Titre : Send me an Angel (Envoie-moi un ange)
Disclaimer : Je ne possède ni les personnages, ni l'univers de Harry Potter, selon une rumeur cela appartiendrait à une certaine JKR et à ses filiales.
Catégorie : Romance
Rating : M
Bêta : Nanola, avec la participation d'Archimède pour les quatre premiers chapitres. Si toutefois il reste des erreurs, je suis la seule responsable.
Avertissements : Le rating n'est pas M pour faire joli.
D'autre part, il sera question de slash, un yaoi, bref une histoire d'amour entre deux hommes. Si cela ne vous convient pas, homophobe merci de sortir (en haut, à gauche, au bout du couloir, vous ne pouvez pas vous tromper).
Note de l'auteur :
Je sais, le thème des mariages forcés a déjà été largement utilisé. J'aime d'ailleurs beaucoup de ces histoires que j'ai pu découvrir sur Fanfic, même si certaines sont malheureusement non complètes à ce jour.
Pour ma part, j'ai essayé, bien qu'en reprenant l'idée du mariage forcé, de la manier d'une manière que j'espère différente, ne voulant pas tomber dans la violence, ni être trop incohérente avec une subite histoire d'amour, après ce que je considère être une agression faite à l'individu subissant une telle union.
Cette fiction est déjà, dans l'ensemble, terminée. Elle comportera, sauf gros changement de dernière minute, 20 chapitres, un prologue et un épilogue.
L'histoire se situe après le tome 7 de HP, cependant, pour plus de cohérence, j'ai pris plusieurs libertés depuis la fin du Tome 5. De même, Remus Lupin et Severus Snape sont encore en vie... parce que j'ai attrapé des pustules à la fin des Reliques de la mort suite à leurs assassinats par JKR.
J'utilise parfois des noms ou expressions anglaises, par pure convenance personnelle également.
Délai de parution : environ 1 chapitre par semaine.
Première fic, donc s'il vous plaît, merci de ne pas me juger trop sévèrement.
Prologue
30 mai 1998
Lucius Malfoy était assis dans son fauteuil préféré, dans son bureau. Le verre de cherry qu'il s'était servi quelques minutes auparavant n'avait pas quitté sa main et ses doigts le tenaient fermement.
Trop fermement. Il s'appuya contre le dossier et ferma les yeux tout en ôtant le cordon en cuir noir qui retenait en catogan ses longs cheveux, d'un blond presque blanc.
Ce cordon était noir, comme sa robe, ses chaussures et tout ce qu'il portait ce jour là. L'enterrement avait été éprouvant, surtout pour Draco. Son enfant n'avait pu retenir d'abord quelques simples larmes avant de s'accrocher à sa robe en éclatant en lourds sanglots.
Narcissa avait toujours été belle, aussi loin que remontait son souvenir.
D'abord petite fille espiègle qui riait en secouant ses couettes, tout en essayant de lui tirer les cheveux. Toute jeune fille, déjà fière, qui avait pris le Choixpeau pour le poser avec assurance sur sa tête. Jeune femme douce qui avait accepté, en lui souriant paisiblement, la décision de leurs parents face au contrat Black-Malfoy, puis enfin femme accomplie, forte, pleine de l'assurance digne d'une Black et d'une Malfoy, défendant sa famille envers et contre tous. Contre le Seigneur Noir lui-même pour sauver la vie de Draco, leur unique enfant.
Narcissa, lâchement assassinée moins d'un mois après la fin de la Grande Bataille, par Rodulphus et Rabastan.
Un Malfoy ne pleure pas. Du moins, pas en public.
Sans qu'il n'y prête réellement attention, les larmes qu'il avait contenues toute la journée, pour Draco, pour les membres de l'Ordre, pour le ministère et surtout pour cette maudite Gazette, s'écoulèrent enfin sur ses joues.
Draco n'était pas là, il avait préféré (et Lucius aussi) dormir au 12 Square Grimmaurd avec Harry. Sans doute avec d'autres personnes. Remus, sûrement, Blaise, peut-être. Pour le reste, Lucius ne savait pas exactement et sincèrement, il s'en moquait complètement.
Quand Draco avait été condamné à tuer Dumbledore, Narcissa avait demandé de l'aide à Severus, faisant preuve encore une fois de finesse et d'intelligence.
Lucius aussi, mais d'une autre façon. Dès sa sortie d'Azkaban (à la fin de l'été suivant son incarcération, grâce à quelques appuis encore bien placés au ministère) Lucius avait demandé au même Severus de le conduire à Dumbledore.
La surprise non feinte sur le visage du parrain de son fils avait valu son pesant de Gallions ! Oh bien sûr, Severus avait nié avec ferveur, mais Lucius étant... eh bien, étant tout simplement Lucius, il avait obtenu ce qu'il voulait.
Un Malfoy obtient toujours ce qu'il veut.
Ainsi avait commencé la trahison de la famille Malfoy. Draco devait survivre à sa mission, peu importaient les conséquences. Il l'avait fait.
Forcément, celui qui se faisait appeler Lordn'avait pas apprécié la façon dont Dumbledore avait été assassiné.
Draco avait dû déserter pour sauver sa vie. Il avait été caché par l'Ordre lui-même dans la grande maison Black, avec les autres résistants. Leur quartier général n'avait cessé d'exister l'année dernière, accueillant en résidents permanents ou presque, Lupin, Draco, Harry, la Belette et la miss Je-sais-tout.
Salazar, son fils unique avait fréquenté cette populace pendant près d'un an. Pire, il était devenu ami avec eux... après avoir failli littéralement s'étriper durant les premières semaines de cohabitation.
Étrange amitié entre Harry et Draco, mais forte et sincère.
Toute l'année passée, le gamin n'avait cessé de disparaître pour accomplir une certaine mission avec ses deux acolytes. Parfois, Draco allait avec eux, faisant frémir Lucius. Lorsqu'il avait interrogé Severus et le Loup-garou sur cette mission, ils avaient haussé les épaules. Apparemment, même eux ne savaient rien ou pas grand chose. De toute façon, Lucius et Severus étaient déjà bien assez occupés comme ça à tromper le Lord au péril de leur vie pour chercher après ce que pouvait manigancer Potter.
Et leurs vies, ils les avaient risquées, bien plus que beaucoup de ces bâtards qui se congratulaient au ministère, maintenant que Voldemort pourrissait six pieds sous terre.
Severus... Severus avait affronté Nagini dans la cabane hurlante. Potter l'avait laissé pour mort. C'était Abelforth qui l'avait secouru quand les plaintes du phénix d'Albus l'avait appelé. Son visage était recouvert par les larmes du phénix qui lui avaient finalement sauvé la vie.
Mais Severus était toujours inconscient à Ste Mangouste.
Quant à Lucius, il avait dû mentir face à Greyback et cette folle furieuse de Bella quand Potter avait été capturé et ramené au manoir Malfoy par les rafleurs.
Narcissa avait menti au Lord lui même quand il avait lancé l'Avada sur le gamin. Un frisson le parcourut à ce souvenir. Il avait cru pendant un horrible moment que Potter était mort et un froid intense l'avait envahi à cette simple pensée. Le gosse ne pouvait pas mourir.
Oui, les Malfoy avaient donné beaucoup pendant cette guerre et aujourd'hui...
Aujourd'hui, Narcissa, sa douce et belle Narcissa n'était plus. L'honneur dû au Malfoy était fragile, le monde sorcier croyant difficilement à leur changement de camp. Quant aux anciens fidèles du Seigneur des Ténèbres, ils leurs en voulaient à mort. C'est ce qui avait conduit Narcissa dans cette tombe de marbre blanc.
C'était intolérable, tout simplement intolérable. Lucius voulait que son nom soit lavé, blanchi, que lui et son fils prennent la place qu'ils méritaient dans cette société. Il voulait redevenir ce qu'ils étaient avant le retour de Voldemort. Puissants, craints, respectés... Envisager une seule seconde que cela ne serait plus était inacceptable.
Il n'abandonnerait pas, jamais.
Un Malfoy ne se laisserait pas abattre sans combattre. Et ce combat-là, il allait le gagner. Sa fortune était intacte, il aurait pu en rester là. Mais non, il aimait le pouvoir et il le voulait encore.
Il se releva brusquement et, avec une rage incontrôlable, il lança son verre contre le mur en face de lui qui explosa en plusieurs morceaux scintillants.
Bien sûr, Kingsley Shacklebolt était toujours ministre du gouvernement provisoire d'après guerre, et ce pour une durée d'au moins six mois avant les futures élections. Il n'y avait déjà aucun doute sur le fait qu'il serait élu.
Bien sûr, Shacklebolt saurait remercier tous les membres importants de l'Ordre, il n'y avait aucun doute non plus sur ce point. Mais avoir l'appui de Shacklebolt n'était pas suffisant aux yeux de Lucius.
Sans doute parce que cela ne serait pas tout à fait suffisant aux yeux de la population sorcière. Merlin, qu'il les méprisait, ces misérables qui n'avaient rien fait, rien ! Que ce soit au temps de Fudge ou pendant la guerre, ils bêlaient en cœur comme des petits agneaux que l'on mène à l'abattoir. Aujourd'hui, c'était ces mêmes agneaux qui osaient le regarder avec méfiance, voire parfois dégoût ? Oui, il les méprisait, mais il avait besoin d'eux et de leur bêtise pour accéder de nouveau à la grandeur.
Passant sa main dans ses longs cheveux pour se calmer, il retourna à ses dernières pensées.
Draco et Potter... Son fils, sa vie, tout ce qu'il restait de lui et de Narcissa. Leur famille.
Draco, à moitié ivre au jour de l'an, qui lui avait ''volontairement'' raconté le petit travers de Potter. Car non, un Malfoy n'extorque pas à son propre héritier affaibli par l'alcool les vilains petits secrets de ses amis, ça se saurait... Ah bon, ça se sait ? Lucius avait bien ri. Enfin, autant qu'un Malfoy un peu éméché peut le faire, bien sûr. Mais il n'en avait reparlé avec personne par la suite, pas même avec Draco.
Potter, le sauveur du monde sorcier.
Plus que Shacklebolt, Potter pourrait lui ramener tout ce qu'il était en droit d'exiger. Honneur, pouvoir, rédemption...
Encore fallait-il avoir assez d'ascendant sur lui. Or, il savait par Draco que le jeune Potter ne voulait pas s'approcher de la vie politique sorcière.
Il réfléchit furieusement. Les réflexions sur l'honneur, le pouvoir, sa famille, toutes se mélangeaient et se liaient dans sa tête. Et elles revenaient inlassablement à ce que Draco lui avait avoué, sans se méfier. Harry, le gentil et innocent petit Harry, avec ses pensées un peu moins innocentes.
Et puis...
Il se resservit un verre de brandy. Cette fois-ci, ses lèvres trempèrent dans le liquide rouge foncé.
Après la mort du clébard, Potter était devenu le dernier héritier Black, conformément au testament de Sirius. Severus avait suffisamment ricané à ce propos pour que Lucius s'en souvienne. Le jeune Potter-Blackne savait sans doute rien sur le contrat qui liait cette famille à celle des Malfoy.
Lucius se réinstalla confortablement dans son fauteuil en cuir.
Lui le connaissait, il l'avait même pratiqué avec Narcissa.
Il avait aimé sa femme, à sa façon, même s'il ne l'avait pas réellement choisie. Car en tant qu'aîné, il avait eu le choix malgré tout, bien qu'uniquement parmi les Black.
Du côté d'Orion : Sirius et Regulus. Si les deux auraient eu naturellement sa préférence, il avait reconnu que l'union aurait été désastreuse. À cause du caractère du cabot, qui lui en aurait fait voir de toutes les couleurs, et de celui de Walburga, qui n'aurait eu de cesse d'interférer dans la vie de son cher Regulus. De plus, il avait jugé Regulus un peu trop... niais ?
Restait donc les trois filles de Cygnus. Androméda s'était déjà accoquinée avec son Moldu et était déshéritée. Bellatrix ? Plutôt mourir ! Non, il ne restait que la fière, élégante et intelligente Narcissa. C'était elle qu'il avait naturellement choisie.
Aujourd'hui, il n'avait plus vraiment le choix parmi les Black restants. Mais, s'il était honnête envers lui-même, quand bien même l'aurait-il eu, cela n'aurait rien changé.
Après tout, le jeune Harry était tout simplement à croquer, n'est ce pas ? Tout comme Narcissa, lui aussi était beau, intelligent, mais aussi rusé et fier. Il pourrait être digne d'un Malfoy, après un peu d'éducation. Draco lui avait en outre certifié, entre autres délicieuses choses, qu'il voulait avoir une famille.
Inutile de le nier, il trouvait Harry attirant malgré son jeune âge, encore plus depuis ce fameux jour de l'an. Il désirait Harry et là... Bien ! Ils pourraient se rendre mutuellement service en fin de compte.
Lucius sourit pour la première fois depuis la mort brutale de sa femme.
Il finit son cherry... un Malfoy obtenait toujours ce qu'il voulait. Toujours.
… … …
À suivre
… … …
