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Voila mon premier OS, tout premier, que j'ai écrit il y a un certain temps. Postez un petit commentaires a la fin !

Eragon était perdu dans un océan tourbillonnant de tristesse, mélangeant peine et désespoir, colère et douleur, souffrance et peur. Tous ces sentiments faisaient rages en lui, cependant son visage semblait calme et impénétrable à la lueur du soleil : pas une larme n'était versée.
Depuis la bataille où ils avaient encore tué un ombre, et malgré les paroles réconfortantes de sa dragonne, la solitude l'avait repris. Il avait fini par s'isoler, loin de la ville, à plusieurs milles de là, dans une forêt, fermant totalement son esprit aux autres au début pour que sa dragonne ne le dérange pas mais au final surtout pour que personne ne sache où il se trouvait. En réalité il était assis en tailleur sur le bord d'une falaise boisée en plein milieu de la forêt, couvert par les arbres mais ayant une vue imprenable devant lui de la lointaine cité et d'un couché du soleil proche.

Soudain ses sentiments changèrent. La peine s'était transformée en indifférence, la douleur et la peur muées en calme plat. Tout c'était calmé et un seul désir apparut, s'imposant de lui même. Alors le jeune dragonnier écarta les bras et ouvrit son esprit le plus loin qu'il pouvait, captant les pensés de tous les êtres vivants sur des rondes et des rondes : arbres, fourmis, lapins et champignons, tous partageaient les sentiments du dragonnier, qui lui observait chacun de ces êtres en même temps.

Saphirs se redressa soudain. L'entraînement de maître Oromis portait ses fruits : elle avait appris à étendre son esprit bien plus loin qu'avant, et l'esprit de son dragonnier était presque accessible. Presque car celui ci ne réfléchissait pas, était méconnaissable et Saphira n'arrivait pas à entrer dans son esprit. Elle se releva et allait partir quand Arya surgit soudainement de derrière une tente.

« Je viens avec toi » furent ses seules paroles.

Alors les deux femmes s'envolèrent ensembles dans un silence tranquille, se dirigeant vers celui qui devait sauver l'Alagaesia.

Eragon ne pensait plus, ne réfléchissait plus. Un mille patte grimpait dans son cou et un couple de lapin se reposait sur ses jambes tandis qu'un rouge gorge piaillait sur une de ses mains. Mais le dragonnier était parfaitement immobile, ne vivant qu'à travers les animaux qui l'entouraient.
Soudain ceux ci s'enfuirent devant le bruit d'ailes caractéristiques de l'arrivée d'une dragonne qui se stabilisait dans l'air, face à la falaise et donc face à Eragon, mais dos au soleil couchant.
Le dragonnier ne bougea cependant pas, n'ouvrit même pas le yeux pour la plus grande exaspération des deux femmes face à lui. Alors elles se rapprochèrent pour se poser mais rencontrèrent à un mètre du bord une résistance inconnue. Furieuse la dragonne fonça contre cette barrière magique sortie de nulle part mais encore une fois elle fut stoppée net. Saphira commença à s'inquiéter sérieusement et s'apprêta à répéter l'opération jusqu'à ce que tout cède mais Arya l'en empêcha.
Quoi Arya? demanda-t-elle avec un peu trop d'agressivité dans la voix.
Nous ne savons pas qui a fait cette barrière magique mais il se peut que se soit Eragon... Alors par sécurité, il ne vaut mieux pas la forcer, au risque de tuer notre dragonnier à cause de l'effort magique qu'il devra fournir...
Arya s'était exprimée calmement et d'une seule traite, cachant sa rage de ne pouvoir rien faire, tout du moins rien faire en apparence. Sans même demander l'autorisation de la dragonne elle se lança à l'assaut de l'esprit ouvert de Eragon, toujours en l'air.

Eragon était assis, inconscient de ce qui se passait, plongé dans une sorte de transe, en symbiose avec la nature. Il ne réagit même pas quand l'elfe qu'il aimait tenta de pénétrer dans son esprit, tel une dague d'acier dure... et froide. C'était peine perdue, son esprit ouvert ne laissait cependant aucune face droite, tout était lisse et dur, empêchant quiconque de s'accrocher et de pénétrer en lui. Arya en fut très étonnée, ne comprenant pas comment il faisait pour garder son esprit ouvert tout en empêchant toute intrusion. Cela semblait totalement contradictoire. Alors, joignant son esprit à celui de Saphira elles retentèrent un assaut... qui ne dura pas plus de trois secondes car à peine que cette "agression" avait commencée que toute la nature se déchaina contre les deux assaillantes. Les oiseaux quittaient les nids pour s'attaquer aux deux femmes, les arbres se penchaient dangereusement vers la dragonne, provocant des rafales de vents violantes qui faillirent désarçonner Arya par les mouvements des branches touffues.
Les deux femmes effrayées par la réaction inexplicable des éléments et des animaux s'éloignèrent un peu, surtout pour échapper à la furie des oiseaux qui voulaient piquer chaque centimètre de peau des deux femmes... Saphira et Arya était complètement abasourdies et commençaient surtout à être à court d'idées pour ramener le dragonnier au campement. En désespoir de cause Arya commença à hurler son prénom, soutenue par le rugissement puissant de Saphira.

Eragon était calme, si calme... tout était tranquille et si loin de ce qui se passait habituellement dans sa vie depuis ce qui semblait être une éternité pour lui. Cependant malgré son calme intérieur il lui sembla qu'il se passait quelque chose à l'extérieur. Mais comme le lui avait dit l'arbre Menoa, tout cela semblait dénué d'intérêt, seuls le soleil contre sa peau et l'eau ruisselante contre lui avaient du sens pour lui, le réchauffaient et le nourrissaient. Tour le reste était si futile et vain...
Soudain un rugissement familier surplomba le tout. Il l'avait déjà entendu et pouvait même mettre un nom dessus... Saphira... Alors il ouvrit les yeux.

Saphira et Arya eurent un mouvement de recul en voyant enfin Eragon bouger... Il ouvrit les yeux, et se fut tout. Mais quels yeux ! En effet perdant toutes couleurs habituelles, ils étaient devenus verts ; un vert profond, clair et sombre. Et ce vert ne s'arrêtait pas aux pupilles puisque tout était vert dans ses yeux. Des nuances de ce vert semblaient bouger comme si des courants différents emportaient ces teintes dans une danse sans fin.
Les deux femmes en face du dragonnier hoquetèrent de surprise et ne purent plus lâcher Eragon des yeux, hypnotisées par un tel spectacle totalement inattendu et pourtant si beau.

Eragon avait en face de lui deux êtres pensants mais si compliqués. La nature qui était avec lui, en lui, était si simple, tellement plus primaire et beaucoup plus agréable que les soucis qui ne manqueraient pas d'arriver si il suivait les deux jolies femmes d'en face. Alors il se leva. Une force incroyable pulsait en lui, comme un deuxième cœur. Alors il avança. Chacun de ses pas étaient suivis par des milliers, des millions d'organismes vivants. Alors il continua d'avancer, et continua même quand le sol se déroba sous ses pieds, n'écoutant pas les cris de peur puis de stupeur des deux femmes en face de lui. Il continua d'avancer dans le vide, poussé par quelque chose. Quoi? Il ne le savait pas. Derrière lui la nature le poussait presque en avant, lui procurant les forces nécessaires. Il traversa la "barrière" magique sans aucun problème, ne la sentant même pas, ses yeux fixés vers les deux personne qui lui apporteraient des problèmes et des difficultés. Dans un coin de son esprit engourdi, il se remarqua à lui même qu'il était masochiste quand même... mais il n'y pris garde. Marchant dans le vide il rejoignit enfin les deux êtres magiques. Caressant le museau de la dragonne, puis le bras de l'elfe, il grimpa sur le dos de Saphira, ferma les yeux un instant dans un silence total seulement brisé par les battements d'ailes de la dragonne. Quand il les rouvrit les vert s'était estompée et ses yeux étaient redevenus noisettes.

Alors il s'évanouit, mais enfin, enfin l'espoir était permi.