In the Deep, chpt. I : Binks no Sake
- C'est comment ? Demanda la fillette en regardant l'homme allongé sur le lit avec ses grands yeux gris. Elle reçut un regard incompréhension de la part de l'individu en face d'elle et précisa sa question du mieux qu'elle pût, car après-tout ce ne fut qu'une fillette. Une question innocente sortant de la bouche d'un enfant encore bien trop jeune pour faire face à la réalité du monde. La pièce dans laquelle elle se trouvait était petite, les volets étaient fermés et une lampe à huile éclairé la pièce d'une façon irrégulière. C'est comment la mort ?
- Je ne sais pas, annonça-t-il d'une voix gravement esquinté, il était couvert de bandage immaculés d'un rouge alarmant. Il ne servait à plus rien de changer ses bandages. Ses mots lui coûtèrent une violente toux. Sa voix esquintée était celle d'un fumeur compulsif et d'un homme mourant. Le mourant regardait la petite fille assise sur la chaise, à son chevet avec un visage triste. Je ne suis pas encore mort.
- Maman a dit que tu es déjà mort.
- Ta mère a certain goût prononcé pour l'empathie, continua-t-il alors qu'un sourire doux s'infiltra sur ses traits pâles et halés, mais il ne suffisait pas redonner un air correct à l'homme dans un sale état. Il allait mourir de toute façon. Doucement, au prix d'un effort surhumain, il leva son bras bandé pour le poser sur la tête de la petite fille assise à ses côtés avec affection. Il la regarda longuement. Tu n'as pas besoin de savoir ce qu'est la mort à huit ans, je suis désolé de t'offrir ce spectacle désastreux.
La petite fille possédait des yeux gris profond montrant la tempête intérieure qu'elle subissait face à son père sur son lit de mort. Ses yeux étaient humides mais pourtant, ne débordaient pas de larmes comme une petite fille normal aurait fait face à son père mourant. Elle lui avait promis qu'elle ne pleurerait pas devant lui. Les cheveux d'un vert jade au nuance plus foncé par endroit lui tombaient tristement autour du visage et quelques mèches hasardeuses barraient sa vision houleuse. La robe noire dans laquelle se trouvait la petite fille n'aidait pas à rendre la scène plus joyeuse, l'enfant avait été habillé en prévision d'un enterrement. En prévision de son enterrement.
– Ta mère a vraiment de mauvais goûts vestimentaire, soupira finalement l'homme. Sa respiration se fit sifflante sans prévenir. Ses dernières respirations avant de s'éteindre pour de bon. Il avait demandé à voir son unique fille lors de ses derniers instants de sa vie, il aurait voulu qu'elle vienne dans ses habits normaux, pas dans cette robe noire qui la rendait encore plus triste. J'espère que tu deviendras une belle jeune femme plus tard. Avec des meilleurs goûts que ta mère !
– Je ne compte pas rester ici avec elle ! Cria Calliste de sa petite voix en serrant les poings fortement lorsqu'il mention sa mère. Il vit une lueur irrité dans ses grands yeux, avant que cette lueur ne disparaisse à nouveau derrière une vague de tristesse. Je veux partir avec toi !
– Tu partiras, j'en suis sûr. Mais pas avec moi, sourit l'homme. Le sourire lui fit un mal de chien mais, il ne le montra pas, préférant laisser un sourire à sa petite fille. De sa voix meurtrie, il la gronda du mieux qu'il put malgré sa position faible. Mais pas avant que tu sois plus forte !
Vigoureusement elle hocha la tête avec l'ombre d'un micro sourire sur son visage au mot de son père qui se mit à tousser d'une façon un peu plus violente que les autres fois. Il porta la main à sa bouche et continua de tousser fortement en sentant le regard insistant de l'enfant sur lui. Mentalement il jura contre lui, pour lui montrer sa douleur. Ses deux poumons avaient été violemment perforés par ses côtés lors d'un combat. Lors de son dernier combat.
La toux se calma peu à peu, et il retira sa main en soupirant longuement comme un vieil homme fatigué par la vie.
– Tu saignes papa ! Fit remarquer brutalement la fillette en pointant d'un doigt incertain la paume couverte de son sang, son liquide vital qui venait de s'échapper de sa bouche à cause d'une toux plus violente que les autres.
– Call', commença l'homme en la regardant à nouveau. Il planta ses yeux gris dans ceux de sa fille ; elle avait hérité des yeux de son père à son plus grand bonheur. Elle avait ses yeux. Et les cheveux de sa mère aussi. Un vert jade magnifique, semblable à l'eau des sources que l'on trouve sur les plus belles îles du Shin Sekai. Les gens normaux ne saignent pas, ils ne font rien de dangereux. Ta mère n'a jamais saigné, tu pourras lui demander. Mais les gens comme moi, saignent parce qu'ils ont fait beaucoup de choses dangereuse et ils ont aimé ça. J'espère que tu saigneras aussi, comme les personnes fortes !
L'enfant regarda son père longuement, une mine triste ornait son visage de petite fille encore fragile. L'homme voyait parfaitement son enfant malgré le peu de lumière, elle aussi. Il tendit une nouvelle la main désormais ensanglantée vers son enfant assis sur la chaise, elle saisit la grande main calleuse entre les siennes dans un hoquet pour retenir ses larmes. Elle ne pleurerait pas devant lui.
Ses mains étaient toutes petites à côté de celle de son géniteur, celui-ci souriait à nouveau malgré la douleur aiguë qu'il éprouvait à chaque respiration.
– Deviens pirate Calliste ! S'écria-t-il avec un sourire immense qui fit sursauter la petite fille aux cheveux de jade qui le regardait toujours avec ses yeux houleux.
Les derniers mots de l'homme lui coûtèrent un râle désagréable à l'homme qui souriait, sa respiration se fit soudainement plus sifflante et irrégulière. Il plissa les yeux sur l'enfant avant de les fermer doucement, d'une façon définitive. Ses muscles se raidirent soudainement, serrant les mains de l'enfant avant de se détendre doucement. D'une façon tranquille et reposé. Le torse se souleva une dernière fois avant de s'abaisser pour de bon et un sourire se glissa sur le visage sur l'homme qui venait de rendre son dernier souffle devant son enfant.
Le silence s'installa.
Un silence de mort.
– Papa ? Demanda l'enfant ne supportant plus le silence, son père ne bougeait plus mais, elle ne pouvait pas dire s'il dormait ou non à cause de son sourire ancré sur son visage avec forte. Un sourire que même la mort ne pouvait pas effacer. Papa ?
Le silence lui répondit.
Un silence qui dura quelques longues minutes avant que la porte de la petite chambre ne claque fortement avec une voix stridente qui hurla.
– C'est fini ?! J'ai cru qu'il n'en finirait jamais !
– Maman... Commença la fille d'une voix tremblante en tenant la main du mort. Elle ne voulait pas lâcher la main de son père, elle sera ses doigts sur sa prise en baissant la tête sans jeter un regard à sa mère.
– Non, je n'ai pas le temps ma chérie ! Nous devons nous préparer à recevoir les invités pour la cérémonie qui aura lieu dans deux heures, il a bien faillit ne pas rentrer dans le timing !
Calliste leva soudainement les yeux sur sa mère. Elle venait de déposer avec nonchalance un morceau de tissu sur le visage du mort, les traits qu'avait sa mère n'étaient pas tristes. Elle semblait.. joyeuse même. Plantant ses petits yeux méchants dans ceux de l'enfant encore accroché à son père comme s'il était encore de ce monde à l'écouter, elle la regarda longuement avant d'émettre un « tsk » silencieux. La scène était des plus pitoyables à son goût mais elle ne fit pas le commentaire, jurer devant un mort pouvait facilement attiser la colère des Dieux sur elle.
La femme avait des vêtements noirs aussi. Un corset noir aguicheur se révélant inapproprié à une cérémonie funèbre ainsi qu'un pantalon noir mettant en valeur sa taille fine et ses chaussures hors de prix à talons. Elles produisaient des claquements ignobles, c'est ce que son père aurait dit en entendant le son des claquettes ridiculement chers. Ses cheveux bruns et gris avaient été tressés derrière sa tête par l'une des servantes de la maison, la pauvre servante avait du s'appliquer fortement pour que la coiffure soit à la hauteur de la femme. Un voile noir était posé sur ses épaules toutes aussi mises en valeur avec le corset noir.
– Comment suis-je, Calli-chérie ?
– Très bien maman, répondit la fillette en baissant les yeux pour les poser sur la main qu'elle tenait encore comme un marin en pleine tempête s'accrochant désespérément à une bouée de sauvetage pour survivre
– Calliste ! Tonna brutalement la mère, agacée par sa fille qui ne lui donnait aucune attention, elle attrapa durement l'enfant par les épaules afin de capter son regard. Son geste brusque surprit la fillette qui lâcha la main du mort, la main tomba mollement pour prendre hors du lit. Lorsque la mère croisa le regard gris de l'enfant, elle vit une lueur de ce qui semblait être de la colère avant de disparaître derrière une nouvelle lueur de tristesse. Elle détestait ses grands yeux gris semblables à ceux de son père. Tu pourrais être un peu présente s'il te plaît ?! Je n'ai pas de temps à perdre pour te ramasser à la petite cuillère. Nous sommes attendu par Lorlya!
Lorlya son autre sœur, du même caractère que sa mère.
Exécrable.
D'un soupir exaspéré, elle fit lever Calliste d'une main de tyran et l'entraîna hors de la chambre en claquant ses affreux talons sur le sol. Ils firent grimacer la fillette qui ne pouvait pas résister à la pression sévère de sa mère, elle se laissa porter hors de la chambre qui était celle de son père en gardant les yeux rivés sur le corps dans le lit. Elle voulait le voir bouger à nouveau. Calliste aurait voulu qu'il se redresse, qu'il enlevè ce voile blanc stupide, qu'il rigole avec son rire gargantuesque et qu'il la sauve des griffes du dragon brun - son père appelait secrètement sa femme ainsi pour faire rire sa fille, pour partir loin d'ici.
Mais, il était mort.
Mort.
Les larmes embrumèrent la vue de la petite fille et descendirent les joues encore rondes de l'enfant à rythme lent, comme si elles avaient décidés de s'installer ici pour un bout de temps.
La mère ne le vit pas et continua son chemin avec Calliste.
Ses talons produisant toujours le même son ignoble mais Calliste n'y pensait plus, elle pensait à son père.
Alors ? C'est fini ?
Elle ne le reverrait plus jamais ?
Les larmes coulèrent d'elles-mêmes sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit, elles coulèrent doucement forment un sillon sur la peau offerte. Les yeux de Calliste se fermèrent lentement.
– Papa est mort, murmura-t-elle d'une voix faible pour elle-même. Sa mère ne l'avait pas entendu et de toute façon, ce n'était pas le genre de mère à consoler son enfant. Son père lui, l'aurait consolé en souriant ou en racontant une de ses histoires secrètes. Son père. Papa..
L'enterrement de l'homme était prévu pour seize heure, mais, aujourd'hui, un épais brouillard s'était installé sur l'île. La femme du défunt pestait de temps à autre contre la météo imprévisible de l'île et contre ses habits pas assez épais. Elle soupira longuement, la cérémonie ne venait que de débuter. A ses côtés sa fille Lorlya, une petite blonde coquette qui comblait les espérances de sa mère contrairement à Calliste. La blonde était aussi ennuyé que sa mère.
Les personnes présentes étaient toutes habillés en noir, certaines avaient les yeux rougis par les pleurs et d'autre le visage grave. Un enterrement n'était jamais joyeux. La mère balaya les invités du regard, ils étaient tous regroupés autour du cercueil qui allait bientôt être mis en terre. Lorsque l'enterrement allait se finir, elle allait pouvoir recevoir les cadeaux de condoléances.
La femme reconnue du regard des amis du défunt et la mère de l'homme avec qui elle n'avait jamais était en bons termes. Un peu plus loin, la vieille folle - comme elle se plaisait à l'appeler, avait revêtu des habits sombres. Elle ne pleurait pas, seul son visage était sombre. Et sa main tenait celle Calliste avec une délicatesse surprenante pour une dame de cette tempe. La petite fille regardait fixement le cercueil qui allait bientôt disparaître, des larmes coulaient de ses yeux rouges sur ses joues humides. Un flot continu. Depuis quand pleurait-elle ? Songea la femme. Cela devrait être moi la plus affectée par la mort de cet idiot ici !
Autour d'elle il y avait d'autres hommes dont certains qu'elle ne connaissait pas. Mais peu importe, ils avaient probablement des présents pour elle. Ils étaient habillés en noir, comme tout le monde. Silencieusement, elle plissa les yeux sur deux hommes dans le groupe. Leurs visage semblaient lui dire quelque chose, mais quoi ?
Le premier homme semblait jeune, plus jeune que son mari. Un chapeau de paille qu'il tenait dans sa main était appuyer sur son torse. Ses yeux fixaient le trou, sa tête légèrement incliné vers l'avant. Mais elle n'était pas certaine à cause de ses cheveux roux qui lui tombaient devant les yeux. Il avait quelques cicatrices légères dans le cou.
Le deuxième homme était plus imposant. Quelques bonnes années de plus que l'homme roux, il avait les mains qui reposait le long de son corps, immobile. Sa mâchoire rectangulaire indiqué qu'il ne riait pas sous sa moustache blanche. Ses cheveux blonds virant au gris ne lui barrait pas la vue, ses yeux semblaient éloignés. L'homme était en proie à des réflexions importantes.
Ils étaient affectés par la mort de l'homme quoi qu'elle puisse dire.
- Mesdames, messieurs, annonça un homme en charge de l'enterrement avec une politesse respectueuse des personnes en deuil. Nous allons procéder à la mise en terre, reculez.
Tous reculèrent de quelques pas, laissant les hommes en charge de l'enterrement effectuer la manœuvre. La vieille dame lâcha la main de l'enfant qui s'avança quelques secondes pour regarder une dernière fois le cercueil, à peine fut telle proche du cercueil, que sa mère l'attrapa par l'épaule en plantant ses ongles roses hideux pour la faire reculer. Elle glapit de douleur sans lâcher le cercueil du regard.
- Calliste, avertit la femme d'un ton froid, grondant de méchanceté.
- Maman.. Papa va … Elle ne termina pas sa phrase avant que ses larmes redoublent d'intensité à la place des ses mots.
- Calliste, recule.
Toutes les personnes présentes assistèrent silencieusement à la scène, ils n'avaient pas leur mot à dire sur l'éducation que donner la mère à son enfante comportement de la fille et encore moins sur celui de la femme. Personne n'intervient sauf une personne qui avait assez de cran pour prendre la parole : la vielle dame.
- Irène. Laisse Call' faire ses adieux à son père, contrairement à toi, elle l'a aimé.
Personne n'eut de réaction, or quelques sourires se formèrent sur les visages.
Oui, tout le monde savait qu'Irène n'aimait pas son mari, si elle l'avait épousé c'était seulement pour la fortune qu'il avait. Pour l'argent. Un hoquet traversa la femme de stupeur aux mots francs de la vielle femme. La femme n'avait pas l'habitude de recevoir des mots aussi francs, et encore moins devant une foule de personne.
Pinçant fortement ses lèvres, elle tira d'une façon brutale sur le bras de Calliste pour la faire revenir à sa place pour la mise en terre. Les larmes continuèrent doucement sans prendre compte des regards sur elle.
Puis le cercueil en bois s'enfonça en terre.
Les larmes redoublèrent une seconde fois.
Et un son monta doucement sans prévenir qui que ce soit, emplissant l'air triste de la cérémonie.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Binkusu no sake wo, todoke ni yuku yo
Umikaze kimakase nimimake
Shio no mukou de, yuuki mo sawahu
Sora nya wa wo kaku, toru no uta
Calliste releva la tête en même que toutes les personnes présentes, elle reconnaissait ce son comme d'autre. Elle pourrait le reconnaître entre milles. Son père lui avait déjà chanté cette chanson avant dormir des milliers de fois, le soir avant de dormir.
- Qui a osé mettre cette horrible chanson ?! Elle gâche l'enterrement, hurla sa mère en lâchant l'épaule de la fillette qui regarda sa mère rouge. La femme scruta du regard les personnes présentes qui souriaient désormais, un sourire nostalgique et triste. Certaines avaient chantés cette chanson au côté de l'homme mainte et mainte fois.
– Vous êtes celle qui gâche cette cérémonie funèbre, femme.
Des ricanements fusèrent. Elle se retourna en claquant ses talons pour regarder l'insolent qui venait de l'insulter. L'homme à la moustache blanche. La femme du défunt le regarda furieusement voulant lui dire de quitter la cérémonie mais, les mots lui manquèrent sous le poids du regard de l'homme. Il était dangereux.
Dans un cri de fureur, elle quitta la cérémonie d'un pas furieux avec Lorlya sur les talons. Elle était rouge de honte. Rouge de s'être fait rabattue comme ça par un vieillard comme ça, devant toutes les personnes présentes.
Les hommes présents se tournèrent vers le cercueil où reposait leur ami, il descendait encore en terre. Débutant sur l'air de la musique entamée, ils chantèrent, d'une voix.
Le roux, le vieil homme à la moustache, la grand-mère, les hommes inconnus.
Sayonara minato, Tsumugi no sato yo
Don to icchou utao, funade no uta
Kinpa-ginpa mo shibuki ni kaete
Oretacha yuku zo, umi no kagiri
Ils chantaient ensemble.
Call' aussi.
Arashi ga kita zo, senri no sora ni
Nami ga odoru yo, doramu narase
Okubyoukaze ni fukarerya saigo
Asu no asahi ga nai ja nashi
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Le refrain se fit sentir. Certains eurent des larmes, nostalgiques.
Les larmes de Calliste coulaient sans pouvoir s'arrêter.
C'était son père qui lui avait appris cette chanson.
Son père. Est-qu'il la voyait chanter ?
Binkusu no sake wo, todoke ni yuku yo
Kyou ka asu ka to yoi no yume
Te wo furu kage ni, mou aenai yo
Nani wo kuyokuyo, asu mo tsukuyo
Binkusu no sake wo, todoke ni yuku yo
Ddon to icchou utao, unaba no uta
Douse dare demo itsuka wa hone yo
Hatenashi, atenashi, waraibanashi
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Yo-hohoho, Yo-hohoho.
Lorsque l'air se termina, le silence s'installa.
Seul le reniflement de Calliste brisa le silence, elle essuya son nez d'un geste de la main avant de regarder les personnes présentes qu'elle ne connaissait pas. Son père, lui, devait probablement les connaître.
- Ton père était type bizarre, commença l'homme à côté d'elle d'un ton bas destiné à l'enfant. Calliste eut à lever la tête pour voir le visage de l'homme. Un homme aux cheveux roux, il avait un chapeau de paille en main. Il ne souriait pas et ses yeux étaient fixés sur le trou, comme si il attendait quelque chose. Mais il était bien par-dessus tout, Calliste.
- Vous le connaissiez ?
- Oui, répondit-il en s'accroupissant face à l'enfant en lâchant le trou de terre du regard. Il posa son chapeau sur sa tête, coinçant quelques mèches rousses. Je le connaissais bien, il nous a parlé de toi tu sais.
- Beaucoup, ajouta une voix grave la détournant du roux. L'homme qui avait fait partir la mère de Calliste, l'homme à la moustache. Les yeux gris allèrent dans ceux de l'homme, il n'avait plus ce regard dangereux, un regard devenu triste. Tu as ses cheveux, gamine ... Murmura-t-il à lui même sans donner plus d'explication. le roux hocha la tête en accord avec les derniers de l'homme.
- Ton père nous manquera aussi, continua le roux en attrapant la main de l'enfant qui suivait du mieux qu'elle pouvait la conversation avec les deux hommes. Je suis sûr qu'il est content de t'avoir entendu chanté avec nous.
- Vous connaissez la chanson alors ? Demanda la fillette sans avoir entendu les paroles de l'homme sur ses cheveux, son père lui avait dit que c'était une chanson connue que par certaines personnes.
- Tous vieux pirates la connaissent, gamine, sourit l'homme à la moustache. Son sourire allait parfaitement avec sa moustache, il formait comme un second sourire sous celle-ci. Il adorait cette chanson, comme nous.
Tous les vieux pirates.
- L'homme qui a conduit Gol D Roger à Raftel est mort Akagami, que comptes-tu faire maintenant ? Questionna le même homme en tournant son attention vers le plus jeune aux cheveux roux encore devant l'enfant. Le roux garda le silence un instant.
- Continuer mon chemin, soupira-t-il. Il regarda la fillette aux cheveux de jade et la questionna à son tour. Et toi, Call' ? Que vas-tu faire ?
- Partir, répondit sans hésitation l'enfant en plantant son regard dans celui de l'homme roux, les émotions de la jeune fille s'entremêlaient brutalement ensemble, se démêlaient avant de revenir se percuter violemment. Une tempête, le Roux ne put que sourire devant ces deux yeux intenses. Je veux devenir pirate.
Les deux hommes eurent un sourire en même temps.
Ils reconnaissaient tout deux, là, le sang de leur ami dans la petite fille.
- Rejoignez mon équipage alors ! Sourit joyeusement le roux en plantant son regard amical et doux dans celui de la petite fille. Je pense que ton père aurait été d'accord !
- Ne l'écoute pas gamin.
- Oï, l'vieux !
- Ma famille est là si vous avez besoin, continua-t-il sans prêter attention à l'homme. C'est toujours mieux qu'un équipage d'ivrognes comme celui de cet homme.
- Je veux devenir pirate, répéta Calliste avant d'ajouter avec un faible sourire sur son visage d'enfant. Je veux être forte avec mon propre équipage de pirate !
" - Vous savez, ma gamine est tellement borné que tes enfants, Newgate, ne sont que des gentils gosse à côté d'elle. Elle est bornée comme sa mère, tu t'imagines ? Je sais même pas si tu pourrais y faire quelque chose ! C'est un véritable monstre si tu la contraries... "
Ils repensèrent aux paroles de l'homme sur son enfant.
- Tachez d'être forte gamine, nous nous verrons dans le Nouveau Monde alors.
- Comptez sur moi vieillard, répondit Calliste sans se rendre compte de ce qui venait de quitter sa bouche.
