Dream Vs Reality 3
Conflits
- Peter -
Je ne sais pas trop comment on en était arrivé là. Mais pas du tout. Après tout ce temps, je n'imaginais pas que notre relation puisse prendre une tournure pareille. Ça faisait un an qu'on vivait ensemble et je n'avais pas vraiment changé ma façon d'être. Je le traitais toujours comme un crétin qui ne comprenait rien, je lui faisais subir toute sortes de choses plus ou moins dure ou humiliante... Mais c'est vrai que depuis qu'on habite ensemble, il est devenu un peu plus rebelle, ce qui a plutôt le don de m'amuser. Bien sûr, je m'arrange toujours pour lui faire regretter son comportement. La vie était paisible, tout se passait très bien, du moins, c'est ce que je pensais...
Parce qu'un jour, l'orage éclata. J'aurais dû le savoir, le voir venir, personne ne peut être aussi gentil, encaisser tout ça sans exploser un jour, je le sais pourtant. Même Scott n'était pas aussi gentil que ça. Donc, ce qui devait arriver, arriva. On s'était disputé. Comme jamais on ne l'avait fais. Et pourtant, j'en avais fais des choses qu'il aurait pu me reprocher, dont il pourrait longuement me réprimander si l'envie lui prend, mais non, il n'en avait jamais parlé, comme s'il évitait soigneusement le sujet. Évidemment, il savait pertinemment que ça ne servirait à rien et qu'à la fin c'est moi qui trouverait raison et lui qui s'excuserait. Il me reprochait... Je ne sais pas trop ce qu'il me reprochait vraiment. De ne pas être assez tendre. Pas assez câlin. D'être moi, je ne sais pas, je ne comprends pas... Soit-disant qu'il n'est même pas sûr que je l'aime. Pourquoi je serais avec autrement ? Parce que je prends mon pied avec lui. Ce n'est pas complètement faux. Mais je ne reste pas avec lui juste pour ça. Il me prend vraiment pour un sale type ! Et puis, je ne vois pas pourquoi je devrais montrer que je tiens à lui, on est des hommes tous les deux, il devrait comprendre tout seul ce genre de choses. Je ne suis pas démonstratif, c'est tout. Surtout qu'il l'est pour deux.
Donc cinq ans à me poursuivre, un an de cohabitation et tout ça pour me reprocher d'être Peter Hale, on aura tout vu... Bon, j'avoue, je n'ai pas vraiment aidé durant la dispute, je lui ai répondu qu'il restera toujours un bêta raté de toute façon. C'était stupide. Et dis que le coup de la colère parce que je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Cette situation n'avait pour moi aucune logique. Il l'avait très mal pris. Je sentais que je l'avais réellement blessé. Tout comme je l'avais déjà fais auparavant, sans aucune état d'âme, mais là... Ce n'était pas pareil. Ce n'était pas ce que j'avais prévu. Il avait ensuite fais ses affaires et était partis, sans un mot de plus. Je n'avais même pas tenté de le retenir. Parce que c'était toujours lui qui me courrait après, d'habitude. Je ne savais pas où il était partis, même si j'en avais bien une petite idée. Pour tout avouer, je pensais qu'il lui fallait juste un peu de temps pour qu'il se remette les idées en place et comprenne que tout ceci était ridicule. Je m'attendais à le voir débarquer la bouche en cœur d'un moment à l'autre, prêt à faire ses excuses. Mais rien. Scott ne revenait pas. Et ça faisait déjà une semaine.
Je n'étais pas très bien. Je m'ennuyais sans lui. Tout était... Morne. Vide. Comme l'automne. Ça me file le cafard, l'automne. Voir les feuilles mortes tomber doucement au sol au gré du vent, je trouve ça assez lugubre. Je faisais quelquefois un petit tour dans le maison tout aussi vide, je ne l'avais jamais trouvé aussi grande que maintenant... Je n'avais envie de rien faire. Je regardais bien trop souvent mon portable à mon goût, comme si j'attendais un appel, un signe de sa part. Non, pas comme si, c'est carrément ce que j'attendais. Je fouillais dans mes photos, il ne le savait pas, mais il m'arrivait de le prendre en photo pendant qu'il dormait. Surtout nu, le soleil matinal illuminant son corps juste ce qu'il faut. Le seul regret que j'avais c'est qu'aucune des marques que je m'amusais à lui faire ne restait. Dommage. Je soupirais longuement en pensant à ce qu'on pourrait faire là, maintenant, s'il n'était pas partis... Je me redressais en entendant mon téléphone sonner, quelle déception ce fut en voyant le nom de Derek.
« - Oui, allô ?
- Salut. Je me demandais comment tu allais.
- Pourquoi si soudainement ?
- Il est chez nous. » Un petit silence avant que j'essaie de paraître le plus détendu du monde au téléphone.
« - Hé bien oui, tout va bien, j'ai retrouvé ma liberté de célibataire alors je profite, si tu voyais le succès que j'ai !
- Peter... Pas à moi.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tout va bien ! » J'entendis ensuite la voix de Stiles qui était certainement en train de lui arracher le téléphone des mains.
« - Donne-moi ça, toi ! Tu sais pas faire ! Allô ? Peter ? Tu vas ramener tes vilaines fesses de loup-garou ressuscité et t'as intérêt de t'excuser et reprendre Scott avec toi de gré ou de force ! Sinon je t'assure que je vais te pourrir la vie comme jamais tu aurais pu imaginer qu'on puisse te la pourrir !
- Laisse-moi deviner, vous ne l'avez pas fais depuis qu'il est arrivé, c'est ça ?
- Bien sûr que si ! Ça n'a aucun rapport ! Même si c'est plus compliqué maintenant que ça pue l'amertume dans tout l'appart' ! Tout ça c'est ta faute, alors dépêche-toi de venir.
- Pourquoi ce serait ma faute ?
- Parce que tu as oublié son anniversaire. Que tu passes ton temps à le traiter comme un idiot. Que tu n'as aucun geste de tendresse pour lui. Et d'autres trucs, m'enfin, tu sais bien que Scott est un grand sensible quand même ! Tu le traites comme un objet ! »
Pu... Son anniversaire ! Je me lève d'un coup pour aller jeter un coup d'œil au calendrier et observer la croix rouge à une certaine date, passé depuis plus d'une semaine... Il avait dû ronger son frein pendant quelques jours avant d'exploser. J'aurais dû le voir. Pourquoi j'ai rien senti ? Pire que ça, comment j'ai pu oublier ? Je sais ce que vous vous dites, c'est qu'un anniversaire, tout le monde peut oublier, tout ça... Sauf que je pense toujours aux anniversaires. J'ai pensé à celui de Derek, celui de Stiles, la mère de Scott, le père de Stiles... Et je n'avais d'ailleurs pas totalement oublié celui de Scott puisque je lui ai acheté un cadeau.
Je ne comprends vraiment pas ce qui a bien pu se passer pour que je l'oublie comme ça...
« - Peter ? Toujours là ?
- Oui, je suis là... Je viens. »
Et je raccroche sans un mot de plus. Je prends un sac et y met quelques affaires, je ne dirais pas que je suis inquiet... mais quand même un peu. Stiles a dit que ça puait l'amertume dans leur appartement, et je n'ai jamais vu Scott amer. Triste, en colère à la limite... Mais amer ? Oui, là, ça m'inquiète. Je mets en route, Beacon Hills se trouvant assez loin, c'est ce qui était prévu depuis qu'on avait coupé les ponts avec tous les autres... Je ne pensais pas qu'on y reviendrait. Seulement un an plus tard. Même pas ensemble, en plus, vu que Scott m'a fuis...
J'ai pensé à prendre le cadeau avec moi et le long du trajet je réfléchis à ce que je pourrais lui dire. À ce que je pourrais faire. Je ne vais quand même pas m'excuser, si ? Je crois que je n'aurais pas trop le choix, cette fois... Du moins, si je veux qu'il revienne... Et les rôles sont inversés pour la première fois, c'est moi qui doit aller le chercher. En même temps, quand vous pensez à tous les anniversaires sauf celui de votre amant, il ne faut pas vous étonner qu'il se sente délaissé et qu'il parte.
Une fois arrivé à l'appartement qui n'a pas tellement changé, j'entre tout naturellement comme s'il s'agissait de chez moi. Stiles m'attendait d'un pied ferme, apparemment pas content que j'ai mis son meilleur ami dans cet état.
« - écoute-moi bien, t'as intérêt de te rabibocher avec lui ! Soit gentil. Gentil, tu sais faire ? Souviens-toi de ton coté humain, je sais pas, mais fais un effort ! » Je soupirais, pas vraiment content à cette idée.
« - Moi aussi je suis content de te voir, Stiles. Derek. » J'échange un bref hochement de tête avec mon neveu. Il me fait ensuite signe de son regard du chemin que je dois suivre pour trouver Scott. J'aurais trouvé de toute façon. Il me suffit de suivre son odeur. Ou même les battements de son cœur, doux et apaisant, alors qu'il dormait profondément.
J'entre dans la chambre d'ami qu'il a investis sans un bruit et m'approche de lui, m'asseyant à ses cotés, et je me sens étrangement rassuré. Il est là. À coté de moi. Je ne le laisserais plus jamais m'échapper.
