Oha-yooo ! ヽ( ・∀・)ノ
Je suis de retour avec une nouvelle histoire ! Je ne sais pas encore combien de chapitres ça va me prendre mais pas beaucoup, du moins je ne pense pas. Je n'étais même pas sûr que ce soit une histoire à chapitre mais comme j'entame le troisième... (≧▽≦) Donc voici une histoire à lemon sur Thelthazar, elle se passe après leur quête dans le désert des centaures ! Je n'ai pas compté Wilfried par contre, je l'ai complètement oublié donc il sera dans le warp... (≧▽≦)
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et un bon grignotage~ (*^ー^)ノ
(correction faite)
Dans sa chambre d'auberge, Théo déballa ses affaires, sortant ce dont il avait besoin pour entretenir son matériel. Il avait déjà retiré son armure et l'avait préparé pour pouvoir vérifier si elle n'avait rien de cassé et si toutes les sangles étaient encore en état. S'il ne vérifiait pas régulièrement, il pourrait se retrouver avec une épaulette qui tombe en plein galop ou combat, ce qui était loin d'être souhaitable. Il regarda un peu sa main, amusé de voir sa peau aussi dorée par le soleil du désert. Bien que cela faisait un mois que les aventuriers avaient quitté les dunes, sa carnation avait encore ses couleurs dû à son périple.
Le paladin continua de sortir ses huiles et chiffons lorsqu'il entendit quelqu'un rentrer dans sa chambre sans frapper. Il ne bougea pas, ignorant l'intrus qui se glissa dans son dos pour palper ses omoplates en remontant vers ses épaules, des lèvres caressant sa nuque avec insistance. Le guerrier, lassé, poussa un profond soupir en sentant le souffle légèrement court et tremblant derrière son oreille. Il se prépara à entendre cette phrase devenue au combien habituelle.
- Donne-moi ma dose...
Avec un agacement loin d'être dissimulé, il se retourna et repoussa Balthazar qui le dévorait de ses yeux à la pupille dilatée. Sa conjonctive bulbaire était redevenue blanche, laissant simplement des prunelles de chat, mais les écailles étaient toujours présentes, rougeoyant plus en sa présence par dessus le marché. Le mage, l'air affamé et fébrile, ne se recula pas sous leur proximité, il fit même le contraire. Ses paumes glissèrent sur la nuque du soldat, leurs lèvres manquant de s'effleurer.
- S'il te plaît... Je peux plus tenir..., souffla-t-il avec tension.
- Bob..., soupira à nouveau Théo en reculant la tête, le coupant alors qu'il cherchait un baiser.
L'inquisiteur repoussa doucement son ami par l'épaule, le surprenant. Le demi-diable le questionna du regard, une lueur d'impatience brillant dans ses yeux, la frustration s'y ajoutant rapidement.
- Donne-moi ma dose..., répéta-t-il avec bien moins de sensualité que précédemment.
- Tu sais qu'il faut tu arrêtes, c'est pas sain !
- J'étouffe, donne-la moi !
- Non.
Balthazar sauta à son cou, cherchant à embrasser ses lèvres. Cependant, Théo résista et le repoussa à nouveau facilement, attrapant une poignée de cheveux dans sa nuque pour lui faire lever le menton. Le mage émit une faible plainte sous la douleur causée par sa rudesse, lui jetant un regard pas moins embrasé par le désir. Depuis qu'ils avaient intervertis leur corps, l'érudit avait développé une addiction à la lumière et en était vite devenu malade. Il avait essayé de résister à l'attrait, mais ce dernier était infernal et ne lui laissait aucun répit avant que ça soif ne soit apaisée.
Il s'était confié à son ami trois jours après avoir quitté le désert, faible, la psyché pure l'appelant comme une oasis. Aucun d'entre eux n'avaient voulu que Shin et Grunlek ne découvrent ça, aussi le paladin avait accepté de lui donner une dose de lumière en faisant briller ses mains. Il avait été surpris de voir le mage se ruer sur sa paume et avaler goulûment ses doigts pour les sucer, aspirant la magie en soupirant d'aise, ronronnant presque de plaisir. Le voir aussi dépendant et affaibli aurait dû rebuter le militaire, mais il ne put que frissonner en observant les expressions nouvelles sur le visage de son compagnon de route.
Le lendemain soir, profitant que tous soient endormis et que le guerrier avait un tour de garde, le mage était venu lui demander une dose. Il aspira à nouveau ses doigts en serrant sa paume comme si sa vie en dépendait, se pâmant de sentir l'effet anesthésiant et relaxant de lumière traversant ses veines. Les jours passèrent et chaque soir le demi-diable réclamait un peu de psyché, mais après deux semaines, ce ne fut plus suffisant. Balthazar commença à le toucher, remontant ses bras pour vagabonder dans sa nuque, montant à califourchon sur ses cuisses. Il était trop étourdit par le manque pour réaliser ce qu'il faisait, et surtout avec quelle indécence il agissait. Les nerfs de l'inquisiteur furent mis à rude épreuve, jusqu'à ce qu'il cède et qu'avec son ami ils ne commettent irréparable.
L'acte censé ne s'arrêter qu'à quelques caresses se révéla être insuffisant, la tension qu'ils avaient instauré et entretenu ne leur permettant pas de s'arrêter en si bon chemin. Ils avaient fini par s'unir, appréciant plus qu'ils ne l'auraient dû, le mage se faisant un festin de lumière. L'aube suivante, à tête reposée, ils avaient regretté et d'un commun accord, décidé d'oublier. Malheureusement, le discoure fut tout autre une fois la pénombre tombée, le demi-diable rampant vers le soldat en quémandant de la psyché, se frottant lascivement contre lui. Théo n'avait jamais pu résister à son air si vulnérable, si offert, il ne pouvait que le cueillir et savourer le délice charnelle généreusement partagé. La situation avait totalement échappé à leur contrôle.
Découché quotidiennement était presque impossible à cause de l'archer et de l'ingénieur, qui ne devaient en aucun cas être au courant de quoi que ce soit. Le guerrier touchait donc le mage autant que ce dernier le désirait, enfonçant ses doigts dans sa gorge pour le rassasier de lumière et le faire taire. Quand une auberge était disponible et qu'une chambre s'offrait à eux, ils ne se retenaient pas et s'enfermaient à l'intérieur pour profiter de chaque seconde d'union. L'interdit et la peur de se faire surprendre agissait comme un puissant aphrodisiaque, presque addictif. Ces nuits étaient proscrites, l'un étant apparenté aux enfers, et l'autre servant un dieu. Le paladin le savait, cruellement, et avait enfin décidé de stopper son amant à la libido infernale.
- Bob... Stop..., refusa à nouveau Théo, se faisant foudroyer du regard.
- Je t'en prie, grogna l'autre en déglutissant difficilement, essayant de se rapprocher de lui par tous les moyens, levant une jambe pour encadrer sa hanche. J'en ai besoin...
- Non..., résista-t-il en repoussant la cuisse, sa conviction commençant à s'effriter. On doit arrêter !...
- Je t'en supplie..., geignit finalement l'érudit en fermant les yeux, laissant aller sa tête en arrière.
La gorge du mage était ce que le paladin trouvait de plus sensuelle chez lui. Elle était fine, étonnement masculine, la glotte ne ressortant pas trop. Lorsqu'elle était ainsi mise à découvert, ça le rendait fou, il était incapable d'y résister. Attiré comme un aimant, il alla dévorer le cou de son amant qui inspira dans un sursaut, s'agitant avec son excitation. Les mains de Balthazar tremblèrent un peu, et glissèrent pour enrouler ses bras autour de la nuque de l'autre. Encore une fois, le guerrier avait cédé.
Il l'emporta vers le lit sur lequel il le jeta sans ménagement, montant dessus pour le surplomber avant d'échanger un baiser enragé, tirant sur les vêtements de citadins du demi-diable. Il lui en voulait de le rendre si faible, si facile, son esprit libre quémandant l'indépendance qui le définissait à l'époque. Mais il ne pouvait qu'apprécier les baisers, sentir la douceur d'être aimé par un acte aussi intime. Ses caresses étaient donc partagées par deux sentiments : la fureur et la tendresse. Il détestait Balthazar pour l'avoir rendu aussi dépendant, mais le respectait trop pour lui faire réellement du mal, voulant l'aider à se sortir de son problème.
Parfois il regrettait d'avoir céder la première fois, cependant, dès qu'il repensait à la façon dont ses doigts se faisait aspirer, un grouillement dans son bas-ventre s'éveillait. C'était bien la première fois de sa vie qu'il ressentait du désir pour quelqu'un, ça l'avait pris de court, et son amant avait parfaitement su comment tourner cela à son avantage.
Le fils d'Enoch reprit le dessus, aspirant des brins de psyché en léchant la gorge de son compagnon de nuit pour remonter à ses lèvres. Il l'embrassa impétueusement en frottant son bassin contre le sien, poussant quelques geignements à la friction aussi délicieuse que l'échange pur et simple de salive. La chemise blanche du paladin fut rapidement enlevée, rejoignant celle noire du mage sur le sol. Celui-ci descendit par baisers rapides sur le corps de son partenaire, ouvrant le pantalon dans la fouler pour sortir ce qui l'intéressait et le prendre en bouche.
Théo poussa un son rauque et vibrant, ayant tressaillit sous la rapidité d'exécution. Il se redressa sur un coude pour le regarder faire d'un œil gourmand, son autre main plaquée contre sa bouche pour l'empêcher de faire fureter d'autres sons. Balthazar continua de retirer son vêtement pendant sa fellation, se mettant complètement à nu aussi. Le militaire écarta peu à peu les jambes en se recroquevillant, la pression montant dans son bassin, jusqu'à ce qu'il se sente obligé d'écarter le mage de sa virilité. Ils s'échangèrent un regard fiévreux, le mage se laissant rouler sur le dos tandis que son amant se plaçait au dessus de lui. Le guerrier le laissa une seconde le temps d'attraper son sac, fouillant avec empressement à l'intérieur, et jurant de ne pas trouver ce qu'il voulait. Pendant ce temps, les mains du demi-diable caressèrent le dessus de ses cuisses, ses reins, les doigts glissant trop près de son entre-jambe sensible à l'heure actuelle.
Victorieusement, il dénicha un flacon, revenant rapidement au dessus de son homme en se glissant entre ses cuisses. Il ouvrit la petite bouteille mais la secoua sans que rien n'en ressorte, le faisant pester. Balthazar, impatient, se redressa pour venir dévorer encore un peu de psyché contre sa nuque, frottant ses jambes contre ses hanches en prenant appuis derrière lui et en se tenant à une épaule. L'urgence se fit ressentir dans la hargne du paladin qui ouvrit finalement le flacon et gratta l'intérieur pour prendre de l'huile. Il repoussa ensuite presque brutalement son partenaire et leva les hanches de ce dernier en appuyant dans le creux d'un genou.
L'érudit serra les draps dans ses poings en sentant des doigts entrer en lui, un par un, détendant ses chairs qu'il avait déjà préalablement préparé avant de venir. Théo lui jeta un regard inquisiteur, remarquant qu'il était déjà dilaté, alors le mage sourit avec provocation en allant l'embrasser, un gémissement indécent passant ses lèvres. Le soldat ne chercha pas plus loin et se positionna, profitant que l'autre était déjà prêt pour entrer en lui souplement. Ils geignirent en cœur, tremblant, échangeant un regard emplit du délice qu'ils ressentaient. L'exiguïté voluptueuse rendait l'inquisiteur fou, il n'arrivait plus à penser à quoi que ce soit d'autre, des bouffées de chaleurs le submergeant en masse.
Il se mit à bouger, d'abord doucement pour s'assurer que son partenaire ne souffrait pas, puis il accéléra, comprenant par les gesticulations de l'autre qu'il avait le feu vert. Ils s'embrassèrent sauvagement, chevauchant ce plaisir impérieux qui contrôlait leur corps à leur place. Balthazar avala à grandes gorgées autant de lumière que de râles rauques, répondant par des gémissements moins viriles mais suintant de bonheur lubrique. Chaque bouffée de magie le rendait fébrile, il se cambrait, les yeux dans le vide, ses sensations se décuplant. Sa voix au combien licencieuse donnait le tournis au paladin qui mordit sa nuque, essayant de se contrôler pour faire perdurer l'acte.
Le mage s'agrippa à son dos, ses paumes glissant sur sa peau autant perlée de sueur que la sienne. Les sens embrouillés et complètement sous l'effet de son addiction, il vint reprendre une dose dans le creux de la nuque, ses yeux roulant à l'arrière de sa tête et sa voix se perdant dans les abysses. Son corps fut prit de spasmes, se contractant autour du membre du guerrier qui se raidit en grognant sous le plaisir brut, partageant un orgasme commun. Ils se figèrent quelques secondes avant de se détendre, l'érudit laissant sa tête retombée sur le traversin et ses cuisses s'écarter complètement dans une souplesse admirable. Son amant continua de regarder l'endroit de leur union, ses yeux bleu clair pétillant encore du plaisir précédent. Il leva ensuite ses prunelles électriques dans les siennes, le faisant frémir, totalement sous son charme.
Revenant à la raison, Théo se sépara de son ami doucement avant de s'allonger à ses côtés. Ce dernier roula pour se coller à lui, passant une jambe entre les sienne en utilisant son épaule comme oreiller. Plus que par réel tendresse après l'ébat, Balthazar était attiré par la lumière présente à l'intérieur de son partenaire. Ses doigts tracèrent d'eux même de petits cercles sur la poitrine musclée qui l'accueillait, et sentit le bras dans lequel il reposait se lever, attirant son attention. Théo passa de sa main à l'autre le flacon, laissant son bras entourer inconsciemment les épaules du mage. Il regarda l'intérieur désespérément vide de la bouteille et la jeta dans la pièce, essuyant son front couvert de sueur du dos de sa main en fermant les yeux. Il reprit un peu le pas sur ses émotions, le souffle aussi court que celui de son compagnon.
- On a plus d'huile..., déclara-t-il.
- On en reprendra..., souffla Balthazar, complètement apaisé et étourdi par le bien-être que prodiguait sa soif assouvie, l'énergie éthérique caressant ses lèvres depuis la surface de la peau de l'autre.
- Je crois plutôt que c'est une bonne raison d'arrêter... Tu ne peux pas rester drogué toute ta vie à une énergie opposée à ta nature !... D'ailleurs, je ne vois même pas comment c'est possible...
- J'ai pas envie..., ronronna son amant en caressant plus fermement sa poitrine, des idées derrières la tête.
Théo soupira profondément, le laissant embrasser son torse quelques instants avant de se redresser sur le côté en prenant appui sur son coude. Il le regarda droit dans les yeux en ayant prit une décision importante. Le mage frissonna, encore hagard, essayant de se concentrer sur ce qu'il allait dire et non sur leur proximité intime. Il fut distrait par les gouttes de sueurs glissant sur la peau dorée du paladin le surplombant un peu, les suivants de ses pupilles dilatées par la luxure en déglutissant difficilement.
- On ne peut pas rester les bras croisés, on doit absolument faire quelque chose pour ton addiction.
- Hum..., répondit vaguement le demi-diable, l'écoutant d'une oreille en allant cueillir sur la nuque les perles de transpiration de ses doigts.
- Vraiment, insista le soldat en attrapant sa main pour l'éloigner. Donc voilà ce qu'on va faire : on va aller quelque part pendant deux semaines...
- Oui..., souffla son compagnon avec tension, s'emballant à l'idée en caressant le torse de sa main libre.
- Écoute-moi jusqu'au bout ! grogna Théo en lâchant l'autre main pour le repousser à nouveau. On va s'isoler un peu, et pendant ce laps de temps, je ne te donnerais rien.
Bien moins enthousiaste, le mage le dévisagea avec un air circonspect. Un silence pesant prit place tandis qu'il refusait d'être interdit de son addiction. Pour le montrer, il se redressa un peu pour dévorer sa gorge, aspirant à nouveau de l'essence magique qui le fit soupirer d'aise. Le guerrier le repoussa plus violemment, le remettant sur le dos en tenant son épaule pour ne pas qu'il recommence.
- On baisera autant que tu le voudras, mais t'auras pas un gramme de lumière.
La proposition fut plus alléchante et l'érudit hésita. Ses émotions retombaient doucement et son esprit fut bien plus clair pour qu'il puisse réfléchir. Il se frotta les yeux en grognant, puis les tempes, se rendant bien compte de la situation bancale dans laquelle ils étaient. Théo avait raison, il fallait absolument qu'ils stoppent cette addiction loin d'être saine en plus d'être indiscrète. N'importe qui pourrait le surprendre à dévorer le paladin du regard, un désir profond animant ses iris alors qu'il avait la net envie de le sucer psychiquement jusqu'à la dernière goutte. Manquerait plus que l'église de la lumière découvre leur relation suspecte.
- Ouais... Ouais, ok...
Théo soupira de soulagement à cette première victoire et se retourna pour s'asseoir au bord du lit. Il se pencha pour ramasser ses vêtements et se rhabilla, lançant la chemise noire à son propriétaire qui l'a reçu sur le torse. Comprenant le message, Balthazar se redressa prudemment, sentant ses os craquer, et prit un mouchoir en tissu dans le sac de son ami pour s'essuyer avant de se revêtir. Il se leva ensuite du lit, essuyant son visage du dos de sa main et alla vers la porte.
- Bonne nuit, dit-il un peu timidement, sans se retourner, avant de quitter la pièce.
Le militaire, se laissa retomber sur le dos en travers du lit, poussant un profond soupire en se frottant les yeux. Dans quoi il s'était encore fourré ? Gérer le mage était déjà compliqué, alors le faire pendant une désintoxication, c'était mission impossible. Saleté de diable, il a fallut que parmi toutes les substances possibles et imaginables, il le rendre accro à l'énergie magique de la lumière.
Fatigué par la bataille psychologique, la session de sexe passionné et la psyché manquante, le guerrier sombra dans un sommeil profond. Le lendemain, l'aube passa ses volets mal fermés, réveillant le soldat qui n'avait pas bougé de la veille. Son dos lui faisait un peu mal et lorsqu'il s'étira une fois assis, il sentit des traces de griffures sur ses épaules. Il soupira profondément et se leva pour faire une brève toilette avant d'enfiler son armure. Alors qu'il serrait les sangles, quelqu'un frappa à sa porte, le surprenant, moins quand il vit le mage renter. Ce dernier se colla dos à la porte, aspirant ses lèvres en fixant ses pieds. Les lendemains de coucherie ressortaient toujours du même mal aise entre eux, bien conscient qu'ils faisaient n'importe quoi.
- Par apport à ce que tu m'as dis hier... On ira où ? Si on part ensemble, ça va être suspect...
- Ah, réalisa le paladin se retournant pour ne pas le voir, continuant d'ajuster ses protections. J'irais à l'Est avant de bifurquer, toi tu partiras vers le Sud en direction de la forêt de Freux. Tu pourras te repérer en te dirigeant vers la montagne, tu finiras par tomber sur une maison abandonnée.
- Ok...
Sans plus de cérémonie, le demi-diable quitta la pièce, ayant hésité à le saluer. Théo soupira à nouveau, grognant contre son initiative en ne sachant pas très bien si elle était la meilleure. Il termina de rassembler ses affaires et prit son ballot pour descendre dans la grand-salle, rejoignant son groupe à leur table en prenant place à côté de Grunlek.
- T'as fait la grasse mâtiné ? le charria Shin.
- Avec des types comme vous, ça donne pas envie de se lever ! râla-t-il en réponse, appelant la serveuse en levant la main.
- T'as l'air fatigué, constata le nain en le détaillant.
- Une pause ne serait pas de refus, une semaine ou deux.
- Ah, souffla l'archer avec rêverie. C'est vrais que ça fait longtemps qu'on a pas prit de vacance... Je connais un endroit sympa qui-
- Non ! rugirent ses amis en cœur, l'engonçant de surprise.
- J'ai pas envie de mourir noyé ! rétorqua Bathazar avec amertume.
- Bon, bon, vous n'avez qu'à partir chacun de votre côté si vous êtes pas content, bouda le demi-élémentaire en croisant les bras et fermant les yeux.
- Justement, je vais me recueillir à Lumia qui est à côté, un sanctuaire de la lumière se trouve dans l'église, déclara Théo en recevant son assiette avec une bière.
- Je vais rester un peu ici, je pense, fit Grunlek en caressant les oreilles d'Eden qui avait sa tête sur ses genoux. Rare sont les auberges qui acceptent les animaux. Des types font des concours de bras de fer, je pense pouvoir gagner mon pain en attendant !
- Je vais aller vers le Nord, dans la vallée des corbeaux sanglant, la forêt est très belle en cette saison ! sourit l'archer en buvant sa bière. Et toi, Bob ?
- Ah, se reprit ce dernier alors qu'il guignait les doigts de l'inquisiteur tenant la fourchette. J'irais vers le Sud, si je me rappelle bien, il y a un bordel sympa pas loin ! lança-t-il.
- Oh, je devrais te suivre, plaisanta Shin avec un air malicieux.
- En rêve, tu vas encore trouver le moyen de me piquer toutes les gonzesses !
- J'y peux rien, hein.
- C'est ça !
- Ah, j'y pense, la forêt où je veux aller, ça va me prendre plusieurs jours pour y aller, et j'aimerais avoir au moins une semaine sur place. Qu'on se retrouve dans trois semaines, ça ne vous dérange pas ?
- Pas le moins du monde, répondit derechef Balthazar avant que Théo ne proteste, ce qu'il allait visiblement faire vu comment il s'était redressé. J'aurais plus de cul !
Le mage rit avec l'archer et l'ingénieur, évitant le regard foudroyant de son amant. Il se doutait bien que l'autre n'allait pas vouloir continuer leurs coucheries une fois son addiction passé. Après tout, il était le premier à toujours dire qu'ils ne devaient pas faire perdurer cette relation trop ambiguë. Le demi-diable voulait profiter de ces derniers instants, alors pouvoir rallonger le séjour était le bienvenu. Le guerrier ne pouvant refuser sous peine de paraître suspect, garda le silence, bien que d'une humeur massacrante. Trop habitué à son caractère taciturne, Shin et Grunlek n'y firent pas attention et continuèrent de petit-déjeuner.
Une fois qu'ils eurent fini de manger, tous allèrent dehors pour se saluer. Les cavaliers chevauchèrent leur monture et s'éloignèrent, l'érudit lançant Brasier au galop pour aller plus vite. Il entendit ses amis s'exclamer qu'il était pressé, le traitant de pervers en manque en le faisant rire aux éclats. Il suivit la route et entra dans la forêt visible depuis l'auberge perdue dans cette vaste campagne. Le sommet de la montagne restait bien en vu au dessus des arbres, donnant bonne espoir au pyromencien d'arriver rapidement au lieu de rendez-vous. Il galopa pendant de longues heures, s'arrêtant un peu pour boire et reposer son destrier magique, un peu frustré de ne pas encore être sur place.
La nuit tombant et la fatigue le tirant, il fit un petit camp. Ses mains commençaient à trembler et sa soif de lumière chatouillait désagréablement ses sens. Il s'enroula dans sa couverture en s'adossant contre son cheval couché qui lui apportait également de la chaleur, et essaya d'oublier son envie en fermant les yeux pour dormir. La nuit fut à la fois longue et courte, le besoin de sa dose quotidienne de psyché divine lui donnant le tournis en plus de quelques nausées. Après un repas succin, son appétit absent en cette aube, il remonta sur Brasier et le talonna durement pour qu'il se lance au galop.
Malgré qu'il passa sa journée à la même vitesse, sa soif de lumière le poussant à se dépêcher, mais lorsque la nuit tomba, il fut obligé de s'arrêter. Il jura, tombant presque au sol quand il descendit du dos de sa monture, atterrissant à genoux. Son souffle était court et laborieux, il transpirait abondamment et se sentit plus que vaseux, presque fiévreux. Seule la pensée obsédante de boire l'énergie éthérique de Théo restait ancrée dans son esprit. Il fut incapable de dormir, tremblant de froid, des bouffées de chaleurs secouant son corps fébrile. Pour couronné le tout, son diable lui susurrait des insanités pour qu'il trouve rapidement un peu de lumière à se mettre sous la dent. L'aube qui arriva annonça une longue journée de torture. Comprenant que son maître était au plus mal, Brasier resta couché le temps qu'il se mette sur son dos, et se leva le plus doucement possible. L'animal avança ensuite dans la direction indiquée, son invocateur se reposant contre sa crinière de feu.
Balthazar ne sut pas pendant combien de temps il fut ballotté ainsi, son mal aise manquant de peu de lui faire perdre conscience. Le jour déclina et sa monture s'arrêta finalement. Ce qui sorti le mage de son état second fut de sentir les traces de lumière, ses yeux s'ouvrant subitement en grand. Ses prunelles félines et alerte se posèrent sur le cheval du paladin, dé-sellé et broutant tranquillement l'herbe à côté de la maison.
Elle était de taille moyenne, quelque peu vétuste, toute faite de bois et la cheminé fumante montrant que quelqu'un entretenait un feu à l'intérieur. Requinqué d'une force nouvelle et emplit d'espoir, il bondit au sol, trébuchant un peu, avant d'aller vers la porte d'entrée pour l'ouvrir dans la volé. Théo, remettant une bûche dans l'âtre, se retourna d'un bon en attrapant son épée qu'il avait à la ceinture, son armure retirée. Le soldat se décontracta en voyant son ami, rangeant son arme et la décrocha pour la poser à contre le mur. Il entendit alors le nouvel arrivant se ruer sur lui, sa démarche chaotique le poussant à le rattraper en venant à sa rencontre, l'empêchant de tomber.
De suite, le demi-diable alla mordre sa nuque, la respiration erratique et tremblant sous le manque. Loin d'être surpris, le guerrier le repoussa et l'emporta à deux pas pour le jeter sur le lit double collé dans l'angle de la pièce unique, montant en dessus de lui. L'érudit batailla, essayant d'attraper un peu de psyché mais chacune de ses tentatives se solda par un échec, comme si l'autre n'avait plus aucune affiliation avec la lumière. Se rendant alors subitement compte qu'il se sentait vide de toute magie, il leva les yeux vers le plafond ainsi que le mur à côté et découvrit des symboles de blocage peint dessus. Il grogna rageusement en tirant sur le col de la chemise de son amant, frustré. Ce dernier se pencha à son oreille.
- Je t'avais bien dis que je ne te donnerais rien...
La voix grave de Théo raisonna dans tout son être, secouant son corps d'un spasme d'excitation incontrôlable. Mais sa soif de lumière était plus forte que sa libido et elle lui criait de fouiller le ballot de son partenaire en espérant dénicher quelque chose pour le soulager.
- Donne..., geignit le mage, affaiblit par le manque. Donne...
- T'en auras plus, Bob. C'est fini.
Le fils des enfers ferma les yeux en souffrant déjà de sa soif amère semblable un immense désert à la terre aride et craquelée. Les déchirures qu'il sentait dans son cerveau n'étaient rien comparé aux lames de rasoir qui semblaient traverser ses veines. Il avait mal, terriblement mal, et seul une bouffée de lumière pourrait l'apaiser. Il quémanda à nouveau, sa voix brisée par la souffrance, vulnérable au possible. Son amant ne répondit pas, il commença plutôt à ouvrir son pantalon et le retira d'un coup sec en emportant ses bottes, le surprenant assez pour qu'il le regarde.
- Il me semble qu'on avait un accord sur nos prochaines occupations, fit l'inquisiteur en écartant ses jambes, sa sensualité charmant son compagnon qui attrapa ses épaules.
Balthazar ferma les yeux, se laissant retomber contre l'oreiller en sentant Théo descendre, ses prunelles pétillèrent de plus en plus alors qu'il avait le regard dans le vide. Puis, un geignement passa finalement ses lèvres tandis qu'il se cambrait. Faire oublier son addiction ainsi était peut-être sa seule solution, mais arrivera-t-il à ne pas la remplacer par leurs actes charnels ? Il n'en était pas bien sûr.
