Pairing : Kaneki Ken/Kaneki Ken (Sasaki Haise/Oneshotneki/Shironeki/Kuroneki)

Rating : +18 les enfants, c'est de la bonne

Disclaimer : visiblement j'ai pas encore les droits d'auteur de Tokyo Ghoul, sinon ça ferait longtemps que Kaneki aurait connu le bonheur *meurt*

Genre : slash, smut, brocest, threesome, foursome, (fivesome ? orgy ? ahah), dirty talk, accidental voyeurisme, tout pour plaire :')

Bon. Ça fait un petit moment que j'hésite à le mettre sur ff, celui-là. Pas tellement que j'en ai honte, mais en fait- en fait si, carrément :'D j'arrive pas à croire que j'aie pu écrire un truc pareil. Je tiens à préciser que je ne fais pas l'apologie de l'inceste et que cette fic demeure un pur produit de l'imagination. Incest is bad. Voilà. Enjoyez.

Exigé par/dédié à shokogii pour ses dix-huit ans ; maintenant tu vas pouvoir lire du porn en toute légalité dear senpai :'D

Petite précision de dernière minute : Shironeki = Kaneki cheveux blancs ; Kaneki = precious Kaneki du tout début ; Kuroneki = le Kaneki badass du one-shot d'Ishida Sui (taper 'kaneki one-shot' sur google pour voir sa belle gueule :'))


Les quatre frères Kaneki n'étaient pas vraiment différents du reste du monde. Au fond d'eux, c'était ce qu'ils se disaient, mais le monde c'est bien connu s'obstine à ignorer tout ce qu'on peut penser de lui. Ainsi les frères Kaneki étaient ce qu'on appelle des marginaux de la civilisation humaine, non pas qu'ils eussent jamais essayé de s'intégrer mais à chaque fois leurs efforts étaient systématiquement, méthodiquement réduits à néant. Ça les brisait un peu plus à chaque fois mais au bout du compte ils avaient fini par se refermer sur eux-mêmes comme un poing à quatre doigts qui s'était resserré pour se défendre.

Ils s'étaient tellement refermés sur eux-mêmes qui parfois on n'arrivait plus à les détacher les uns des autres. Haise, Kuroneki et Shironeki surtout. Ces trois-là étaient... Il y avait quelque chose de spécial entre eux. Et ça rendait Kaneki malade d'envie, malgré toutes les affections d'aînés qu'ils avaient chacun pour lui.

Kaneki était le plus jeune de la portée des quatre et il était aussi le plus normal d'entre eux. Trop normal, beaucoup trop normal à son goût. C'était simple : il n'avait rien de spécial. Quand on le rencontrait pour la première fois, il lui semblait qu'on avait fait le tour en cinq minutes, parfois dix quand il arrivait à trouver un sujet de discussion plus intéressant que le temps qu'il faisait. Sur le plan physique, il était tellement banal qu'il lui semblait que les miroirs tournaient de l'œil d'ennui quand il passait devant. En clair il se détestait.

Ce n'était, ça ne pouvait pas être le cas de ses frères. On aurait dit qu'avant lui ses grands frères avaient tout pris au moment de la naissance, l'intelligence, la finesse, l'humour, le charisme, l'aisance... et ne lui avaient laissé en fin de compte que du rien. Ses frères étaient parfaits, chacun à leur manière. D'abord il y avait Haise, posé et mature, qui avec quelques jeux de regards, un sourire et une réplique bien placée arrivait à vous faire tomber à ses pieds, mais d'une façon si raisonnable que vous ne pouviez pas lui en vouloir. Ensuite il y avait Kuroneki, le sombre et taciturne Kuroneki, avec ses airs de ''rebelle-mais-pas-trop'', le genre d'armoire à glace polie que vous aimeriez tellement voir vous raccompagner jusqu'à votre porte lorsqu'il est deux heures du matin et que vous n'avez pas de taxi. Enfin il y avait Shironeki, Shironeki qui avait des airs d'ange tombé sur Terre pendant la messe et qui pourtant était tristement célèbre dans tous les championnats d'arts martiaux du coin et encore plus loin. Shironeki qui était délicieux à regarder quand il souriait et qui devenait un véritable monstre de violence lorsque vous lui faisiez péter son câble. Si on lui avait demandé lequel de ses trois frères il préférait, Kaneki n'aurait pas été capable de choisir.

Et donc, ses grands frères avaient cette... sorte de relation étrange. Attention, ce n'était pas un mauvais ''étrange'', mais il ne savait juste pas comment qualifier autrement cette chose qu'il y avait entre eux. Il était au courant depuis qu'il était assez âgé pour comprendre ce qui se passait malgré tous leurs efforts pour rester discrets, parce que c'était dans leur nature de grands frères bienveillants de ne pas l'embêter avec des choses qui pourraient le mettre mal à l'aise, et il ne pouvait définitivement pas leur en vouloir pour ça (il y avait beaucoup de choses pour lesquelles il ne pouvait pas leur en vouloir). Kaneki les entendait parfois tard le soir quand ils pensaient qu'il était endormi, ou quand il rentrait plus tôt que prévu alors qu'il les avait laissé seuls tous les trois. Au début il n'avait pas compris, puis en prenant de l'âge et de l'expérience (pas forcément comme il l'aurait voulu ni avec les personnes qu'il aurait voulues), il avait fini par réaliser. Ça ne l'avait jamais vraiment dégoûté ou quoi que ce soit, pas même au tout début, il était plutôt... curieux ? Parfois il se surprenait à tendre une oreille innocente dans ces moments-là, malgré sa timidité et sa pudeur naturelles, et son cœur se mettait à battre d'une façon douloureuse contre ses côtes. D'une manière ou d'une autre il aurait voulu être là avec eux parce que c'étaient ses frères et que depuis sa naissance ils avaient toujours tout partagé. Il les aimait passionnément tous les trois mais à un point tel qu'il ne pouvait pas encore déterminer la nature de cet attachement qu'il leur portait. Savoir qu'ils étaient en train de partager quelque chose dont il était exclu lui faisait une douleur bizarre au cœur.

Et le pire était qu'ils ne lui rendaient pas les choses plus faciles. Tout le temps – tout le temps – ils avaient cette attitude ambiguë avec lui. Un jour c'était un baiser qui glissait sur sa joue pas loin des lèvres, juste ce qu'il fallait pour le faire douter. Un autre c'était Shiro qui venait s'installer sur ses genoux pour quémander longuement de l'affection. Un autre jour encore c'était Kuro qui le prenait sur les siens et qui s'enquérait de la bonne marche de sa vie collégiale (les rares fois où il avait été embêté par d'autres élèves, la violence du retour de manivelle – merci Kuro – l'avait doté d'un statut d'intouchable pour toutes les années qui suivirent). Un autre jour enfin c'était Haise qui s'y mettait et qui le maternait avec tant d'affections qu'il avait parfois l'impression d'étouffer. Tout cela était déjà fantastique et Kaneki croyait rêver en se disant que c'était son quotidien, mais, égoïstement, il se laissait parfois penser que ce n'était pas assez, d'une manière ou d'une autre.

En attendant, il n'arrivait pas à aborder le sujet par lui-même : prononcer les mots c'était leur donner une réalité, alors que cette routine qu'ils avaient établi était une chose silencieuse et tacite. Alors il restait là, avec ses doutes et ses envies et sa culpabilité, en attendant le moment idéal pour faire quelque chose qui débloquerait la situation.

Ça avait commencé avant même qu'il s'en rende compte. C'était un vendredi soir, passé dix heures, il était rentré épuisé par les trois dernières heures de rush à l'Anteiku (on aura beau dire, faire du café à la chaîne, c'était fatiguant). Et encore, Touka avait pris la relève la vaisselle parce qu'elle avait prévu de faire des heures sup pour pouvoir partir plus tôt en congé avec Rize. Kaneki l'aurait embrassé s'il n'était pas déjà à moitié endormi et s'il n'était pas sûr que la lesbienne qu'elle était allait mal le prendre. Il était rentré en pilotage automatique, avait balancé ses chaussures à travers l'entrée, jeté sa veste sur une chaise et s'était laissé tomber sur son matelas. Kaneki s'était endormi sur le coup.

Lorsqu'il s'était réveillé, il avait l'impression d'avoir dormi une nuit entière mais tout était aussi sombre que quand il avait les yeux fermés. Et il était toujours habillé. Il se redressa un peu son réveil lumineux affichait deux heures et des poussières. Il se mit debout et commença à déboutonner sa chemise lorsqu'il commença à entendre des bruits bizarres de l'autre côté de la cloison, ça ressemblait à des exclamations étouffés et des bruits mouillés de-

Seigneur non.

Ses frères avaient décidé qu'il ne faisait pas assez chaud pour une nuit de juillet et continuaient la fête dans la chambre d'à côté. Kaneki se rassit sur le lit en soupirant. Vaincu, il commença à tendre la main vers ses boules quiès quand une voix se mit à pousser comme un chant un gémissement digne d'un porno cinq étoiles. C'était Shiro. Kaneki était presque sûr que c'était Shiro. Paralysé, il se rassit tout doucement, comme s'ils allaient l'entendre. La pièce était tiède de son souffle et de son corps endormi, les murs irradiaient encore de la chaleur de la journée. En sentant la moiteur des draps sous ses doigts, Kaneki eut l'impression d'étouffer, mais d'une manière qui n'était pas désagréable. Il recula sur le lit jusqu'à ce que son dos reposât contre le mur. De l'autre côté, leurs respirations étaient lourdes et chaudes. Derrière il distinguait un bruit soyeux qui devait être celui de leurs corps qui glissaient contre les couvertures. Kaneki imaginait comme s'il les voyait les draps enroulés autour de leurs membres blancs et nus dans le noir. Avant qu'il ne le réalise, ses doigts tripotaient le col de sa chemise. Il déglutit et sa gorge résista un moment, à sec.

De l'autre côté du mur, Kaneki entendit un bruit mouillé et Shiro se mit à miauler comme un chat. A l'entendre, il se sentit soudain à l'étroit dans son pantalon et ses hanches se mirent à bouger doucement en réponse. Il défit le premier bouton de sa chemise, puis le deuxième. Son propre souffle devenait bruyant. Ses doigts s'enroulèrent d'eux-mêmes autour de sa gorge, son pouce allant et venant sur le relief de sa clavicule. Il entendit un son mat et sourd, comme la chair claquant contre la chair d'autres suivirent, de plus en plus rapides et de plus en plus forts, soutenus par un halètement rauque et puissant. Kaneki imagina le massif et solide Kuro penché sur le gracile et soyeux Shiro, le pilonnant par derrière en fermes coups de hanches, enfoncé en lui jusqu'à la garde puis se retirant brusquement pour se renfoncer encore plus fort. Dans son esprit, le corps de Shiro se cambrait d'une façon qui suffit presque à le faire venir en une seule fois quand les hanches de Kuro venaient à la rencontre de ses reins. Quand il rouvrit les yeux, ses doigts avaient ouvert quelques boutons supplémentaires et s'égaraient sur sa poitrine, tandis que la tension entre ses jambes avait encore gagné en vigueur. Ses hanches roulaient un peu plus vite comme celles qui roulaient dans ses pensées et de l'autre côté du mur, et lorsque la pression de son jean devint insupportable, son cerveau perdit le contrôle et il déboutonna son pantalon avec des gestes presque frénétiques. Face à la bosse dans son boxer, il hésita un moment. Il n'allait quand même pas se masturber en pensant à ses frères... Ses frères qui faisaient des choses très vilaines de l'autre côté d'un mur décidément pas assez épais. Mais à ce moment-là, Shiro poussa un long cri étranglé, presque muet, sans doute parce qu'il avait plongé la tête dans les draps, et Kaneki compris qu'il s'était rendu aux coups de reins de Kuro. Ses derniers scrupules moururent comme un Mister freeze au soleil et il baissa son sous-vêtement en essayant de contenir son râle de soulagement. Derrière lui il entendit la voix de Haise :

─ Kuro, partage un peu. Il y a des gens ici qui apprécient la vue mais qui aimeraient bien participer.

Puis Shiro qui s'était remis de sa faiblesse, le ton boudeur :

─ Je t'ai déjà dit que tu cognes trop fort. J'ai l'impression d'avoir le bassin disloqué.

─ T'arrête jamais de te plaindre, il me semble qu'il y a trente secondes tu étais en train d'avoir un putain d'orgasme non ? se moqua gentiment Kuro à voix basse. On dit merci qui ?

Il y eut un silence et Kaneki, la tête renversée contre le mur, n'imaginait que trop bien Kuro attraper le visage de son frère entre ses mains et l'embrasser pour le faire taire. Haise, à côté d'eux, soupirait, l'air impatient.

─ Bon, ça suffit. Kuro, à genoux, sur le matelas. Ça t'apprendra à t'amuser en oubliant tes aînés.

─ Hé !

─ T'en fais pas, le vieux, je m'en vais te remercier, railla Shiro, toujours rancunier. Merde, mon dos.

Pendant un instant il n'y eut plus que le froissement des draps puis Kuro poussa un grognement d'inconfort.

─ Bordel. Je m'y habituerai jamais.

Kaneki entendit un ricanement qui provenait sans doute de Shiro, puis une succession de bruits humides lui indiquèrent que leurs activités avaient repris. Kuro, d'abord muet, commença à pousser des petits sons qui témoignaient de son plaisir. Kaneki l'imaginait, coincé entre Shiro et Haise, ses doigts dans les cheveux du premier pendant que le second s'occupait de son cas à l'arrière, un bras peut-être passé autour de lui et posé sur sa poitrine massive, douloureusement dressé et pourtant concentré pour rester le plus silencieux possible. Peut-être qu'il se mordait les lèvres pour lutter contre la sensation grisante de ses deux frères dans et autour de lui. Contre son mur, Kaneki se mit à trembler lorsque sa main vint s'enrouler autour de son membre, timidement. C'était mauvais. Les choses allaient beaucoup trop vite, il était déjà en train d'oublier comment respirer. De l'autre côté du mur, Shiro s'était mis à ronronner autour de la virilité de Kuro.

─ Vas-y doucement Shiro, je ne voudrais pas qu'il vienne trop vite, fit Haise lorsque le brun devint vraiment bruyant.

Shiro eut un grognement boudeur mais sembla obéir car il entendit Kuro recouvrir son souffle, assez pour qu'il se mette à rire d'un rire rauque.

─ Tu peux déjà plus te passer de ma queue, pas vrai sale petite- Aah !

Kaneki entendit presque la contraction silencieuse de Kuro.

─ Merci Haise, je pense que j'aurais pas aimé entendre la fin de cette phrase.

─ A ton service mon chéri.

Au bout d'un moment, Kuro laissa échapper un bruit étranglé, comme s'il avait serré les dents pour le retenir à l'intérieur de sa gorge. Kaneki entendit Haise lui chuchoter de se mettre à quatre pattes et le bruit vague de leurs deux corps précéda celui des halètements du brun qui gagnaient en puissance dans la petite chambre. Il imagina comme s'il le voyait Haise changer soudain son angle de pénétration lorsque Kuro se mit à pousser une plainte plus aiguë puis à répéter le nom de son frère comme une prière.

─ Ah, Haise..! Haise...

─ Je suis là Kuro, lui répondit son aîné dont la voix commençait à échapper à son contrôle.

Haise devait être magnifique. C'était son genre de vouloir monter Kuro alors que celui-ci faisait une demi-tête de plus que lui. Tremblant autour de son membre, Kaneki imagina son frère droit et alerte, la tête repoussée en arrière, la bouche entrouverte, le dos cambré tandis qu'il heurtait encore et encore ce point caché à l'intérieur de Kuro. Ou au contraire, il pouvait être penché sur lui, sa poitrine peut-être collée contre son dos, son bassin mobile allant et venant contre ses reins tandis qu'il enfouissait son visage dans sa nuque, embrassait le creux créé par sa position entre ses omoplates, mordillant parfois son épaule ou le lobe de son oreille...

A cette vision de l'esprit, son ventre, ses tripes se mirent à bouillonner et il dut se mordre la main pour ne pas laisser échapper le gémissement qui lui vint aux lèvres. Il était dur, beaucoup trop dur pour pouvoir faire demi-tour maintenant. Sa chemise était désormais entièrement ouverte sur son torse et il desserra les dents autour de sa main pour qu'elle aille s'égarer sur sa poitrine, lui inspirant des soupirs qu'il trouvait indécents.

Et que pouvait faire Shiro pendant que Haise monopolisait Kuro ? Kaneki l'imaginait se tenir à distance, à couvrir la scène d'un regard attentif et sans rien perdre des faiblesses de Kuro. Il devait s'être figé, son corps vif et élancé comme un félin aux aguets dans le noir, les yeux brillant de désir et de luxure. Peut-être qu'il était de nouveau dur rien qu'à les regarder, sûrement même. Est-ce qu'il se faisait plaisir tout seul comme lui à ce moment-là, ou est-ce qu'il attendait ses frères pour pouvoir partager son plaisir avec eux ? Kaneki n'arrivait pas à se l'imaginer, ça devenait difficile de réfléchir pour lui et c'était en grande partie dû au fait que les gémissements de Kuro avaient grimpé d'un petit octave. Sa plainte maintenant était lascive et désespérée tandis que le claquement des hanches de Haise contre les siennes était impérieux. La main de Kaneki bougeait plus vite entre ses jambes alors qu'il s'efforçait de ne pas réfléchir à ce qu'il était en train de faire. Éperdu, il enfonça les dents dans la chair de son poignet dans une tentative désespérée de contenir les bruits que le plaisir provoquait en lui. Il vint brutalement quand il entendit derrière lui Kuro gémir le nom de celui qui le dominait puis s'arrêter, le souffle coupé :

─ Haise... Haise !

Tout de suite après, son frère dut enfouir sa tête dans son épaule ou dans sa nuque ou quelque part où son visage était pressé contre sa peau car Kaneki entendit un vague cri où Haise appelait son frère, puis plus rien pendant quelques moments. Ils devaient se remettre, serrés les uns contre les autres dans une proximité chaude et odorante, leur poitrine lourde de leur respiration. Kaneki se remit aussi mais la chambre était plus froide tout d'un coup. Tournant la tête, il écouta leur souffle.

─ C'est malin, il entendit Shiro, j'ai encore envie de venir à cause de vous maintenant.

Haise eut un rire essoufflé et il dut lui faire signe de s'approcher car il entendit le drap se froisser.

─ On ne t'oublie pas Shiro, tu vas y avoir droit aussi.

─ Hé, non merci. Pas question que je repasse en-dessous, j'ai eu ma dose pour cette nuit. Mais... si quelqu'un pouvait s'en occuper avec plus de délicatesse... suggéra-t-il d'un ton gourmand.

Haise rit encore une fois.

─ J'ai compris, petit frère, je vais m'occuper de toi.

Kaneki surprit quelques bruits humides et supposa que ses deux frères devaient être en train de se rouler une bonne pelle. Il sentit plus qu'il n'entendit Kuro s'inviter parmi eux, sa présence massive pesant sur le matelas. Kaneki les écouta s'embrasser longuement dans le noir, passant de l'un à l'autre avec une générosité et une compréhension mutuelle qui l'étonna. Et pour la première fois il se rendit vraiment compte qu'ils étaient trois.

Trois.

Ça voulait dire qu'il y en avait presque toujours un qui se retrouvait sur la touche.

Et ça voulait dire qu'ils le savaient et qu'ils l'avaient accepté.

Peut-être que le fait de voir le plaisir des autres était plus important que de recevoir soi-même le plaisir. Kaneki avait un peu honte de dire qu'il ne s'y connaissait pas sur la question, donc il avait du mal à y donner une réponse lui-même cependant eux devaient la détenir.

Quand il tendit de nouveau l'oreille, Shiro n'avait plus sur les lèvres que le nom de son frère qui devait avoir joint le geste à la parole et être en train de 's'occuper' du 'problème' de Shiro (ça faisait beaucoup de guillemets pour une seule phrase). Kaneki essaya d'imaginer l'expression que pouvait avoir son frère aux cheveux blancs mais dans son esprit, le rouge du plaisir qu'il avait mis sur ses joues et ses yeux flous de luxure lui donnèrent des vertiges. Il essaya aussi de se demander à quoi pouvait ressembler Haise, le visage enfoncé entre les cuisses ouvertes de Shiro. C'était tellement de lui de prendre soin des autres avant de lui-même. Il se demanda si Kuro était près d'eux, si Shiro s'appuyait contre lui, s'il roulait des hanches, involontairement peut-être, pour l'encourager à continuer, si Kuro était dur encore une fois de voir ses frères-

─ Haise... Ahaa !

Kaneki se figea et il écouta les soupirs de Shiro qui semblaient étouffer et se perdre dans les plis de leur lit comme des choses intimes, presque précieuses. Il les écouta de derrière son mur et essaya très fort d'en garder une trace dans son esprit. Il avait le front suant et la gorge serrée d'une étrange faim. Il s'en voulait d'être là mais par-dessus tout il s'en voulait d'être excité pour la deuxième fois en une nuit contre un mur.

Dans son dos, Haise sembla s'être arrêté car il râlait contre Kuro et les soupirs de Shiro s'étaient fait discrets.

─ Kuro !... Qu'est-ce que tu fais ? faisait la voix d'Haise.

On aurait dit qu'il s'efforçait d'être indigné alors qu'il était à bout de souffle. Peut-être même que c'était ça.

─ Kuro, a-arrête...

Puis ses protestations se perdirent dans un soupir tremblant de désir.

─ Kuro...

Kaneki ne savait plus très bien s'il grondait ou s'il réclamait. A côté de lui, Kuro eut un petit rire. Peut-être moqueur, certainement pas méchant, un peu rauque comme s'il avait vu quelque chose et qu'il en était resté sans voix.

─ Tu m'as réduit à un désordre gémissant et implorant tout à l'heure maintenant je vais te réduire à un désordre gémissant et implorant.

─ Non !... Kuro, tu sais bien que je ne veux pas... Je n'ai pas encore...

─ Quoi, tu ne me fais pas confiance pour prendre soin de toi ? demanda Kuro d'une voix plus basse, séductrice.

─ Si- si ! Mais je ne veux pas- oh mon dieu.

─ Tu ne veux pas quoi ? chuchota presque Kuro. Pourtant, tu sembles très désireux de garder ces deux doigts-là à l'intérieur de ton cul. Mais peut-être que je me trompe et que tu n'aimes pas ça, dans ce cas je vais tout de suite-

─ Ah, non, Kuro- ne fais pas ça... implora Haise qui semblait avoir beaucoup de mal à aligner deux pensées correctes, puis, lorsqu'il eût recouvré son souffle : ce n'était pas juste...

─ Désolé, rit Kuro, je ne savais pas qu'il y avait des règles.

Il sembla travailler encore un peu Haise qui ne protestait plus mais qui respirait très fort, pas des masses à l'aise. Kaneki eut très chaud lorsqu'il crut surprendre des bruits de l'activité de Kuro à l'intérieur d'Haise, puis, frustré contre lui-même, il fit glisser son pantalon sur le reste de ses jambes et le rejeta plus loin sur le lit. Il se redressa, s'assit à genoux sur son matelas. Quand l'index et le majeur de sa main droite vinrent buter contre le cercle de chair de son anus, il ne put retenir un frisson alors que la fenêtre exhalait toujours des bouffées d'air chaud. Il ferma les yeux et se concentra sur ce qui se passait à côté, essayant de retrouver une sensation qui puisse les rapprocher d'eux. Il se pénétra lui-même lentement au début, la sensation étrange lui soutirant des soupirs beaucoup trop forts.

─ Laisse-moi m'occuper de toi, reprit Kuro de l'autre côté du mur. Juste pour cette nuit. Je te promets d'y aller en douceur.

Il y eut un court silence, durant lequel Kuro embrassa Haise quelque part, puis celui-ci acquiesça :

─ D'a- D'accord, mais juste pour cette nuit alors, h- hein ? (Il retint un bruit qui ressemblait fortement à un sanglot.) E- Et vous promettez de ne pas vous moquer de moi.

─ Jamais, promit Kuro à voix basse. Je ne me moquerai pas de toi.

Haise soupira. Peut-être de soulagement.

─ Bon...

─ Mets-toi sur le dos s'il te plaît, l'encouragea Kuro. J'ai envie de voir ton visage, pour une fois que tu n'es pas en train de le cacher dans le dos de quelqu'un. Tu peux poser ta tête sur les genoux de Shiro si tu veux.

─ Shi- Shiro, donne-moi la main...

Kaneki l'imaginait s'agripper à la main de son frère qui lui passait peut-être l'autre dans les cheveux – Haise avait de très beaux cheveux, plus longs que ceux de ses frères et légèrement ondulés aux pointes. Il était certainement en train de lutter pour garder une contenance, alors qu'il était allongé et que Kuro avait ses doigts à l'intérieur de lui. C'était tout lui. Lorsque ses soupirs devinrent des halètements, Kuro murmura qu'il était prêt et Kaneki le devina qui attrapait les hanches de son frère. Haise eut un petit bruit angoissé.

─ Ça va aller, le rassura Shiro. La douleur n'est que passagère et le reste en vaut bien la peine. Fais confiance à Kuro.

─ Je fais confiance à Kuro, marmonna Haise. C'est juste en moi que je n'ai pas confiance.

Kuro dut commencer à le pénétrer car Haise eut un gémissement d'inconfort. Il s'arrêta, laissa son frère reprendre son souffle puis continua, marquant un rythme lent et régulier tandis qu'il s'enfonçait à l'intérieur de son frère. Il était accompagné et soutenu par la respiration toujours plus indécente de Haise, ainsi que par les bruits parfois surpris, parfois charmés qu'il ne pouvait retenir. C'en était un peu beaucoup pour Kaneki qui n'arrivait plus à se contrôler et à s'empêcher de se toucher lui-même sans se dire qu'il ne devrait pas être en train de faire ça. Il entendit Haise se raidir brusquement, le souffle coupé, puis implorant le nom de Kuro.

─ Trouvé, fit celui-ci d'un ton qu'il maîtrisait difficilement.

─ Bon sang, chuchota Kaneki à l'intention de personne en particulier pendant qu'il chassait la sueur sur son front d'un revers de sa main libre.

Il se rendait compte que surprendre des moments aussi secrets où Haise, son grand frère parfait, était dans une telle position de faiblesse était quelque chose dont il n'avait pas mesuré la portée au moment où il avait choisi cette position de voyeur auditif.

─ Kuro, haletait Haise, je ne sais pas si je vais pouvoir tenir jusqu'à ce que...

─ Si, si si, faisait la voix plus grave et plus apaisante de Kuro. Tu y arriveras. On y arrivera ensemble.

─ Ensemble, répéta Haise comme si c'était ce mot qui allait le faire tenir.

Sans même le voir, Kaneki savait qu'il était proche de sa fin. Ça se lisait dans sa voix bizarrement haut perchée, presque féminine, qui étranglait la fin des mots parce qu'il était à court d'air, dans son timbre paniqué, dans l'indécence de ses gémissement. Kaneki ne pouvait pas vraiment en dire plus. Il aurait aimé pouvoir suivre la courbe de ses hanches qui se tendaient entre les mains de Kuro, pouvoir admirer la façon dont son dos s'arquait à chaque fois qu'il accueillait son frère entre ses cuisses ouvertes, démunies. Il aurait aimé pouvoir sentir lui aussi l'odeur d'excitation et de transpiration qu'ils devaient dégager, et avoir de telles pensées fit cuire son visage comme un steak au grill.

─ Mets tes jambes autour de mon bassin, lui conseillait Kuro qui devait le sentir perdre pied.

Kaneki ferma les yeux, comme si ça allait suffire pour faire comme s'il n'avait jamais été témoin de rien. Haise vint en premier, dans un mélange de gêne et de plaisir. Il fut suivi rapidement de Kuro qui s'était refermé autour du corps d'Haise car son souffle était nettement plus bas et plus étouffé. Shiro les suivit plus tard, lorsqu'ils le prirent contre eux pour s'occuper de son problème qui n'avait dû qu'empirer pendant leur séance de câlins réciproques, un peu boudeur au début qu'ils l'aient abandonné en cours de route mais rapidement obligeant et pliant lorsque Haise se mit à le gâter.

Honteux, Kaneki les entendit reprendre leur souffle les uns contre les autres et il fouilla un peu plus profondément en lui de ses doigts, désireux d'en finir rapidement. Accidentellement sans doute, il atteint sa zone sensible et dut mordre dans toutes ses forces dans son poignet tandis qu'il éjaculait, la semence chaude sur son torse nu. Les dents toujours enfoncées dans son poignet, il gémit, mais plus d'inconfort que de plaisir car celui-ci s'était dissipé désormais et il n'y avait plus que la gêne d'avoir été là et d'avoir fait ce qu'il avait fait. Il se passa une main dans les cheveux qui étaient collés sur son front. La sueur était en train de refroidir sur son corps et il comprenait enfin l'expression 'sueur mauvaise'. Kaneki se leva, attrapa une serviette dans son placard et se nettoya du mieux qu'il put avant de rouler la serviette en boule et de la jeter dans un coin de sa chambre. Il enleva sa chemise et se laissa tomber sur son lit. De l'ongle, il lissa le coin de ses draps. Ils étaient contaminés eux aussi par les déchets d'une histoire tout seul. Kaneki repoussa les draps par terre et, de guerre lasse, s'endormit presque à même le matelas. Il enfouit sa tête dans un oreiller. De l'autre côté du mur, ses frères chuchotaient à voix basse, de temps en temps riaient. Kaneki se sentait seul, mais ce n'était pas non plus une nouveauté.

─ J'espère qu'on va bientôt lui demander de nous rejoindre quand même, murmura Shiro alors que le brun s'endormait.


J'arrête pas de me dire que ça rendrait tellement mieux en anglais #la malédiction de ceux qui sont pas encore bilingues mais qui aimeraient le devenir

Je suis actuellement en train de bosser sur une suite donc n'hésitez pas à me laisser savoir c'que vous en avez pensé :') (ouais parce qu'en plus je remets ça) (plus d'espoir pour moi) (love sur vous les gens)