Bonjoir, bonsour tout le monde ! Je vous présente Nos matins sont des ados rebelles, charmante histoire comptant la vie d'Alaska Wenlock, d'Utah Wenlock, de James S. Potter et de tous un tas de personnages inventés ou non. Bien sûr, si vous ne supportez pas la next-gen et les personnages originaux, je vous déconseille de vous aventurer ici. De même, si vous n'aimez pas les effusions de violence gratuite, les amours compliquées, la magie inutile, les chapitres en retard et l'attente, ceci n'est pas pour vous.

En revanche, si vous voulez tester de plonger pendant quelques chapitres, sans savoir si vous en verrez la faim, ou passer un bon moment en vous demander pourquoi un prénom d'état pour une héroïne (critiquez pas, c'est le prénom de mon chat, Alaska)... Vous êtes au bon endroit. Et je vous souhaite une très bonne lecture.


J'te fascine, hein ? Allez, viens, on parle de moi.

Brice de Nice.


Nos voyages sont des répétitions enjouées.

1er Septembre.

10h36

— Alaska, tu m'écoutes ? Alaska ?

Alaska cligna des yeux. La jeune fille vit que son père, Blake Wenlock, médicomage spécialisé dans la neurologie, essayait d'accaparer son attention. Il était sans doute en train de lui rappeler les règles avant d'entrer dans le Poudlard Express, comme à chaque rentrée depuis sept ans. Elle connaissait les règles : dotée d'une excellente mémoire, elle aurait aisément pu s'en passer. Mais son père tenait à ce rituel et sa mère, Daphné Wenlock, ex-Greengrass, travaillant au Département des Relations Magiques Internationales, n'allait pas le contredire. Ses deux petites sœurs ricanèrent. Voir Alaska se faire réprimander était toujours très drôle, quand bien même ce n'était pas rare. En toute réponse, Alaska les fusilla du regard, ce qui les fit taire directement. Ellie et Wendy eurent même la décence de prendre un air penaud.

Elle leva ses yeux gris clair vers son père – ils avaient exactement les mêmes.

— Oui, Papa, je t'écoute. Pas de bagarres, pas de patins à roulettes dans les couloirs, je révise mes ASPIC, je tue Rose Weasley et Scorpius…

— Alaska !

Sa mère ne put cacher un léger sourire derrière son prétendu air énervé. Le même sourire que son mari. Ils avaient beau leur faire des leçons de morale, ils n'avaient pas du être mieux qu'elle à leur époque.

Après avoir serré dans ses bras ses parents, Alaska partit.

Elle repéra au loin ses trois cousins, et surtout Utah. Doucement, elle s'approcha du petit groupe – de loin, grâce à son ouïe aiguisée, elle se rendit compte qu'ils avaient le même sujet de conversation. Sa tante, Avery Wenlock, la jumelle de son père, énonçait de la même voix que son frère les mêmes règles. Alaska sourit doucement et se glissa dans le cercle, discrète.

— Tu sais, Tata, on connaît les règles par cœur et ce n'est pas pour ça qu'on les respectera.

Sa tante eut un sourire en voyant sa nièce et sa filleule adorée. Elle l'embrassa sur les deux joues. Son oncle, Adrian Pucey, lui serra la main en souriant doucement, comme amusé par son arrivée. Son cousin Utah se contenta d'un énorme sourire en voyant Alaska le sauver d'une leçon de morale certaine. Les effusions d'affection viendront après. Pour l'heure, il dit « au revoir » à ses parents, tandis que la famille d'Alaska rejoignait celle d'Utah. Les deux cousins évitèrent les retrouvailles familiales – qui prenaient toujours de longues minutes, même s'ils s'étaient vus la veille.

Ils entrèrent dans le Poudlard Express en parlant de choses et d'autres dans une sympathique cacophonie de phrases qui s'entrechoquaient.

[...]

Tout le monde disait « au revoir » à leurs parents sur le quai de la voie 9 3/4. Certains élèves pleuraient, sans doute des premières années. D'autres goûtaient aux joies des retrouvailles après deux mois de vacances : ça se courait dans les bras, ça criait et ça commençait à se raconter sa vie avec un enthousiasme presque indécent.

James Sirius Potter n'échappait pas à la règle. Toute sa famille s'était rassemblée. Les regards commençaient à se faire sentir. Jamais James ne s'y habituerait. D'accord, c'était assez amusant au début. Il en avait pas mal profité, et continuait à en profiter. Mais il subsistait une insistance un peu malsaine que les années n'atténuaient pas.

Du coin de l'œil, il vit Alaska Wenlock, sa camarade et amie à Gryffondor, accompagné de Utah Welock, son cousin, entrer dans le Poudlard Express après avoir abandonné sa propre famille. Il aurait bien voulu s'éclipser lui aussi, mais sa mère tenait à lui faire des recommandations de dernière minute, auxquelles il ne porta qu'une oreille discrète.

Quand il sentit une ouverture, il plaqua deux bises sur les joues de sa mère, qui soupira avant de le laisser partir.

James s'empressa de retrouver Dominique Weasley, dans la même année que lui à Poufsouffle. Sa cousine était en train de se disputer avec sa grande-sœur, Victoire, une fois était coutume, qui les avait accompagné à la gare.

Elles attiraient les regards avec leurs cris perçants – autant qu'avec leurs beautés insolentes.

— Je ne veux pas que tu te récoltes encore des retenues tous les soirs ! Et tu sais très bien que Maman le saura.

— C'est parce que ton mec devient professeur de métamorphose que je vais me calmer ! T'as cru quoi ? C'est ma dernière année, je ne vais pas la passer à réviser mes ASPIC.

Teddy les regardait comme s'il assistait un spectacle connu mais toujours distrayant. Bras croisés, sourire aux lèvres, il attendait que les deux Weasley se calment. James se plaça à côté de lui et ils échangèrent un regard entendu : elles finiraient bien par s'épuiser.

— Tu devrais, ma p'tite ! C'est ton avenir qui est en jeu, je te rappelle.

— Mon avenir ? Qu'est-ce que tu en as à foutre de mon avenir ?

— T'es ma petite sœur, bien sûr que ton avenir m'importe.

— Ne t'inquiète pas pour toi. Je n'aurais pas plus d'ASPIC que toi et tu resteras tellement parfaite que Maman continuera à être fière de toi.

— Fais pas l'enfant, elle pourrait être aussi fière de toi si tu ne passais pas ton temps à faire des conneries.

— Je fais l'enfant si je veux, connasse.

L'insulte, en français, claqua dans l'air et signa l'arrêt de la dispute des sœurs Weasley. Victoire sembla s'étouffer dans sa rage, mais ne répliqua pas. Dominique rejoignit James et sans un regard pour sa sœur et Teddy, elle partit, James sous le bras.

Elle était énervée, Dominique. Sa grande sœur avait ce pouvoir-là : celui de la mettre hors d'elle d'un regard, d'un mot. James soupira. Dominique allait encore mettre des heures à se calmer et il se taperait un florilège d'insultes destiné à Victoire.

— J'en peux plus d'elle, James. J'te jure. Depuis qu'elle sait que Teddy va être à Poudlard cette année, elle ne me lâche plus. Selon elle, la présence de son mec suffirait à me faire arrêter mes conneries. Mais bien sûr ! Quelle conne.

— C'est bon, tu as fini ? Demanda James, vaguement moqueur.

Visiblement, la mouquerie n'était pas la meilleure solution. Dominique lui offrit, en simple réponse, un regard noir. Ce n'était jamais rassurant, le regard noir de Dominique. Elle vous fusillait avec ses yeux bleus clairs aux pupilles qui se rétractaient, elle fronçait les sourcils jusqu'à créer ce petit pli sur son front. Et vous, vous n'aviez pas d'autre choix que de vous taire.

Heureusement, avec James et avec quelques rares personnes, Dominique finissait par s'adoucir. Elle sourit comme une gamine.

— Allons trouver un compartiment.

10h47

Alaska et Utah Wenlock trouvèrent un compartiment déjà occupé par leurs autres cousins - les enfants de Zoey Wenlock, la petite sœur de leurs parents respectifs. Les jumelles, Miranda et Suzie, à Poufsouffle étaient en train de lire le même livre Amour sous les étoiles. Toutes deux à Poufsouffle, en troisième année, elles avaient des goûts littéraires discutables, ce qui leur attirait des rires de la part de leurs cousins. Mais elles s'en foutaient bien. L'habitude. Elles relevèrent les yeux quand elles entendirent des gens entrer dans leurs compartiments.

Leur petit-frère, Axl, lui, fixait par la fenêtre sans prêter attention à ce qui se passait au alentour. Il fixait, d'un air inquiet, sa mère sur le quai qui, entre deux conversations avec ses frères et sœurs, lui faisait un signe de main et un sourire. Il entrait à Poudlard pour la première fois cette année. Il ne savait pas dans quelle maison il allait être réparti et si cette maison allait convenir à sa mère – elle avait beau lui dire que peu lui importait, ça ne le rassurait pas plus. Il avait peur de ne pas être à la hauteur, aussi. Il avait le nom Wenlock à porter et toute une honneur familiale derrière son patronyme.

En cachette, il avait lu tous les livres possibles sur la magie mais il n'était sûr que cela ne suffisse. En tous cas, il angoissait beaucoup.

— Axl, ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.

Alaska vit son cousin tourner vers lui ses yeux gris clairs – certifié Wenlock – remplis de larmes. Il se jeta dans ses bras et Alaska n'eut le temps que de poser la cage de son chat, Eight, sur une banquette avant de le réceptionner. Utah sourit et s'installa à côté de ses deux cousines qui continuaient de lire.

— Tu es sûre ?

— Mais oui, j'en suis sûre.

Alaska posa Axl après lui avoir embrassé le front. Elle libéra son gros chat aux longs poils blancs qui se contenta de rejoindre celui d'Utah, Nine, tout petit et gris, pour dormir. D'ici quelques heures, ils se battraient sûrement, surtout s'ils apercevraient le rat d'Axl, mais pour le moment, c'était un moment de répit.

Le train n'allait pas tarder à partir. Le reste de la famille Wenlock entra dans le compartiment. Ils étaient neuf Wenlock : jamais ils ne seraient autant de Wenlock à Poudlard et ça promettait une année mouvementée. Après quelques banalités, ils entendirent un sifflet. Axl agita la main à la fenêtre jusqu'à ce que le quai ne soit plus qu'un lointain souvenir.

Le voyage commença, comme d'habitude.

Les sœurs d'Alaska, Ellie et Wendy, sortirent un jeu d'échecs version sorcier. Ellie était en cinquième année à Serpentard. Wendy, à Serpentard aussi, n'était qu'en troisième année. Si cela rendait fière leur mère, ancienne Serpentard, cela énervait Alaska, Gryffondor dans l'âme, qui aimait entretenir une rivalité peu sérieuse avec ses sœurs.

Tom, l'un des frères d'Utah, à Serpentard en quatrième année, se chargea de faire la causette à Axl qui manquait de pleurer. Linus, l'autre frère d'Utah, à Gryffondor en deuxième année, avait sorti des Dragées Surprises de Bertie Crochue et en proposa à Alaska et Utah qui parlaient d'une connerie à faire pour la rentrée.

— Vous en voulez ?

— Nous prends pas pour des cons, dit Alaska, je sais très bien que tu ne mets que les mauvais pour en proposer.

— C'est faux. Doit y avoir un pêche qui traîne, il a la même couleur que vomi.

Utah soupira et se contenta d'ébouriffer les cheveux de son petit-frère pour refuser sa charmante proposition.

Après deux heures dans le même compartiment, Alaska et Utah commencèrent à se sentir à l'étroit. Ils adoraient leur famille. Vraiment. Le nom Wenlock signifiait beaucoup pour eux. Les Wenlock étaient un famille de Sang Pur, parmi les plus vieilles. Ils étaient marginalisés par rapport aux autres familles de Sang Pur. Vivant sur une île, paumée dans la Mer du Nord à la frontière entre la Grande Bretagne et la France, ils gardaient leurs noms de famille, filles et garçons, pour conserver l'honneur de la famille. Un honneur bien entaché par les guerres où les Wenlock avaient joué des rôles troubles dans les rangs du Seigneur des Ténèbres.

On ne racontait pas l'histoire des Wenlock durant les guerres. Alaska et Utah la connaissaient, mais ils se gardaient bien de la dire.

Les deux cousins, qui avaient sensiblement le même âge et étaient dans la même maison, se levèrent et quittèrent le compartiment. A leurs suites, Eight et Nine, leurs chats avaient eu aussi envie de vagabonder.

15h58

— Dominique, l'As n'a jamais été plus faible que le sept, donc je gagne.

James supporta le regard noir de marque Dominique Weasley pour la énième fois depuis le début du voyage. Heureusement qu'il était habitué, sinon il serait mort de puis longtemps. Force lui était de constater que sa cousine était de mauvaise humeur. Cette petite altercation avec sa sœur semblait avec des conséquences plus grandes que prévues.

James récupéra les cartes de Dominique et rejoua.

Dans le compartiment, il n'y avait que quelques membres de sa famille qui n'avaient pas voulus rejoindre leurs camarades. Louis, à Serdaigle, préférait lire un livre dans son coin. Roxanne et Molly, toutes deux à Poufsouffle, continuaient de se raconter leurs vies sans manifester la moindre lassitude. Ils étaient tous plus ou moins calmes ; ils occupaient le temps comme ils pouvaient.

James songea un instant de faire comme Albus, Rose, Lily ou même le petit Hugo et rejoindre ses amis. Mais ses principaux amis, Alaska et Utah Wenlock, étaient eux même avec leurs familles. Il lui restait bien Zack Williams, sauf qu'il fallait qu'il le cherche dans les wagons et… Flemme. James préférait que ce soit les autres qui viennent à lui, plutôt que l'inverse. La fierté, l'honneur, tout ça.

D'ailleurs, il eut raison d'attendre qu'on vienne à lui. Alors que les cartes de Dominique explosaient entre ses mains, et que James éclatait de rire, la porte du compartiment s'ouvrit.

— C'est vrai que Teddy Lupin est le nouveau professeur de métamorphose ?

Les cinq Weasley-Potter parurent étonnés d'entendre une voix douce comme s'ils n'avaient pas entendu la porte s'ouvrir.

Rectification.

Ils n'avaient pas entendu la porte s'ouvrir.

Alaska Wenlock se tenait à l'entrée du compartiment, son cousin Utah derrière elle. Elle sourit à James et à Dominique qui avait lâché ses cartes presque carbonisées. Il y eut d'autres effusions : des bras qui enserrent des corps rapidement, des bises sur les joues, des mains qui se serrent. Les quatre Septièmes Années s'installèrent sur la banquette. Utah, sans demander l'avis de qui que ce soit, prit une Chocogrenouille posée là, comme en libre-service. Les trois autres Weasley-Potter continuèrent leurs activités sans plus se soucier des arrivants.

— Comment tu sais pour Teddy ? L'annonce ne doit être faite que ce soir.

Alaska fit un clin d'œil à James.

Les choses se savaient très vite, même quand elles étaient secrètes. Surtout quand elles étaient secrètes. Et Alaska avait un don particulièrement développée pour avoir les informations avant quiconque. C'en était étonnant. Et elle parvenait à attirer la jalousie de multiples commères qui essayaient de l'égaler sans jamais y parvenir. Contrairement auxdites commères, Alaska ne partageait pas toutes ses informations. A la rigueur, elle les monnayait, elle s'en servait à son escient mais elle ne les divulguait que si elle était persuadée que ça lui serve à quelque chose.

James soupira face à l'assurance tranquille d'Alaska. Elle n'était vraiment pas croyable.

— Une partie de Bataille Explosive ? lança Dominique.

16h15

Ils s'amusaient.

(1) Mouquerie (n.f) : Moquerie sans grand panache, un peu molle. Exemple : "Mets-y de la conviction à ta mouquerie." Solution éventuelle à ce problème : Comme les caramels, décollez les dents.