Course contre la Montre (traduction de la fic de Musingpadawan - titre original: A Race against Time)

Chapitre 1

Marty regarda son ami, en plein travail sur les pneus de la DeLorean et sourit. Il était toujours amusé de la réaction de Doc après qu'il aie sauvé Mademoiselle Clara Clayton du Ravin Shonash. Le vieil homme avait beaucoup argumenté à propos du manque de rationalité scientifique, mais face à la femme de ses rêves, il était passé de totalement rationnel à follement amoureux, et ce en quelques secondes.

Marty rit intérieurement.

Son ami était vraiment drôle, même s'il ne le faisait pas exprès. Mais sa vie était toujours en jeu, et Marty ne voulait pas le perdre, pas à nouveau. Il ne pouvait pas.

Il attrapa son talkie-walkie et se dirigea vers le fond de la boutique du ferrailleur.

« Doc, Doc c'est Marty. Vous me recevez ? A vous. »

Doc, de l'autre bout de la pièce lui répondit.

« 5 sur 5. »

« Super, ces trucs marchent encore ! »

Au moins, restait-il une chose qui fonctionnait toujours, pensa Marty. Avec le réservoir d'essence à sec et les instruments de vols fichus, ils avaient de la chance que les circuits temporels marchent encore. Maintenant qu'il voyait que les talkie-walkies fonctionnaient, le garçon commençait à penser qu'ils avaient peut-être une chance de s'en sortir vivants.

Marty s'agita sur ses jambes. Il avait un peu mal au ventre. Peut-être que Doc ne se ferait pas tirer dessus... encore une fois.

Même s'ils étaient en 1885, pour lui, ce qu'il s'était passé avec les Libyens datait d'il y a seulement quelques jours.

Il secoua la tête, tachant de s'éclaircir les idées.

Doc se dirigea vers la maquette de chemin de fer qu'il avait construite.

« A la bonne heure ! » dit-il.

Marty s'avança vers lui pour voir ce que son ami avait à lui montrer.

« Récapitulons une dernière fois toute la marche à suivre. Je te prie d'excuser l'aspect rudimentaire de cette maquette… »

Le scientifique essayait toujours de faire très attention à la minutie de son travail.

« Oui je sais Doc, elle est pas à l'échelle », répondit l'adolescent, essayant de le rassurer, « Mais ça ira quand même. »

Doc sourit.

« Bon. Demain soir, dimanche, nous mettrons la DeLorean sur les rails ici, sur la voie secondaire à côté de l'ancienne mine d'argent. L'aiguillage se trouve au croisement de cette voie et de la voie principale, 5 km en avant du Ravin Clayton… Shonash je veux dire. Le train quitte la gare à 8h lundi matin, nous l'interceptons ici, nous décrochons les wagons de la motrice, nous changeons l'aiguillage et nous détournons… »

Doc s'arrêta un moment, regarda Marty, et se corrigea.

« enfin nous empruntons la locomotive qui va nous aider à pousser la DeLorean. D'après mes calculs, nous devrions atteindre les 88 miles juste avant d'arriver au bord du précipice, à cet instant nous serons instantanément transportés en 1985 et nous accosterons en douceur sur le nouveau pont. »

Pendant son explication, Doc utilisait des éléments de la maquette, montrant à Marty de quelle façon exacte ils allaient revenir à leur époque.

Le garçon remarqua un petit panneau que Doc avait fabriqué avec du carton, proche de la fin de la voie ferrée.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? Point de non retour ? »

« C'est notre limite de sauvegarde. Avant ce point nous aurons encore le temps d'empêcher la locomotive de tomber dans le précipice. Mais une fois l'éolienne dépassée, c'est le futur ou le plongeon. »

Il regarda Marty, qui avait pâli considérablement. Il était vrai que c'était une manoeuvre dangereuse. Mais Emmet ne pensait pas qu'elle échouerai. Il ne mettrait pas en danger la vie de l'adolescent comme ça, sans risques inutiles, mais cela semblait quand même inquiéter beaucoup Marty.

« Ne t'en fait pas », dit-il posant une main sur le bras de son jeune ami, « Ca va marcher. »

Le garçon haussa les épaules.

« Je sais Doc… »

Le scientifique observa Marty d'un regard pénétrant. Son ami avait toujours l'air pâle, comme s'il ne croyait pas tout à fait entièrement ce qu'il venait juste de dire. Son regard avait l'air vitreux.

Emmet fronça les sourcils.

« Marty, est-ce que tu te sens bien ? »

Une paire d'yeux rencontrèrent les siens.

« Oui Doc, c'est juste que… je me sentais un peu mal ces derniers jours, mais je crois que j'ai seulement besoin de repos. »

Ce n'était pas vraiment un mensonge. Il s'était senti mal. Ce n'était probablement rien, se dit-t-il. Après tout, il avait vu par deux fois son meilleur ami se faire tirer dessus, avait été poursuivi en voiture, s'était fait frapper, avait perdu connaissance trois fois, et s'était presque fait tirer dessus par Biff, juste pour rappeler deux ou trois choses. C'était normal qu'il se sente un peu fatigué, pensa-t-il.

Mais quelque part au fond de lui, un sentiment obsédant lui faisait penser qu'il ne s'agissait pas que de cela.

Pourtant il ignora ce sentiment, et sourit à Doc.

« Ne vous inquiétez pas pour moi Doc. »

Le vieil homme n'avait pas l'air très convaincu, mais une voix l'empêcha d'en dire plus.

« Emmet ? »

Doc se dirigea vers la porte, et lança à Marty un coup d'œil signifiant « On en discutera plus tard. »

Marty s'avança, un peu gêné.

Quand Emmet vit qu'il s'agissait de Clara, son esprit se mit à fonctionner à toute vitesse. Elle ne devait pas voir la machine !

« C'est Clara ! » informa-t-il Marty, « Vite, cachons la DeLorean ! »

Ils se dépêchèrent de recouvrir la DeLorean, et Marty en dissimula la miniature dans son dos.

Juste à temps. Clara ouvrit la porte alors qu'il terminaient. Elle avait l'air un peu timide mais s'avança tout de même à l'intérieur de l'atelier.

« Bonjour » dit-elle doucement.

Emmet lui sourit chaleureusement. Il sentait des papillons dans son ventre chaque fois qu'il la voyait.

« Ha, bonjour ! » répondit-il de la manière la plus gentleman qui soit. « Quelle surprise ! »

Clara espérait ne pas être de trop. Elle sourit et dit timidement :

« J'espère que je ne vous dérange pas en plein travail. »

« Oh non, non non, nous faisions du modélisme ferroviaire. »

La jeune institutrice jeta un coup d'œil à la maquette, intriguée. Elle n'avait jamais rien vu d'aussi bien représenté. Elle en était impressionnée mais essaya de se souvenir de la raison pour laquelle elle était venue.

« Emmet, quand mes bagages sont tombées du chariot, mon télescope a été endommagé. » commença-t-elle.

Elle hésita, mais poursuivit.

« Et… comme vous m'avez parlé de votre intérêt pour les sciences, j'ai pensé qu'éventuellement vous pourriez me le réparer… oh, je vous paierez ce qu'il faut, bien entendu ! »

Mais Doc l'interrompit rapidement. Il n'était pas question qu'il autorise cette douce et merveilleuse dame à lui donner de l'argent pour un petit service comme celui-ci !

« Oh non, non, non, loin de moi l'idée d'accepter un sou de vous. »

Marty failli lever les yeux au ciel, mais se retint et se contenta de soupirer. Il se passa la main dans les cheveux. Doc était vraiment fou de Mademoiselle Clayton. Cela risquait de poser problème. Marty espérait que son ami ne se ferait pas trop souffrir, si ils retournaient en 1985.

Doc tenait le télescope.

« Nous allons jeter un petit coup d'œil. »

Marty l'observa alors qu'il le plaçait devant son œil et regardait à l'intérieur.

Clara s'était rapprochée du scientifique alors qu'elle expliquait.

« Je pense qu'une des lentilles n'est plus dans l'alignement, parce que, si vous le faites pivoter dans ce sens, l'image devient floue, vous voyez ? »

Elle diminua l'espace entre Doc et elle, tournant doucement le télescope dans l'autre direction.

« Mais, dans l'autre sens… »

Doc baissa le télescope et la regarda.

« Tout redevient parfaitement… clair. »

Ils se penchèrent l'un vers l'autre, complètement inconscients de ce qui se passait autour d'eux. Leurs yeux ne pouvaient se détacher l'un de l'autre et le temps semblait s'être arrêté.

Marty, commençant à se sentir gêné, s'éclaircit bruyamment la gorge.

Le temps reprit sa course, et Doc et Clara regardèrent rapidement ailleurs, rougissant subitement. Mais la magie du moment ne s'était pas tout à fait évanouie.

Clara, la respiration toujours haletante, s'éloigna de quelques pas vers la porte. Doc la regarda, complètement sous le choc.

« Je peux le réparer immédiatement, vous l'aurez pour ce soir. »

Mais la jeune femme répondit rapidement :

« Oh, ce soir, c'est la kermesse de la ville, je ne voudrais pour rien au monde vous forcer à travailler sur mon télescope en un si grand jour. Vous aviez bien l'intention d'y assister, n'est-ce pas ? »

Elle espérait secrètement voir Emmet là-bas ; peut-être, oui peut-être l'inviterait-il à danser. Elle rougit presque à nouveau à la seule pensée d'être si proche de cet homme qui faisait battre son cœur à la chamade.

« Bah, pas vraiment m'dame… » commença Marty, mais Doc lui coupa la parole.

« Oui, oui bien sûr, la kermesse »

L'adolescent le regarda d'un air inquiet, mais ne dit rien. Doc savait ce qu'il faisait… du moins il l'espérait.

« Bien, dans ce cas » répondit Clara, cachant son excitation, « J'aurai l'occasion de vous voir à la kermesse, Emmet… »

Alors qu'elle s'avançait vers la porte, elle salua Marty.

« Mr Eastwood. »

« M'dame. »

Clara se rappela soudain qu'elle n'avait pas remercié Emmet comme il se le devait et se retourna.

« C'est gentil… de prendre soin de mon télescope. »

Doc, toujours dans une sorte d'hébétude, répondit automatiquement.

« Tout le plaisir est pour moi. »

Alors que Clara disparaissait derrière la porte, Marty s'avança à l'endroit où Doc se tenait toujours.

Après un moment, il se rendit compte que son ami ne bougerait pas si il ne disait rien. Essayant d'attirer l'attention du scientifique ailleurs que sur la précédente conversation, Marty dit seulement :

« Il est joli ce télescope. »

« Oui… » répondit Doc dans un murmure.

Cette fois, Marty roula des yeux. Il s'éloigna de son ami et s'assit sur un petit lit à l'autre bout de la pièce. Il se sentait plutôt fatigué, et si Doc se rendait au festival ce soir, il voulait y aller avec lui. Il ne laisserait pas son ami se promener seul en ville jusqu'à ce qu'il soient rentrés chez eux, en sécurité, où Bufford Tannen ne pourrait plus essayer de le tuer.

Mais en attendant, il ferai une petite sieste et essaierai de regagner un peu d'énergie. Il enleva ses bottes et s'allongea. Jetant un dernier coup d'œil à Doc, il vit qu'il se tenait toujours debout au même endroit, regardant la porte close.

Marty soupira et se retourna, fermant les yeux.

Note de l'auteur : le prochain chapitre divergera plus du film ;)