Ever After
A tout jamais, je t'attendrais.
La haine, comme l'amour, se nourrit des plus petites choses, tout lui va.
[Honoré de Balzac]
« A toi, si belle que tu en parais inaccessible, froide et hautaine. » Drago Malefoy
Je regardais la neige tomber de la fenêtre de ma chambre. Je voyais la buée se former contre la vitre au contact de mon souffle chaud… D'ailleurs, cela m'étonnait, j'avais froid pourtant. Je me sentais seul, enfermé ici, ne sortant que pour faire des allez retour du manoir à Azkaban ou encore de ma chambre à celle de ma mère. Perdu entre ces murs sombres, je me torturais l'esprit pour essayer de trouver une solution et ce, depuis des mois.
J'aimais la neige. Je ne saurais dire pourquoi, je crois que c'est parce que l'hiver me plait et que les quelques souvenirs heureux de mon enfance sont maculés de ce blanc manteau.
Je sortis ma baguette de la poche de ma veste en velours vert et la pointa sur la cheminée qui s'enflamma tout d'un coup ma chambre parut beaucoup moins sombre et froide, et bizarrement, je me sentais plus apaisé.
Je fixais le feu, le souvenir de ma dernière soirée mondaine errant dans mon esprit… Je me rappelais de cette fille étrange que je n'avais encore jamais croisé lors de ces soirées. C'était surement la première fois que ses parents l'emmenaient à ce genre de soirée ce qui expliquait sans doute, contre toute attente d'ailleurs, qu'elle avait clamé haut et fort ses opinions si peu traditionnelles pour des personnes comme nous, pour des Sangs-Purs. Ce qui m'avait intrigué -en plus de mon indignation- en croisant cette fille, c'était la robe rouge qu'elle portait. La question qui m'avait alors torturé l'esprit toute la soirée, était : «Etait-ce elle ou sa mère qui avait choisie sa robe ? ». Car comme de coutume chez les Sangs-Purs, tout enfant ayant atteint la maturité doit se fiancer… Je suppose que ce n'est pas la peine de vous précisé que tous ces événements matrimoniaux en plus de ressembler plus à une « course au meilleur parti », me dépassait complètement. Merlin soit loué, ma famille était trop occupée par tous nos problèmes pour penser à mes possibles fiançailles. Mais le comportement de cette fille aux cheveux bruns était vraiment peu convenable et je plaignais le futur imbécile (et surement fou) qui la prendrait pour épouse. Enfin, ses parents n'avaient plus à être vraiment préoccupés du sors de leur cadette, oui, ils avaient pour fille aînée Daphné. Jeune fille au charme incroyable, qui ne m'aurait pas déplu à prendre pour épouse si elle n'était pas déjà fiancée à un sorcier français. Mon meilleur ami, qui n'est autre que Blaise Zabini, m'avait parlé d'un certain Marc Delacroix. En parlant de ce dernier, cela m'avait beaucoup étonné de constater qu'il s'entendait bien avec la sœur de Daphné. Quoi que, après réflexion… Il était vrai qu'il avait un caractère complètement à l'opposé du mien il avait cette facilité à parler avec les gens qu'il rencontrait et n'avait de cesse d'avoir un sourire heureux plaqué sur le visage. En faite, même sur le plan physique nous étions complètement différents : il a la peau matte et les cheveux noirs courts alors que moi, j'ai la peau blanche et des cheveux blonds mi-long. Comme me l'avait souvent fait remarquer mon père, surtout ces derniers temps : « Tu es un Malefoy, un vrai. » on ne pouvait pas faire plus sincère je crois. Soudain je réalisais que j'avais une fois de plus, depuis une semaine environ, repensé à cette fille… Cette fille qui répondait au nom d' Astoria Greengrass. Futile. Oui, c'était complètement futile et inutile même d'y penser. Je ne devais garder en tête qu'une seule et unique chose : la libération de mon père.
Moi, Draco Malefoy, mangemort repentis, 18 ans, me battais depuis la fin de l'air des Ténèbres pour faire libérer mon père de prison.
J'avais déjà tenté maintes fois de le faire sortir, employant les meilleurs avocats du pays pour défendre sa cause… Mais le ministère de la magie ne voulait rien entendre. 6 mois. 6 mois que j'avais laissé mes études de côté pour ça. Je ne voulais pas que mes actes de faiblesse entachent le nom de ma famille. Je savais très bien que ce que je nommais « actes de faiblesse » étaient vu par d'autres comme des « moments de faiblesse »… Comment dire… J'avais compris -trop tard- que les convictions dans lesquelles on m'avait plongé depuis mon enfance étaient fausses j'avais compris que j'étais du mauvais côté… j'avais enfin compris que tout ce qui avait si longtemps dirigé ma vie n'était qu'un vaste mensonge : un subterfuge horriblement effrayant qui m'avait avalé sans que je ne puisse me débattre. Cet immense cercle de haine, de mort et de solitude. Il m'arrivait si souvent de me remettre en question…
Comment avais-je pu être aussi naïf ? Suivre un homme, un monstre, simplement par peur… La peur de décevoir mon père et d'affronter Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Je détestais tellement celui que j'étais avant… si je ne l'était pas encore. Je savais que cette partie de moi-même me hanterait jusqu'à la fin de ma vie. Mes mains étaient tachées du sang de mes victimes. Mon poignet gauche portait encore cette marque maudite qui semblait s'être un peu dissimulée. J'étais encore dans ce manoir et ne sortais que pour atténuer les rumeurs qui couraient sur ma famille. Pathétique. Ô oui, je suis pathétique, si j'étais si « courageux » comme me le répète ma mère tous les jours je ne serai surement pas là. J'aurai déjà libéré mon père sans me soucier de ce qui se passerait après. J'aurai été demander à Harry Potter de témoigner en faveur de mon père. J'aurai peut-être invité une fille à danser ce soir là…
J'étais toujours le même. Ce jeune garçon peureux qui, à la moindre difficulté, disparaissait et se lamentait intérieurement. J'étais encore, et toujours faible… Et le feu continuait de crépiter dans la cheminée se faisant plus intense sous les coups de ma colère. Je serrai des points et décidai de me lever.
J'avais finalement réussit à obtenir l'aide de Mr. Greengrass, puissant avocat à la cours magique spécialisé dans les affaires de Magie Noire. Il s'était lui-même proposé lors de la dernière réception. Je connaissais cet homme uniquement par l'intermédiaire de mes parents, et j'avais été très surpris par l'air paternaliste qu'il avait pris en me proposant de défendre mon père. J'avais de suite accepté, c'était ma dernière chance.
Je devais le rejoindre chez lui, dans sa maison de Londres, pour préparer le « dossier » et convenir une date d'audience avec les juristes et autres joufflus en robes noires.
Je traversais le grand couloir aux murs gris du manoir et me dirigeait vers la chambre de mes parents. J'entrouvris la porte et vis ma mère assoupie, un livre en main. Je ne voulus pas la réveiller pour la prévenir de mon départ et laissa un message à un des elfes de maison à son intention lorsqu'elle se réveillerait. Les nombreuses nuits blanches qu'elle passait à s'inquiéter pour mon père depuis des mois l'avaient horriblement dégradée. Je ne la reconnaissais plus cette femme rayonnante qui avait risqué sa vie pour moi, qui tout d'un coup avait pris 10 ans de plus et me semblait si fragile… Comment l'amour pouvait-il provoquer des choses pareilles ? C'est en passant le seuil de la porte que je me promis à moi-même de ne jamais tomber amoureux juste avant de transplaner pour rejoindre Londres et les Greengrass.
Londres semblait terriblement attrayant en ce mois de décembre. Toutes les rues étaient ornées de ci, de là, de lumières polychromes égayant chaque avenue. La neige qui avait envahie les trottoirs était toute fraîche et ne cessait de se régénérer à chaque fois que la température extérieure atteignait les 0°C ou moins… J'observais du salon ce spectacle hivernal et comptais le nombre de flocons qui venaient se coller à la fenêtre avant de fondre sous la chaleur cuisante laissée par le poêle. Quand j'en eus assez de tout cela, je me rassis normalement en me laissant glisser sur le canapé du salon. Pourquoi diable mes parents avaient tenus à habiter dans un quartier aussi calme de la ville. J'étais une jeune fille qui avait besoin de sortir, de découvrir le monde, de me faire un réseau social aussi grand que la liste d'invités au mariage de Daphné. Non. Mes parents continuaient de me garder enfermée dans cette vieille bicoque datant surement de l'époque moderne… Il fallait que je trouve une excuse pour sortir, oui, une excuse valable.
Je levais la tête vers le plafond afin de pousser ma réflexion à son maximum et quelques unes de mes mèches brunes vinrent se perdre devant mes yeux. Je poussais un soupire afin de dégager ma vue de cette tignasse ondulée plus qu'encombrante, j'entendais les paroles de ma mère d'ici : « Les jeunes filles de la haute aristocratie gardent toujours leurs cheveux longs. C'est un signe de richesse et de grâce. ». A cet instant, j'avais envie de mettre cette « grâce » bien placée dans l'arrière train de ma délicieuse mère, mais « ça n'aurait pas été convenable ». C'était dingue comme toutes ces règles de la haute société du monde sorcier pouvaient être ennuyeuses et injustes à souhait. Le souvenir de ma dernière et première soirée mondaine me traversa l'esprit. Souvenir amère et mauvais. J'avais vite compris que les femmes « dans mon genre » n'avaient pas à prendre la parole, et encore moins pour révéler des pensées comme les miennes. Mon père m'avait mis en garde, me connaissant par cœur, et notamment mes éclats de voix si conséquents à la maison. S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c'était de me taire et me laisser descendre comme simple meuble décoratif.
J'estimais être assez cultivée et ambitieuse pour pouvoir ouvrir la bouche quand bon me semblait, et surtout, de débattre avec des hommes qui étaient convaincus que la sorcellerie ne se tenait qu'au statut d'un sang de ce qu'ils qualifiaient de « pure » alors qu'en réalité, il était de tout ce qu'il y a de plus sale… Mais c'était mon opinion et elle déplaisait fortement aux anciens.
Je savais que j'aurai du honorer ma famille comme toute bonne Sang-Pure, mais c'était au-delà de mes moyens quand j'entendais et voyais de telles choses. Et puis, ça n'avait aucune importance. Au fond, je savais que mon comportement ne porterait jamais préjudice à mes parents… Après tout, j'étais simplement « la cadette des Greengrass » ou encore « la petite sœur de Daphné », qui se serait rappelé de mon nom face à mon admirable sœur ? Personne. Et ça me convenait. J'avais entendu ces murmures à propos de son futur mariage avec Marc… Peut-être était-ce pour ça que j'avais ouvert la bouche finalement… Par pur caprice ou encore espérant attirer ne serait-ce qu'une seconde l'intérêt.
Je n'étais qu'Astoria Greengrass, jeune sorcière de 16 ans, dont la tête se perdait souvent dans des convictions peu communes à « son rang », et qui détestait par-dessus tout, les partisans de Lord Voldemort. La jeune femme que je suis, cachée si souvent par sa sœur si parfaite souffre en silence sans jamais ne rien dévoiler.
Je me trouvais terriblement bête. Bête et puérile. Je n'avais rien à envier à Daphné si ce n'était sa grande classe et sa beauté si douce. Peut-être aussi la gloire et l'admiration qu'en tirait le regard de mes parents dès lors qu'elle les accompagnait à ce genre de soirée. Je n'avais jamais douté de l'amour de mes parents, croyez moi… c'était juste la peur d'être oublié qui m'engloutissait peu à peu dans les méandres des ténèbres. Je repensais alors à cette période de troubles qui avait complètement chamboulée le monde sorcier et sans que je ne puisse rien contrôlé une boule se forma dans mon ventre. Lors de cet affrontement, mes parents, Daphné et moi avions quittés la Grande Bretagne pour la France et à mon grand regret : j'avais été obligée de quitter Poudlard pendant un an. J'en voulais terriblement à tous ceux qui étaient responsables de cette guerre. Beaucoup y avaient laissé la vie et je trouvais ça horriblement affligeant de nos jours d'avoir un tel recourt à la violence et surtout, à la magie noire pour arriver à ses fins. Mon père avait toujours eu un point de vue neutre face à tout cela. Et je l'admirais pour ça malgré notre fuite. Etant un Sang-Pur, il aurait certainement du se ranger du côté du Mage Noir mais il avait préféré tout quitter pour ne pas nous mettre en danger et encore moins pactiser avec le diable. Il n'avait pas voulu se rallier à la cause de l'Ordre du Phénix, des « gentils » et d'Harry Potter, pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas envie d'être mêlé à tout ça… ou plutôt nous mêler à tout ça.
J'entamais enfin ma sixième année à Poudlard, chez les Serpentards bien sur, j'allais passer mes ASPIC à la fin de ma scolarité. J'avais réussi comme il se le devait mes BUSE (sauf en Botanique ou j'ai eu A, donc Acceptable.) mais je ne pouvais m'empêcher d'appréhender ces examens puisque les résultats obtenus détermineront mon entrée dans la meilleure université magique du pays. Depuis toute petite je rêvais de créer ma propre ligne de vêtements, j'adorai dessiner à mes heures perdues quand je n'étais pas plongée la tête dans mes bouquins -n'ayant que ça à faire ici-.
L'horloge du salon sonna 16h, le son de sa cloche résonnant dans toute la maison avec une mélodie grave et pourtant si agréable à mes oreilles. Tout d'un coup un énorme « crac » se fit entendre devant la façade de notre maison et avant même que je ne me retourne pour regarder le nouvel arrivant par la fenêtre on sonnait déjà à la porte. J'entendis à l'étage la porte du bureau de mon père s'ouvrir et la voix de celui-ci couvrit le son de l'horloge ainsi que celui de la sonnette.
-Astoria ! Va ouvrir s'il te plait !
Je m'exécutais. Je savais qui se trouvait derrière cette porte et ce qui aurait du être une simple corvée d'à peine deux minutes se retrouva être pour moi un supplice interminable. D'un coup de baguette je levai le verrou de la porte et dirigeai ma main vers la poignée. Je n'avais absolument pas envie de l'ouvrir. Je le détestais. Je détestais l'homme qu'il était -s'il en était un- puisque pour moi, le chemin qu'il avait pris n'était qu'une preuve de plus de sa lâcheté. Lorsque je l'avais revu à cette soirée, l'ayant déjà aperçu de nombreuses fois à Poudlard –sans que lui ne me remarque d'ailleurs-, je n'imaginais pas ma haine envers lui aussi grande. Savoir que mon père allait l'aider, lui et sa famille, me dégoutait au plus haut point… Mais que pouvais-je y faire… Mon père et le sien avaient toujours étaient de très bons amis. Des amis d'enfance selon mon père… Et pourtant, jamais je n'avais vu Lucius Malefoy franchir le pas de cette maison. Vérité ou mensonge ? Peu m'importait à cet instant, puisque ce sale rat allait passer le seuil de ma porte d'une minute à l'autre… Je tournais la poignée sans aucune pointe d'appréhension, j'espérais seulement qu'il ne me parle pas, ne m'accorde aucun regard, aucun baisemain ou quoi que ce soit d'autre… Ou j'allais surement recracher le délicieux cake à la citrouille qu'avait préparé notre elfe de maison sur son beau manteau d'aristocrate arrogant et décoloré.
J'étais finalement arrivé devant la demeure des Greengrass. Je n'éprouvais aucune appréhension. Un Malefoy n'avait jamais peur… De toute façon de quoi aurai-je peur si ce n'est de croiser la furie qui leur servait de cadette. Cette fille m'était beaucoup trop insupportable pour que je puisse la supporter plus d'une minute… Sans attraper une horrible migraine. Je détestais ce genre de fille. Si je devais me marier, je ne voudrais que d'une femme sachant se tenir en publique, bien éduquée et qui ne parle que pour parler de moi… Peut-être belle aussi, car quitte à passer le reste de ma vie avec une même femme autant qu'elle soit agréable à regarder. Dans tous les sens du terme bien sur.
J'entendis le cliquetis d'une serrure levée et le grincement de la porte, annonçant son ouverture. Je levais les yeux et les croisaient avec deux prunelles vertes… Décidément, la chance n'était pas avec moi.
-Bonjour.
C'était bien le seul mot que j'avais envie de prononcer, et je constatais que ce seul mot lui suffisait aussi, voyant le regard qu'elle me jetait. J'avais une envie soudaine de pousser un long soupire d'exaspération mais ça n'aurait pas été convenable pour quelqu'un de mon rang… Si bas fut celui de mon opposant. Enfin, si elle croyait que la voir m'ouvrir la porte me faisait plaisir; si elle croyait m'intimider avec ce regard nonchalant et son absence de réponse, elle se mettait la baguette dans l'œil. J'eus l'impression que cet instant dura une éternité. Je m'attardais à essayer de deviner les pensées d'Astoria et la première hypothèse tomba comme un cheveu sur la soupe : elle se plaisait à me faire attendre dans le froid elle savait très bien que je n'aurai jamais l'audace de lui demander d'entrer alors elle faisait durer l'interminable supplice qui me pressait la poitrine tout comme le vent glacial.
-Bonjour… Finit-elle par répondre avant de se dégager de l'entrée en m'ouvrant grand la porte. J'entrai et elle la referma aussitôt derrière moi.
-Papa est à l'étage, il ne devrait pas tarder. Suis-moi.
J'appréciais de moins en moins cette fille, elle parlait avec une telle familiarité qu'on aurait pu la prendre pour une sang de bourbe. Je l'observai passer devant moi de sa démarche si peu élégante, bien sur elle était chez elle mais face à une personne telle que moi, d'un rang si important, elle ne daignait à peine lever les pieds pour me conduire jusqu'au salon… A croire que j'étais quelqu'un de vraiment insignifiant pour elle, et c'est sur cette pensée que mon ego en prit un sacré coup. Jamais au grand jamais une fille n'avait agis comme ça envers moi. S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas c'était celle là : le mépris. Je laissais sans le vouloir, passer une grimace sur mon visage, je détestais sincèrement cette pauvre gamine. Nous arrivâmes finalement au salon, qui je devais l'avouer était magnifique. Beaucoup plus lumineux et habillé que celui du Manoir Malefoy. Je regardai Astoria et cette dernière s'était déjà affalée dans le canapé… Une vraie sauvage. Un hôte devait toujours attendre que son invité soit assis avant d'en faire de même. C'était une base fondamentale dans l'éducation des sorciers au Sang-Pur. L'évidence était plus que claire : pour elle, je n'étais pas le bienvenu. Mais me rappelant des propos qu'elle avait tenus à la réception, plus rien ne m'étonnait. Elle détestait les partisans de Lord Voldemort c'était cela ? Et bien elle serait servie et je prendrai un malin plaisir -par simple rancœur d'un comportement si affligeant- à lui faire comprendre l'homme que j'étais quelques mois plus tôt… Tous les crimes que j'avais commis… Parce que pour moi, j'étais absout et je ne souhaitais plus qu'une chose : qu'on oublie tout ça, que les gens oublient mes actions, que les gens oublient que le mot Mangemort était lié au nom Malefoy. Elle m'indiquait de m'asseoir d'un simple signe de tête en direction d'un fauteuil placé en face d'elle, face à la fenêtre qui donnait sur la rue.
Je ne la quittais pas des yeux alors qu'elle faisait tout pour ignorer les miens.
La rage bouillonnait en moi et je me donnais beaucoup de mal pour la contenir. J'avais envie de lui jeter tous les sortilèges possibles à la figure. Je savais très bien ce qu'il pensait, c'était comme s'il parlait à voix haute… Le pire c'était qu'il me fixait… Et encore pire : ça me mettait terriblement mal à l'aise ! Attention, mal à l'aise parce que ça me dégoutait de le savoir ! Nuance ! Enfin, je faisais tout pour éviter son regard et j'attendais mon père, ce sauveur, pour me libérer de cet énergumène pour le moins malvenu. Mais il ne venait pas. Connaissant le « Prince des Serpentards », ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'il ne m'aborde pour me parler de sa « magnifique et humble personne ». Oui, le connaissant, il ouvrirait la bouche pour cracher son venin… C'était un affront que d'ignorer un Malefoy. J'espérais que quelqu'un intervienne car s'il avait l'audace de m'aborder, je ne répondrais plus de moi-même. Je l'entendis soupirer… Comment osait-il ? Sous MON toit ? Je relevais alors la tête vers lui et constatais qu'il souriait comme un imbécile, ce sourire narquois qu'il faisait comme un serpent fixant sa proie. Il l'avait fait exprès ce sale veracrasse… Et c'est ainsi que mes yeux marrons pétillants de haine rencontrèrent ses prunelles grises imbibées de défit. Cette fois-ci j'étais vraiment sur le point de lui tordre le coup ! Je tenais ma baguette fermement, cachée dans la pochette de mon sweat attendant le moindre geste, la moindre réflexion de sa part.
Je fronçais les sourcils ce qui élargit davantage son sourire malsain l'embrasure de ses lèvres commença à s'ouvrir mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit… La délicieuse et délicate voix de ma sœur fit barrière :
-ASTORIA ! Où as-tu mis mon gilet bleu marine ?
Ses pas si gracieux firent trembler les murs de la maison quand elle descendit l'escalier pour me rejoindre dans le salon.
-ASTO- !
Elle se stoppa net en voyant Malefoy assit dans le fauteuil. Elle avait la bouche grande ouverte et les yeux globuleux comme s'ils allaient tomber et rouler sur le tapis. En même temps, je crois que Daphné venait de se taper une humiliation magistrale, pire qu'une goule au salon du parfum ! Jamais ma sœur n'élevait la voix « plus haut qu'un tintement de verre de crystal », et encore moins devant Draco Malefoy qui était parmi ses plus chers amis (si on pouvait appeler ça amis d'ailleurs puisque pour l'héritier Malefoy, le mot « amitié » ne faisait pas partie de son vocabulaire). Son teint si pâle d'ordinaire vira au rouge vif et elle bafouilla des excuses tentant de justifier ses actes… Irréfléchis et hors mesure ?
Je ne comprenais pas pourquoi fallait-il en faire des tonnes pour un type pareil. Daphné pouvait bien faire ce qu'elle voulait sous son toit et qui plus est, Drago Malefoy n'était pas du genre à crier au « scandale » pour si peu, du moins, son égoïsme l'en empêchait. Ce dernier avait tourné la tête dans la direction de ma sœur, et je pus enfin être libérée de son emprise malfaisante. Il ne semblait pas surpris et la salua simplement d'un hochement de tête.
-Drago, je ne savais pas que tu étais là. Enfin, je savais que tu venais mais je n'ai pas entendu la sonnette... Dit Daphné.
-Ce n'est pas grave. Répondit Drago. Ta sœur m'a fait la conversation, elle est... charmante.
Quelle conversation ? La seule conversation qu'il avait du avoir était avec son imagination… Et le « charmante » était de l'ironie pour le moins mal placée, ou encore, une très mauvaise tentative de drague. Parce qu'à part lui jeter mes regards mauvais et tout le mépris possible, je n'avais daigné ouvrir ma bouche et ainsi gaspiller ma salive pour lui. Je n'attendais que l'arrivée d'une quelconque personne pour partir et ne jamais revoir cet hypocrite qui avait envahi mon salon. Tout en lui me donnait la nausée, et je savais que si je restais une minute de plus dans la même pièce que lui mes nerfs m'abandonneraient. Daphné m'ayant oublié –pour mon plus grand bonheur- je décidais de m'éclipser et ainsi aller demander la permission de mon cher géniteur pour m'enf-… sortir d'ici. Mais c'était une fois de plus, trop demander.
-Astoria, peux-tu préparer du thé s'il te plait ? Il semblerait que tu ais omis de mettre à l'aise notre invité. Railla ma tendre sœur.
-Tu n'as qu'à le faire, je dois partir. J'ai un rendez-vous au chemin de traverse avec des amis.
-Rien ne t'empêche de faire le thé avant ton départ. S'il te plait. Insista-t-elle.
Bon, elle avait dit s'il te plait. Ne voulant pas l'enfoncer davantage je me dirigeais vers la cuisine ne prêtant aucunement attention à la conversation que les deux anciens camarades pouvaient avoir. Notre elfe de maison faisait actuellement le ménage à l'étage, je n'allais certainement pas le couper dans son élan, et puis avec la magie tout était tellement plus simple… Et avec les quelques flacons de potions qu'il y avait dans le placard, j'en trouverai peut-être un qui ferait disparaître le veracrasse assit plus loin. Après mure réflexion je me ravisais et d'un coup de baguette allumait le gaz de la cuisinière et sortait la taillière qui se remplit d'eau à ma simple pensée, avant de venir se poser d'elle-même sur le feu. Je prenais une chaise haute de la cuisine et m'appuyai négligemment sur le rebord du bar américain. La baie vitrée de la cuisine donnait sur le jardin et mon regard se perdit un instant sur le manteau blanc qui avait recouvert la terrasse. L'acacia qui se trouvait dans le fond avait perdu toutes ses feuilles, les buissons qui encadraient la propriété étaient jaunis par le froid, et seuls quelques moineaux venaient se poser au sol pour trouver de quoi manger… une ambiance désertique régnait sur l'ensemble, rendant davantage l'endroit sombre et froid. La fumée commençait à sortir de la taillière mais elle ne sifflait pas encore, alors je croisais les bras et posait ma tête dessus. Mes yeux se perdant dans le vide. Et s'est alors qu'une enveloppe rouge bordeaux décorée d'or attira mon attention.
-Tu as entendu parler du bal de Noël qu'organisent les Nott ? Nous y sommes conviés, je suppose que toi aussi. Demanda Daphné.
-Bien sur. Nous avons reçu la lettre par hibou ce matin… Mais je ne pense pas y aller, surtout pour cette raison…
Daphné affichait un regard soucieux, ce regard plein de compassion que je ne supportais pas. Voilà pourquoi je n'aimais pas rentrer dans des relations. Les gens s'attachent, éprouvent des sentiments et se détruisent mutuellement. Futiles, les sorciers autant que les moldus, étaient futiles sur ce point. Je n'avais pas envie de parler de la possible libération de mon père avant Noël, il était fort possible qu'il ne soit pas libérer ni même jugé d'ici là, d'où mon absence à ce bal qui ne m'intéressait guère.
-Drago, si c'est la libération de ton père qui te préoccupe…
Je lui lançais un regard noir, qui aurait du la stopper dans ses paroles, mais non…
-… Mon père fera tout pour le sortir de là. Je sais très bien que ça te préoccupe plus que tu ne le laisse transparaître… je te connais Drago alors je crois pouvoir distinguer quand tu vas bien ou mal… Et puis j'en ai parlé avec Blaise et…
Je commençais à bouillonner intérieurement. J'appréciais Daphné car jusqu' à aujourd'hui elle ne m'avait jamais causé de tord, mais entendre de tels mots sortir de sa bouche m'énervait. Elle croyait me connaître, mais elle avait tout faux. Personne ne me connaissait, ni ne me comprenait. J'étais beaucoup trop froid envers les gens pour que des personnes comme elle, puissent mettre à jour mes sentiments aussi facilement. Cependant, ce qui attira mon attention fut le prénom « Blaise » et je me saisissais aussitôt de l'occasion pour changer de sujet.
-Je croyais que tes fiançailles avec ce fameux Marc Delacroix étaient sérieuses… Ne vient pas jouer les psychologues avec moi, Daphné… Préoccupe toi plutôt de tes propres problèmes avant de te permettre de me dire ce que je devrais faire ou penser.
Je jetais un regard vers la fenêtre, ne souhaitant aucunement croiser le regard faussement surpris ou encore coupable de Daphné. Je savais où étaient ses point sensibles, et parler de sa relation avec mon meilleur ami était un sujet qu'elle tentait d'éviter depuis leur rupture. Blaise ne se confessait jamais à moi, sachant pertinemment que je ne serai jamais à son entière disposition. Mais lors d'une de nos soirées, plutôt arrosée, il avait tenté de noyer son chagrin –pitoyable- je l'avais alors laissé dormir chez moi… Chose que j'avais amèrement regrettée car il avait aussitôt eu fait de me raconter tous ses problèmes… notamment son amour dévoué et « impossible » avec Daphné puisqu'elle était promise à un autre. Mon cher ami n'avait bien sur pas omis de me compter leurs rendez-vous cachés et leurs déclarations enflammées à chaque fois qu'ils se voyaient… Pitoyable. Complètement et délibérément pitoyable. Ils étaient sortis ensemble durant 3 années à Poudlard, jusqu'à ce qu'ils apprennent -alors que Daphné et sa famille se trouvaient en France- qu'elle était promise à un autre. Blaise avait toujours été mon meilleur ami, car dès notre première rencontre alors que nous étions des enfants, de nombreux points communs nous unissaient. Au fil du temps, Blaise était devenu-tout comme moi- un véritable Don Juan et nous enchaînions les conquêtes sans vraiment s'attarder sur les moindres sentiments. Tandis que j'aspirais à continuer cette vie de débauche Blaise par je ne sais qu'elle stupidité romanesque, était « tombé amoureux de Daphné Greengrass » et depuis ce jour, il n'a plus jamais était le même. Une fois de plus, ce débordement de sensibleries m'arrachait ce que j'avais de plus cher. Je ne comprendrai surement jamais cette faiblesse des hommes…
-Drago, tu devrais savoir beaucoup mieux que moi ce que cela inclut de se sacrifier pour quelqu'un…
-Que veux-tu dire ?
-Ta mère était prête à donner sa vie pour te protéger, et tu fais exactement la même chose pour ton père à l'heure actuelle alors ce n'est pas la peine de paraître aussi insensible.
Je ne pouvais m'empêcher de sourire.
-Quel rapport avec toi ? Blaise n'a reçu aucune menace de mort de tes parents ou des siens s'il continuait à te fréquenter…
-Je ne te parle pas de ça. Je n'en ai jamais parlé à personne, surement pas à Blaise… Tu sais très bien que mes parents ont une situation financière plus que stable, alors un mariage arrangé n'était pas forcément nécessaire…
Je la regardais jeter un rapide coup d'œil vers la cuisine où Astoria s'était dirigée plus tôt.
-Mais comme tu l'auras remarqué je suis « le meilleur parti », donc si je me marie, je serai celle qui apportera le plus de gloire à ma famille… Si je venais à refuser ce mariage… Ce serait sur les épaules d'Astoria que reposeraient toutes ces responsabilités, et je ne le veux pas.
Son rire raisonna discrètement dans le salon, juste avant que son visage n'affiche un sourire triste, mais je n'en fis rien.
-Astoria est une personne vraiment incroyable, elle est frivole et ne tient pas en place, et son pire défaut -pour une sorcière de son rang- est sans aucun doute qu'elle n'ait pas la langue dans sa poche. Je sais que si mes parents lui imposaient un mariage arrangé, elle ne le supporterait pas… Ou alors son futur époux ne la supporterait pas !
Cette fois-ci, elle rigola d'un rire franc. Je commençais tout juste à suivre son raisonnement, et tout d'un coup, Blaise n'était plus le seul que je trouvais pitoyable.
-Tu me trouves surement débile mais je m'en fiche. Ma sœur a toujours été là pour moi… Je tiens énormément à elle. Bien sur, tu ne comprends surement pas tout ça vu que tu es fils unique, mais c'est comme ça. Je ne veux pas qu'Astoria souffre de mon égoïsme, j'estime que je peux au moins faire ça pour elle car vivre avec moi alors que mes parents ont tendance à me porter en triomphe la laissant de côté sans vraiment le vouloir, n'a jamais été facile à vivre pour elle. Le pire, c'est qu'elle ne s'est jamais plainte de cette situation… Elle est bien trop fière pour ça.
Je n'avais que faire d'un tel dialogue. Je comprenais que Daphné ait besoin de parler, mais j'étais surement la dernière personne apte à le faire. Cependant, étant bien élevé, j'avais écouté son monologue avec attention et bien que toute cette histoire me paraisse bien lointaine, je ne pouvais m'empêcher de trouver une certaine noblesse dans ses actions. Daphné avait raison… Astoria tenait beaucoup trop à sa liberté -si peu la connaissais je- pour être entraînée dans un mariage arrangé. Je souriais sans le vouloir…
-Tu devrais en parler avec Blaise. Ajoutai-je. Il prend beaucoup trop sur lui toute cette histoire, si bien qu'il s'en rend malade. Je te demanderai à l'avenir d'être moins « égoïste » et de mettre les choses au clair avec lui…
-Et tu oses te dire froid alors que tu es sans doute la personne la plus attachée aux gens qui la côtoie que je connaisse… Continua la blonde.
Je décidais de ne pas répondre à cette provocation, elle essayait simplement de dériver la conversation. Je me demandais ce qu'Astoria pouvait bien fabriquer depuis si longtemps dans la cuisine. J'espérais qu'elle reviendrait rapidement, ou encore son père, pour me débarrasser de Daphné et ses idées malvenues. Merlin dut entendre mon appel désespéré car Astoria nous rejoignit dans le salon, un plateau avec des tasses et une taillière en mains. L'odeur de citron me chatouilla les narines après être resté aussi longtemps dans le froid une telle boisson ne pouvait qu'être la bienvenue… bon, d'accord j'étais resté 5 minutes à tout casser sous ce froid glacial mais j'étais de petite composition comme me le répétait souvent ma mère. Astoria paraissait beaucoup moins brute avec ce plateau à la main, s'attardant avec une délicatesse que je ne lui avais encore jamais vu à sa tâche. Elle arriva juste à côté de moi, afin de poser le plateau sur la table basse quand elle se pencha, les quelques rayons de lumière qui passaient à la fenêtre se perdirent sur son visage et ses long cheveux bruns… Je me perdis un instant à la contempler, remarquant qu'elle n'avait rien à envier à Daphné question beauté. Son teint était pur et laiteux, j'avais envie d'effleurer de ma main sa joue afin de vérifier si sa peau était aussi douce quelle le laissait transparaître. Une cascade de cheveux tomba sur son épaule lorsqu'elle se pencha et elle réprima une moue boudeuse que je fus le seul à constater. Ces longs cheveux semblaient l'embarrasser… J'imaginais très bien pourquoi elle s'efforçait de garder ses cheveux ainsi. C'était une fois de plus par pure attraction, une arme de plus pour faire chavirer le cœur d'un « merveilleux parti » une convenance importante chez les Sangs-Purs, et commençant à connaître son caractère, j'étais convaincu qu'Astoria détestait ça. Pourtant, ils étaient magnifiques, ses cheveux. La cadette Greengrass du sentir mon regard sur elle car une fois qu'elle eut posé le plateau, ses yeux remplis de courage croisèrent les miens. Une expression de provocation se dessina sur son visage, et je ne pus m'empêcher de sourire en coin. Je me plaisais à la mettre mal à l'aise, sans doute plus que je n'osais me l'avouer, mais faire plier cette jeune fille fugace était un jeu vraiment distrayant.
-Quoi ? Craqua-t-elle à mon intention, se relevant rapidement et positionnant ses mains sur ses hanches.
Gagné.
-Astoria ! S'emporta Daphné sur le ton du reproche.
-Mais il n'arrête pas de me chercher depuis tout à l'heure !
-Tu crois que c'est une raison pour parler comme ça à notre invité ? Sois un peu plus respectueuse enfin !
-Mais… !
-Astoria ! Coupa Mr. Greengrass en faisant irruption dans la pièce.
Dès lors qu'il franchit le seuil du salon, le silence prit place. Je regardais Astoria une dernière fois : elle avait baissé les yeux et se mordait la lèvre inférieure. L'espace d'un instant, je me retrouvais dans Astoria elle semblait craindre son père tout comme moi, et pourtant, quand elle se tourna vers lui elle afficha un petit sourire… C'était si facile de lire en elle. Bien qu'elle semble le craindre, son admiration pour lui émanait d'elle comme le sortilège Lumos en pleine obscurité…
Je décidais de me lever afin de serrer dignement la main du maître de maison, qui affichait un immense sourire alors que deux minutes plus tôt, une onde de sévérité y était figée. Astoria était restée debout, tandis que Daphnée ajoutait du sucre dans sa tasse de thé.
-Je m'excuse pour ce retard, Drago. Le Ministère est débordé en ce moment, avec tous ces procès… J'ai beaucoup de dossier à épingler. Reprit Mr. Greengrass.
-Ne vous en faites pas, je n'ai pas vu le temps passer. Et vos filles ont été très accueillantes. Répondis-je afin de calmer le jeu quelque peu.
Mr. Greengrass lança un regard en direction de Daphné puis vers Astoria cette dernière regardait ailleurs, le regard perdu souhaitant sans doute éviter celui de son père.
-Vraiment ? Je n'en doute pas, même si je sais que ce n'est pas vraiment dans les habitudes de ma chère cadette… Souligna-t-il avec un sourire doux.
Astoria releva la tête vers son géniteur et fronça les sourcils en signe d'indignation. Mr. Greengrass rigola en voyant sa réaction et me fit signe de me rasseoir, ce que je fis sans plus attendre. Daphné me tendit une tasse de thé, puis en donna une à son père avant de prendre la sienne.
-Tu ne veux pas prendre le thé, Astoria ? Demanda Mr. Greengrass, surpris.
-Non. Dit-elle d'un ton catégorique, à ma destination surement. … Père, j'ai remarqué que nous étions conviés au Bal de Noël des Nott et… je me demandais s'il était possible que j'aille au Chemin de Traverse pour me trouver une robe…
-Ne les fais-tu pas toi-même d'habitude ?
Je prêtais une oreille à leur conversation, levant les yeux vers Astoria. N'avait-elle pas dit plus tôt qu'elle souhaitait rejoindre des amis ? Peut-être n'avait-elle pas beaucoup de libertés pour cacher ainsi les choses à son père.
-Si, j'ai déjà ma robe en tête mais je crains d'avoir besoin de l'aide de Mrs. Guipure cette fois. De plus, je n'ai plus le tissu suffisant pour la réaliser.
-Tu n'auras qu'à y aller un autre jour avec Daphné et ta mère.
-Mais père, il faut que je m'y prenne à l'avance pour la réaliser ! C'est un modèle beaucoup plus complexe ! Et puis je suis assez grande pour me débrouiller toute seule, je suis majeure ! Insista Astoria, suppliant du regard sa sœur.
-Père, Astoria peut y aller seule à présent. On ne risque plus rien, vous le savez. Dit Daphné.
-…
Mr. Greengrass s'était tu, regardant sa tasse de thé. Astoria se rongeait les sangs, la voir dans un tel excès de rage m'amusait décidemment beaucoup. Mais bon, ce n'était pas non plus dans mes habitudes de rire à gorge déployée, il ne fallait pas non plus trop en demander à un Malefoy.
-Tu peux y aller. Mais sois revenue avant 19h, compris ?
Astoria laissa passer un crie de joie et prit son père dans ses bras avant de l'embrasser sur la joue.
-Merci Père, promis, je serai ici à 19h tapantes!
Elle ne prit pas la peine de me saluer et quitta la pièce sans plus attendre… Ses cheveux bruns volèrent à chacun de ses pas, et quand elle disparue, la pièce aux murs gris me sembla beaucoup plus terne qu'auparavant mais c'était en raison des nuages gris de neige qui profilaient à l'horizon, encore et encore. Je regardais ma tasse de thé, ce thé au citron qui sentait si bon. Je me surpris à comparer Astoria à ce fruit acidulé, elle avait cet air désinvolte presque acide parfois, et pourtant, elle avait cette joie de vivre peu commune aux gens ces temps-ci… Pleine de vie. Mon parfait opposé, le jeune homme déchu et perdu qui préférait s'effacer du monde. Seule elle semblait réussir à m'oublier, aussi simplement que le sortilège de l'Oubliette.
En y repensant, je revoyais la robe rouge qu'elle portait la première fois ou j'ai posé mon regard sur elle… Si c'était elle qui avait fait cette robe, elle avait du prendre un malin plaisir à choisir la couleur, pour montrer son opposition à tous ces codes… pour montrer SA différence sans aucun soucis d'étique bizarrement cette fois-ci je ne pus m'empêcher de sourire mais heureusement personne ne le remarqua.
« Si je ne t'accorde aucun regard, ne te demande pas pourquoi. Demande-toi plutôt combien de temps réussirai-je encore à tenir. » Astoria Greengrass
Commentaire de l'auteur timbrée
Bon, tout d'abord un grand merci à celle qui m'a beaucoup aidé pour l'écriture de ce premier chapitre: Mireba-chan, très grande lectrice de Harry Potter [comme moi] et auteur douée comme il se le doit. Elle m'a apporté une critique très constructive qui m'a permis de faire quelque chose à lire! X) C'est bien la première fois que je demande de l'aide à quelqu'un, mais là, comme c'était la première fois que j'écrivais sur du HP, ça me tenait beaucoup à coeur. Je lui serai éternellement reconnaissante, parce que ça m'a vraiment aidé, et ça m'aidera surement pour la ma Gougoule d'amour de ma vie! 3
Comme vous l'avez lu plus haut, c'est ma toute première fanfiction sur Harry Potter, j'ai eu envie de l'écrire car je me rends compte que Harry Potter c'est "fini", du moins les livres, et je suis en manque. Ces livres ont bercés toute mon adolescence et aujourd'hui j'en viens à manquer! X( C'est tellement triste de savoir que des choses ne seront jamais développées alors que beaucoup meurent d'envie de connaître la seconde génération, quelques indices sur ce qui s'est passé après la guerre, le mariage de Harry et Ginny (etc) ...
C'est pourquoi je me lance dans l'écriture de cette fic, et tout particulièrement pour exploiter un couple qui m'a séduite récemment: Drago Malefoy et Astoria Greengrass. On ne sait rien sur Astoria alors je trouve ça sympa de démarrer une histoire avec un personnage complètement vierge et un autre qui est assez important par rapport aux livres! Donc voilà, j'ai décidé d'écrire leur histoire, ou du moins comment je me l'imagine.
Je prévois d'écrire une suite, car l'histoire est assez claire dans ma tête à présent.
J'espère que vous aurez aimé ce chapitre plutôt introductif qui a permis de situer les caractères de chacun et l'histoire.
Voilà, n'hésitez pas à laisser vos impressions.
Je vous embrasse, Hanahi.
Fervente fan dévouée à Harry Potter, la magie et surtout JK Rowling.
