Bonjour !
Voici donc le premier chapitre d'une nouvelle fiction, non liée aux précédentes, retour aux sources après une bonne absence. Les dates de publication sont incertaines, j'attends d'avoir vos retours sur ce premier chapitre pour décider de ce que je fais faire !
J'espère que vous apprécierez !
- « Miraculous Ladybug ! »
Tandis que je m'écrie ces mots, le ciel nocturne de Paris scintille sous une armée de rayons rosées composés de coccinelles. Les bâtiments retrouvent de leur splendeur, les blessés ne le sont plus et Swinger, le super-vilain, forçant ses victimes à danser le swing à en perdre pied, redevient un simple citoyen lambda.
Il est rare que Chat Noir et moi affrontions des super-vilains au beau milieu de la nuit, mais j'imagine que ça fait aussi partie du métier. Mon partenaire se glisse à ma droite, torse bombé et papattes derrière le dos. Les journalistes sont déjà là. Ils sont toujours là. Peu importe qu'il vente ou qu'il pleuve, ils guettent tous l'arrivée de Ladybug et Chat Noir pour capturer quelques clichés qui paraîtront dans les journaux du lendemain.
- « Bien joué ma Lady. » Souffle le blond au masque noir. « Dommage que nous devons déjà nous quitter ici, j'aurais bien poursuivi ma petite leçon de danse. »
Je ne peux m'empêcher de rire. Cinq minutes auparavant, Chat s'est fait touché par le Swinger pour me protéger. Cette image risque de rester encrée dans ma tête dans les prochains jours. Du coin de l'œil, je lui donne un léger coup de coude dans le ventre.
- « Tu sais ce qu'on dit: quand le chat n'est pas là, les coccinelles dansent. »
Chat Noir sourit à son tour, m'offrant une vue de choix sur ses deux rangées de dents aussi blanches que le plâtre. Malheureusement, mon miraculous ne tarde pas à me rappeler que ma mission ici est terminée. Il est temps de rentrer. Je salue mon partenaire et m'élance dans les airs en direction de la boulangerie. Pas besoin de lancer un regard un arrière pour savoir que Chat Noir attend que je disparaisse de son champ de vision pour faire de même.
La maison est plongée dans le noir complet lorsque mes pieds touchent le sol de ma chambre. Fort heureusement, mes parents n'ont pas relevé mon absence. Il est trois heures du matin. La nuit s'annonce courte, mais je l'espère reposante. Alors que je me glisse au fond de mon lit, les muscles douloureux depuis la bataille, Tikki me félicite une nouvelle de fois de mon travail en tant que Ladybug. Nous discutons un petit moment avant d'être emportées par le sommeil.
Le lendemain - ou plutôt quelques heures plus tard, je me réveille, la joue enfoncée dans mon oreiller, avec un mal de crâne des plus déplaisants. C'est comme si quelqu'un s'amusait à me frapper la tête avec une masse. Poussant des grognements de douleur, je m'habille et attrape mes affaires. Quand, soudain, je me fige sur place.
- « Tikki, j'ai encore oublié le devoir de français ! » Je m'exclame en laissant mes bras retomber lourdement le long de mon corps. « Cette fois, je ne vais pas y échapper, madame Bustier va être furieuse ! »
La semaine dernière, madame Bustier nous a demandé de rédiger le résumé d'un livre au choix pour le cours de français. Bien évidemment, rien ne s'est déroulé comme je l'espérais. Non seulement j'ai pris deux jours à choisir le livre que je voulais lire, mais je n'ai pas pu le finir à cause de diverses raisons ! Quand le Papillon ne sévit pas à Paris, ce sont mes parents qui requièrent mon aide à la boulangerie, c'est madame Chamack qui me demande de m'occuper de Manon à la dernière minute ou encore Alya qui m'appelle pour me raconter les dernières nouvelles du Ladyblog. J'ai bien essayé de m'y mettre hier soir mais un super-vilain au rythme dans le sang a surgi de nulle part !
Je commence à me dire que mon année risque d'être compromise si je ne me reprends pas en main.
- « Courage Marinette, tu peux peut-être demander un jour de plus à ton professeur ! » Répond joyeusement le kwami rouge en agitant ses pattes devant moi.
Mes épaules s'affaissent davantage. C'est peine perdue.
- « C'est déjà le deuxième report que je demande... »
En effet, la date limite est dépassée depuis déjà deux jours. Madame Bustier avait longuement hésité avant de me l'accorder - surtout après lui avoir expliqué que mon chien s'était occupé de mon livre. Puis j'ai aussi dû justifier le fait que je n'ai pas de chien. Quoi qu'il en soit, elle n'acceptera pas un retard supplémentaire et je me vois mal rédiger le résumé d'un livre non lu en entier en une dizaine de minutes.
- « Marinette ? » S'écrie ma mère dans la cuisine. « Tu es levée ? »
- « J'arrive tout de suite ! »
Bon, tant pis. Je me console en me disant qu'il valait mieux un devoir non fait qu'une ville plongée dans la fièvre du samedi soir. Naturellement, je n'en touche pas deux mots à ma mère. On ne sait jamais que j'échappe à la punition par je ne sais quel sortilège. Pas de temps à perdre, je l'embrasse, fais de même avec mon père affairé au comptoir de la boulangerie et file à l'extérieur.
Les nuages emplissent le ciel pourtant si beau de la capitale. J'espère qu'il ne va pas pleuvoir, je n'ai pas prévu de parapluie. M'enfin, avec un peu de chance, s'il pleut, peut-être qu'Adrien aura un autre parapluie pour moi...Comme ce fameux jour où je suis éperdument tombée amoureuse de son sourire ravageur, de ses yeux aussi verts que l'herbe des jardins d'été et son sourire parfait. Tout comme lui ! Des papillons plein les yeux, je traverse le passage pour piétons qui me sépare du collège, un sourire idiot plaqué sur le visage. J'aimerais bien moi aussi lui prêter mon parapluie. Mais avec son chauffeur qui le reconduit directement après l'école et ma faculté à oublier mes affaires, ça n'est pas prêt d'arriver.
Au dessus des marches de l'entrée, Alya, ma meilleure amie, m'adresse des grands signes. Tout le monde la regarde, mais elle ne semble pas s'en importuner. C'est aussi ce que j'aime chez elle, elle est remplie d'énergie et me ferait presque oublier les quatre heures de sommeil en stock. Mon mal de crâne perdure, je prie pour qu'il ne me suive pas toute la journée.
- « Coucou Alya ! »
- « Coucou ma belle ! Dis donc, qu'est-ce que c'est que ces cernes, là ? »
La grande brune pointe mes yeux de son index. J'effleure ma peau de mes doigts. Ils sont si visibles que ça ?
- « O-Oh, ça ? Ce n'est pas grand-chose ! J'ai simplement hâte que le week-end arrive ! »
Ma tentative d'être convaincante ne mériterait même pas une nomination aux oscars - ou alors dans le rôle de la menteuse la moins crédible qu'il soit ! Alors que je cherche une excuse au plus vite, Alya m'en sort une de son chapeau.
- « Tu as travaillé sur ton fameux devoir, c'est ça ? »
L'occasion était toute trouvée d'acquiescer. Cependant, je ne pouvais décemment pas lui mentir sur ce point non plus. Ma main droite se glisse à la racine de mes cheveux et taquine de ses doigts une de mes couettes.
- « A vrai dire... »
- « Non, tu ne l'as toujours pas fait ? Tu abuses Marinette ! »
Alya se moque de moi. Je sais pertinemment qu'elle ne le clame pas méchamment, mais pour me faire remarquer à quel point je suis irrécupérable.
- « Bref, c'est toi qui vas devoir rendre des comptes à Madame Bustier maintenant ! »
- « Je ne te le fais pas dire », je soupire en baissant la tête, dépitée.
D'un commun accord, nous nous dirigeons dans la cour de récréation où je capte directement Adrien du regard. Il est en pleine discussion avec Nino, Kim et Max. Qu'est-ce qu'il est beau quand il parle...
- « Marinette, ce n'est pas en bavant dix mètres de lui qu'il va tomber amoureux de toi. » Marmonne Alya, une main sur mon épaule.
Si seulement...
- « Ah, maintenant que j'y pense, je dois te parler d'un truc ! » Poursuit-elle joyeusement. « On va avoir une nouvelle élève dans notre classe ! »
Je relève brusquement le haut de mon corps. Une nouvelle ? Dans notre classe ? En tant que déléguée, je devrais être la première au courant!
- « Une nouvelle ? » Je répète. « A cette période de l'année ? »
Mise à part Lila, je ne connais pas d'autres élèves capables d'arriver au beau milieu de l'année scolaire. Alya hausse les épaules.
- « A vrai dire, j'ai juste entendu madame Mendeleiv et madame Bustier en parler tout à l'heure. Il paraît qu'elle commence demain mais qu'elle doit venir à midi pour clôturer son dossier. »
Au regard déterminé qu'elle me lance, je comprends qu'elle veut impérativement connaître l'identité de la nouvelle avant tout le monde. Après tout, ça ne peut qu'être bien, d'avoir une nouvelle tête à côtoyer au collège. Je me demande bien à quoi elle peut ressembler...J'espère juste qu'elle ne jettera pas son dévolu sur Adrien, comme Lila. Il y a suffisamment de filles sur lui en ce moment !
D'ailleurs, en parlant d'autres filles, je ne manque pas d'entendre les commentaires de Chloé sur mes cernes. Comme toujours, Sabrina ricane comme une hyène à chaque pique que son maître me lance. Tant mieux si ça les amuse. Ce n'est pas moi qui ai akumatisé la moitié de la ville. Alya m'aide à garder mon calme et nous déambulons jusque la salle de classe. Mais à peine suis-je assise sur mon banc que je frisonne d'effroi à l'idée d'affronter le regard sévère de Madame Bustier. Pourquoi faut-il que les cours débutent avec elle aujourd'hui ?
- « On dirait un enfant chez le dentiste. Détends-toi Marinette. »
Ses paroles ne parviennent pas à me calmer. Plus les minutes défilent, plus je pâlis. Combattre les super-vilains me parait beaucoup plus agréable. Néanmoins, mon état de peur s'amoindrit lorsqu'un soleil blond illumine la salle par sa présence. Nino et Adrien s'installent à leur place habituelle, devant nous.
- « Bonjour les filles. »
- « Eh eh...Bonjour Adrien. »
Un violent coup dans mes côtes me ramène brusquement sur Terre. Adrien affiche un sourire tout en semblant être déconcerté par ma réaction. Est-ce que je viens de rire aussi stupidement que j'en ai l'impression ?
- « J-je veux dire: bonjour les garçons! » Je m'exclame en me levant fièrement de mon siège. « Comment allez-vous ? »
Ma voix est beaucoup trop aiguë pour être naturelle, Alya se cache derrière ses mains, sûrement pour se moquer de moi. Je me rassois et contemple mes doigts. Les garçons me répondent chacun à leur tour. Je n'y prête pas vraiment attention, trop occupée à chercher un moyen de me cacher du monde entier le plus vite possible.
- « Bonjour ! »
Cette voix. Je songe à creuser un trou sous mes pieds. Si je parviens à percer le plafond de la cafétéria, il me suffira d'atterrir doucement sur une table et de m'échapper sans que quiconque ne me remarque. C'est ma seule chance !
- « Alya », je chuchote.
Celle-ci tourne la tête vers moi et pousse un soupir désabusé.
- « Tu n'as pas de quoi creuser Marinette. »
Ah. Très bonne réponse. Madame Bustier prend place sur l'estrade et sonde rapidement la liste des présences. À mon prénom, mon professeur relève la tête de son registre et me fixe du regard.
- « Marinette Dupain-Cheng. »
- « Pré...Présente. »
Allez, qu'attend-t-elle pour passer au suivant ? Madame Bustier ne détache pas ses yeux de moi. Et alors que l'attention de mes camarades de classe se porte sur moi, elle pose, à mon plus grand désarroi, la question fatidique.
- « Tu dois me rendre ton résumé. »
Le plafond s'abat sur ma tête, et ce n'est pas une métaphore pour me plaindre de mes récentes douleurs. J'espérais tellement y échapper que je n'ai même pas préparé une réponse convenable. Je bégaie tout bas quelques secondes puis m'exclame plus fort:
- « Je suis désolée, madame, je ne l'ai pas fait. »
Apres tout, peut-être que la vérité me portera bonheur cette fois-ci.
- « Et je peux savoir pour quelle raison ? »
Enfin, pas toute la vérité. Alors que je patauge dans la semoule, démunie, je crois entendre Chloé ricaner auprès de son toutou quelque chose comme "Marinette et ses excuses, épisode trois."
Je n'en avais pas besoin.
- « Eh bien...J'ai eu un empêchement hier soir. »
« Je vous ai tous sauvés la vie, une fois de plus. » Ce serait tellement beau de leur avouer qu'ils ont à nouveau échappé aux desseins du Papillon grâce à moi. C'est peine perdue. Madame Bustier soupire bruyamment et baisse les yeux vers son carnet puis reprend l'appel. Je me sens nulle.
- « Nul cet épisode », ajoute la fille du maire sans m'accorder un regard.
- « Oh toi, la ferme. » Je marmonne entre mes dents.
J'ai grogné assez fort pour qu'Alya et les deux voisins de devant m'entendent. Et si mon amie me réconforte en posant sa main sur mon poignet et Nino m'adresse un signe de tête, Adrien, lui, reste interdit. Chloé est son amie après tout, je n'aurai jamais de réconfort de sa part sur ce terrain.
L'heure qui suit est affreusement longue pour moi. Mes yeux sont irrémédiablement attirés par l'horloge dont la lenteur des mécanismes me parait suspect. Et lorsque je la fixe un peu trop intensément, madame Bustier ne manque pas de se racler la gorge tout en me fusillant de ses grands yeux bleu turquoise. Au bout d'une interminable lecture d'un texte de Montesquieu, la cloche sonne.
Midi.
La pression retombe doucement, mais sûrement. Alors que je range mes affaires dans mon sac à dos rose, Alya me stimule à flots de paroles pour que je me dépêche. La nouvelle est peut-être déjà dans le bureau du proviseur en ce moment. C'est à peine si ma meilleure amie n'arrache pas mon poignet en me sortant de la classe. Intérieurement, je la remercie. Qui sait si madame Bustier ne m'aurait pas empêchée de quitter la classe pour parler du fameux devoir.
- « Alya, tu me fais mal ! » Je geins sous la douleur de mon poignet.
Celle-ci le lâche pour recouvrir ma bouche de sa main.
- « Shht ! A partir de maintenant, c'est silence complet jusqu'à ce que je t'autorise à parler. Viens, on se cache derrière ce mur. »
Elle m'indique de son autre main un faible espace au coin du mur. Pas sûre que nous soyons discrètes toutes les deux, ainsi pressées l'une contre l'autre, les yeux rivés sur la porte du bureau. Je respecte le silence de corbeau imposé par Alya, smartphone à la main, prête à bondir de sa cachette pour prendre des clichés de la nouvelle. La pauvre, elle ne se doute pas une seconde sur quoi elle va tomber en s'inscrivant dans ce collège.
Nous patientons dans cet espace étroit pendant une dizaine de minutes, si bien que j'hésite à lui proposer d'abandonner son idée pour jeter un regard à l'intérieur. Nous n'aurons qu'à prétendre que nous voulions simplement poser une question à Monsieur Damoclès. Quand, soudain, la dite porte s'ouvre, cédant le passage à une jeune fille, accompagnée d'un vieil homme large aux sourcils imposant.
- C'est elle, chuchote Alya en appuyant sur le bouton rouge sur son écran.
Je plisse les yeux pour mieux la voir. A première vue, elle est plutôt petite, fine et ses cheveux noirs bleutés caressent ses épaules recouvertes par son t-shirt blanc cassé, coupé à la taille par une grise jupe haute. Ses jambes sont couvertes de bas-collants noirs et se terminent par des mary jane crème.
- « Elle a l'air mignonne », ajoute ma meilleure amie.
Son téléphone passe en mode appareil photos et mitraille la jeune fille jusqu'à ce qu'elle pivote suffisamment jusqu'à ce que nous puissions apercevoir son visage. Le premier détail qui me saute aux yeux est les siens, ils sont de même couleur que les miens. Sa peau est pâle comme de la porcelaine, ses fines lèvres rosées s'étirent dans un sourire qui se voudra ravageur chez les garçons.
Nous sommes trop loin pour l'entendre s'adresser au directeur, mais sûrement lui a-t-elle simplement souhaité une bonne journée avant de se diriger vers les escaliers. Alya et moi la suivons du regard jusqu'à ce qu'elle quitte la cour, non sans remarquer l'intérêt qu'elle suscite chez les élèves qui croisent son chemin.
Une chose est sûre: cette fille va faire parler d'elle.
