Je n'ai pas besoin de faire le disclaimer vous le connaissez déjà .
Je dédicace ce one-shot à mon adorable ange qui se reconnaîtra. Je ne sais pas encore si je ferais une suite car je l'aime bien ainsi.
Il n'est jamais trop tard pour dire je t'aime.
POV de Temari :
Cela va bientôt faire un an depuis la dernière fois que j'ai vu Deidara, celui que j'appelais mon petit-ami. Cela fera un an demain pour être exact. Il était ma plus longue histoire et celle que je voyais traverser le temps surmontant tous les obstacles n'en ressortant que plus forte. J'étais bien avec lui , j'étais moi, une fille pas très romantique, et qui masque ses émotions comme personne. J'ai hérité ça de mon père, lui et moi quand on aime on le montre on ne le dit pas. Enfin je suis même pire que lui car je l'ai déjà entendu murmurer des mots doux à l'oreille de ma mère. Mes frères cadets Kankuro et Gaara ne me l'ont jamais reproché, eux non plus ne sont pas très démonstratifs.
Naïvement je pensais que cela ne gênerait jamais personne, mes anciennes histoires ont été trop brèves pour que j'en vienne à imaginer mes anciens petits-amis comme les hommes de ma vie. Deidara c'était différent, il avait ce je ne sais quoi qui m'attirait vers lui comme un aimant. Au bout de quelques mois de relation je lui ai donné les clés de chez moi, c'était ma façon de lui prouver que je tenais à lui. Je ne lui ai jamais dit que je l'aimais, pas une seule fois, je pensais que lui le montrer suffisait, que nos baisers, nos nuits passionnées, parlaient pour moi. Il n'était pas du genre sentimental et pourtant il voulait me l'entendre dire, lui il me les avait déjà chuchoté, ces trois petits mots magiques que tout le monde rêvait de recevoir. A l'époque j'avais habilement détourné la conversation, et il n'avait pas insisté me faisant croire que le sujet ne serait plus abordé. Les semaines qui suivirent furent étranges, mais je ne m'en étais pas aperçue, j'étais trop heureuse pour remarquer que mon compagnon se posait des questions.
Finalement un soir, il m'a annoncé que notre histoire était terminée, il trouvait mes silences glaciales, et il désirait plus que des actes. Il cherchait à me faire réagir, c'était une sorte d'ultimatum... ça n'a pas fonctionné, je suis restée muette, aucun mot n'a franchit mes lèvres. J'ai cru que c'était une blague, une plaisanterie débile, j'ai vite changé d'idée, ses yeux étaient sérieux, et aucun sourire n'était sur son beau visage. Pendant cinq minutes nous étions restés face à face l'horloge au mur faisant le seul bruit de la pièce. Soudain, il avait esquissé un mince sourire en coin avant de se lever et m'annoncer qu'il irait dormir chez lui. Je n'avais pas bougé, mon cerveau semblait s'être arrêté, plus rien ne fonctionnait, la seule chose que j'avais pu faire avait été de le regarder franchir la porte d'entrée sans se retourner. J'avais été en mode robot toute la soirée, j'étais partie me coucher et n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Plusieurs fois j'avais attrapé mon téléphone portable et avait commencé à l'appeler, mais j'avais déjà raccroché avant que la première sonnerie ne se lance.
Les jours d'après je ne l'avait pas revu, je mettais son couvert mais je mangeais seule. Dans mon lit j'attendais, je fixais l'heure qui défilait sur le réveil ,j'espérais l'entendre rentrer, peu importe l'état dans lequel il aurait été, je l'aurait accueilli le sourire aux lèvres. Je pensais avoir connu le pire, mais je me trompais. Une fin d'après-midi, alors que je rentrais du travail et avais ouvert ma boîte aux lettres, j'étais tombée sur le double de mes clés, le même double que je lui avais donné, avec il y avait un petit mot ''Je n'en aurai plus besoin. Merci pour tout. Adieu.''. Ni une ni deux j'avais monté les escaliers quatre à quatre , ouvert ma porte et avait pénétré dans mon appartement. Je m'étais dirigée dans ma chambre et avait découvert que ses vêtements avaient disparu du placard. Toutes ses affaires manquaient, il m'avait enlevé tous les signes de sa présence ici. Je devais faire quelque chose, m'expliquer avec lui , lui dire que je regrettais, qu'on ne pouvait pas se séparer ainsi. Déterminée comme jamais j'avais fait le chemin inverse et avait couru jusqu' à son appartement, j'avais frappé sur la porte comme une folle, et le concierge, alerté par le bruit m'avait avoué qu'il était parti depuis deux heures sans dire où il allait, il n'était pas simplement parti, il avait déménagé sans laisser d'adresse. Je l'avais remercié et étais partie en direction du cabinet d'avocat de ses meilleurs amis Kurotsuchi et Akatsuchi. Ils étaient encore là, et avaient été étonnés de me voir. Je les avais harcelé de questions, les suppliant de me dire où il était, leur serrant les poignets, perdue et déboussolée. Ils m'avaient regardé l'air désolé avant que le garçon ne me dise qu'ils l'ignoraient. J'avais été voir tous ses amis qui m'avaient tous répondu la même chose '' Je suis désolé Temari, il ne m'a pas dit où il comptait aller''. Kurotsuchi m'avait accompagné, elle avait refusé de me laisser partir agitée comme je l'étais. J'avais dormi chez elle, elle devait avoir peur que je fasse une bêtise et préférait garder un œil sur moi. J'étais traitée comme une enfant, moi Temari, la fille la plus indépendante au monde, j'étais surveillée comme un bébé. Elle m'avait suggéré d'essayer de l'appeler, ce que j'avais fait, et là, une voix pré-enregistrée m'avait annoncée que le numéro demandé n'était plus attribué. A présent j'en étais certaine il ne voulait pas être retrouvé. Il avait disparu dans la nature et je n'avais aucun indice qui me mènerait à lui.
Ce qui m'est arrivée après cela, je n'en suis plus très sûre moi-même. J'ai éprouvé un immense vide dans ma poitrine, j'avais l'impression que mon cœur ne battait pas au bon rythme tel un danseur à contre-temps. Les jours ont suivi leur cours et je suppose que j'ai fait pareil, comme Juliette avait perdu Roméo, Temari avait perdu Deidara. J'ai erré dans ma vie aussi désespérée que l'héroïne shakespearienne. Je séjournais chez l'avocate, je n'étais pas assez solide pour demeurer seule, rentrer dans cet appartement où j'avais vécu avec lui avait été au-dessus de mes forces. La situation était restée ainsi pendant plusieurs semaines, au bout de deux mois, certaine qu'il ne reviendrait pas, je me suis forcée à avancer. J'ai changé de coiffure, cela n'a pas été énorme, j'ai simplement retiré mes deux queues de cheval inférieurs, ne laissant que celles sur le dessus de ma tête arrière. Mes cheveux ne furent pas les seuls que je modifiais, mes lèvres naturelles se virent recouvertes de peinture rouge. Tous les matins j' appliquais du rouge à lèvres, d'un rouge très foncé, symbole de mes sentiments encore très profonds et douloureux. J'avais besoin de tout ça, je voulais montrer au monde entier qu'une nouvelle Temari était née, plus forte que jamais et qu'elle défiait quiconque d'essayer de la blesser.
Ma nouvelle moi ne survécut pas un mois. Plus je passais devant des miroirs et moi je me reconnaissais, j'avais l'air d'une poupée superficielle, une jeune femme prête à tout pour le pouvoir et jamais honnête avec ses émotions. La dernière partie n'était pas entièrement fausse, c'était bien parce que je n'avais pas su lui dire que je l'aimais que Deidara m'avait quitté. Je retrouvais bientôt mes quatre queues de cheval et mes lèvres purent à nouveau respirer. Je n'ai pas à nouveau sombrer pour autant, je me suis plongée dans mon travail de traductrice . Cela occupait mes journées, mes nuits me paraissaient interminables, mais je faisais avec, je n'avais guère le choix.
Aujourd'hui, rien n'est différent, les filles m'ont cherché un petit-ami mais j'ai refusé, si je devais être à nouveau avec quelqu'un je serais la seule à décider et je laisserai le destin me guider vers une personne qui me plairait. Hinata, qui sortait avec mon plus jeune frère Gaara, comprenait ma décision, elle avait eu du mal à se remettre de sa rupture avec Naruto, et il lui avait fallut du temps avant d'accepter la proposition de mon frère. Je ne sais pas pourquoi je repense à tout ça maintenant, peut-être parce que cela fera un an demain, un an seulement...J'ai parfois l'impression qu'il s'est écoulé des années. J'ignore toujours ce qu'il est devenu et s'est mieux ainsi, loin des yeux loin du cœur comme dit le proverbe.
Nous sommes le lendemain, et je suis excitée, ce soir a lieu une exposition nocturne d'art au musée, Sai qui y a assisté m'a confié que cela valait le détour. J'ai toujours aimé l'art, rien d'étonnant que je sois sortie avec un artiste. La journée s'écoule rapidement, j'ai pu terminer mes traductions et apporter quelques modifications à mon travail. Je dépose les dossiers sur les bureaux de mon supérieur Baki et me dirige chez moi afin de me changer. J'ouvre mon placard, et opte pour un top blanc, par dessus duquel j'enfile un blazer couleur lilas. Pour mon pantalon je prends un jean déchiré bleu foncé, une ceinture noire, et des compensés d'environ cinq centimètres de hauteur de la même teinte que mon blazer viennent compléter ma tenue. Je sors de chez mon immeuble, et prends ma voiture direction le musée. Je ne mets pas longtemps pour atteindre ma destination, je gare mon véhicule sur le parking et rejoins les autres visiteurs qui attendent l'ouverture du bâtiment. Sai, le responsable des lieux, vient à la caisse pour que l'on puisse acheter nos billets, et nous invite ensuite à entrer. Lorsque je parviens à son niveau il me fait un petit clin d'oeil auquel je réponds par un sourire. La salle est immense, et les œuvres exposées toutes plus magnifiques les unes que les autres. Je marche tranquillement lorsqu'un tableau attire mon attention, comme il y a déjà des gens devant, je continue ma route, me promettant de revenir plus tard. L'heure de fermeture approche et la plupart des spectateurs sont partis, je me dirige vers la peinture qui m'avait intriguée, et reste plantée devant pendant un bon moment. Le tableau représente des amoureux qui se tournent le dos, ils se trouvent sur du sable, et le soleil qui décline laisse entrevoir leur ombre. Ce sont celles-ci qui m'interpellent , elles ne se tournent pas le dos comme elles le devraient mais s'enlacent, formant une sorte de paradoxe entre les deux situations. Le pire c'est que je reconnais cette manière de peindre, et alors que je m'apprête à consulter le dépliant fourni avec mon ticket, Sai m'interrompt.
« - Je vais bientôt devoir fermer Temari-chan, m'informe-t-il
- Est-ce que je peux rester juste dix minutes, je te promets que je pars tout de suite après, demandais-je .
Il me regarde longuement, avant de sourire et de hocher positivement la tête, il s'en va, après que je l'ai eu remercié. Seulement, trop concentrée, je n'ai pas vu la silhouette qui se tient dans l'ombre contre le mur à ma droite.
- Mon tableau te plaît-il à ce point pour que tu ne veuilles pas le quitter Temari, me nargue une voix.
Mon cœur loupe son battement, et entendre cette voix le perturbe puisqu'il refuse de reprendre son rythme. Je le maudis de réagir ainsi à cause de lui, l'eau a coulé sous les ponts, j'aurai dû m'en remettre.
- Heureuse de voir que tu n'es pas mort Deidara, répondis-je d'un ton froid.
Il se rapproche et je distingue parfaitement le sourire amusé dessiné sur ses lèvres. Il se moque de moi, quel crétin.
-J'étais à New-York, j'avais besoin de voir de nouveaux paysages après avoir vécu une rupture douloureuse, m'explique-t-il.
Je me mets à rire violemment, et mon attitude lui déplaît car je vois ses sourcils se froncer.
- Tu es bien un artiste à t'écouter tu es le seul à avoir eu mal, c'est vrai que c'est toi qui n'a plus eu de nouvel de ton compagnon pendant plus d'un an, affirmais-je sarcastique.
Je ne comprends pas la raison qui me pousse à lui dire cela, je ne sais pas pourquoi je lui réponds.
- C'est drôle la vie, là-bas aux États-Unis j'ai rencontré une fille, elle est rapidement tombée amoureuse de moi et m'a avoué plus d'une fois qu'elle m'aimait. Je l'ai toujours repoussé, et tout ça pour une fille qui elle ne me l'a jamais dit, poursuit-il.
Je devine à sa manière de me regarder que c'est de moi dont il parle. Il commence à me dépasser, et c'est un miracle que je parvienne à lui saisir le bras droit avec mes deux mains. Je m'accroche à lui et baisse les yeux gênée.
- Je reconnais avoir eu tort, mais je ne suis pas la seule, tu es parti comme un lâche, tu ne m'as pas laissé la possibilité de te répondre, tu es aussi coupable que moi de notre rupture, murmurais-je.
Ma voix tremble, et je le sens, si je suis capable de le sentir cela veut dire qu'il peut l'entendre. Je le tiens fermement et la rage gronde en moi .
- J'ai souffert comme je ne l'avais jamais fait à cause de toi, tu ne sais pas ce que j'ai enduré, va demander à Kurotsuchi, elle te dira que j'ai vécu chez elle parce qu'elle avait peur que je jette sous un train . Elle te dira aussi que je n'ai pas été heureuse pendant des mois, que depuis notre rupture je ne suis pas sortie avec un garçon. Elle en a des choses à te raconter si ce qui m'est arrivée t'intéresse, criais-je presque.
Cette fois-ci mes yeux se sont relevés et je ne tremble plus, il me contemple désarçonné, il lit dans mon regard la douleur et la colère, mais je sais aussi qu'il peut y voir autre chose, et ce sentiment est trop fort pour que je puisse le camoufler.
- Je ne vais pas te les dire, les mots que tu attends, pas ici , pas ce soir, pas comme ça, mais saches que je les éprouve, et que je n'ai plus peur de les prononcer. Tu peux retourner à New-York, ou tu peux rester ici, terminais-je avant de m'éloigner.
- Temari...Qu'est-ce que je dois faire?, me demande-t-il perdu.
Je me retourne, fais machine arrière et me rapproche de lui.
- C'est à toi de décider Deidara, je ne peux pas le faire à ta place. Là il ne s'agit que de toi et des sentiments que tu éprouves à mon égard. Si tu m'aimes encore, et si tu penses qu'on peut vivre une belle et très longue histoire alors donne-nous une seconde chance, dis-je en rougissant.
- Je... commence-t-il incertain.
Je déposais un doigt sur sa bouche lui ordonnant de se taire.
-Non, ne prends pas ta décision maintenant, prends ton temps, je ne t'ai pas vu pendant un an je survivrai à quelques jours de plus. J'attendrais ta décision peu importe ce que tu choisis. Je tiens à toi, j'ai mis un an avant de le comprendre. A toi de savoir comment se termine l'histoire des amoureux de ton tableaux, concluais-je en m'en allant.
Je lui laissais une autre chance, je prenais le risque qu'il me brise à nouveau le cœur mais l'amour en valait la peine. Je ne pouvais pas lui cacher qui j'étais, le premier je t'aime serait le plus dur, mais si Deidara me prouvait qu'il le méritait alors je ferais en sorte qu'il sache tout l'amour que je ressentais pour lui. Je sentais ses yeux sur mon dos, je percevais l'espoir, les doutes et le bonheur. Je ne souhaitais qu'une chose, devenir l'ombre de la peinture.
