout, on est en droit de la sauver.
Le matin, face à la baie vitrée, je me rends compte de la chance que j'ai d'être encore en vie.
Certes, ces derniers jours furent les pires que j'ai connus, mais c'est comme ça, lorsque l'on s'engage à protéger ses semblables.

Des menaces, oh oui il y en a, et pas des moindres. Je ne sais comment, ni pourquoi, mais une énergie extérieure se propage sur ma ville. Connue sous le terme de« faille », elle franchit une barrière entre la réalité et l'inexplicable.
Des êtres, des objets, des formes inexpliquées la franchissent. Les plus connus, les weevils déambulent dans les rues de Cardiff et animent nos soirées.
C'est devenue une chasse, un passe-temps. C'est comme un rituel que nous pratiquons à longueur de journée dans les égouts de la ville.

Mais quelque chose avait changé. Ce n'était plus comme avant.
Je faisais maintenant partie d'eux, oui, de ces créatures infâmes avides de cruauté, dont j'étais le Roi. Et personne ne s'en souciait.

Je parie que Gwen, elle, serait en train de dîner en tête à tête avec Rhys au Hammon's Restaurant ; cela, faisait des jours qu'elle en parlait. Bien sûr, si Jack, comme à son habitude, trouvait le moyen d'arriver au mauvais moment. Tosh, elle, serait comme toujours en train de surveiller cette faille, bien sûr, elle ne pense qu'à ça cette petite. Mais je me dis qu'à force de rester plantée face à ses écrans, elle me fait peur cette « Ladygeek ».
Ianto, oh non, je préfère encore mieux t'appeler teaboy, car c'est ce que tu es après tout. Je ne connais pas grand chose de ta vie, et pour être franc, je m'en moque.

Et moi dans tout ça, qu'est-ce que je deviens ? Je suis seul, oui, seul chez moi en train de culpabiliser. Comme ces sorties où je repartais avec une jolie créature me manquent, les aventures d'une nuit, mes nuits torrides avec Miss Cooper, ah Cooper, tu fus la meilleure, mais pas des moindres, car il n'y a pas que le sexe, j'ai aussi un cœur, et il s'est envolé avec cette femme hors du temps.

En gros, voici une partie de ma vie, qui heureusement est en train de donner un second souffle à l'homme que je suis.

Ce jour là, au fin fond du Hub

Owen : Il y a quelqu'un ? Hé oh ! Non, mais, c'est pas vrai ! Ianto n'est pas là ! C'est au moment où on a le plus besoin de lui qu'il se fait rare celui-là !

Jack du fond de sa chambre, battit des yeux, quelques secondes, et fronça les sourcils en voyant par delà la lumière qui illuminait la pièce supérieure.

Immédiatement il grimpa l'échelle menant à son bureau, et regarda d'où venait ce bruit.

Jack : Owen, qu'est-ce qui te prend à hurler comme ça ? Il y a du monde qui dort ici !
Owen : Merci de me le rappeler, mais ce n'est plus le cas pour moi. Dit-il avec un sourire cynique.
Jack : Bon, dans ce cas, quel bon vent t'amène ?
Owen : En fait, je me demandais s'il était possible que je reste les soirs au Hub ?

Jack stupéfait par cette question ne trouva pas les mots pour répondre.

Jack : …euh… je….

Mais avant qu'il ait fini sa phrase, l'alarme de l'entrée du sas retentit.

Ce sas, qui pour certains était le moyen de voir apparaître leurs collègues dans des tenues aguichantes chaque jour que cette porte blindée donnait des effets de surprises au petit matin ,comme déguster son petit déjeuner au quotidien.

Et là ce fut un jeune homme correctement vêtu qui passa le seuil de cette porte, dans un costume Armani, et un chemisier rouge écarlate.

Ianto : Bonjour ! dit-il sans se préoccuper de Jack ni d' Owen.

Jack, attentif au moindre geste de celui-ci, le suivit du regard. Et imagina bien des choses. Surtout que le fait qu'il portait cette chemise, son sang ne fit qu'un tour.

Owen : Si tu ne veux pas, tu as qu'à le dire, je déteste rester là comme un pantin !

Jack : Euh…excuse-moi, je …je pense qu'il y aura des jaloux !
Owen : Qui ? Gwen, je suppose !
Jack : Non, un jaloux…si tu vois à quoi je veux en venir !
Owen : Ok, je vois, un ménage à trois, ce n'est pas trop mon truc, surtout quand le plus jeune s'y colle ! Dit-il le visage traversé d'un sourire élastique et insupportable.

Jack, qui comprit lui aussi les sous-entendus d'Owen , rappliqua.

Jack : T'en a parlé à Tosh ?
Owen : Oh non ! Pas Tosh, depuis la fois où je lui ai mal répondu, c'est plus pareil.
Jack : Toujours aussi professionnel à ce que je vois ! Mais penses-y, elle a un grand cœur, alors…
Justement, quand on parle du loup …

Habillée d'un blouson de cuir noir style rock star, et d'un pantalon moulant mauve, Toshiko salua ses collègues et se positionna face à son jouet fétiche.

Owen quitta la bureau de Jack et s'avança pour saluer cette dernière. Jack lui avait donné un tas de conseils sur elle et lui avait suggéré de se faire pardonner, même si leurs rapports de ces derniers jours s'étaient drôlement dégradés.

Owen : Alors, Tosh, ça donne quoi cette fameuse recherche ?

Le regard rivé sur son PC, elle pianota sur le clavier et lui fournit les informations.

Tosh : Pas grand-chose ! Il ne figure sur aucun fichier de la police. Je n'ai ni nom, ni adresse.
Owen : Attends, laisse-moi voir !

La jeune femme lui laissa son poste et regarda attentivement les investigations du médecin.

Owen : Je ne trouve rien. Il n'est pas sur le fichier Lowry. Je laisse tomber !
Tosh : Cesse de te plaindre Owen, tu verras, on trouvera.

La jeune femme reprit son poste et continua ses recherches sur l'écran d'observation, sans lui porter la moindre attention.
Owen se sentit gêné, il savait que tout ceci était de sa faute, et ne voulait pas qu'une histoire de confession anéantisse leur amitié.
D'un élan, le médecin décida de briser ce silence si lourd que l'on entendit presque un ange passer.

Owen : Ça te dit de prendre un verre ?
Tosh : Pourquoi pas ! J'espère que ce n'est pas pour te faire pardonner que tu me le proposes ? Dit-elle, le sourire aux lèvres.
Owen : Arrête, je t'ai déjà dit que j'étais désolé, on ne va pas remettre ça sur
le tapis à chaque fois que l'on discute !
Tosh : D'accord, on se voit après le service.
Owen : Bien sûr, mais c'est toi qui picoleras ! Dit-il avec ironie.

Jack, du haut du rempart, les observait. Ah, ces deux-là, ils sont intrigants ! Pensa-t-il.

Ianto : Votre café, Monsieur !

Jack sursauta lorsque la voix du jeune homme retentit à son oreille.

Jack : Merci Ianto.
Ianto : Des nouvelles de Gwen ?
Jack : Non. Je suppose qu'elle est en plein préparatifs.
Ianto : Il y en a qui ont de la chance ! S'unir pour la vie. Pensa-t-il avec un petit sourire bien à lui.

Jack le vit partir dans ses pensées.

Jack : Bon sang ! Nous revoilà partis dans des histoires complexes !

Réactif à ses propos, Ianto sentit la présence de Jack, insupportable.

Ianto : Vous trouvez ? Dit-il avec cynisme.

Sensible à l'affirmation du jeune homme, Jack l'attrapa à la taille un peu brusquement, et le plaqua discrètement au mur.

Jack : Ah oui ! Dit-il avec frénésie, tout en s'approchant de plus en plus de son corps.

Ianto ne broncha pas. Il était médusé par le charme et l'assurance que cet homme dégageait.
Il savait très bien qu'à force de le provoquer il n'allait plus pouvoir résister.

La réaction de Ianto ne trompa pas Jack. Il avait bien vu que cette attirance mutuelle n'était pas que professionnelle.

Ianto : Alors, dans ce cas, faites vos preuves ! Je vous donne moins de dix minutes. Dit-il, provocateur.

D'un geste sûr il plaça ses mains sur la nuque de son compagnon et approcha ses lèvres.
Leurs souffles chauds étaient à quelques centimètres l'un de l'autre.

Ianto attendait, les yeux fermés.

Le baiser tant attendu ne venant pas, il finit par ouvrir les yeux et se retrouva plongé dans les yeux bleu turquoise de Jack.
Et là, tout en le regardant bien en face, Jack l'embrassa.

Leurs mains se touchaient, recherchaient chacune à leurs tour le contact de leurs corps.

On peut dire qu'il avait attendu cet instant.
Depuis son retour, Jack avait besoin de mieux connaître son ami. Non, plutôt son compagnon.

Malgré cette histoire avec John, il savait qu'il l'avait blessé, et maintenant il n'avait qu'une idée en tête : « se rattraper ».
Certes la relation Ianto / Lisa, l'avait affecté ; mais c'était là la preuve de son réel attachement pour lui.

Ianto : Vous ne m'avez même pas laissé utiliser le chronomètre ! Dit-il en tâtonnant la poche de son pantalon.

Jack, le sourire aux lèvres, lui jeta un regard coquin et répondit.

Jack : Ne t'en fais pas, je sais comment m'y prendre sans !

Ianto se mit à rire. A rire comme un forcené, comme un schizophrène venant de commettre un meurtre.

Jack : Ça t'amuse.
Ianto: Oh que oui, Monsieur. Dit le jeune homme en le repoussant.

C'était la première fois que Jack voyait en lui une lueur de sarcasme.
Jack regarda avec tendresse le jeune homme s'écarter de lui, en ajustement son costume froissé par le corps qui venait de le serrer.

Ianto : Cela fait exactement 10mins et 15secondes, Monsieur ! Votre temps est écoulé.
Je dois descendre aux voûtes, ça crie famine là-bas.

Jack le regarda se diriger vers la sortie, sans dire un mot. Il se força même cette fois à résister à l'envie de le retenir dans ses bras.
Depuis qu'il l'avait rencontré, une telle conduite avait toujours été pour lui synonyme de réciprocité que ce charmant gallois faisait passer à chaque fois pour de la dérision.

Jack : Tu deviens de plus en plus impoli, je me demande si tu exagères où si tu…

Un grésillement retentit soudainement dans la pièce.

Owen à l'interphone: Jack ! Tu devrais venir voir ça !

Jack se connecta via son appareil, et se dirigea vers la sortie du bureau, où Ianto, immobile, attendait des explications.

Jack : C'est toujours au meilleur moment, que ça arrive ! S'exclama-t-il. Suis-moi !

Tout deux déambulèrent dans les escaliers et se rendirent en salle d'autopsie.

En salle d'autopsie

Tosh : Qu'est-ce que c'est ?
Owen : A priori une chip intégrée aux leucocytes du cadavre. Mais ce n'est pas tout, regardez ce sang!

Tosh : C'est celui d'un alien ?

Owen la regarda d'un air ravi quand il entendit cette réflexion.

Owen : Regardez plutôt les analyses. Dit-il en se tenant debout face au dispositif :
La, c'est la puce (chip) trouvée sur le corps, dit-il en montrant l'image avec sa réglette. Elle semble avoir la particularité de contrôler les faits et gestes. Au fur et à mesure qu'il contrôle le système nerveux, elle pompe l'oxygène qui se trouve dans le sang.
Ianto : Ce qui provoque la mort.
Owen : Bien vu, teaboy !

Accoudé au rempart de la salle, Jack réalisa immédiatement le danger, et s'empressa d'activer sa troupe.

Jack : Owen, continue tes analyses, et trouve l'origine de ce microprocesseur.
Owen : C'est comme si c'était fait !
Jack : Tosh, contrôle les enregistrements des dernières 48h de la chambre d'autopsie et donne un coup de main si possible à Owen. Ianto, tu viens avec moi !

Chacun à leur poste, l'équipe se concentra aussitôt sur l'affaire.

Les deux jeunes hommes embarquèrent dans le SUV et se rendirent à l'appartement de Gwen.

Grâce à son oreillette, il la contacta au plus vite …

Jack : Gwen, on a du nouveau à la base. On passe te prendre dans 10 min.

Après avoir raccroché, il appela Owen, toujours via son oreillette.

Jack : Owen, du nouveau ?
Owen : Non ! mais vu la quantité d'éléments bioniques dans les globules rouges, cet implant date d'un certain temps. Il n'est pas complètement humain, je dirais plutôt mi-humain …
Ianto: Mi-robot.
Owen: Exact !
Jack : Mais les prototypes humanoïdes n'existent plus. Ianto, tu sais quelque chose ? Dit-il en regardant ce dernier d'un air interrogateur.
Ianto : La seule que je connaisse était Lisa.
Jack : Alors, de quoi s'agit-il?
Tosh : Cela a peut être un rapport avec la Pharm !
Jack : Impossible. On a détruit toute trace d'éléments chimiques du Reset.
Tosh : Alors, où chercher ?

Tant de questions auxquelles personne ne trouve de réponses bien sûr. Qu'est-ce que cela signifiait ? Que pouvait bien nous réserver cette micro puce ?
Évidement un boulot pour moi ça, le toubib du lot. Mais suis-je toujours capable d'y parvenir ?