Salut à toutes et à tous ! J'y ai longtemps pensé, repoussant sans cesse l'échéance, faute de temps. Mais cette fois-ci, ça y est, je peux enfin poster cette nouvelle fiction sur Kuroko no basket. C'est une première pour ce manga, j'espère que l'histoire vous plaira.

Cette fanfiction est en trois parties (soit trois chapitres). Au départ, je voulais tout regrouper mais ça aurait fait trop condensé. Tant pis pour le one-shot, ce sera pour une autre fois !^^

Genre : Humour

Avertissement : Aucun

Disclaimer : Tout l'univers de Kuroko no basket appartient à Tadatoshi Fujimaki, grand bien lui fasse !

Cette histoire se déroule lors de l'apogée de la Génération miracle. Kagami Taiga et toute l'équipe de Seirin sont donc absents.

Sans plus attendre, voici le premier chapitre. Bonne lecture !


On ne change pas une équipe qui gagne !

- Quel bel après-midi ! s'exclama joyeusement Akashi Seijuurou en s'étirant paresseusement sur son siège.

Une aura sombre enveloppait tous les joueurs présents à l'exception de Kuroko qui conservait un visage aussi stoïque qu'à l'ordinaire, Murasakibara qui farfouillait dans un grand sac de sucreries, une sucette fourrée dans la bouche et Momoi qui chantonnait d'une voix légère. Dans un car les emmenant vers une destination seulement connue par le redoutable capitaine de l'équipe de Basket de Teiko, ils semblaient passablement déprimés. Comment leur capitaine avait-il pu les convaincre de se rendre dans un « endroit » pareil ? Deux semaines plus tôt, ils n'auraient jamais imaginé se retrouver tous ensemble pour ce voyage imprévu.


Début du Flashback

Les vacances d'été étaient enfin arrivées, annonçant des jours chauds et ensoleillés. Au même titre que tous les élèves de leur collège, l'équipe de Teiko était ravie que les cours touchent à leurs fins. Chacun des membres avait différents objectifs en tête mais ils s'accordaient tous pour déclarer que leur repos était bien mérité. L'année scolaire avait été si éprouvante qu'ils avaient eu peu de temps libre pour se détendre. Ces vacances tombaient à pic. Devant les grilles du collège, ils étaient en pleine discussion. Seuls Akashi et Momoi manquaient à l'appel.

- Génial ! Enfin tranquille ! déclara Kise d'un ton enjoué. La plage, me voilà !

- Ouais, un temps parfait pour la baignade, renchérit Aomine. Tiens d'ailleurs, il va falloir que je me rachète une nouvelle canne à pêche. Ça fait longtemps que je n'ai pas attrapé quelque chose.

- Vous n'êtes pas obligé de nous faire partager l'ensemble de vos projets estivaux, dit Midorima, les bras croisés.

- Midorimacchi, tu es si insensible ! geignit Kise.

- Bah, si c'est pour lire un énième livre sur les prédictions lunaires entouré d'une cohorte de fétiches en forme de singe, je comprends qu'il envie nos vacances, ricana Aomine.

Piqué au vif, Midorima se tourna vers lui, particulièrement mécontent.

- En tout cas, la crétinerie qui te caractérise n'a pas l'air d'avoir pris congé, dit-il sèchement. Dommage.

Aomine le fixa, un sourire mauvais aux lèvres, une veine battant sa tempe.

- Hein ? Tu peux répéter, Midorima ?

- Arrêtez un peu tous les deux, soupira Kuroko d'une voix blasée en mettant quelques pièces dans un distributeur de boissons. On sait tous depuis longtemps que les horoscopes de Midorima sont ridicules et que l'intelligence d'Aomine est limitée.

- Hé ! Dans quel camp tu es, Kuroko ? s'écrièrent Aomine et Midorima d'une même voix, scandalisés.

Durant l'échange, Murasakibara ne s'était pas manifesté, trop occupé à dévorer un énorme esquimau au cassis. Alors qu'il finissait nonchalamment sa glace, il prit soudainement la parole.

- Achachinecha.

- Hein ? dit Aomine en lui jetant un coup d'oeil, incrédule.

- Bon sang, ne parle pas la bouche pleine, Murasakibara ! s'agaça Midorima en se pinçant l'arrête du nez. Tu sais très bien qu'on ne comprend jamais rien.

- Achachinecha, répéta le plus grand des joueurs en continuant à grignoter sa friandise.

- Je n'ai rien compris, avoua Kise, une goutte derrière la tête.

- Il veut dire : « Aka-chin est là », traduisit Kuroko, une brique de lait entre les mains. Dommage, il n'y avait plus de milkshake à la vanille, ajouta-t-il pour lui-même.

Kise, Aomine et Midorima se retournèrent vers le capitaine aux cheveux rouges qui leur souriait d'un air serein, accompagné de Satsuki Momoi, la manager de l'équipe, le visage radieux.

- Comment as-tu réussi à comprendre ce qu'il a dit, Kurokocchi ? demanda Kise, stupéfait en désignant Murasakibara du regard.

- Une intuition, répondit simplement le garçon aux cheveux bleus clairs en sirotant sa brique de lait.

- L'intuition féminine de Tetsu-kun est si brillante ! s'exclama Momoi, admirative, les yeux brillants.

- A la base, c'est un mec, Satsuki, fit remarquer Aomine.

- Quel sens de l'observation, Aomine, soupira Midorima en hochant négativement la tête.

- Ca n'a pas l'air de faire réagir Kurokocchi plus que ça, constata Kise en se grattant la tête, souriant d'un air gêné.

Contre toute attente, Kuroko eut un furtif froncement de sourcils tout en sirotant sa brique de lait mais reprit rapidement son expression coutumière. Ce qui stupéfia l'équipe entière.

- Eh ben, t'en mets du temps pour montrer ton désaccord, Tetsu, ricana Aomine.

- Hum, quelle drôle de façon de montrer sa désapprobation, constata Midorima en redressant ses lunettes sur son nez.

- C'est Kurokocchi tout craché, rigola Kise en lui ébouriffant les cheveux d'un geste affectif.

- Crunch, fut le seul bruit que produit Murasakibara en mordant dans une tablette en chocolat.

- Oh, je ne voulais pas te vexer, Tetsu-Kun, s'excusa Momoi, les larmes au bord des yeux. Ton bien-être passe avant tout.

Nouveau froncement de sourcils de la part de Kuroko. Tous les joueurs présents se dévisagèrent.

- Allons, Tetsu...

- Ne te mets pas à bouder...

- Il faut savoir pardonner... surtout à une aussi jolie fille...

La bouche de Kuroko se retira de la paille de sa brique de lait et les regarda tour à tour. Ses yeux ne reflétaient aucune émotion.

- Je préfère vraiment les milkshakes à la vanille...

Sous le choc de cette révélation, ils s'écrasèrent tous par terre dans un fracas assourdissant hormis Akashi qui riait sous cape, Momoi, soulagée de ne pas s'être attirée les foudres de son « Tetsu-kun » et Murasakibara qui fixait Kuroko d'un oeil torve.

- Il n'a pas tort, dit ce dernier en avalant son dernier carré de chocolat. C'est peut-être nutritif mais ça ne vaut pas une bonne barre chocolatée.

Sur cette phrase pleine de sagesse, Akashi en profita pour prendre la parole.

- Bien, dit-il en claquant des mains pour capter l'attention. J'ai une nouvelle importante à vous annoncer.

Alors qu'une certaine appréhension traversait les esprits de Kise et d'Aomine, Akashi poursuivit :

- Un projet pédagogique, sportif et culturel entre notre collège et l'école primaire Mikai située aux environs de Tokyo a récemment vu le jour. Par l'intermédiaire de jeunes collégiens, il vise à l'encadrement d'enfants durant les vacances scolaires par des activités ludiques, distrayantes et enrichissantes dans un camp de vacances tout équipé. Cette démarche a pour but d'établir un contact direct entre les jeunes de différentes générations, de privilégier leur développement physique et intellectuel, de favoriser leur autonomie et leur insertion future dans les établissements secondaires. Un contrat sur la prise en charge d'une quarantaine d'écoliers de Mikai pour une durée de deux semaines nous a été délivré, à Satsuki et à moi-même. Je viens donc solliciter votre avis pour savoir si nous acceptons cette démarche bénévole.

Le silence fut total. Aucun joueur n'était en mesure de s'exprimer, trop abasourdi par la nouvelle. Kuroko réussit à demander :

- On peut refuser ?

- Bien évidemment, répondit Akashi en souriant.

- NON ! refusa d'une même voix toute l'équipe de Teiko. TOUT MAIS PAS ÇA !

Kuroko opina du chef, en accord avec leurs dires.

- C'est-à-dire... commença Momoi, mal à l'aise.

- Laisse Satsuki, je vais leur annoncer la bonne nouvelle, dit Akashi, une expression de pure jubilation imprimée sur son visage. Sachant vos prises de position un peu hâtives, j'ai pris la peine de signer en notre nom à tous. Etant votre capitaine, je suis le représentant légal de l'équipe. Par conséquent, le contrat est valide et nous partirons d'ici dans moins de douze jours. Ce projet permet non seulement à l'école une économie substantielle mais aussi un solide entraînement physique et mental pour nos matchs de la rentrée. N'est-ce pas formidable ?

Les visages d'Aomine, Kise et Midorima se décomposèrent. Murasakibara perdit brutalement l'appétit. Kuroko se coucha au sol, complètement déprimé.

- Oï, Kuroko, tiens le coup ! s'écria Aomine. Ce n'est pas le moment de nous claquer entre les doigts !

- Oh non, et mes vacances à la plage alors ? se lamenta Kise, désespéré.

- Ne t'inquiète pas, Ryouta, il y a une plage non loin du camp, lui annonça Akashi, ses yeux brûlant d'une lueur sadique. Tu pourras emmener ces petits chérubins quand tu le voudras.

- Mais c'est pas pareil ! pleurnicha le blond, attristé. Je ne me suis jamais occupé de gosses moi !

- Raison de plus pour apprendre, ajouta le capitaine d'un ton faussement compatissant.

- C'est hors de question, dit Midorima d'une voix forte. Je ne passerai pas mes vacances dans un établissement sordide entouré d'enfants braillards, puants et stupides !

Akashi sourit aimablement et se tourna vers Momoi.

- Je... je suis désolée, Midorin, mais les chambres ont déjà été réservées pour nous recevoir, dit-elle d'une petite voix. De plus, Akashi-kun a préparé un entraînement spécial pour tous ceux qui ne voudraient pas participer à cette expérience.

Le shooteur se figea. Sans se retourner, il interrogea le jeune homme aux cheveux rouges sang d'une voix brisée.

- Un entraînement comme... la dernière fois ?

- Bien sûr que non, déclara sérieusement Akashi. Dix fois pire.

L'argument fit mouche. Tout le monde accepta immédiatement, à contrecoeur toutefois.

- Fantastique ! s'enthousiasma Akashi. Je vous contacterai la veille de notre départ pour fixer le lieu et l'heure de notre rendez-vous. Et ne vous avisez surtout pas de vous défiler. Vous le regretteriez amèrement.

Il sortit sa paire de ciseaux fétiche et les caressa amoureusement. Ses équipiers se sentirent étrangement solidaires de cette action pédagogique. Leur capitaine était vraiment capable de tout.

- J'aime les approbations unanimes, avoua-t-il en faisant danser ses ciseaux entre ses doigts.

Fin du Flashback


"Vous pouvez me rappeler ce que je fous ici, au fait ?" lança Aomine, particulièrement de mauvais poil.

- Cesse de nous le répéter, on sait tous à cause de « qui » tout ça arrive, maugréa Midorima, les bras croisés.

- Dîtes-moi que c'est un cauchemar... se plaignit Kise en se liquéfiant littéralement sur son siège.

- Allons, ne soyez pas aussi déprimés, tenta de les réconforter Momoi. Ca ne dure que deux semaines. Et puis, ce sera l'occasion d'inculquer les valeurs de tolérance, de fair-play et de camaraderie à de jeunes enfants innocents...

La jeune manager ne finit jamais sa phrase. Au même moment, alors qu'ils étaient proches de leur destination, un pneu éclata brusquement. Le chauffeur du car poussa un juron furieux, parvint à garer difficilement son véhicule contre un trottoir et sortit de l'engin tel un diable de sa boîte. Il brandit son poing contre deux gamins qui s'enfuyaient au loin après lui avoir tiré la langue, une sarbacane à la main.

- Sales gosses ! cria-t-il. Attendez que j'aille tout raconter à vos parents ! Une roue toute neuve en plus. Ah, je les retiens, ces satanés morveux ! Tous les ans, c'est la même chose. Mikai est vraiment un repaire de petits voyous !

Les discussions entre les membres de la Génération miracle s'étaient estompées aussi vite qu'une feuille morte se fait souffler par une violente bourrasque de vent. A cet instant, Kise poussa un cri d'épouvante et se prit la tête entre les mains.

- J'AI ATTERRI EN ENFER ! JE NE VEUX PAS RESTER ICIIIIIIIII !

- Du calme, Kise, intervint Aomine dont la perspective de se retrouver avec des petits dangers publics en puissance le hantait plus qu'il n'osait le montrer, ça sert à rien de dramatiser plus que ça ne l'est déjà.

- Je rentre chez moi, annonça Midorima d'un ton décidé en sortant de sa poche un mérou en porcelaine pour vérifier qu'il était toujours intact. Tout compte fait, je crois que je préfère encore l'entraînement.

- Et tu comptes rentrer comment ? lui demanda poliment Akashi. La gare est à trente kilomètres d'ici.

- Tu sais que je te hais, Akashi ?

- Y a des commerces dans le coin ? questionna Murasakibara. Histoire que je puisse faire le plein d'aliments ?

Malheureusement, personne n'était en mesure de lui répondre.

- Ressaisis-toi Kise ! dit Aomine en lui flanquant un coup sur le crâne. C'est pas le moment de flancher. Le plus dur est à venir.

- Merci de me rassurer, Aominechi, soupira le top model en se massant la tête.

- Akashi-kun, puisque nous sommes immobilisés, tu sais où se trouve ce fameux camp ? demanda Kuroko d'un ton neutre. Essayons de gagner du temps.

- Tu es pressé, Tetsu ? ricana Akashi.

- Curieux plutôt. Et puis, maintenant que nous sommes là, autant constater de notre propre yeux ce qui nous attend.

- Bien, dit Akashi avec autorité. Ecoutez-moi ! Prenez vos valises, nous allons nous rendre au camp à pieds. Normalement, il est à deux pas.

- Normalement ? se méfia Aomine, trop habitué aux coups tordus de son capitaine.

- Du calme, Dai-chan, le pria Momoi. Akashi-kun connaît le chemin.

- Bien sûr, dit celui-ci, ravi. Au pire, ce sera une charmante introduction à notre fabuleuse expérience. Allons-y !

Il sortit du car, se dirigea vers le coffre du véhicule situé sur le côté, saisit sa valise et partit vers le nord en sifflotant. Le voyant s'éloigner nonchalamment, les autres membres de l'équipe attrapèrent à toute hâte leurs valises, s'excusèrent auprès du chauffeur qui pestait toujours près de sa roue crevée et rejoignirent leur capitaine en courant.

- Tu pourrais nous attendre au lieu de te barrer comme ça, s'agaça Aomine, tenant la poignée de sa valise à roulettes. Tu veux nous rendre fou ou quoi ?

- C'est son intention, déclara simplement Kuroko.

Pour toute réponse, le sourire d'Akashi s'élargit davantage.


Après une courte marche, ils arrivèrent à destination. Le camp des Zéphyrs Matinaux était un grand complexe vacancier pour les enfants comprenant bungalows, centre aquatique - avec piscine couverte et découverte - parc forestier, gymnase et équipement sportif dernier cri. Situé au bord de la mer, il accueillait pour une durée de deux mois maximum les élèves de l'école primaire Mikai. Ces derniers avaient la réputation de tenir tête à toute forme d'autorité et de mener la vie dure aux éducateurs. Beaucoup démissionnaient au bout d'une semaine alors que d'autres devenaient complètement fous à la fin du séjour. Quoi qu'il en soit, rares étaient ceux qui parvenaient à sortir indemne d'un tel boulot. Evidemment, il était difficile pour son directeur de promouvoir son établissement auprès des éducateurs débutants. La venue de jeunes collégiens motivés et bénévoles était un véritable miracle. C'est tout naturellement qu'il vint les accueillir, accompagné de deux éducateurs particulièrement fatigués.

- Bienvenue aux Zéphyrs Matinaux ! annonça-t-il d'une voix joviale. Je me présente : Akihito Rokugo, directeur de cet humble établissement.

- Enchanté, je suis Akashi Seijuurou, répondit le capitaine aux cheveux rouges. Je vous amène comme promis les nouveaux éducateurs qui seront chargés d'encadrer les enfants durant deux semaines.

- Formidable ! s'écria Mr Rokugo, ravi en jetant un coup d'oeil aux visages sombres des membres de l'équipe. Je suis certain qu'ensemble nous allons faire du bon travail.

- Je n'en doute pas, sourit Akashi alors que ses équipiers hésitaient à repartir à pied jusqu'à chez eux ou à se jeter dans la mer pour s'y noyer.

- Ueno, Kitagaki ! Soyez assez aimables pour montrer les locaux à nos nouveaux arrivants, ordonna le directeur en se tournant vers les deux éducateurs.

Tout à coup, l'un d'eux éclata en sanglots désespérés et les quitta en courant à toutes jambes vers la sortie. Mr Rokugo le regarda partir en soupirant et s'excusa auprès des membres de Teiko.

- Petite dépression nerveuse. Rien de grave, rassurez-vous. Kitagaki, peux-tu leur faire la visite ?

Le dénommé Kitagaki, les yeux cernés, le visage creusé, acquiesça d'un simple signe de tête.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à votre entière disposition, déclara Mr Rokugo en se courbant respectueusement. Je vous souhaite un agréable séjour.

« Tu parles ! » pensa simultanément la Génération miracle sauf Akashi nullement déstabilisé par ce qu'il venait de voir et Momoi, toujours convaincue que les deux semaines ne se passeraient pas aussi mal que ça.

La grande cour était déserte. Aucun enfant ne semblait en vue pour le moment. Ce signe ne présageait rien de bon. Midorima en était intimement persuadé, plus que quiconque. Pas plus tard que ce matin, il avait découvert que les prédictions de son horoscope se révélaient particulièrement négatives. Et les révélations sur son avenir ne le trompaient jamais.

- Où sont les enfants ? demanda-t-il à Kitagaki.

Le visage de ce dernier se décomposa aussitôt. Apparemment, le terme « enfant » semblait terroriser les individus résidant au centre. Essayant de garder contenance, il bafouilla :

- Ah oui, les enfants... pour l'instant, ils sont au réfectoire pour le déjeuner...Vous allez les voir, ne vous inquiétez pas... Toutefois, il faut que je vous mette en garde. Ils sont assez... turbulents et peuvent créer de temps à autre du chambardement... Mais ils sont très mignons, vous verrez, on finit même par s'y attacher... surtout, faîtes preuve de patience et de gentillesse... Bien, je vais tout d'abord vous montrer vos chambres afin que vous puissiez déposer vos affaires et éventuellement vous rafraîchir...

D'un pas rapide, il se dirigea vers le grand bâtiment suivi par la troupe de Teiko. Après avoir escaladés trois escaliers, ils arrivèrent du côté des dortoirs. Etant la seule fille du groupe, Momoi eut droit à une chambre individuelle, à l'écart de toutes les autres. Les membres masculins durent se partager les deux chambres restantes. Du coup, Aomine, Midorima et Murasakibara prirent la première et Kuroko, Kise et Akashi la seconde. Une fois leurs bagages déposés et un rapide rinçage des mains effectué, leur guide leur fit une visite éclair des lieux, en passant par le parc aquatique, la salle de sport et la grande pelouse située derrière le bâtiment. Après avoir expliqué en détails les règles de sécurité et l'organisation des journées, Kitagaki les emmena enfin vers le réfectoire. Aucun bruit ne semblait filtrer de l'intérieur. Cette atmosphère étrange étonna la nouvelle équipe. Alors qu'il sortait ses clés pour ouvrir les portes, personne ne semblait croire que des enfants puissent se tenir aussi sagement.

- Vous êtes sûrs que les gamins sont là dedans ? demanda Kise, incrédule. Je n'entends rien du tout.

- Oh malheureusement si, répondit l'éducateur d'une voix nerveuse. Le réfectoire est doté d'une isolation phonique. Tous les voisins à proximité du centre se sont plaints du vacarme qui y régnait matin, midi et soir. Afin d'empêcher les nuisances sonores, le directeur a été contraint d'apporter des modifications aux murs de la salle. Maintenant, plus aucun son ne filtre au dehors. On a l'impression que tout est calme. Cependant, ne vous y fiez pas.

- Je me disais aussi, grimaça Aomine.

- Ils sont tous là ? questionna Kuroko, indifférent à la panique générale du groupe.

- Hélas, soupira Kitagaki. Bien, vous êtes prêts ?

- Allez-y, exigea Akashi, impatient.

L'éducateur déverrouilla les portes.

La Génération Miracle regretta aussitôt de ne pas avoir de boules Quies dans les oreilles. Les hurlements ponctués de rires, de pleurs et de divers autres cris non identifiables endommagèrent sérieusement leurs tympans. Il régnait dans ce réfectoire l'anarchie la plus totale : les assiettes volaient, les carafes d'eau gisaient à terre, répandant leur contenu sur le sol, les combats de boulettes de riz faisaient rage. Quant aux deux éducateurs présents dans la pièce, ils vociféraient sur les élèves sans pour autant se faire obéir ou même entendre. Face à ce chaos indescriptible, Kitagaki s'avança d'un pas lent vers deux enfants dans le but de les séparer alors qu'ils se tiraient les cheveux après que l'un d'eux ait vidé le contenu de son assiette dans le col de chemise de son camarade. Pendant que l'animatrice tentait de réconforter une petite fille qui pleurait à chaudes larmes, beuglant qu'elle voulait retourner chez ses parents, son collègue était en pleine course-poursuite avec deux garçons qui s'amusaient à tirer avec des pistolets à bille. Certains enfants se roulaient par terre, d'autres mangeaient avec les doigts, inondant les tables de tâches de viande et de sauce, de boulettes de riz et de feuilles de salade. Le tintamarre était si puissant qu'il crispa légèrement Akashi, réputé pour son sang-froid à toute épreuve.

- Eh bien, ça va être un sacré défi de les mater, admit-il. Qu'en dîtes-vous les gars ?

Il se retourna vers ses joueurs et haussa les sourcils. Hormis Momoi, il n'y avait plus personne. Même Kuroko avait fichu le camp.

- En fait, je crois qu'ils n'étaient pas tout à fait prêts, s'excusa Momoi, une goutte derrière la tête.

« Tss, quel manque de motivation » pensa-t-il en émettant un petit rire sadique.


Et voilà pour ce premier chapitre. Les deux autres viendront en leur temps (du moins, si j'en ai !). Vos impressions sont les bienvenues. Sur ce, à la prochaine !