1. Appartenance: L'univers et les personnages appartiennent à Gatiss et Moffat (pour ce qui est de la série BBC) et bien évidemment à Conan Doyle !
2. Rating: "T" (slash mais pas de lemon, désolé...)
3. Autre: Bonjour tout le monde ! Bienvenue sur cette fiction intitulée "The Game Is On" ! Il s'agit de la première fanfic que je fais sur Sherlock, donc soyez indulgent, ce n'est vraiment pas simple ! Elle sera narrée à la première personne, dans la tête de Sherlock, ce qui assez difficile, je l'avoue ! x) Pour le moment, je n'ai écrit que 5 chapitres, donc c'est assez récent, et je posterais de façon hebdomadaire (je vais essayer de me tenir à tous les mardis). Bonne lecture ! :D
Chapitre 1
"Cadavre à la Morgue"
Trois jours que je tourne en rond et que je n'ai pas fermé l'œil. Trois jours que j'essaie de trouver des indices sur la disparition de Molly, en vains. Je ne me suis jamais sentit aussi inutile, aussi médiocre dans mes capacités à réfléchir, et à résoudre une affaire.
Je joignis mes mains sous mon menton et fixai le mur du salon sur lequel était épinglé des photos de la légiste et de nombreuses notes. En tailleur, par-terre devant la cheminée, en robe de chambre, je restai silencieux de longues minutes, peut être même des heures, à parcourir mon palais mental.
Je vis John entrer dans le salon et s'arrêter dès qu'il me vit.
« Bonjour John.
— Bonjour Sherlock. Tu… tu es là depuis quand ?
— Quelle question, dis-je en revenant à moi, j'habite ici depuis aussi longtemps que toi, ou un peu plus.
— Non, je voulais dire là, assis, à fixer le mur.
— Je ne sais pas, cinq secondes ? Cinq minutes ? Cinq heures.
— Sherlock, soupira-t-il, depuis combien de temps n'as-tu pas dormi ?
— Trois jours.
— Tro- ! (Il pinça ses lèvres) Sherlock, c'est n'est vraiment pas bon pour ta santé de manquer de sommeil ainsi ! Me dit-il d'un ton autoritaire en me grondant de son index.
— Ce qui n'est vraiment pas bon pour ma santé est mon incompétence résoudre cette affaire, John. Dès que j'aurais (il me jeta un regard), dès que nous aurons retrouvé Molly, je m'octroierai une petite sieste. »
Je joignis à nouveau mes mains sous mon menton et contemplai le mur. Je ne comprenais rien. Qu'a-t-il bien pu lui arriver ? Cela faisait exactement une semaine que Molly avait été portée disparue. Elle n'était pas allée travailler ni jeudi, ni vendredi. Son chef de service pensait qu'elle était malade, et n'avait pas signalé son absence comme inquiétante, bien que Molly n'ait prévenu personne d'une quelconque contagion. Et ce n'était que le lundi suivant, quand elle n'était toujours pas revenu travailler, qu'il s'est posé des questions et avait décidé d'appeler Scotland Yard.
C'est alors que Gavin nous a contacté pour nous mettre sur cette affaire, car selon lui, nous serons plus efficaces s'il s'agit d'une connaissance. À part que je suis tout sauf d'efficace.
« Ça t'affecte à ce point, hein…
— Tu n'as pas idée, j'ai la désagréable impression d'être comme toi.( Il me regarda vexé). Non, je veux dire, me repris-je, comme les personnes ordinaires.
— Je parlais de la disparition de Molly, Sherlock.
— Oh...Hm, non, pas vraiment. C'est une femme ordinaire qui m'aide beaucoup, c'est vrai, pour exécuter mes expériences en morgue ou laboratoire, mais je n'ai pas d'affinité avec elle.
— Je n'en doute pas, soupira-t-il, tu n'as d'affinité avec personne. »
Il me tourna le dos pour se rendre dans la cuisine, et me demanda sur un ton plus routinier si je voulais du thé. Sauf que je ne répondis rien et bondi sur mes jambes pour marcher jusqu'à lui.
« Non.
— D'accord.
— Enfin si, oui, je voulais dire oui pour le thé, mais je disais non pour ce que tu as dit. Tu as tort.
— Que tu n'as d'affinité avec personnes ? Fit-il en tournant la tête dans ma direction.
— Je viens de te dire que oui. Enfin, j'ai dit non, mais oui, je parlais de ça.
— Tu t'embrouilles toi-même, Sherlock.
— J'ai des affinités avec des gens, repris-je. Enfin, avec une personne en fait.
— Et qui donc ? Oh, attends, laisse-moi deviner. Mycroft ? Le lien de fraternité est indéniablement réel pour le qualifier d'être une "affinité".
— Mycroft ? Grand Dieu, non ! Il est mon meilleur ennemi ! Qu'il soit mon frère ne veut pas dire que nous avons des affinités. Certainement pas, d'ailleurs.
— Lestrade peut-être ? Vous coopérez ensemble depuis quelques années, des liens peuvent se créer avec le temps.
— Mais non, pas du tout ! Gavin est-
— Greg !
— Oui, peu importe, Fis-je en balayant l'air d'une main. Non, il est trop banal pour qu'il mérite mon attention.
— Espèce de prétentieux. »
John leva les yeux aux ciel et s'affaira sur la théière et les tasses. Je fis deux pas de plus vers lui silencieusement et, lorsqu'il se retourna vers moi, sursauta en manquant de renverser l'eau brûlante.
« SHERLOCK ! Q-Que t'ai-je déjà dit sur ça ! Respect de l'espace personnel ! (Je reculai d'un pas). Merci ! »
Il me contourna et alla poser le plateau de thé sur la petite table près de son fauteuil. Il s'y laissa tomber et resta silencieux quelques secondes avant de se redresser pour attraper son ordinateur. Je le regardai se masser la main droite. Je crois qu'il s'est brûlé. Je décidai de quitter la cuisine, je n'y avais rien à faire de toute évidence, et me plantai devant le mur de l'enquête pendant de longues minutes.
Nous avions déjà cherché auprès des proches de Molly, s'ils étaient au courant d'un quelconque voyage, ou motif qui aurait poussé Molly à partir soudainement sans prendre le temps de prévenir… Mais elle et sa famille n'étaient plus tellement en contact selon sa mère, et ce n'était qu'à peine si toutes les deux s'appelaient une fois par mois. Bien que ce serait déjà de trop pour ma part avec mes propres parents. Alors nous avions fouillé son appartement pour avoir plus d'informations sans vraiment rien trouver d'intéressant à part quelques notes sur des post-it, regroupant seulement des noms qui m'échappaient et des chiffres qui attisaient ma curiosité.
Je fus tout à coup frappé par un éclair de lucidité lorsque je compris en quoi consistait les chiffres.
« John ! Ce sont des coordonnées !
— Quoi donc ? Dit-il en se levant.
— Les chiffres, dis-je en grimpant sur le canapé pour arracher les papiers du mur. Regarde, N51311078 et O063181 !
— C'est un O ? Je croyais qu'il s'agissait d'un zéro.
— L'écriture manuscrite nous a induit en erreur, John, mais il s'agit d'un O si on se réfère au N du numéro précédent. Il s'agit de Nord et Ouest, fis-je en attrapant un stylo. Si on les convertit en degré, minutes et secondes, on obtient N 51°31'1.078'', et O 0°63'3.181'' ! fis-je en rajoutant les petits signes. Ce sont des coordonnées GPS !
— Pourquoi Molly se casserait la tête à écrire des données GPS plutôt qu'à écrire le nom directement du lieu ?
— Parce que ce n'est pas l'écriture de Molly, John, regarde ! »
J'attrapai le calepin de rendez-vous de la légiste que nous avions récupéré chez elle, et montrai l'écriture manuscrite à John. Il constata qu'elles étaient effectivement différentes et vint à la même conclusion que moi.
« C'est le ravisseur qui a laissé ce message, dit-il étonné. Pourquoi aurait-il laissé des coordonnées ?
— Il faut rechercher à quoi elles correspondent. »
Je bondis du canapé et me précipitai sur mon ordinateur pour taper la recherche. John se plaça derrière moi, le regard par-dessus mon épaule, et nous fûmes tous les deux consternés par le résultat de la recherche.
« Saint Barts ? »
Nous nous regardâmes un instant, alors que nous avions parlé en même temps.
« C'est complètement idiot, fit John, c'est où travaille justement Molly !
— Non, ce n'est pas si idiot que ça. Nous avons fouillé chez elle, mais pas son lieu de travail. Nous avons déduit, après cinq jours sans nouvelles d'elle à l'hôpital, qu'elle n'y était pas. Ce qui est totalement logique, à moins que… »
Je m'arrêtai un instant, voyant défiler devant mes yeux les étages et pièces du Saint Barts spécialement réservé à la légiste et interdit au public. Son chef avait accès à ces endroits. Et si elle s'était faite enlever sur son lieu de travail ?
« Il faut aller au Saint Barts, fis-je en me levant pour attraper mon manteau.
— Mais pourquoi ? Elle n'y sera pas, Sherlock, son chef l'a signalé comme disparue !
— Justement, allons interroger son chef. »
Nous quittâmes Baker Street en arrêtant un taxi. Arriver devant l'hôpital, nous nous dirigeâmes directement vers les sous-sols, où se trouvaient les laboratoires et la morgue. Nous nous arrêtâmes un instant à l'accueil, pour savoir où se trouvait ce fameux chef de service.
« Bonjour, fis-je en m'adressant avec un grand sourire factice à la jeune femme derrière le comptoir, Sherlock Holmes et John Watson, nous sommes ici pour Molly Hooper.
— Elle n'est pas là.
— Sans rire, dis-je sur le même ton. Nous sommes justement là pour ça, fis-je en montrant un badge de Scotland Yard.
— Je vais vous chercher notre chef de service. »
Je lui adressai un large sourire, puis lorsqu'elle me tourna le dos, redevins aussi impassible qu'à la normal. John me jeta un étrange coup d'oeil.
« Quoi ? Les jeunes femmes aiment qu'on leur souris, non ?
— Eh bien, oui, sauf que ça ne fait pas si naturel que ça chez toi. Je dirais même que c'était presque inquiétant, commença-t-il à rire.
— Je n'ai pas cherché à être naturel, John, on ne peut changer les gens.
— C'était juste divertissant, avoua-t-il. Est-ce que cette plaque serait toujours la même que celle que tu as utilisé lors de notre première enquête ? »
Je hochai la tête quand je vis quelqu'un arriver derrière John. Un grand homme, d'une quarantaine d'année, brun, aux yeux verts, portant des lunettes. Sa blouse blanche était froissée, et avait un faux-pli horizontal bien prononcé au niveau de sa taille. Il avait les trais du visage tirés, des cernes présentes, et ses yeux larmoyaient et étaient même rougis. Il tendit la main dans notre direction, s'introduisant comme le Docteur Rey, et je constatai qu'il était droitier, le bout des doigts légèrement jaunis et de nombreuses tâches d'encre encore présentent malgré le lavage sur sa peau. Je jetai un bref coup d'œil à son autre main, pas de bague. Une odeur me piqua alors le nez, un mélange fort, assez inconfortable, attira mon attention.
« Vous devez être le détective dont Molly me parlait souvent, et dont DI Lestrade m'a parlé au téléphone lundi, fit le médecin avant de lâcher ma main.
— C'est exact, nous venions inspecter les lieux. Certes, il y a peu de chance qu'on la retrouve ici, mais étant son lieu de travail, nous devons passer par-là.
— Bien sûr, suivez-moi, je vais vous conduire à la morgue si vous le souhaitez. »
Nous suivîmes alors le chef de service jusqu'à une porte sur notre gauche. Il passa son badge dans la serrure magnétique, et une LED verte s'alluma après un petit bip. Nous entrâmes, et je parcourus la grande pièce du regard.
« Des choses ont été déplacés depuis que Molly n'est plus revenue ?
— Eh bien, non, nous n'avons qu'un seul légiste ici, et les corps qu'on aurait dû recevoir ont été envoyés dans un autre établissement. Personne n'est venu ici à part moi, quand je cherchais Molly. Les cadavres sont même encore ici. »
Il s'arrêta de parler lorsqu'un bip résonna dans la pièce. Il plongea sa main dans sa poche, et regarda son bippeur avant de soupirer et de se masser rapidement les tempes de son autre main.
« Je vais devoir vous laisser, fit-il en rangeant son petit appareil. Allez donc voir Monica, à l'accueil, si vous avez encore besoin de moi.
— Merci beaucoup, Docteur Rey. »
Il quitta alors la pièce et je secouai la tête avant d'attraper un tabouret et de m'y asseoir en soupirant. John s'appuya contre la table de dissection, et me regardant d'un air interrogateur.
« Ce n'est pas lui.
— Comment le sais-tu ? Fit John étonné.
— C'est un homme célibataire, il n'a pas de bague et vis seul, c'est pour ça que sa blouse est froissée et que son pliage est assez négligé. Il fume beaucoup, car les doigts de sa main droite étaient jaunis, et il sort tous les soirs depuis une semaine dans un club, qui s'appelle le Fabric.
— Comment peux-tu deviner le nom du club ?
— Les nombreux tampons d'encre sur sa main droite, certains ont été assez effacés, mais j'ai pu en compter sept et il s'agissait du logo du club, un F, plus particulièrement. Le visage tiré et les cernes confirment qu'il se couche tard, voire pas du tout, et qu'il tente de trouver quelqu'un d'où l'acharnement quotidien à sortir le soir, et à vouloir séduire sans ses lunettes.
— Sans ses lunettes ?
— Oui, cet idiot n'a pas retiré ses lentilles de contacts, ses yeux sont rougis et lui cause des migraines en les combinant avec ses lunettes.
— Et.. ?
— Et il sent le parfum de femme, assez écœurant, du Patchouli certainement, et aucune femme d'une quarantaine d'année ou moins n'en porterait. Il vit chez sa mère. En dehors du travail et de ses soirées, il ne fréquente aucune autre femme qu'elle, et donc pas Molly, elle ne sent pas comme ça, forte heureusement.
— Mais tu as dit qu'il vivait seul ?
— Les heures de travail et son vagabondage crée certainement un décalage entre lui et sa mère, c'est donc lui-même qui s'occupe de ses vêtements. Il ne repasse rien pour gagner du temps et plie ses affaires négligemment. C'est donc tout comme. »
John haussa haut les sourcils, toujours stupéfait de mes capacités de déductions. Il resta silencieux, quelques minutes, puis ouvrit la bouche pour parler, mais je l'interrompis aussitôt, sachant ce qu'il s'apprêtait à dire.
« Parce que si ce n'est pas lui, c'est qu'il y a un indice, ici, quelque part, et que le ravisseur veut qu'on le trouve. C'est pour quoi il nous a envoyé ici. Cherchons. »
Nous cherchâmes parmi les ustensiles et outils pour la dissection, parmi les dossiers et les éventuels effets personnels que Molly aurait pu laisser sur le bureau mais nous ne trouvâmes rien.
« Sherlock... »
La voix tremblante de John m'alerta, et lorsque je me retournai et m'approchai de lui, mon souffle se coupa un instant. Je fus tout à coup parcouru par une vague de froid puis aussitôt de chaud, et je dus rapidement reprendre le contrôle de mon corps pour ne pas me mettre à paniquer.
John avait ouvert les tiroirs de la morgue, et avait fini par tomber sur un corps, mais pas n'importe lequel. Celui de Molly.
« C'est pas vrai, dit-il en plaquant sa main sur sa bouche.
— Non...murmurai-je en regardant son corps encore vêtu mais au teint macabre. Non, elle ne peut pas être morte.. ! »
John détourna les yeux et s'appuya sur la table de dissection pour mieux respirer. Je secouai la tête, refusant de croire que Molly était morte et quittai abruptement la morgue. Je m'approchai de l'accueil et vit la secrétaire.
« Appelez tout de suite le Docteur Rey.
— Désolé, mais il est en bloc opératoire.
— Je m'en fiche ! Je veux le voir tout de suite !
— C'est impossible, monsieur. »
Je resserrai les poings et reculai, énervé par le comportement de la jeune femme. Je plaquai mes mains de chaque côté de ma tête, et m'isolai dans mon palais mental à la recherche d'une solution.
Faire sonner l'alarme à incendie ? Non, mauvaise idée, ça provoquerait un mouvement de panique et mettrait la vie des patients en danger. Menacer la jeune femme ? Elle me mériterait bien, l'insolente ! Mais si le Docteur Rey est occupé, celui n'y changera rien. Interroger d'autres médecins du service ? Pourquoi pas. Encore faut-il en trouver.
J'arpentai aussitôt le long couloir, jetant des coups d'oeil dans chaque pièce que je croisai, mais m'arrêtai subitement lorsque mon regard s'accrocha à une caméra.
Je revins en courant vers l'accueil et ordonnait à la secrétaire de me donner l'accès aux vidéos de surveillance. Il fallut que je lui rappelle qui j'étais, avec ma plaque que j'avais volée à Lestrade il y a quelques années, et elle finit par me laisser l'accès.
Je retournai alors chercher John, qui était blanc comme un linge, immobile, penché au-dessus de la table de dissection. Sans lui dire quoi que ce soit, je le tirai par la main, le forçant à me suivre. Il n'avait plus de force, pas même à riposter que je l'eus attrapé par la main, ce qui généralement l'agaçait au plus haut point.
Il reprit consistance lorsque nous fûmes dans la loge de sécurité, où de nombreux écrans se trouvaient sur les murs, filmant différents coins de l'hôpital.
John m'aida à chercher la bande qui nous intéressait puis je fini par mettre la main sur l'enregistrement et la lançait sur un des écrans.
Mes yeux s'affolèrent sur tous les détails que me présentait la bande vidéo. La caméra était située pile sur la porte de la morgue. Ce genre de surveillance n'était pas mis en place en crainte que quelque chose en sorte mais plutôt en crainte que quelqu'un non autorisé n'y entre.
La journée semblait banale jusque-là, et Molly se trouvait à l'intérieure depuis plusieurs heures à effectuer une autopsie. Il était 22h15 lorsqu'elle sortit de la morgue, éteignant les dernières lumières inutiles pour la nuit.
« Elle est donc sortit le jeudi ! Fit John en pointant l'écran. Comment peut-elle s'être retrouvé là-dedans !
— Shht, s'il te plaît, je réfléchis. »
Je commençai à voir défiler différentes idées devant mes yeux, comme le tueur s'en prendre à elle dans la rue et, pour je ne sais encore quelle raison, rapporter son corps ici, ou peut-être s'était-elle faite agresser, et qu'on l'avait retrouvé morte, mais dans la panique, quelqu'un l'aurait ramené ici ? Mais ce quelqu'un devrait forcément connaître les lieux et avoir un passe !
« Sherlock, regarde ! »
Mes idées s'envolèrent brutalement et je m'apprêtai à pester quand je vis une main, dans l'enregistrement, passer juste devant la caméra et obstruer la vision avec un vêtement.
« Bon sang, quelqu'un est donc revenu ramener son corps ici ! Dis-je en bondissant sur mes jambes. Il faut trouver cette personne sur les autres enregistrements John ! »
Et nous passâmes plus de deux heures à regarder les enregistrements du jeudi soir aux alentours de 22h afin de pouvoir apercevoir cette personne dans d'autres couloirs. Mais à chaque fois que cette personne passait devant une caméra, un tissu venait l'aveugler.
« C'est pas possible ! Claqua John en colère. Cette personne est invisible !
— Il doit forcément y avoir des indices sur Molly, fis-je songeur. En tout cas, ça doit être un homme. On ne porte pas si aisément une femme morte dans tous ces couloirs. Allons jeter un œil, John. »
Nous retournâmes dans la morgue, et j'ouvris le tiroir où se trouvait Molly. Je n'arrivais toujours à croire ce que je voyais. Qui aurait bien pu faire une telle chose à une femme aussi innocente qu'elle ?
« Il faut savoir de quoi elle est morte, John. Tu peux t'en occuper ?
— Je suis médecin, Sherlock, pas légiste.. !
— C'est pareil. »
J'allai quitter la morgue lorsqu'il me demanda ce que je comptais faire. Je lui dis tout simplement que j'allais refaire le parcours du tueur dans l'hôpital et voir s'il avait laissé des indices.
Malheureusement, l'homme avait bien pris ses précautions. Ce n'était pas du tout un amateur. Il savait ce qu'il fallait éviter de faire pour ne pas se faire prendre. Lorsque ce fut la cinquième fois que je refaisais le parcours, et que je commençais à me décourager, je remarquai que l'encadrement en verre du bouton de l'ascenseur, quand on l'appelle dans le couloir, était fissuré, et quelques morceaux se trouvaient émiettés juste sur le sol, en dessous.
Il faudrait taper fort, presque avec le poings, ou un objet dur pour fissurer la plaque de verre. A moins que la personne était pressé ? Et si cette personne était notre personne ?
Je m'aventurai vers l'accueil de l'hôpital et attendis que la jeune femme, mate de peau, ne raccroche le combiner pour lui poser ma question.
« Je peux vous aider ?
— Certainement ! Savez-vous quand passe l'équipe de nettoyage ici ?
— Je vous demande pardon ?
— Le jour, l'heure, la fréquence par semaine ou par mois, je ne sais pas comment vous fonctionner.
— Eh bien, elle passe une fois par semaine, le jeudi soir entre 18h et 21h.
— Oh, intéressant. C'est-à-dire qu'elle n'est pas encore passé depuis la semaine dernière ?
— Je pense que vous savez bien compter, oui, elle ne passe que ce soir entre 18h et 21h, comme je viens de vous le dire.
— Les débris de verres sous le bouton de l'ascenseur, là-bas, ils y sont depuis combien de temps ?
— Euh… Je ne sais pas, je n'emprunte jamais l'ascenseur, je ne reste qu'ici.
— Connaissez-vous quelqu'un qui emprunte cet ascenseur et qui aurait pu le constater ?
— Euh, fit-elle en fronçant les sourcils trouvant certainement notre conversation de plus en plus bizarre, je crois que la légiste l'emprunte tout le temps, vu qu'elle arrive pas ici et va au sous-sol avec l'ascenseur.
— Sauf que ce sera compliqué d'avoir son avis, fis-je dans un sourire pincé. Quelqu'un d'autre ?
— Eh bien toutes les personnes de son service… Le docteur Rey, par exemple.
— Mais encore ?
— La secrétaire Monica Reeds ?
— Ca me va. Merci bien ! »
Je m'éclipsai aussitôt en direction de la morgue, et m'arrêtai encore une fois à l'accueil, face à cette Monica.
« Mademoiselle Reeds, fis-je calmement, puis-je vous poser une question ?
— Vous venez de le faire.
— Effectivement, souris-je amusé. Deux autres questions ? Il m'en reste encore une donc.
— Allez-y.
— Depuis quand la plaque de verre de l'ascenseur du rez-de-chaussée est-elle cassée ?
— Pourquoi ça vous intéresse ?
— Pour l'enquête, bien sûr !
— Eh bien, je me souviens que vendredi dernier, j'ai manqué de me couper dessus, et je ne crois pas que la veille, le jeudi donc, la plaque était cassée.
— Vous déduisez donc que la plaque a été cassé le jeudi dans la journée ?
— Je ne sais pas, quand je suis partie, peu de temps avant le Docteur Hooper, elle était encore intacte, je suppose.
— Merci beaucoup, et félicitation ! »
Je lui jetai un clin d'œil en regardant rapidement sa bague. Elle se mit à rougir et détourna le regard. Je lui tournai le dos et levai les yeux au ciel. Une bague, brillante et aucune marque encore sur la peau. On venait de la demander ou de se marier.
Je rejoignis alors John dans la morgue, et le vit en train de noter dans un carnet.
« La plaque de verre du bouton d'appel de l'ascenseur du rez-de-chaussée est cassé. Les fragments sont encore au sol, et selon la secrétaire de l'Entrée et d'ici, l'équipe de nettoyage n'est pas encore passé et la plaque a été cassée après 22h le jeudi dernier. Notre tueur était donc assez pressé au point d'accidentellement casser la plaque de verre, soit en la frappant, soit en appuyant à plusieurs reprises sauvagement, soit en recevant un coup avec un objet, accidentellement.
— Ça fait beaucoup de suppositions pour le génie qu'est Sherlock Holmes.
— Il faut que j'étaye un peu tout ça. Et toi, le rapport ?
— Eh bien Molly a… a été asphyxiée, certainement par un linge en bâillon, car il n'y a aucune marque autour de son cou pouvant évoquer une strangulation. Son corps est à température ambiante, ce qui veut dire qu'elle est morte depuis plus de quarante-huit heures, mais la couleur de sa peau, qui commence à verdir, indique qu'elle est morte depuis plus longtemps que ça. Les enzymes comme la putricine ou la cadaverine commencent à être libérés au bout d'environ une semaine, et puis sa peau est assez dur et sèche pour le confirmer. Elle est rigide, et ne montre aucun signe de quelconques lésions.
— Rien sous les ongles ?
— Rien. Elle devait avoir les mains constamment propres, puis, après toutes ces manipulations avec les cadavres, bien qu'en portant des gants, elle a dû se les laver avant de partir.
— Bien, soupirai-je. Nous ferions mieux de prévenir Lestrade pour Molly, et mais nous continuons d'enquêter sur le tueur.
— Je me charge de Lestrade, fis John, retourne donc à Baker Street pour rajouter nos nouveaux indices. »
Je hochai la tête et parti le premier en direction de notre appartement. Pendant le trajet, dans le taxi, je ne cessai de faire tourner en boucle les vidéos dans ma tête, et les images du corps sans vie de Molly.
Mais bon sang… Qui aurait pu faire une chose pareil.. ?
Alors, ce premier chapitre ? ^^"
L'aspect flash n'arrivera pas tout de suite, car je veux bien ancré l'idée de l'enquête d'abord, et la suite arrivera doucement.
Je vous laisse un peu cogiter sur l'affaire.
J'espère que ça ne vous choque pas trop que d'entrée, un personnage soit rayé de la liste :/
A bientot Et n'oubliez pas les reviews, ça m'aidera à savoir si j'ai des choses à améliorer ou pas !
