[NDA: Salut à toutes ! Comme promis, voici donc la suite de Messages Codés ! Run Wild est donc basée sur la vengeance de Livaï, et je me dois de vous prévenir que cette histoire sera un peu moins soft que la précédente, bien que je compte garder le même humour ! Voilà voilà, je vous souhaite une très bonne lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ça me fera très plaisir ! J'espère que cette suite vous plaira, à la prochaine ! :) ]
Quelques mois après leur rencontre dans l'un des plus grands journaux d'Allemagne, la vie d'Eren Jäger ainsi que celle de Livaï Ackerman avait beaucoup changé. En effet, après s'être fait de nombreuses crasses et coups bas, leur relation avait beaucoup évolué. Cela allait-il durer malgré leurs tempéraments explosifs, ainsi que les troubles de la personnalité du plus jeune ?
Suite à cette nuit pleine de révélations, ils étaient prêts à tout abandonner. Leur appartement, leurs biens, tout serait laissé à l'abandon, comme s'il venaient de mourir subitement. Le lendemain matin, à l'aube, après avoir passé cette nuit forte en émotions, Eren avait préparé un sac de sport contenant le nécessaire pour leur longue croisade. L'atmosphère était assez tendue, c'était comme s'il y avait une sorte de gêne entre eux. Enfin, c'était beaucoup plus visible chez Eren, car pour le brun, il avait toujours son insupportable attitude "je-m'en-foutiste" qui énerverait n'importe qui.
Lorsqu'ils se rendirent chez le plus vieux, afin qu'il prépare lui aussi son sac de voyage, Eren restait dans le couloir, attendant patiemment que "Messire" ait terminé, bien qu'il semblait prendre son temps, se foutant bien d'être attendu. Mais Eren ne fit aucune remarque, se disant bien qu'une dispute de bon matin n'était pas forcément une très bonne idée, surtout que le brun était passablement de mauvaise humeur depuis son réveil. Tandis qu'il attendait avec un self control incroyable, quelque chose attira son attention. En effet, dans le couloir, il remarqua que le vivarium avait été vidé. Il ne put alors retenir cette question, d'une voix assez aigue.
- Tes deux monstres sont partis ?
Tandis que le plus vieux sortait de sa chambre avec un sac de sport sur l'épaule, il traversa le grand couloir, passant devant le châtain sans daigner le regarder, puis il souffla ces quelques mots d'un ton sarcastique, en guise de réponse.
- Ouais, ils en avaient marre, alors ils sont sortis du vivarium et ils sont partis à l'aventure, à la conquête d'une vie meilleure, abruti.
- Tu n'es pas obligé de me prendre de haut comme ça, tu sais, lâcha le plus jeune dans un long soupir, suivant le brun jusqu'à l'entrée.
- Si tu posais des questions moins débiles, peut-être que je ne te répondrai pas avec ce ton, rétorqua le brun tout en mettant tout l'argent liquide dont il disposait dans une pochette, avant de la ranger dans son sac.
- Non mais vraiment, elles sont passées où ? Insista le plus jeune d'une voix peu rassurée tandis qu'il enfilait lentement ses chaussures, vérifiant tous les recoins de l'entrée du regard.
En entendant sa voix légèrement paniquée, le brun se tourna alors vers lui, un fin sourire sadique accroché aux lèvres, tandis qu'il se rapprocha lentement de lui, afin de lui murmurer d'une voix moqueuse.
- Qu'est-ce que t'as, Jäger ? T'as peur qu'elles soient en liberté et qu'elles grimpent furtivement le long de ton dos ? Lança-t-il tout en laissant grimper ses doigts le long de la colonne vertébrale du plus jeune, imitant les huit pattes de l'arachnide.
Eren fronça violemment les sourcils face à cette mauvaise plaisanterie, tandis qu'il recula vivement d'un pas en arrière, dégageant en même temps la main du brun à l'aide de la sienne.
- Arrête, c'est pas drôle ! Brailla-t-il sur un ton pleins de reproches.
Le brun n'insista pas plus, son visage redevint neutre, tandis qu'il reprit ses occupations, enfilant sa veste, ainsi que ses chaussures, tout en lançant d'un ton désintéressé.
- C'est Erwin qui s'en est débarrassé suite à mon arrestation.
Ah oui, son arrestation. Rien que de se rappeler ce délicieux moment, un fin sourire se dessina sur les lèvres d'Eren, tout en restant prudent pour ne pas que le plus vieux le voit. D'ailleurs, suite à sa sortie de prison, il ne lui avait rien fait, il s'attendait à finir en plusieurs morceaux dans un sac poubelle, mais rien. La vengeance du plus vieux devait être très importante à ses yeux, pour qu'il le laisse s'en tirer de la sorte. M'enfin, connaissant l'énergumène, Eren ne devait pas se laisser endormir, car il pouvait très rapidement changer d'avis.
- On s'casse, annonça le plus vieux d'une voix grave et intransigeante.
Le sac sur l'épaule, il descendit jusqu'à sortir de l'immeuble, accompagné du plus jeune, tandis qu'il zieutait la rue du regard, comme s'il cherchait quelque chose. Le plus jeune, dans une incompréhension totale, se permit alors de lui préciser cette information qui lui semblait évidente.
- Euh... Livaï, ta voiture est garée là...
Avait-il déjà des trous de mémoire ? Bon d'accord il était un peu plus vieux que le châtain, mais quand même, de là à oublier l'emplacement où il s'était garé quelques minutes plus tôt, ça craignait. Subitement, le brun posa son regard sur le plus jeune avec un dédain à peine caché, tandis qu'il lui répondit d'une manière sarcastique.
- Bah ouais Eren, le meilleur moyen pour disparaître c'est de prendre ma voiture qui ne passe pas inaperçue, avec ma plaque d'immatriculation bien en évidence, abruti va.
Eren se retint de lui répondre, tout en grinçant brutalement des dents, tandis qu'il serrait violemment son poing comme pour ne pas exploser de colère. Alors Livaï, déjà qu'à la base c'était un connard fini, mais alors lorsqu'il était de mauvaise humeur, il méritait des coups dans sa sale gueule de mal baisé. Du moins c'est ce que se disait Eren à voix basse, dans de nombreux murmures incompréhensibles.
- T'as dit quelque chose ?
Le ton agressif du brun le fit sortir de sa torpeur, tandis qu'il le fixait avec son regard noir et démoniaque habituel, souligné par de nombreuses cernes. Le plus jeune secoua légèrement la tête, prenant sur lui pour ne pas lui exploser sa colère en pleine figure, avec une énorme difficulté, murmurant faiblement un " Non, rien...". Il n'en fallut pas plus au brun pour qu'il perde totalement son intérêt pour le plus jeune. Apercevant une Clio noire sur le trottoir d'en face, il traversa subitement, avant de vérifier s'il n'y avait personne dans les alentours. Vu qu'il était très tôt, il n'y avait pas grand monde dans les rues, alors il posa son sac sur le sol, avant de sortir de sa poche de quoi crocheter la serrure. Cela ne dura que quelques secondes avant que la portière ne soit déverrouillée. Une fois cela fait, il ne tarda pas à ordonner au plus jeune, toujours d'un ton agressif.
- Bouge-toi de monter.
Malgré la surprise, Eren ne se fit pas prier et monta dans la voiture du propriétaire inconnu, côté passager après avoir posé son sac à l'arrière. Le brun quant à lui, après avoir posé son sac à coté de celui du plus jeune, monta côté conducteur, avant de bidouiller quelques fils sous le volant, avec une dextérité et un calme stupéfiants. Subitement, le moteur se mit à rugir, prouvant que la voiture était prête à rouler. Le brun desserra alors le frein à main, enclencha ensuite les vitesses, avant de s'engager sur la route, conduisant à présent en direction d'un garage qu'il connaissait bien, à la sortie de la ville. Après quelques minutes, le brun se gara à l'intérieur du bâtiment, qui avait spécialement ouvert pour lui, puis il descendit de la voiture, laissant le plus jeune à l'intérieur sans la moindre explication. Il rencontra le propriétaire quelques mètres plus loin, sous le regard curieux du châtain. Ce dernier vit le brun donner une bonne liasse de billets à l'homme en face de lui. Suite à cette transaction, le garagiste ne tarda pas à remplacer les deux plaques d'immatriculation par deux nouvelles, tandis que le brun en profita pour se griller une clope en attendant que la manoeuvre se termine.
Cela n'avait prit que quelques minutes au professionnel pour exécuter la pose, puis lorsqu'il eut fini, le brun remonta dans la voiture, la clope entre les lèvres, tandis qu'il bidouillait à nouveau les fils afin de la refaire démarrer. Une fois cela fait, il ordonna au châtain d'un ton sec, tandis que la cigarette l'empêchait d'articuler correctement.
- Prends la carte routière qui est dans mon sac.
Le plus jeune fixa un moment le brun avec un air assez débile collé au visage, puis il hocha doucement la tête, avant de se tourner de son siège afin de récupérer l'objet dans le sac à l'arrière. Ce qu'il trouva dans ce dernier le fit écarquiller les yeux, puis déglutir bruyamment. Non il ne rêvait pas, il y avait un flingue muni d'un silencieux et puis... Une batte de baseball ? Alors qu'il avait totalement buggé face à cette découverte, le brun finit par perdre patience, et lui lança toujours sur le même ton sec et agressif.
- Bon tu t'bouges ?
Cette agression verbale fit presque sursauter le plus jeune. Il saisit alors rapidement la carte routière, avant de refermer d'une vitesse similaire le sac, puis il retourna sur son siège afin de s'installer de nouveau correctement. Sans un mot, il déplia la grande carte, cherchant la capitale, puis la rue où ils se trouvaient, avant de demander au brun d'une voix agacée.
- On va où ?
- Wesselburen, montre-moi quelle route je dois prendre.
Le plus jeune prit un temps avant de trouver cette toute petite ville au nord du pays, puis il chercha ensuite la route à emprunter depuis Berlin. Une fois qu'il l'eut trouvée, il s'adressa alors au brun, tout en lui montrant sur la carte.
- Il faut que tu prennes cette autoroute, puis après ce ne sera que des départementales. On en a pour combien de temps ?
Le brun lu rapidement la carte, avant d'abaisser le frein à main, puis il fit une marche arrière tout en prenant appui sur le dossier du plus jeune, regardant à travers la vitre arrière afin de sortir du garage. Une fois de nouveau sur la route, il tira longuement sur sa clope tout en conduisant, soufflant son épaisse fumée.
- Avec les arrêts que nous allons faire aux aires de repos, on en a pour au moins cinq heures.
Le plus jeune ne répondit rien, il se contenta de tourner la tête face à la fenêtre afin d'admirer le paysage. Il poussa un léger soupir, n'aimant pas vraiment les longs trajets en voiture, il avait imaginé l'ancienne maison du brun beaucoup plus proche de la capitale. Il savait que maintenant, il ne pouvait plus faire marche arrière, il était à présent embarqué dans cette aventure macabre avec son psychopathe d'ancien patron. Mais malgré cela, il ne put s'empêcher de sourire légèrement, car il disait au revoir pour de bon à la solitude, à son ancienne vie.
Il allait vivre une expérience unique, loin de toute routine, de la banale vie qu'il avait toujours eu, et cela le suffisait pour être heureux. Car même s'il détestait le brun plus que n'importe qui, il savait bien qu'il ne pourrait jamais se défaire de son emprise diabolique. C'était la première fois qu'il aimait quelqu'un autant qu'il le détestait. C'était un sentiment étrange, mais pas moins désagréable. Tandis qu'il était perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que le plus vieux avait sorti une cassette audio de sa poche, et l'avait inséré dans l'autoradio. Et ce fut cette musique qui le fit sortir de sa profonde réflexion, la reconnaissant parfaitement. Une musique qui le ramena instantanément à l'adolescence. Il tourna alors lentement la tête, un air complètement ahuri pouvait se lire sur son visage, alors qu'il surprit le plus vieux à chanter les paroles de sa voix grave et basse, en même temps de fumer sa clope.
-" If there's somethin' strange in your neighborhood... Who you gonna call ? Ghostbusters ... If there's somethin' weird and it don't look good... Who you gonna call ? Ghostbusters ... I ain't afraid of no ghost... I ain't afraid of no ghost..."
Le plus jeune le fixait d'une façon interdite, face à ce spectacle inédit que lui offrait le plus vieux. Même avec la meilleure volonté du monde, il n'aurait jamais pu s'imaginer une telle scène. Le siphonné de service, sadique et cruel à en crever, qui chantait normal les paroles de la musique du film Ghostbusters. Il cligna d'ailleurs plusieurs fois des yeux pour s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver, tant c'était ahurissant. Il se retenait de toutes ses forces pour ne pas éclater de rire, tenant quand même à la vie, un minimum du moins, quand soudain, le plus vieux prit la parole, d'une voix monotone après avoir écrasé sa clope dans le cendrier.
- Le jour où j'ai rencontré Erwin, et que je suis allé pour la première fois chez lui, il m'a collé devant l'écran de la télé, dans le salon, m'expliquant qu'il avait beaucoup de travail. Il s'était alors enfermé dans son bureau, me laissant avec une VHS dans le magnétoscope. Je l'ai regardé une fois, et à la fin, je souriais, j'avais passé un super moment, tout seul dans cet immense salon, avec pour seule compagnie, ce film. Alors, pour ne pas que ce nouveau sentiment ne me quitte aussi vite qu'il était venu, j'ai rembobiné la cassette, puis je l'ai regardé une seconde fois. Puis une troisième, une quatrième. A chaque fois que j'avais besoin de sourire, je regardais ce film. Et en grandissant, j'ai acheté la cassette audio officielle.
Tandis que la voiture ralentissait devant le péage de l'autoroute qui se trouvait à quelques centaines de mètres, Eren voulut lui poser quelques questions au sujet de son passé, mais il fut subitement interrompu par plusieurs injures de la part du brun.
- Putain mais il fout quoi cet enculé là ? Allez bouge ton cul !
Il avait l'air passablement énervé par la voiture qui était devant eux, ce qui attira l'attention du plus jeune. En effet, le conducteur, un petit vieux rabougri, roulait comme une limace et l'empêchait de passer. Essayez de vous rappeler la fois on nous avions évoqué jusqu'où allait la patience de notre cher ténébreux ? Oui, nous nous en souvenons tous, malheureusement. A bout, il finit alors par donner un grand coup d'accélérateur, ainsi qu'un violent coup de volant vers la gauche afin de le dépasser, revenant ensuite subitement dans la file, in-extrémis, à deux doigts de se prendre le gros pilier en bêton.
Le coeur du châtain venait de faire trois tours complets dans sa poitrine tant il avait eu la peur de sa vie. Ce gars était complètement cinglé. Pour gagner quelques secondes, il avait mis leur vie en danger de mort. Il le regardait d'ailleurs avec un air grave, tandis que le plus vieux récupérait le ticket à la borne, une aura de rage émanait de lui. Il porta le ticket à ses lèvres afin de le coincer entre ces dernières, puis il redémarra une fois que la barrière s'était levée. De nouveau sur la route, il reposa le carton sur le tableau de bord, tout en lançant d'une voix agacée.
-Ce genre de vieux débris qui roulent à deux à l'heure avec leur épave et qui mettent leur vie à prendre un putain de ticket ça me fout la rage. A la prochaine air de repos décente, on s'arrête.
Le plus jeune se retint de se facepalmer, ne voulant pas aggraver les choses, car de toute évidence, le brun était toujours d'une humeur massacrante. Il se contenta alors de reposer sa tête contre la fenêtre, regardant le paysage défiler sous ses yeux, d'une façon hypnotique, ce qui finit par le faire sombrer dans un sommeil léger. Plusieurs minutes passèrent, une bonne trentaine environ, le trajet se faisant dans le silence absolu car le châtain était à présent endormi, tandis que le brun restait concentré sur la route, tout en se grillant clopes sur clopes. Son coeur ne cessait de battre à cent à l'heure depuis qu'il avait décidé de se venger, il était tout excité, énervé, comme s'il avait bu les litres de caféine. Par moment, il posait son regard sur le châtain qui était plongé dans les songes, l'enviant un peu d'avoir la chance d'être aussi calme, car lui ne tenait pas en place.
Lorsqu'il aperçu une aire de repos, avec une station service, ainsi qu'une supérette, il prit alors rapidement la sortie, se garant sur l'immense parking. Le coup de frein à main réveilla le plus jeune par un fort grincement, tandis que le brun défit sa ceinture, gardant sa clope entre ses lèvres. Il posa son regard froid et cerné sur lui, avant de lui lancer de sa voix enrouée.
- Viens avec moi.
Suite à cet ordre net et précis, il sortit le premier de la voiture, faisant claquer la portière, puis il marcha en direction de l'entrée de la superette après avoir écrasé le mégot de sa clope sur le sol, suivi de près par le plus jeune qui ne posa aucune question. Eren le savait parfaitement. C'était inutile de lui poser mille et une questions. C'était sa vengeance, et il lui avait promis son aide. Donc il le laissait tout gérer, et se rendait disponible s'il avait besoin de lui. C'était le deal. Une fois à l'intérieur du magasin, le brun lui somma de prendre un caddie, car ils allaient prendre de la marchandise assez lourde. En effet, le brun alla immédiatement jusqu'au rayon bricolage. Sous le regard interrogateur du plus jeune, Livaï zieutait chaque étagère du rayon, cherchant du regard les produits qu'il lui fallait. Il commença alors à remplir le chariot, y mettant un marteau, du ruban adhésif pour colis, une boite de gros clous, toute sortes de pinces mais surtout des coupantes de plusieurs tailles, puis il finit par un cutter. Une fois cela fait, il quitta le rayon, suivit par Eren, avant de s'arrêter dans celui des boissons. Il saisit alors une bouteille de vodka, une de rhum, une de Jägermeister, ainsi qu'une bouteille de boisson énergisante. Après avoir tout posé dans le chariot, il lança au plus jeune, tout en saisissant ce dernier.
- Prend ce que tu veux.
Eren hésita un instant, puis il finit par se débarrasser de sa gêne, avant de prendre plusieurs boissons non alcoolisées, ce qui fit soupirer le brun de façon quasiment inaudible. Il se dirigèrent ensuite jusqu'à la caisse afin de régler leurs achats, tandis que le brun demanda en plus une cartouche de cigarettes. Lorsqu'ils retournèrent à la voiture, le plus jeune ne put s'empêcher de sourire en réalisant la situation, tandis que le brun montait coté conducteur, avant de se griller une cigarette.
Il s'arrêta devant une pompe à essence, afin de faire le plein pour le reste du voyage, laissant le plus jeune à l'intérieur de la voiture. Cela ne prit que quelques minutes, puis lorsqu'il eut fini et payé, il remonta dans la voiture, démarrant à nouveau tout en regardant l'heure sur sa montre. Il était sept heure trente quatre, et ils n'avaient fait qu'un quart du trajet. Après avoir attaché sa ceinture, Eren lança alors d'une voix enjouée, tandis que le brun reprit l'entrée de l'autoroute après avoir changé de cassette audio, la première musique étant "Where is my mind, des Pixies".
- Tu sais, on est comme Bonnie et Clyde, un peu, tu ne trouves pas ?
Le brun posa un regard furtif sur le plus jeune, avant de se concentrer à nouveau sur la route, puis il haussa brièvement les épaules tout en tirant à nouveau sur sa clope.
- Ouais c'est vrai. Et puis, je ressemble pas mal à Clyde, on a beaucoup de points communs.
Eren hocha doucement la tête, à présent au courant de toutes les maltraitances qu'avait subi le brun. Subitement, il écarquilla les yeux, avant de tourner la tête vers ce dernier, les sourcils froncés, tandis qu'il lui lança sur un ton pleins de reproches.
- Attends... Pourquoi ce serait moi Bonnie ?!
Livaï regarda à nouveau son homologue, de haut en bas, le toisant sans aucune gêne, avant de le quitter de son champ de vision, tout en lui répondant de manière condescendante.
- Tu te fais prendre comme une femme, normal que tu sois la femme.
-M-mais ça n'a rien... Ca n'a rien à voir ! Bafouilla le plus jeune d'une voix un peu plus aigue.
- Si ça a tout à voir, lança le brun d'un ton intransigeant. Regarde-toi, Jäger. Il n'y a absolument rien de viril chez toi.
Tels deux enfants de maternelle qui se battaient pour savoir qui jouerait leur personnage favoris, le ton du plus jeune monta d'un cran, tandis qu'il semblait de plus en plus agacé par les piques envoyées par le brun.
- Venant d'un homo comme toi, ça me fait bien rire. Tu ne devrais pas trop t'aventurer sur le terrain de la virilité.
Le mépris du brun envers le plus jeune devenait de plus en plus évident sur son visage, tandis qu'il restait toujours calme, contrairement à son homologue, ce qui le rendait particulièrement irritant. Il lança alors, toujours d'une voix remplie de dédain.
- Je ne suis pas un homo, je suis d'ailleurs le seul dans cette voiture à avoir couché avec des fem...
- Je te rappelle que tu m'as sauté dessus alors que je n'avais encore jamais eu d'expérience donc ton argument ne tient pas du tout, le coupa le plus jeune, passablement énervé.
Le brun leva les yeux au ciel, signe qu'il commençait à perdre patience avec lui. Après quelques secondes dans un silence pesant, il finit par se détourner complètement de la route afin que son attention soit focalisée sur le plus jeune. Il passa sa main sur le fin menton du châtain, le tenant fermement entre ses doigts, tandis qu'il rapprocha son visage du sien, le transperçant avec son regard dangereux et mauvais. Ses lèvres frôlant les siennes, il lui adressa ces quelques mots d'un ton menaçant.
- Ecoute Eren, une fois que nous arriverons à l'hôtel, je te montrerai à nouveau qui culbute qui. En attendant tu la fermes, sinon je vais commencer par expérimenter mes nouveaux outils sur toi.
Eren était complètement pétrifié face à ces menaces, car il savait que le brun en était capable. Tandis qu'il ne le quittait pas des yeux, glacé d'effroi, sa poitrine ne cessant de se lever et de s'abaisser rapidement; subitement, il remarqua que la voiture dérivait lentement sur le bas côté de l'autoroute, se rendant alors compte que le plus vieux, en effet, ne regardait plus la route. Pris d'une panique immense, il posa alors rapidement ses deux mains sur le volant après avoir poussé le brun, afin de les faire revenir sur la voie de droite, s'exclamant d'un ton à la fois affolant, mais surtout sermonneur.
- Putain mais regarde la route Livaï ! Tu veux nous tuer ou quoi ?!
Le brun le laissa faire tout en le fixant d'une façon désintéressée, tandis qu'il sortit une nouvelle cigarette de son paquet, ne tardant pas à l'allumer. Il saisit ensuite à nouveau le volant, laissant le plus jeune se rasseoir correctement sur son siège, tandis qu'un lourd silence s'installa entre eux. Une gêne semblait de nouveau avoir fait apparition chez le châtain, car il ne le regardait même plus, la confusion pouvait à présent se lire sur son visage.
Il était comme ça, Livaï. Tout semblait si futile à ses yeux, même le fait d'être en vie. Il aimait jouer au bord du précipice, il aimait ça, lorsque la mort l'effleurait, et il n'en avait pas peur, au contraire. Il n'avait aucune limite, aucune conscience, aucune raison, une indifférence totale, une irresponsabilité déconcertante, et de violents comportements asociaux. L'esprit totalement bancal, il se laissait détruire à petit feu, faisant ce dont il avait envie, sans retenue, se fichant pas mal du tort qu'il pouvait causer à lui-même, ainsi qu'aux autres. Son vécu lui avait volé quelque chose d'indispensable pour vivre parmi ses semblables. La culpabilité. Pour lui, tout n'était qu'un jeu, tout était bon pour lui faire ressentir d'infimes sensations. Pour se débarrasser temporairement de ce goût fade qu'avait sa vie.
Malgré cela, il était fascinant aux yeux du plus jeune. Il avait cette liberté, cette légèreté, cette facilité de traverser n'importe quelle épreuve, il lui en voulait de ne pas être comme lui. Il rêvait d'être lui. Cette idée aussi tordue que dérangeante lui bouffait l'esprit. S'il n'avait pas été malade à ce point, il ne l'aurait pas suivi. Il était pourtant conscient que cette histoire se finirait mal, mais il était complètement obsédé par cet homme. Par ce qu'il dégageait, ce qu'il représentait. Il l'idolâtrait, le craignait, le haïssait, le méprisait. Pour chacune de ses personnalités, il avait un sentiment différent envers le brun. Comme s'il voyait différents Livaï Ackerman en une seule personne. Et cette relation ne faisait qu'entretenir sa folie. Eren était telle une bombe minutée. Prête à péter dès que le compteur atteindrait le zéro absolu.
" Nous ne sommes pas des personnes normales, Eren. Et c'est bien parce que nous ne le sommes pas que nous n'aurons jamais cette vie simple et banale qu'ils veulent nous imposer. Ce type de vie assommante, barbante et monotone ne nous comblera jamais. Nous avons besoin de beaucoup plus d'adrénaline, de faire des choses insensées, que la plupart des gens ne comprennent pas. Ils disent que nous sommes malades, moi je dis que nous sommes des êtres améliorés. Ils sont simplement jaloux, que l'on possède ce qu'ils n'auront jamais. Je tuerai quiconque se mettra en travers de notre chemin. Je te montrerai la vérité, Eren, je te le promets." Son corps pressé contre celui du plus jeune, après leur orgasme mutuel nocturne, il lui avait alors murmuré avec fermeté, ces quelques phrases qu'il considérait comme la vérité absolue, avant de prendre ses lèvres dans un fougueux baiser.
Cette aventure, cette course contre la montre, n'avait pas pour but de déterminer un gagnant et un perdant. Non. Elle départagerait simplement ces deux êtres torturés, afin de savoir lequel des deux aurait la folie la plus destructrice, et plongerait ainsi dans le ravin en premier.
To be continued...
