Elle lui enserre le cœur. Encore une fois, elle est venue le surprendre dans un moment de son quotidien alors qu'il s'y attendait le moins.
La peur. La vraie.
La seule.
Celle qui accompagne la prise de conscience de la mort. La vraie mort. Pas juste le mot. Pas celle des autres.
La sienne. Sa mort.
Celle qui viendra le prendre, lui.
Cette certitude de disparaître un jour s'empare de lui et il ne peut rien contre. Cette fatalité le paralyse. Elle le prend de l'intérieur et lui ouvre les yeux quant au caractère fini de sa vie.
Lui qui pensait avoir tout le temps. Elle lui rappelle qu'il finira comme les autres. Qu'il n'est pas plus que les autres.
Un Rien en sursis.
Un Rien Eternel.
Le Vide. Pour Toujours. A l'Infini.
Comment réussir à appréhender cette idée ? Ne rien être à l'infini…
Il commencerait presque à paniquer, lui qui ne s'était jamais senti menacé par qui ou quoi que ce soit.
Elle est là sa seule faiblesse, sa grande peur.
Ne plus être. Un Rien.
Un Rien Eternel.
Il pourrait chasser cette peur. Se dire qu'un jour il se ferait à l'idée. Que c'est comme ça ; le sorcier est fini.
Quelle blague !
Comment se faire à l'idée de ne plus vivre ne plus exister ?
Ne plus être.
Plus Rien.
La mort c'était pour les autres. Cela ne pouvait lui arriver.
Il devait trouver quelque chose. Il serait maître de son destin.
L'autre jour à la réserve, il était tombé sur quelque chose. Une magie puissante. Des Horcruxes.
Il fallait qu'il fasse des recherches ; qu'il se renseigne.
Pour faire disparaitre cette peur qui le paralysait de plus en plus souvent. Pour lui faire face et la vaincre.
Parce qu'il n'était pas n'importe quel sorcier.
Il ferait face à la mort.
Et se rirait d'elle.
C'est court mais en réalité ces moment où je prends conscience que je vais mourir m'arrive personnellement. Et la dernière fois j'ai décidé de l'écrire. Pour m'exorciser peut-être. Cela fonctionne avec la peine. Mais comment décrire cette prise de conscience? Le fait de bien comprendre que c'est ce qui va se passer au final. La futilité... Ce n'est pas possible de l'écrire. C'est quelque chose qui ronge de l'intérieur. Et au final l'écrire n'a rien changé.
Bref, j'espère que j'arriverais mieux à m'en sortir avec cette peur que Voldemort. Parce qu'on voit ce que ça a donné pour lui. Il n'a pas rit longtemps... A force d'essayer d'éviter la mort, il a oublié de vivre. Et ça l'a transformé en monstre. (ou fini de le transformer...)
