J'ai en poche un OS déjà publié, mais voici ma première petite fanfiction. C'était un OS à la base, mais finalement, Lo' m'a suggéré de le couper en trois parties. C'est donc le cas!
Pas de magie, pas de forêt enchantée, ils sont tous nés dans notre monde.
J'espère que cela vous plaira. Bonne lecture !
Partie N°1
Regina rentra chez elle, comme tous les jours vers 18h30. Depuis quelques jours, elle avait décidé de ne plus traîner à la mairie, car elle sentait que son fils avait besoin d'elle. Elle entretenait depuis plusieurs semaines une relation avec Robin. Il y a de cela quelques jours, ils avaient décidé d'officialiser leur couple auprès de leurs familles et amis. Henry avait assez mal réagi à cette annonce. Il avait peur que sa relation avec sa mère ne change d'autant plus que Robin avait un fils et que désormais, il fallait le compter dans l'addition. Le petit brun ne voulait pour rien au monde voir bousculer sa vie avec ses deux mamans. Elles s'entendaient enfin après de trop nombreuses et longues disputes et il savait que cette histoire de famille recomposée poserait des problèmes à cette fragile entente. Lorsqu'il en avait discuté avec Regina, elle lui avait promis de ne pas changer leurs habitudes. Que ce soient celles qui sont à tous les deux ou à tous les trois, avec Emma. La mairesse essayait tant bien que mal de tenir sa promesse, mais entre la mairie, Robin, Roland, Emma et Henry, cela l'épuisait plus que tout autre chose. Ce soir-là, son compagnon n'était pas là et Henry dormait chez son autre maman.
La mairesse se servit un verre de cidre et s'installa à son bureau. Ces instants de calme étaient devenus si rares qu'un léger mal de tête se fit ressentir. Après avoir pris de quoi soulager sa douleur, seule dans son bureau, elle s'évada dans ses pensées. Être avec Robin était quelque chose de génial, il était prévenant, tendre parfois et sécurisant. Elle se pensait chanceuse, car enfin, quelqu'un voulait être avec elle. Quelqu'un voulait lui donner son amour. Pourtant, elle avait imaginé ça plus fort, plus puissant, plus magique. Elle se pensait heureuse, mais quelque chose au fond d'elle lui intimait que le bonheur ne ressemblait pas à ça. Elle secoua la tête pour chasser ses ombres qui lui gâchaient son envie d'être pleinement épanouie.
Elle attrapa le coupe-papier poser sur son bureau et commença à ouvrir un à un les courriers du jour. Une facture, une recommandation, une publicité… Rien de bien intéressant jusqu'à la dernière lettre. Elle arrivait de Boston. De l'université plus précisément. Celle ou Régina avait étudié il y a de ça quelques années. Elle ouvrit doucement l'enveloppe les mains moites et tremblantes, elle sortit la lettre et la déplia. Elle commença sa lecture en se rendant compte qu'elle avait retenu son souffle et les moites.
«Mills Regina
108 Mifflin rue
Storybrooke, dans le Maine
À Boston,
Le 06/04/2015
Objet : retrouvailles
Mlle Mills Regina,
Cette lettre a pour but de vous inviter à la réunion des anciens élèves de la promotion 2002 qui aura lieu à l'université de Boston le samedi 13 juin 2015.
Vous vous souviendrez surement de vos amis avec lesquels vous avez passé vos années d'études, ils seront peut-être là.
Nous espérons votre présence parmi nous dans quelques semaines.
Vous pouvez nous contacter directement via le courriel de l'université ou par téléphone, mais sachez que votre inscription est automatique.
Bien cordialement.
Mike Stan »
Regina était perturbée, son verre dans une main et le courrier dans l'autre, elle lisait cette lettre pour la quatrième fois. Elle quitta le courrier des yeux en entendant la porte d'entrée claquer. Elle se lava aussitôt et trouva dans le hall Robin qui se déchaussait.
- Mon amour, comment s'est passé ta journée ?
Robin s'approcha d'elle et posa furtivement ses lèvres sur celle de la mairesse dans un rapide baiser avant de migrer vers le salon.
- Comme d'habitude. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas !
- Tu veux un verre ?, demanda Robin en se dirigeant vers le bar. Qu'as-tu dans la main ?
- Non merci, j'ai déjà bu un verre. J'ai reçu un courrier de l'université de Boston.
- Que te veulent-ils ? Tu as oublié de rendre un livre ?, s'amusa Robin devant la mine déconfite de Regina face à cette lettre.
- Tu es bête, bien sûr que non.
Regina, exaspérée par son comportement, ne s'en formalisa pas plus que ça et poursuivit :
- C'est une invitation à une réunion d'anciens élèves. Elle a lieu samedi.
- Samedi ? Il ne pouvait pas te prévenir vendredi tant qu'ils y étaient ?
- Le courrier date du mois d'avril, il a dû se perdre en route.
La brune n'était pas d'humeur à sourire et encore moins à se poser des questions sur le comment du pourquoi la lettre n'arrivait que maintenant.
- Vas-tu y aller ?
- Je ne sais pas.
Regina prit place sur le canapé du salon, frotta son visage de ses deux mains comme pour gommer tout ce qu'elle avait pu lire. Elle aurait préféré que la Poste la perde définitivement. Cela lui aurait évité cette conversation et d'être dans un état plus que perturbé.
- Je n'étais pas très appréciée au campus. Pourquoi y aller pour me retrouver seule face à tous ces gens que je ne côtoie même plus ?
- Ne t'inquiète pas pour ça. Je vais prendre une douche et me coucher. J'ai eu une longue journée. Ne tarde pas !, lui dit-il dans un clin d'oeil.
C'est sur ses dernières paroles que Robin partit à l'étage laissant sa compagne encore plus perdue qu'avant son arrivée. Pas un mot et pas un geste réconfortant. Il ne semblait pas comprendre ce que cela signifiait pour Regina et cela la chagrinait. Elle n'avait pas eu d'amis là-bas, personne sur qui compter. Elle était ignorée par les plus populaires et les plus intellectuels ne voulaient pas d'elle. Pourtant, la brune était loin de faire partie de la catégorie des cancres, mais ça ne devait pas être suffisant pour eux. Quant aux autres, c'était Regina elle-même qui les évitait, car elle avait beau être seule, elle n'était pas désespérée.
Après être passé par la salle de bain pour se passer de l'eau fraîche sur le visage, la mairesse se déshabilla, lasse, pour enfiler sa nuisette couleur prune. Elle rejoignit son compagnon sous les draps qui commençait à s'endormir, dos à elle. La brune était couchée, le regard fixant le plafond espérant que Robin se tournerait pour la prendre dans ses bras, mais son attente était vaine. Elle coupa le silence en lui posant une simple question.
- M'accompagnerai-tu à la soirée de samedi ?
- Si t'as envie, oui, abrégea-t-il à moitié endormi. Bonne nuit.
Robin n'avait pas bougé un centimètre, un sentiment de tristesse traversa le corps de la brune qui se sentait terriblement seule. Une fois encore, Regina trouvera le sommeil dans son coin du lit avec uniquement ses pensées pour l'accompagner.
0o0o0o0 - 0o0o0o0
Le samedi arriva très vite et en se réveillant ce matin-là, Regina était angoissée. Elle avait pensé à cette soirée toute la semaine et maintenant que c'était le jour-J, la brune n'était plus sûre de vouloir y mettre les pieds ! S'attelant à préparer chocolat chaud, café et pancakes pour le petit déjeuner en compagnie de son fils, dans la bonne humeur malgré tout et surtout grâce à son petit homme, la sonnette de la porte d'entrée retentie.
- Tu veux bien aller voir qui c'est, Henry ?
- Okay !, répondit-il en sautant gaiement de son tabouret. C'est M'man !, hurla-t-il à travers les pièces pour que Regina l'entende.
- Pas la peine de hurler Henry, Robin dort toujours.
La mairesse gronda son fils qui, à la mention de l'homme, fit naitre un sourire presque sadique chez le gamin. Regina ne releva pas cette attitude comprenant parfaitement pourquoi.
- Bonjour Emma, tu es bien matinale pour un samedi.
- Obligée ! David est malade, il m'a demandé pour échanger nos astreintes de week-end. Ça ne te dérange pas de garder Henry ?, demanda la blonde en buvant une gorgée du chocolat bien chaud que lui avait préparé Regina automatiquement dès son arrivée.
- Ça va être compliqué. Ce soir, j'ai une soirée sur Boston.
- Je peux me garder tout seul, je ne suis plus un bébé, proposa Henry, tout content à la perspective d'une soirée comme un grand.
- NON !, avaient répondu les deux femmes simultanément, ce qui les surprit.
Elles avaient souvent des différences d'opinions, mais en ce qui concernait Henry, elles étaient toujours d'accord. Celui-ci perdit son sourire instantanément.
- Je vais y réfléchir et je te tiens au courant, d'accord ?
- Ça me va. Bon allez, je file sinon je vais être en retard.
- Ça ne changera pas beaucoup…, lui lança Regina un grand sourire plaqué sur le visage.
- J'ai trop de travail, c'est pour ça, rétorqua-t-elle dans un clin d'oeil. Bonne journée, les Mills !
- Bonne journée, Emma.
- Bonne journée, m'man !
Regina se sentait bien, sa tristesse au réveil s'était envolée en quelques minutes. Elle repensa à la blonde et aux épreuves qu'elles avaient traversées ensemble. De se détester à s'apprécier, il avait fallu beaucoup de patience et d'abnégation de la part d'Henry pour réussir cet exploit. Aujourd'hui, elle le remerciait intérieurement car, grâce à lui, elle avait enfin une véritable amie sur qui compter. Ses pensées furent vite coupées par l'arrivée de Robin.
- Tu pourrais éviter de crier dans toute la maison quand les autres dorment encore, gamin, râla l'homme qui prit place à côté de la brune.
- Ne m'appelle pas comme ça. Y'a que m'man qui a le droit.
Henry fronçait les sourcils, il supportait déjà bien sa présence, ce n'était pas une raison pour qu'il lui parle ainsi.
- Henry, tu pourrais au moins t'excuser…, tenta doucement la mairesse sachant que son fils n'apprécierait pas.
- Tu le défends comme toujours…, compléta Henry en montrant Robin de la main.
Il se leva et partit dans sa chambre l'air triste sur le visage laissant son petit déjeuner à moitié entamé.
- Henry assister ...
Elle voulut rattraper son fils, mais Robin l'attrapa par le bras la forçant à se rasseoir.
- Laisse-le, il n'est pas perdu.
C'était la phrase de trop pour ce matin. Elle voulait faire des efforts, mais visiblement, elle était la seule et fallait que ça change.
- C'est mon fils, Robin. Il était ici chez lui bien avant toi et il était simplement content de voir sa mère. Si tu n'es pas satisfait de notre cohabitation, tu peux toujours dormir chez toi si cela ne te convient pas.
En colère, elle avait laissé sortir juste une partie de ce qu'elle pensait, car ce n'était pas le moment de parler un sujet plus délicat…
- D'ailleurs, que faisait-elle encore ici ce matin ?
Robin avait délibérément passé outre ce qu'elle venait d'énoncer et ce qu'il avait dit l'énervait d'avantage.
- Pour qui te prends-tu pour poser ce genre de question ? Emma est la mère d'Henry, elle vient quand elle le désire et ni toi ni personne ne remettra ça en cause. Tu voulais venir vivre ici avec moi ? Et bien, il faudra t'habituer à certaines choses, car je n'ai pas l'intention de changer ce qu'il se passe dans cette maison.
Sur ces dernières paroles, elle se leva et prit la direction du hall où elle se prépara à sortir. En attrapant sa veste dans le dressing, elle vit un petit papier plié chuter jusqu'au sol. Elle fronça les sourcils en s'imaginant Henry ne pas ranger correctement ses affaires. Machinalement, elle le plaça dans sa poche avant de finir de se préparer. Sachant que son fils devait rejoindre ses copains au parc, elle ne s'inquiéta pas pour lui et quitta le manoir.
Elle roulait depuis plusieurs minutes pour finalement s'arrêter devant le Granny's. Elle tenta de se calmer avant de sortir de son véhicule, car la tension accumulée en elle ce matin avait du mal à se dissiper. Elle pensa alors à un bon café bien chaud et rejoignit le restaurant les bras ballants. Regina trouva sa place habituelle à l'écart des autres et attendit patiemment en pensant à sa vie. Tout était devenu compliqué depuis que Robin vivait avec elle au manoir. Elle aimait sa vie paisible avec son fils, avec les gens de cette ville qu'elle commençait doucement à apprécier, avec Emma…
- Bonjour, madame le maire. Un samedi matin, ce n'est pas dans vos habitudes.
La jeune serveuse était comme les autres citoyens. Elle avait eu peur longtemps d'elle jusqu'à ce qu'Emma arrive et leur fasse comprendre que leur mairesse était comme tout le monde, un simple être humain avec des sentiments. Depuis, la brune et la serveuse s'entendaient très bien.
- Ruby, appelle-moi Regina. On pourrait peut-être se tutoyer ?, proposa la cliente timidement.
- Depuis le temps que j'attends ça, je ne vais pas dire non. Après tout, nous sommes amies, n'est-ce pas ?
Cette déclaration si simple soit-elle avait fait naitre en Regina un sentiment qu'elle ne connaissait pas plus que ça, le bien-être. Son sourire s'agrandit encore en remarquant que Ruby avait accepté naturellement, sans hésiter une seule seconde.
- Oui, nous sommes amies.
Les deux femmes ne quittaient plus leurs sourires, heureuses de la situation.
- Je te serre comme d'habitude, un café noir.
- Oui et un croissant, je n'ai pas eu le temps de finir mon petit déjeuner.
- Un problème avec ton apollon ?
- Si seulement, c'était qu'avec lui…
- Allez, je t'apporte ça et on en discute, si tu veux.
Finalement, elles discutèrent de tout sauf de ça, trop contente d'avoir enfin mis le terme « ami » sur la table. Elles rigolaient et cela faisait un bien fou à la mairesse qui en avait grandement besoin. Puis arriva le sujet d'Emma et Henry…
- Tout se passe bien avec ces deux-là ?, demanda Ruby un brin taquine.
- Avec eux oui, tout va très bien. C'est avec Robin que ça coince. Ni l'un, ni l'autre ne le porte dans son coeur.
- Pourquoi cela te dérange ? C'est ta vie personnelle après tout ?
La serveuse tentait de faire parler la mairesse, de la faire sortir des sentiers battus pour s'aventurer plus loin dans ce qu'elle ressentait.
- Mais ma vie personnelle englobe Henry et Emma. Il est inconcevable qu'ils en soient écartés.
- Donc d'où vient le problème à ton avis ?
- Aucun des trois ne fait un effort. Enfin si, Henry ne dit rien et il est patient. Emma l'évite du mieux qu'elle peut et reste courtoise avec lui. En fait, Robin ne fait aucun effort quand j'y pense. Ce matin, il a même haussé le ton avec Henry.
A cette évocation, les yeux de Regina s'humidifièrent. Elle ne supportait pas voir son petit garçon dans cet état.
- Ruby, même avec moi, il ne fait plus d'effort. J'ai l'impression que depuis que l'on vit ensemble, il me pense comme acquise.
- Regina, ce n'est pas ça l'amour. Bon d'accord, je n'y connais pas grand-chose. Pourtant, il me semble que lorsqu'on est amoureux, peut importe les circonstances, on est toujours attentionné, prévenant, à l'écoute, drôle, disponible, doux…
Ruby était partie dans ses pensées et continuait inlassablement d'évoquer selon elle, les attitudes à avoir quand on est en couple. Et pas seulement au début, mais jusqu'à la fin.
- C'est drôle !
- Qu'est-ce qui est drôle, ma chère ? Te moquerais-tu de moi ?, demanda la serveuse les poings sur les hanches et le regard qui se voulait dur.
- Non, Ruby. Bien sûr que non.
La mairesse s'amusait du comportement boudeur de son amie.
- C'est ce que tu décris qui est drôle. Une personne me fait penser à toutes tes descriptions, mais ce n'est pas Robin.
- Et qui est-ce ? Dis-moi, je brûle d'impatience.
- Emma.
A l'entente du prénom, Ruby s'adoucit dans la seconde et se cala confortablement sur la banquette. Elle avait lancé la réflexion… Elle allait reprendre quand le téléphone de la brune sonna. Un message.
* Je n'ai pas eu le temps de t'en parler ce matin, mais je ne pourrais pas venir avec toi ce soir. Réunion au travail. *
Un message aura suffi à gâcher sa matinée. Ruby le remarqua quand le visage de son amie perdit son franc sourire. Déjà qu'elle n'était pas enchantée d'y aller, mais maintenant tout tombait à l'eau. Robin la décevait une fois de plus et pourtant, elle était d'avantage déçu de se retrouver seule pour ce soir.
- Qu'est-ce qui se passe, Regina ?
La serveuse s'inquiétait de l'attitude complètement abattu de la mairesse. Jamais elle ne l'avait vu comme ça, triste.
- C'est un message de Robin. J'ai une soirée à Boston ce soir et il me dit qu'il ne peut pas venir avec moi.
- Et il annule comme ça au dernier moment ? Mais quel co...
Ruby se coupa volontairement pour éviter de dénigrer le compagnon de la brune. Mais elle n'en pensait pas moins.
- Tu peux peut-être trouver quelqu'un d'autre pour t'accompagner.
- Mais qui ?
Regina était perdue et l'idée de ne pas se rendre à sa soirée commençait doucement, mais surement a mûrir dans son esprit.
- Personne ne voudra.
- Je suis de service ce soir, mais j'aurais joué les cavalières avec plaisir.
Sa voisine lui fit un timide sourire de remerciement.
- Demande à Emma. C'est ton amie aussi !
- Tu es sûre ?
- Tu ne perds rien à demander de toute façon.
- Oui, tu as raison.
Regina régla sa note et se leva d'un bond.
- Merci Ruby !
Alors qu'elle allait quitter le restaurant, elle se retourna et interpella de nouveau la jeune femme.
- Ruby?
- Oui ?
- Tu penses que Granny pourrait garder Henry ce soir ? David est malade.
- Tu rigoles, elle sera super contente, elle pourra enfin jouer les mamies gâteaux ! Je la tiens au courant ne t'en fait pas.
- Je lui dirais de venir ici pour 18h. Ça ira ?
- Oui ne t'inquiète pas ! Allez, va voir Emma !
La mairesse remontait d'un pas rapide jusqu'au commissariat. Elle appréhendait la réaction d'Emma et ne savait pas trop comment aborder la chose. Le shérif avait parfois des réactions excessives et ce genre de demande pouvait entraîner une d'attitude de ce style. Arrivée devant la double porte du poste, elle s'arrêta et se posa la question : "est-ce une bonne idée ?". Elle remua la tête pour chasser les questions qui se bousculaient les unes après les autres et elle se dit que de toute façon, elle n'irait pas toute seule alors autant lui proposer. On ne sait jamais. Regina longeait les couloirs qui menaient jusqu'au shérif et plus elle approchait plus elle ralentissait. Finalement, c'est à pas de velours qu'elle arriva a la hauteur du bureau d'Emma. Cette dernière était concentrée sur un rapport et Regina remarqua cette ressemblance avec Henry lorsqu'il faisait ses devoirs. La mairesse se rendit compte que la blonde était une femme très jolie et à la regarder davantage, son corps se détendit. Emma avait depuis quelque temps maintenant cette faculté d'apaiser la brune juste part sa présence. Elle prit sa respiration et annonça sa venue.
- Emma?
- Oh Regina, excuse-moi, je ne t'avais pas entendu. Un problème ? Henry va bien ?
- Tout va bien.
Elle s'assit face au shérif et baissa légèrement la tête. Elle voulait gagner un peu de temps.
- Granny va garder Henry ce soir. Ça ne te dérange pas ?
- Absolument pas. Ce n'était pas la peine de te déplacer pour ça. Un texto suffisait.
- J'étais dans le coin.
Régina était tendue. C'était tout bête pourtant, elle lui posait la question, la réponse était oui ou non et terminé. Mais plus l'échéance arrivait, plus elle désirait qu'Emma accepte. La brune voulait montrer a tous, que Regina Mills avait réussi.
- Qu'y a-t-il Regina ? Je vois bien que quelque chose te tracasse.
La blonde se leva et prit place sur le second siège face au bureau. Elle se tourna entièrement vers la mairesse et insista :
- Dis-moi.
Sa voix était douce et Regina reprit confiance en plantant son regard dans les émeraudes qui la dévisageaient.
- J'aurais quelque chose à te demander. Un service.
- Ecoute, je ferais mon possible. Tu le sais bien, demande toujours.
Regina vit dans les yeux d'Emma une grande sincérité. Cela la rassura pour enfin expliquer sa demande.
- Comme tu le sais, j'ai un rendez-vous ce soir. Robin devait m'accompagner, mais il a annulé tout à l'heure.
- Sérieusement ? Regina, tu lui as demandé pourquoi ?, demanda la blonde dont le ton de sa voix ne laissait aucun doute quant à son agacement envers le brun.
- Non, je n'ai pas répondu à son message. Ce n'est p...
Emma lui coupa la parole brusquement.
- Pardon ! C'est une blague ? Il te met un lapin par message ? Mais ce n'est pas vrai Regina, réagit !
La brune savait qu'elle aurait dû contacter Robin pour avoir une meilleure explication, mais elle n'en avait plus la force.
- S'il te plaît Emma, je n'ai pas envie de parler de lui.
La blonde sentit la peine dans les vibrations de sa voix et elle n'insista pas.
- D'accord.
Elle se radoucit, ne voulant pas ébranler la brune un peu plus.
- Que voulais-tu me demander ?
- M'accompagnerai-tu ?
Emma écarquilla les yeux, déboussolée par cette requête plus que surprenante. Elle se redressa sur sa chaise prenant le temps d'assimiler. La jeune femme en face d'elle la suppliait inconsciemment du regard, chose entièrement contradictoire avec sa personnalité. Le shérif réalisa à ce moment précis que cela comptait beaucoup pour la mairesse.
- Regina, j'ai des plans de prévu ce soir. Je ne peux pas annuler comme ça.
Emma était mal à l'aise vis-à-vis de la brune d'autant plus que ses yeux prenaient une teinte plus sombre et humide.
- Excuse-moi. Mais tu peux toujours y ...
Regina leva sa main pour stopper ses paroles. Elle ne voulait pas l'entendre s'excuser d'avantage ou prendre le risque de s'énerver. Elle ferma ses yeux pour reprendre une contenance devant la femme qui venait sans le savoir, de la blesser.
- Ce n'est pas grave. Je m'y attendais de toute façon.
En se levant, elle attrapa son sac posé nonchalamment sur le sol et prit la direction de la sortie. Avant de passer les portes, elle se retourna et croisa les yeux jade de son amie. Elle ne pouvait plus retenir une seule larme qui coula lentement sur sa joue rosée.
- Je ne te dérange pas plus longtemps. Merci quand même.
Emma sortit de sa léthargie entendant au loin les portes claquer en se refermant. Elle s'en voulait. Après s'être acharnée l'une contre l'autre, aujourd'hui tout allait mieux et elle s'était promis de toujours être présente pour la brune. Le shérif venait à l' instant de faillir à sa promesse silencieuse. Elle sauta de sa chaise et couru après Regina jusqu'à la rattraper un peu plus loin dans la rue.
- Regina attend ! S'il te plaît.
Elle lui agrippa doucement le poignet et la força à se retourner.
- Pourquoi me le demander, à moi ?
- Parce que tu es mon amie. Tu es, ce qui ressemble le plus à une famille pour moi.
Regina se rendit compte de ce qu'elle venait d'avouer à haute voix et baissa la tête pour cacher ses joues qui commençaient à s'empourprer. La blonde ne répondit pas. Elle semblait perdue, le regard fixant la jeune femme devant elle. Jamais elles ne s'étaient risqué à dévoiler ce qu'elles pensaient l'une de l'autre. Tout allait pour le mieux ensemble et il était inutile de mettre de mot sur cette relation qui leur convenait parfaitement. C'est toujours sa main placée sur son poignet que de l'autre, elle attrapa son portable dans la poche arrière de son jean. Le tout sans un mot. Elle glissa doucement sa main jusqu'à celle de Regina et la serra pour qu'elle réagisse. La brune sentit ses doigts lui brûler au contact de ceux du shérif. Elles n'avaient jamais eu de tendre contact physique. La mairesse resta interdite devant ce qu'il se passait. Emma attendait, l'oreille collée à son téléphone.
- Messagerie, prévint-elle en chuchotant comme si elles étaient écoutées.
La femme en face d'elle hocha la tête silencieusement ne comprenant pas ce que la jolie blonde faisait.
- Killian, c'est Emma. Pour ce soir, je vais devoir annuler. Une urgence. Rien de grave, je t'appelle demain.
Le shérif raccrocha et rangea son cellulaire à sa place initiale. C'est à ce moment-là, que dans un geste purement spontané, Regina lui sauta au cou resserrant ses bras autour de ses épaules réalisant ce que venait de faire Emma. Surprise au début par cet élan démonstratif de surcroît en pleine rue, elle finit par accepter ce doux moment avec plaisir. Elle plaça ses mains dans le dos de la brune pour accentuer cette étreinte. Dans un souffle, Régina finit par rompre le silence avec deux petits mots.
- Merci Emma.
Elles s'écartèrent l'une de l'autre, la gêne peinte sur leurs visages. Le shérif esquissa un timide sourire quand elle remarqua l'étincelle de gratitude dans les yeux noirs de la mairesse. Grace à ce regard, elle sue qu'elle avait pris la bonne décision.
- Il faut un peu plus de trois heures pour rejoindre Boston. A quelle heure commence ta soirée ?
- 20h.
- Il va y avoir un problème dans ce cas. Mon service termine à 18h30. Madame le Maire aurait-elle une idée ?
- Au début, c'est Marco qui surveillait le poste et gérait les petits conflits. On pourrait lui demander de le faire cette après-midi ? Ça te laisserait du temps.
- D'accord, je vais passer le voir directement. Ça sera plus simple. Je passe donc te chercher un peu avant 17h et on partira tranquillement.
- Ça me va parfaitement.
- Je peux te poser une question ?
- Oui, je t'écoute.
Emma était soudainement gênée. Le shérif n'avait pas connu l'université et les grandes études, mais cet engouement pour ces rendez-vous l'avait toujours surprise et intrigué.
- Pourquoi est-ce si important d'aller à cette réunion ? Tu n'as rien à leur prouver.
- Je ne sais pas comment te l'expliquer. Une revanche à prendre sur certaines personnes, je dirais.
Le sourire d'Emma s'étira de plus en plus. L'idée de revanche lui plaisait énormément.
- Alors tu peux compter sur moi. Nous prendrons cette revanche !
C'est ému par le regard déterminé de la blonde que la mairesse prit le chemin de sa demeure pour se préparer tranquillement. Emma s'était, quant à elle, rendue chez le garagiste qui avait tout de suite accepté joyeusement.
La blonde avait pu rentrer chez elle vers midi. Dans l'optique de se préparer à manger en priorité, elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune idée de comment serait habillée Regina ce soir. Pour parfaire sa tenue, elle devait connaître ce point crucial. Elle attrapa son téléphone, qui avait été jeté sur le canapé quelque instant plus tôt, et ouvrit sa messagerie afin d'y pianoter une simple question.
* Comment seras-tu habillée ce soir ? *
Tout en s'attelant à faire chauffer une poignée de pâtes, seule chose qu'elle ne faisait pas cramer, elle attendait impatiemment une réponse, qui arriva quelques secondes après.
* Une robe de soirée noire et des talons aiguilles. Besoin de connaître autre chose ? *
* Merci ça ira. Sois prête pour 17h ! *
Emma savait qu'en évoquant un probable retard de la mairesse, elle aurait droit à un rapide retour de bâton.
* C'est toi qui dis ça ? Miss je-suis-en-retard-même-quand-je-pars-en-avance ! *
La blonde rigolait toute seule à la lecture du dernier message de Regina. Elle finit de manger et se dirigea dans sa chambre pour trouver une tenue pour ce soir. Assisse sur son lit face à sa penderie ouverte, elle réfléchissait aux meilleurs moyens d'impressionner la brune. Contrairement à une armoire de femme lambda, celle du shérif était plutôt restreinte. Les choix n'étaient pas légion et elle s'évertuait mentalement à associer tels ou tels vêtements. Si Régina voulait vraiment être accompagnée ce soir, elle le sera. Promesse de Swan. Sa décision était prise. Fière de son choix vestimentaire, elle les plaça sur le lit avant de filer sous la douche.
A bientôt pour la partie 2… Si vous la souhaitez !
Bises
