IMPORTANT : Les chapitres 1 à 20 ont été traduits par JessHDH. Vous les trouverez ici http:/ www . fanfiction. net/s/ 2741793/1/ Au_Coeur_De_LHiver(lien également sur le profil)

Titre :Au cœur de l'hiver / The Depths of winter en VO
Auteur : Bananacosmicgirl
Email:bananacosmicgirl at hotmail . com
Website: www . cosmicuniverse . net
LiveJournal:bananacosmic . livejournal . com

Traductrices : JessHDH du chapitre 1 à 20. Traduction reprise par Luna1005 (chapitres 21 et 24), fifteen-miles (chapitre 22 et 25) et Verowyn (chapitre 23 et 26).
Betas :Aria Lupin, Verowyn, Loufoca-Granger

Disclaimer : Cette histoire est basée sur les personnages et les faits créés et appartenant à J.K Rowling, à plusieurs maisons d'éditions comme Bloomsbury Books,… et au studio Warner Bros. Aucun bénéfice n'est retiré de cette fiction.
Résumé : Quatre ans après avoir quitté Poudlard, Harry vit seul dans le monde moldu. Il a tourné le dos au monde magique, jusqu'au jour où Drago Malefoy se fait renverser sous ses yeux par une voiture et se retrouve paralysé dans un fauteuil roulant.
Rating : M
Publication : un chapitre par semaine, tous les samedis.


Chapitre 21 : Auror Johnson (traduction : Luna1005)

La rue où se trouvait la cabine téléphonique permettant d'entrer au Ministère de la Magie était aussi défraîchie et miteuse que dans les souvenirs de Harry. Drago suivait Harry de près, cherchant attentivement les signes qui indiquaient la volonté de l'homme aux cheveux de jais de fuir le lieu. Ou, plutôt, bien qu'il y en avait quelques uns, il cherchait des signes de ce que Harry faisait actuellement.

Harry déglutit avant de composer le numéro 62442. La voix de la sorcière de l'accueil résonna dans la cabine.

«C'est Harry Ev- Potter et Drago Malefoy. Nous sommes ici pour voir un Auror, » fit Harry, d'une voix hésitante.

Deux badges tombèrent et la cabine commença à s'enfoncer dans le sol. Drago leva le bras et serra la main de Harry, regardant d'un air inquiet l'homme angoissé. Harry ouvrit les yeux et adressa à Drago un petit sourire forcé.

Ils passèrent devant la fontaine de la fraternité magique pour se diriger vers les ascenseurs. Drago appuya sur le bouton du deuxième étage, ne faisant pas confiance à Harry dont les mains tremblaient pour appuyer sur le bon bouton.
Harry nota qu'il y avait moins d'Aurors que la dernière fois qu'il était venu là. Plusieurs pièces étaient vides. L'étage semblait moins fréquenté, et bien plus rangé qu'il ne l'avait été.

« Harry – Harry Potter ? »

Harry se retourna, grimaçant presque en entendant son nom.
Une grande femme noire se tenait derrière eux, les yeux écarquillés. Elle lui semblait familière, bien que Harry eut la sensation de l'avoir déjà vue dans un autre costume que celui d'Auror.

« Angelina Johnson,» dit-elle. « Tu ne reconnais pas ta vieille capitaine de Quidditch ? »

Harry la regarda fixement, jusqu'à que Drago le pousse du coude, il sortit alors de sa stupeur, et commença à sourire.

« Angelina, » dit-il. Il tendit la main pour serrer celle de la jeune femme. Elle préféra cependant le serrer dans ses bras.

« Comment es-tu arrivé ici, Harry ? »

« Hum, » fit Harry, ne sachant pas ce qu'il pourrait lui répondre.

Il avait quitté le monde magique par choix – il avait le sentiment que dire qu'il s'y sentait bien et qu'il voulait ne plus revenir dans ce monde, n'était pas la meilleure des choses à faire. Il regarda Drago, comme si la réponse était inscrite sur son front.
Angelina pencha sa tête sur le côté.

« Et Drago Malefoy, si mes yeux ne me jouent pas des tours », dit-elle, un curieux sourire aux lèvres. « Je pensais que tu n'aurais jamais osé revenir ici une nouvelle fois ».

« Une nouvelle fois ? » demanda Harry. « Tu es déjà venu ici ? »

« Comment aurais-je autrement pu savoir que le quartier général des Aurors se trouve au deuxième étage, » marmonna Drago. « Bien sûr que oui, mon père m'a amené plusieurs fois ici quand j'étais petit. »

« Donc, » dit Angelina après un moment, « je suppose, comme le monde magique ne vous a pas beaucoup vus tous les deux ces dernières années, que quelque chose de grave s'est passé pour que vous demandiez de l'aide, et pour que, toi, tu viennes te ranger du côté du repaire du démon ? »

Harry hésita.

« Nous sommes ici pour voir un Auror. »
« Un Auror en particulier ? » demanda Angelina.

Harry secoua la tête.

« Bien, dans ce cas, allons dans mon bureau, » fit Angelina. Elle les mena à l'un des petits bureaux de la salle et transforma un lacet de soulier en chaise pour Harry.

« Est-ce que tu veux une chaise toi aussi, ou bien ça va comme ça ? » demanda-t-elle à Drago.

« Je suis bien comme ça, » répondit Drago. « Mettons plutôt les choses au clair. »

Angelina hocha la tête.
Harry commença à parler.

« Bien, tout a commencé quand… »

Trente minutes plus tard, il finissait son explication. Sa gorge était un peu sèche, Angelina sembla le remarquer, et lui servit un verre d'eau. Drago, qui avait ajouté quelques détails que Harry avait oubliés , demanda :

« Alors, y a-t-il quelque chose que tu puisses faire pour nous ? »

Angelina les regarda pensivement. Ce n'était pas tellement surprenant que quelqu'un du monde magique ait retrouvé Harry et Drago et qu'il ait pensé que le monde se porterait mieux s'ils étaient morts. Les deux hommes avaient beaucoup d'ennemis. La question était de savoir où commencer la recherche du coupable.

« J'en parlerai avec mon collègue et le directeur du département, » dit-elle finalement. « Je regarderai dans les archives s'il y a déjà eu une Mona D'Razi à Poudlard et si ce n'est pas le cas, je contacterai les autres écoles. Le nom me rappelle quelque chose mais je pourrais me tromper. Je suis sûre que le Professeur Rogue m'aidera si je lui dis que c'est pour vous, M. Malefoy. »
Drago eut un petit sourire en coin.

« Je pense que vous ne devriez pas mentionner le nom de Harry. »

Celui-ci roula des yeux.

« Toujours là, celui-là, hein? Il terrorise toujours les gamins ? »

Angelina sourit.

« Ils ont pris l'habitude de l'avoir. En plus, la ministre adjointe Weasley fait du bon travail en le gardant sous contrôle. »

« La ministre adjointe Weasley ? Weasley pour Ginny Weasley ? » demanda Harry l'air incrédule. Quand il avait quitté le monde magique, ce poste n' existait pas encore.

Angelina hocha la tête

« Oui. Charlie Weasley a occupé le poste quelques temps, mais après que Ginny ait obtenu son diplôme de Métamorphose, elle a repris le poste afin que Charlie puisse retourner à son ancien emploi.

Elle est aussi professeur de Métamorphose, Tout comme l'était McGo avant elle.»

« Qui enseigne les Potions ? » demanda Drago.

« Un Italien qui semble plus s'intéresser aux filles et à lui-même qu'à la matière qu'il enseigne, » dit Angelina, soudainement hargneuse.

Elle pencha une nouvelle fois sa tête sur le coté, étudiant Drago.

« Dis, tu étais plutôt bon en Potions, non ? Tu ne voudrais pas revenir et faire une carrière en tant que professeur de Potions ? »

Drago secoua la tête, un demi-sourire sur les lèvres.

« Non merci. »

Angelina haussa les épaules.

« Ah, bon, ça ne coûtait rien d'essayer. Revenons-en à nos moutons. »

« Quel sera le châtiment pour la personne qui a jeté le maléfice de Cœur brisé, si ilou elle est trouvé ? » demanda Harry.

« Le baiser du Détraqueur, » dit Angelina. « Le maléfice a été classé comme Impardonnable depuis la fin de la guerre. Tu n'étais plus dans le monde magique quand la loi a été votée. Le maléfice du Cœur Brisé et le maléfice de Folie ont été tous les deux classés comme Impardonnables. »

Ils restèrent tous trois silencieux, se rappelant de la guerre et des nouveaux sorts que leurs adversaires avaient introduit dans le monde pour gagner la guerre. Le service psychiatrique de Sainte Mangouste avait été surchargé quand le camp des forces du mal avait commencé à utiliser le maléfice de Folie. Il n'existait pas de contre-maléfice.

« Je suis contente que tu aies décidé de revenir dans le monde magique,» dit finalement Angelina.

« Je- je suis désolé Angelina, » dit Harry.

« Nous ne revenons pas dans le monde magique. Nous avons besoin de ton aide car la ou les personnes qui nous attaquent utilisent la magie, mais à part ça, ni Drago ni moi n'avons aucune envie de retourner dans le monde magique. »

Le visage d'Angelina s'affaissa un peu, mais elle leur sourit quand même.

« Je suis triste d'entendre ceci Harry, mais si tu as trouvé le bonheur dans le monde moldu, je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas revenir. »
Harry lui retourna son sourire et se leva.

« Nous avons suffisamment accaparé ton temps. »

« Non pas du tout, ça été une conversation très intéressante, » dit Angelina en se levant pour serrer la main de Harry.

« Je suppose que tu nous enverras un hibou, si tu trouves quelque chose ? » demanda Harry.

« Bien sûr, » promit-elle .

Ils partirent. Harry poussa un soupir de soulagement quand la cabine téléphonique les ramena dans la rue moldue, en espérant que personne ne les reconnaitrait. Ils étaient tout à fait identifiables – Drago avec son incroyable peau pâle, ses cheveux blonds, à la limite du blanc et sa chaise roulante Harry avec sa crinière noire désordonnée et ses surprenants yeux verts. Mais personne ne dit quoique ce soit, chacun semblait suivre son propre chemin sans faire attention à eux, chose dont Harry fut très heureux.

« Harry ? »

La voix de Drago était douce.

« Hum.»

Ils flânaient en direction de leur maison à un rythme tranquille, profitant de la chaleur du soleil et de l'air frais.

« Je pense que tu as besoin de ta baguette. »

Harry s'arrêta net dans son élan, fixant Drago qui continuait à avancer en poussant lui-même son fauteuil.

« Qu... quoi ? »

Drago s'arrêta et se tourna pour regarder Harry.

« Je pense que tu as besoin d'avoir à nouveau ta baguette. Tu ne peux pas te protéger de ces sorts sans elle. »

« Je ne peux pas non plus m'en protéger avec une baguette, » dit Harry. « Il n'y a pas de contre-sort pour le Maléfice de Coeur Brisé ou celui de Folie, juste des sorts qui atténuent les dommages causés. »

« Non, ils ont été créés dans le seul but de causer des dommages – il ne devait pas y avoir de moyen d'arrêter ces maléfices. »

« Mais si l'un d'eux touchait un Mangemort ? » demanda Harry. « Il n'y aurait eu aucun moyen de le sauver. »

« Si un Mangemort était assez stupide pour être touché par un sort, il ne méritait pas d'être sauvé, » répondit Drago. « Ne me regarde pas comme ça, c'était l'opinion de Voldemort et des Mangemorts, pas la mienne. »

Harry hocha la tête en déglutissant.
Drago continua à parler, tout en poussant lui-même son fauteuil.

« Mon père était l'un des Mangemorts impliqués dans la création de ces maléfices. Comme j'étais moi aussi un Mangemort, on m'a enseigné ces sorts et leurs propriétés. Aussi loin que je me souvienne, il n'y a aucun contre-sort pour l'un ou l'autre maléfice. »

Harry se raidit tandis qu'il marchait à ses côtés. Il venait de réaliser à quel point Drago pouvait être dangereux. Cette prise de conscience était désagréable.

« La trouille, Potter ? »
Le visage railleur de Malefoy se trouvait devant lui, ses deux hommes de main s'attardaient quelques mètres derrière eux, prêts à « aider » si nécessaire.

« Harry ? »

Harry secoua la tête, et marmonna :

« Désolé. »

« Parfois, tu sembles être à des millions d'années lumières d'ici, » dit Drago.

Harry haussa les épaules.

« Où est ta baguette ? »

« À la banque, en sécurité, » déclara Harry après quelques moments d'hésitation. « Elle est là-bas depuis que j'ai quitté le monde magique. Je… Je n'en voulais plus, mais je ne pouvais me résoudre à l'abandonner et je ne pouvais pas la détruire. Il y a trop de mon histoire en elle. »

Drago hocha la tête, compréhensif.

« Quelle banque ? »

Après l'avoir dit à Drago, Harry se sentit involontairement attiré vers la banque en question. Les coffres de la banque se trouvaient au sous-sol. Harry ôta le collier qu'il portait et auquel était attachée une petite clé.

« C'est pour cela que tu portais toujours ce collier, » fit Drago.

Harry hocha la tête silencieusement. Sa main tremblait légèrement quand il plaça la clé dans le verrou et la tourna.
Dans le petit espace du coffre-fort, étaient disposés quelques uns des biens les plus précieux de Harry. Sa baguette était posée là, intacte et juste comme dans son souvenir. Elle se trouvait au-dessus d'une cape, la cape d'invisibilité qui avait autrefois appartenu à son père. Il tendit la main et toucha soigneusement le tissu, le laissant glisser entre ses doigts.
Plus loin dans le coffre-fort, se trouvait un morceau de parchemin et une plume d'oie usée.

« C'est Ron qui me l'a donnée » expliqua Harry tout en laissant doucement courir ses doigts sur la plume.

Il savait qu'il devenait sentimental, mais il ne pouvait rien y faire. C'était une des raisons pour lesquelles il avait enfermé ces choses dans ce coffre.
Un exemplaire de L'histoire de Poudlard était disposé sous la plume d'oie. Il était neuf, inutilisé.

« Un cadeau de Granger ? » demanda Drago.

Harry hocha doucement la tête.

« Elle me l'a offert pour Noël de notre sixième année. Elle pensait que j'avais besoin de le lire. »

« Mais tu ne l'as jamais ouvert, » remarqua Drago.

« Il se passait trop de choses pour moi, pour que je puisse m'asseoir et lire », dit Harry.

Ils se turent tous les deux pour permettre à Harry de se remémorer les souvenirs qu'il voulait faire revenir à la surface. Souvenirs de jours heureux à Poudlard : avec Ron et Hermione, avec les autres Gryffondors, le Quidditch et les cours qui semblaient, sur le moment, sans fin. Harry ferma les yeux, laissant les souvenirs l'envahir. Mauvais souvenirs : la mort de Sirius, les week-ends à Pré-au-lard qui tombaient à l'eau, la mort de Ron, les insultes de Rogue, la mort de Dumbledore. Tant de morts.
Sa respiration était si irrégulière que quand il ouvrit les yeux, il vit que Drago le fixait avec inquiétude.

« Rentrons à la maison, » suggéra doucement Drago.

Harry secoua la tête en chancelant. Il prit sa baguette et la plaça prudemment dans son sac, avant de verrouiller le coffre-fort et de remettre la chaine sous ses vêtements. Ils montèrent dans l'ascenseur et rentrèrent chez eux en silence.

Dès que Drago et Harry arrivèrent à la maison, Harry se dirigea vers la pièce où se trouvait la piscine. Drago le suivit sans bruit. Harry tourna le robinet, et l'eau commença lentement à remplir le bassin.

« C'est joli, n'est-ce pas ? » demanda Harry, faisant le tour de la pièce du regard.

Les couleurs froides du marbre, blanc et bleu-gris avec des incrustations noires donnaient une atmosphère calme à la pièce, avec ses petits spots de lumière placés de façon régulière dans le plafond et ses lumières tamisées fixées au mur.

« Il manque quelques plantes, » fit Drago.

Il haussa les sourcils devant l'austérité de la pièce.

Harry leva les yeux au ciel :

« Tu ne peux pas dire quelque chose de gentil à propos de cet endroit, n'est-ce pas ? »

Une heure et demie plus tard, la piscine était remplie. Harry et Drago retournèrent dans la salle et Harry se retourna.

« Est-ce que tu aurais envie de l'inaugurer ? »

Drago regarda sans conviction l'eau, puis Harry.

« D'accord, » dit-il, bien que Harry pouvait entendre de l'hésitation dans sa voix.

Harry avait fait construire une douche et deux cabines de bain à côté. Après avoir remis à Drago une paire de caleçon de bain, Harry entra dans une cabine, et Drago se força à rentrer dans l'autre. Harry ressortit quelques minutes plus tard. Pendant qu'il attendait que Drago se change, il testa la température de l'eau. Elle n'était pas bouillante mais elle était loin d'être froide.
Drago refusa de croiser le regard de Harry quand il sortit de la cabine de bain. Il regarda ses genoux, semblant être timide pour une fois. Harry sentit remuer en lui des choses qui n'auraient pas dû remuer à la vue d'un Drago quasiment nu. La poitrine finement ciselée, presque imberbe, où les muscles se redessinaient peu à peu, au fur et à mesure que Drago s'exerçait et les mettaient à profit. Il avait la peau pâle, presque blanche, des bras minces, de fines mains, et de longues jambes qui n'avaient désormais que très peu de muscles, mais étaient immobiles.

« Elles sont belles, n'est-ce pas ? »

Étrangement, Drago paraissait timide, évitant le regard de Harry.
Harry s'approcha de lui, se pencha devant lui et captura ses lèvres pour un baiser qui exprimait exactement ce qu'il ressentait.

« Tu es splendide. »

Drago le regarda d'un air incertain, mais il ne prononça pas un mot.

Harry prit Drago dans ses bras, soutenant son dos avec un bras, l'autre se trouvant sous ses genoux. Il se dirigea vers le coté de la piscine, où se trouvaient les escaliers permettant de descendre dans l'eau. Harry y posa les pieds avec précaution; descendant doucement dans la piscine. L'eau était tiède, c'était agréable. Alors qu'il commençait à abaisser Drago dans l'eau, il lui demanda :

« Ca va ? »

Drago hocha la tête silencieusement.

Une fois dans la piscine, l'eau arrivait aux coudes de Harry. La piscine était plus profonde à l'autre bout. Harry lâcha les jambes de Drago, bougeant ses mains de manière à le tenir par ses épaules pâles au lieu de le soutenir. Les jambes de Drago tombèrent au fond de la piscine, car il était incapable de les bouger, complètement incapable de les contrôler. Ce n'était pas faute d'essayer, Harry pouvait voir la concentration sur son visage alors qu'il essayait de bouger ses jambes de son propre chef. La déception vint très vite, quand Drago réalisa qu'il ne pouvait le faire. Ses épaules s'affaissèrent légèrement vers l'avant, juste assez pour permettre à Harry, qui regardait de près, de voir et de ressentir le changement.

« Ne force pas, » fit doucement Harry. « Nous nous entrainerons ici aussi souvent que tu en auras besoin pour te sentir mieux. »

Drago hocha la tête Harry pouvait voir sa pomme d'Adam se baisser pendant qu'il déglutissait.

« Détends-toi, et profite un peu de l'eau, » dit Harry.

Il aida Drago à se positionner sur le dos, flottant sur l'eau. Harry le soutint légèrement sous les épaules et les genoux, prenant garde à ce que l'eau ne balaye pas son visage. Il pouvait sentir que Drago était toujours tendu, mais il feignit de ne pas s'en apercevoir. Tôt ou tard, il apprendrait à se détendre, ou du moins Harry l'espérait.
Il laissa ses doigts courir sur le corps de Drago, l'aidant à flotter tout en le massant légèrement.
Au fur et à mesure que les minutes s'égrénaient, Drago se détendit un peu, laissant l'eau l'apaiser. Harry resta à coté de lui, ses mains continuaient à le faire flotter, faisant attention à ce que sa tête ne passe pas sous l'eau. Au bout d'un moment, la peau de ses mains commença à être assez fripée, il demanda à Drago s'il voulait sortir.
Drago rouvrit les yeux et regarda Harry, approuvant d'un petit signe de tête. Harry le prit doucement par les épaules et l'entraîna vers les escaliers où il le fit s'asseoir là où il avait de l'eau jusqu'à la taille.

« Je vais nous chercher des serviettes, » dit-il et il sortit de l'eau.

De l'autre coté de la piscine, dans le petit placard, il prit deux serviettes bleues moelleuses. Il déplia celle de Drago et drapa son fauteuil roulant de manière à ce qu'il puisse facilement s'envelopper avec.
Drago évita, encore une fois, le regard de Harry en baissant les yeux vers ses mains. Harry descendit dans l'eau et plaça une main sur son épaule pâle.

« Drago ? »

« Comment peux-tu encore me regarder ? »

Ces mots furent dits dans un chuchotement dur, et Drago détourna le regard.

« De quoi tu parles ? » demanda Harry.

« De ça ! » fit Drago, frustré, et il balança son bras vers sa jambe. « Je suis… Je suis si faible. Je ne peux même pas me lever seul. Je ne peux rien faire. Je ne peux pas marcher, je ne peux rien attraper, je ne peux même pas monter un escalier ! Comment peux-tu supporter ça ? Comment peux-tu supporter de me regarder ? J'ai été horrible avec toi pendant des années et maintenant tu prends soin de moi. Je ne comprends pas comment tu peux me regarder sans être complètement dégoûté car je me dégoûte à chaque fois que je me regarde dans un miroir, et... et... »

Drago appuya sa main sur ses yeux, essayant d'empêcher les larmes de couler, mais sans succès. Des larmes de désespoir se mirent à couler sur ses joues pâles, et il détourna le visage pour se cacher de Harry. Celui-ci se tenait devant lui, sentant son coeur se briser à cette vue. Doucement, il prit Drago dans ses bras. Celui-ci résista au début, mais Harry ne lâcha pas et bientôt, Drago se cramponna à lui, son corps secoué de sanglots.

« Je suis si fatigué, » dit-il entre deux sanglots. « J' en peux plus, j'ai plus envie. J'y arrive plus. J'ai plus envie .»

Harry passa sa main dans les cheveux mouillés de Drago, tout en traçant lentement des cercles sur le dos pâle, en essayant de le calmer.

« Comment peux-tu me regarder ? »

La voix de Drago devenait plus calme, brisée, perdue.

« Comment peux-tu me supporter ? »

«Parce que tu es beau, » murmura Harry, tout aussi doucement que Drago mais sa voix était ferme et remplie - d'amour ?

Oui, réalisa-t-il. Cette idée ne le faisait pas paniquer - au lieu de ça, il la laissa se répandre en lui. Il aimait Drago. Il l'aimait de tout son être. C'est pourquoi c'était si dur de le voir s'effondrer comme ça.

« Je ne suis pas... »

« Chut, » fit Harry. « Tu l'es. Tu es beau, fort et absolument merveilleux. »

Drago s'écarta assez pour pouvoir le regarder dans les yeux.

« Mais je... »

« Non, » chuchota Harry, en posant un doigt sur les lèvres de Drago. « Pas de mais. Accepte-le. »

Il se pencha et embrassa Drago, et pressa ses lèvres contre les siennes d'une manière qu'il espérait que Drago interpréterait comme aimante et prometteuse. Il fut tout à coup très sûr de ce qu'il voulait - il voulait montrer à Drago qu'il était vraiment beau, il voulait que Drago le sente, il voulait que Drago comprenne qu'il voulait être avec lui.

Le premier contact de leurs lèvres fut léger comme une plume. Des lèvres rouges pulpeuses rencontrèrent des lèvres rose tendres et Harry goûta le sel des larmes de Drago. Il prit les joues de Drago entre ses mains et tout son esprit essayait de faire comprendre à Drago ce qu'il ressentait. Les deux hommes avaient fermé les yeux ; Drago tremblait sous le toucher de Harry, mais il ne s'éloigna pas. Harry se pencha pour un baiser un peu plus profond, en exerçant juste un peu plus de pression.

Drago inclina légèrement la tête sur le côté, respirant, puis il l'embrassa en retour, faisant un peu bouger Harry.

L'incertitude était comparable à celle de leur premier baiser. Harry ne savait pas si c'était de l'affection physique dont Drago avait besoin en ce moment, alors il y était allé doucement, s'attendant à être rejeté. Mais Drago ne recula pas, il se réjouissait des lèvres de Harry et de ses mains, ses doigts glissant sur les cheveux mouillés de Harry. La langue de Harry sortit de sa bouche et lécha la lèvre inférieure de Drago. Celui-ci émit un gémissement doux du fond de sa gorge. Harry prit ce gémissement comme une autorisation à poursuivre, son baiser devint plus audacieux, et il commença à explorer la bouche de Drago. Le baiser était plus intense qu'aucun de ceux qu'ils avaient échangés auparavant, et il aurait voulu que jamais cela ne s'arrête.

Quand finalement ils se séparèrent, ils étaient tous deux à bout de souffle.

Les yeux de Drago étaient encore fermés, le sillon de ses larmes était toujours visible sur ses joues, ses lèvres étaient légèrement plus rouges que d'habitude. Il ouvrit les yeux petit à petit, battant des cils pour accommoder son regard sur Harry. Ses yeux étaient encore rouges et bouffis par les larmes, mais Harry pensait que Drago était le plus beau spectacle qu'il ait jamais vu.

Aucun des deux hommes ne prononça un mot, mais ils se regardaient droit dans les yeux, et Harry sourit. Drago lui sourit faiblement en retour.

Harry se déplaça et sortit Drago de la piscine. Drago s'appuya contre Harry, cachant son visage contre son épaule. En une fraction de seconde, Harry prit sa décision, il se pencha, ramassa les serviettes posées sur le fauteuil roulant d'une main et porta ensuite Drago jusqu'à sa chambre. Il le déposa sur le lit sans un mot, et ils continuèrent à se regarder dans les yeux.

« Je ne sais pas si je peux, » commença Drago avec incertitude. « Je n'ai pas… Je n'ai pas… »

« Ca n'a pas d'importance, » fit Harry, en veillant à ce que transparaisse l'amour dans chacun de ses mots.

« Je ferai en sorte que ça soit bon pour nous deux. Il faut juste que tu me guides, que tu me dises ce que tu aimes. »

Drago hocha la tête. Harry pouvait voir de l'incertitude dans les yeux gris.

« On n'est pas obligé de le faire si tu n'en as pas envie, » dit Harry. « Nous n'avons pas à faire quoi que ce soit, si tu n'es pas prêt. »

Drago ferma les yeux brièvement, puis dit :

«Je suis prêt. Je veux juste, je veux que ça soit bien, je ne veux pas te décevoir. »

Harry sourit doucement, écartant une mèche de cheveux blonds du visage de Drago.

« Tu ne peux pas me décevoir. Le simple fait d'être ici avec toi, c'est mieux que tout ce que je pourrais imaginer d'autre. »

Alors Drago tira Harry vers lui, l'embrassant et l'entraînant vers le lit. Les mains de Drago coururent sur le corps de Harry et celui-ci frissonna à ce contact. Son envie de Drago augmenta. Les baisers se firent plus longs et plus lents, alimentés par la passion, l'amour et la douceur. Ils n'eurent pas besoin d'aller vite, ils avaient tout le temps d'explorer l'autre, de voir ce qui procurait du plaisir à l'autre.

Ca aurait pu prendre quelques minutes, ça aurait pu prendre quelques heures. Pour Harry, une éternité aurait pu passer, il ne l'aurait pas remarqué. Il était au septième ciel et il n'avait pas l'intention de le quitter. La musique des cris de Drago resterait à jamais gravée dans son esprit.

Bien plus tard, Drago et Harry s'endormirent, leurs corps nus étroitement liés sous les draps.