NVJM
Eliriel et Eönardë (EE), première édition, présentation :
- Crédits : Les noms, éléments et autres légalement reconnus comme appartenant à JRR Tolkien et ses héritiers restent son entière propriété. Toute autre propriété légalement reconnue appartient à ses dépositaires légaux. Certains éléments (références uniquement) sont issus de différents ouvrages et/ou copiés/collés depuis différents sites internet tous signalés à la fin des chapitres correspondants. Les personnages d'Eliriel et d'Eönardë sont mon entière propriété, de même que tous les évènements, personnages et éléments propres à mes textes.
- Avertissements : Cette fiction est accessible pour tous les âges. Certains des textes qui lui sont associés sont à réserver à un public averti (avertissements en conséquence au début du chapitre associé)
- Modifications par rapport à l'œuvre originale : Ajout de deux personnages à la chronologie du Sda et d'évènements en conséquence. Hormis cela, cette fiction respecte scrupuleusement l'univers de Tolkien.
NOTE : Cette fiction est le second texte d'une série prévue en une douzaine de textes différents. Le but de cette série est de donner une suite plausible à l'univers de JRR Tolkien, avec pour principale grande modification l'apparition des personnages de Eliriel et Eönardë.
NOTE : Prononciation des noms en API :
Eönardë [eonaʁde]
Eliriel [eliʁiɛl]
Elessar [elesaʁ] (pas [elasaʁ])
Dùnedhil [dunevil]
Eäraniel [eaʁaniɛl]
D'autres phonétiques viendront au fur et à mesure que les personnages feront leur apparition.
…
Eliriel & Eönardë : réédition de la première version
Chapitre 1 : Introduction
Août 3000 III, cité d'Imladris.
- NON ! DEHORS !
Aragorn s'était fait une nouvelle fois jeter hors du bureau du Seigneur Elrond. Pourquoi ? Il avait de nouveau demandé la fille d'Elrond, Arwen, en mariage. Ceci était une chose qui énervait toujours au plus haut point le père de la femme Elfe.
Aragorn quitta le bâtiment principal, là où résidait le seigneur Elrond, et gagna un coin de la cité à l'écart des lieux fréquentés. Une personne l'attendait là. Celle qu'il aimait.
- Alors, Meleth-nìn ? demanda Arwen avec espoir.
- C'est non, répondit celui-ci avec un soupir.
Arwen baissa la tête et commença à pleurer. Aragorn la prit dans ses bras et la berça tendrement.
- Ne t'inquiète pas, Meleth-nìn. Il acceptera bien un jour. Tu verras.
Arwen acquiesça d'un faible hochement de tête et resta blottie dans les bras de l'Homme qu'elle aimait. Qu'elle aimait plus que tout. Plus même que son père.
- Meleth, dit-elle alors qu'Aragorn la menait vers un petit banc isolé, et si… si nous nous enfuyons ?
- Nous enfuir ? Répéta Aragorn, surpris par cette proposition.
- Oui. Partir, loin. Partir pour être ensembles. Partir pour vivre heureux, tous les deux, dans une maison simple, avec une famille aimante…
Aragorn releva la tête de son aimée qui s'était blottie profondément dans ses bras. Il l'embrassa avec amour et lui répondit :
- Non.
- Non ? Répéta Arwen en sentant son espoir la quitter.
- Non. Je ne veux pas te séparer de ta famille. Tu aimes ton père, même si tu lui en veux pour nous faire souffrir ainsi. Mais si nous faisons cela, tu le regretteras et nous ne serons pas plus heureux qu'avant.
- Alors… tu ne m'aimes pas ? dit Arwen d'une voix basse. Des larmes perlèrent de nouveau à ses yeux.
- Si, bien sûr que si Meleth-nìn, se dépêcha de dire Aragorn. Je t'aime plus que tout. Mais je ne veux pas que tu souffres pour moi. Comprends-moi. Je t'aime énormément. Plus que tout, répéta Aragorn.
- Alors prouve-le, dit Arwen.
Et elle entoura Aragorn de ses bras, l'embrassa et le fit tomber en arrière, l'entraînant dans sa chute. Mais Arwen ne permit pas à Aragorn de se relever et continua à l'embrasser à même le sol. Si bien que comme tout mâle qu'il était dans une telle situation, Aragorn perdit le contrôle de ses pulsions et répondit au baiser de son aimée avec une multitude de petits bonus…
Trois semaines plus tard, dans les appartement d'Arwen.
Aragorn avait été rappelé d'urgence d'une de ses missions avec les Rôdeurs. Il était en ce moment assis dans le bureau d'Elrond, qui tentait de le foudroyer de son regard.
- Je pense que tu sais pourquoi je t'ai fait appeler en urgence, n'est-ce pas ? demanda le seigneur Elfe.
- Arwen ? Dit Aragorn.
- Exactement. Elle est en ce moment alitée dans ses appartements. Depuis quelques jours, elle se sent nauséeuse et a des vertiges et des sauts d'humeur. Tu sais sans doute où je veux en venir…
- Elle est… enceinte. C'est cela ? demanda Aragorn en regardant Elrond dans les yeux.
Il y lut la réponse évidente et se tassa dans son fauteuil en voyant le regard noir qui prouvait qu'il avait trouvé la réponse.
- Dehors, dit Elrond en tentant de garder la maîtrise de lui-même.
Aragorn sortit sans demander son reste et se dirigea le plus vite possible vers les appartements d'Arwen, sans pouvoir défaire de son visage le sourire béa qui l'envahissait. Il frappa à la porte, et entra quand il y fut invité. La gouvernante d'Arwen lui sourit et le laissa s'avancer dans la chambre de l'Elfe. Il la vit alitée, en train de lire un livre.
- Arwen, Meleth-nìn, dit-il en s'asseyant à ses côtés, sur le rebord du lit.
Arwen lui sourit et prit la main qu'il lui offrait. Elle se redressa et se blottit dans les bras de l'Homme qu'elle aimait.
- Je te l'avais dit, que nous ne serions pas séparés, Meleth-nìn, dit-elle dans un soupir.
…
Huit mois après cela… le 17 mai 3001
Aragorn n'en pouvait plus. Seize heures. Cela faisait déjà seize heures qu'il entendait son aimée crier de douleur derrière la porte devant laquelle il attendait. Arwen avait sentie de fortes contractions la veille et avait brusquement perdues les eaux. Elrond l'avait immédiatement portée dans ses appartements et s'était occupé de sa fille sans faiblir un instant.
A l'intérieur de la chambre, Elrond semblait impuissant. Il avait presque tout tenté pour faire naître l'enfant, mais rien n'avait marché jusque là. Et Arwen se tordait de douleur sur son lit. Elrond ne vit plus qu'une seule solution pour faire naître l'enfant sans tuer la mère. Il sortit une fiole de sa robe elfique et la fit avaler de force à sa fille, faisant fit des ses cris de contestation. La concoction secrète d'Elrond, fruit de ses anciennes connaissances, se répandit en un instant dans le corps de l'elfe.
Arwen sentit presque immédiatement son bas-ventre se déchirer. Elle hurla de plus belle en sentant l'enfant traverser les voies vaginales.
- Je vois sa tête ! Dit Elrond. Encore un effort, ma chérie ! Pousse !
Arwen hurla de douleur une nouvelle fois tendit qu'elle faisait un ultime effort. Elle sentit son ventre se déchirer de plus belle alors que l'enfant était à moitié sorti.
- Ca y est ! Dit Elrond.
Mais la joie fut de courte durée. Arwen s'évanouie de fatigue, et il ne put qu'être constaté qu'aucun cri ou mouvement ne venait du bébé. De la petite fille. Elrond tenta tous les moyens en sa connaissance et en celle des infirmières, mais rien ne fit effet. L'enfant ne criait pas plus qu'il ne donnait un signe de vie. Arwen fut nettoyée et changée alors qu'Elrond entourait le petit corps sans vie de draps propres dans lesquels il aurait du bouger et pleurer d'être ainsi arraché à la chaleur maternelle.
Arwen se réveilla quelques minutes plus tard en ayant la sensation de ne plus avoir de corps. La douleur était partie et avait emporté le reste des sensations avec elle. Mais Arwen ne s'en occupa pas et demanda d'une voix fatiguée :
- Où ?
Elrond compris et dit d'une voix entrecoupée de pleurs :
- Je suis désolé ma chérie.
Arwen ouvrit grand les yeux d'horreur et se mit à hurler de douleur, cette fois non pas uniquement physique, mais aussi mentale. Elrond la serra dans ses bras et fit signe à une infirmière de laisser entrer Aragorn.
Celui-ci arriva rapidement et se précipita auprès de sa belle. En la voyant en pleurs, il ne put que se rendre à l'évidence et se mit à son tour à sangloter alors qu'Elrond laissait Arwen se réfugier dans ses bras. Les infirmières partirent de la chambre avec un dernier regard malheureux pour le petit corps. Elrond se leva pour faire de même et ne put s'empêcher de poser un dernier regard au petit corps. Il passa sa main sur les petites joues et poussa un soupir de tristesse lasse. Il se dirigea vers la sortie de l'appartement, et au même moment, un petit gloussement se fit entendre.
Elrond ouvrit grands les yeux et se retourna vers le paquet de langes alors qu'il était en train de passer la porte de la chambre. Les deux parents se redressèrent et regardèrent avec espoir le petit paquet alors qu'un hurlement d'enfant envahissait la pièce.
Aragorn se leva immédiatement et se précipita sur sa fille. Il la vit en train de pleurer toutes les larmes de son petit corps. Emu et ne se sachant pas vraiment comment faire, il prit le petit paquet de tissus et installa plus confortablement sa fille dedans. Il l'amena aussitôt à Arwen qui pleurait elle aussi de joie.
- C'est un miracle, dit-elle en pleurant. Les Valar ont sauvée notre fille.
Elrond revint vers les parents heureux et s'assit de nouveau sur la chaise qu'il avait utilisée durant l'accouchement. Il put prendre sa petite fille dans les bras et posa finalement la question qui lui pendait au bout de la langue :
- Comment souhaitez-vous l'appeler ?
Aragorn et Arwen se regardèrent, et rougirent tous les deux. Dans leur joie, ils n'avaient pas pensé à cela. Gênés, ils se mirent à réfléchirent tandis qu'Elrond cajolait sa petite fille qui était en train de s'endormir.
Aragorn cherchait un nom pour son petit bout de demi-elfe, quand il regarda le ciel. La soleil se couchait et déjà l'on pouvait voir plusieurs étoiles dans le ciel. Certaines brillaient beaucoup plus fortement que d'habitude.
- Eliriel, dit-il soudainement. Nous allons l'appeler Eliriel. Tu es d'accord, Meleth-nìn ?
Arwen hocha la tête et dit à son tour :
Eliriel Celebrian Gilraen Telcontar.
Eliriel & Eönardë
Bien loin de là, de l'autre côté des monts brumeux, presque deux années plus tôt…
Eäraniel était une jeune humaine dix neuf ans. Elle habitait dans un paisible village de bûcherons Beörnides avec ses parents. Elle apprenait l'art de la guérison auprès de son père et était actuellement en train de chercher des plantes médicinales afin de refaire le stock de son village. Elle marchait tranquillement au bord d'une rivière, quand soudain, un cri effrayant se fit entendre. Un orque jaillit des arbres et l'attaqua. Eäraniel esquiva avec agilité le coup mortel qu'elle était censée recevoir selon l'idée de l'orque et sans prendre le temps de réfléchir, elle prit ses jambes à son cou et courut le plus vite possible en direction de son village.
Mais l'orque était plus rapide qu'elle et il la rattrapa très rapidement. Il la fit trébucher et Eäraniel tomba au sol. L'orque leva son épée rouillée, et avec lenteur afin de se délecter de la peur de sa victime, il l'abaissa. Mais la lame n'atteignit jamais son but, car au moment ou le choc aurait du avoir lieu, Eäraniel roula au sol et esquiva une nouvelle fois le coup. Et au même moment, un homme sortit des arbres épée à la main. Sans un mot ou geste de prévention, il se jeta sur l'orque et l'attaqua férocement.
L'orque ne se laissa pas faire et se défendit farouchement, infligeant quelques blessures douloureuses de da lame empoisonnée à son agresseur. Mais celui-ci eut vite le dessus, et d'un coup rapide et bien placé, il transperça l'orque en plein ventre. La créature tomba au sol, mort, avec une dernière insulte en noir parler. Quand il n'y eut plus rien à craindre de l'orque, l'inconnu se tourna vers Eäraniel et remit son épée au fourreau en voyant qu'il n'aurait rien à craindre d'elle.
- Vous allez bien ? demanda t'il.
Sans pouvoir se l'expliquer, Eäraniel sentit son cœur chavirer en entendant cette voix.
- Je… je vais bien… merci… et vous ?
En effet, son sauveur avait plusieurs blessures qui prenaient à une vitesse affolante une superbe teinte bleue, pour les quelques endroits où il n'y avait pas de sang.
- Vous voulez que je vous aide à vous soigner ? Demanda Eäraniel.
- Bien volontiers, répondit l'inconnu. Je n'ai pas de très grandes connaissances en médecine… et ma musique ne me permettra pas de me soigner.
- Vous jouez de la musique ? demanda Eäraniel en s'approchant de l'homme.
- Oui, de plusieurs instruments, mais je n'en ai aucun en ma possession. Je chante aussi.
- Vous pouvez chanter pour moi ?
- Si vous voulez.
Et alors qu'Eäraniel s'occupait de bander ses blessures avec les quelques plantes et bandages qu'elle avait sur elle, l'inconnu entonna un chant dans une langue inconnue de la jeune femme mais qui lui paru étrangement familière. Eäraniel termina de prodiguer ses soins et s'assit au sol pour écouter le chant qui lui transportait le cœur. Il y avait tantôt des moments de grande joie, tantôt des sensations de peine, de colère… et aussi d'amour.
Le chant cessa, et Eäraniel sursauta quand l'inconnu la secoua légèrement pour la ramener à la réalité.
- Que se passe t'il ? demanda elle en voyant l'homme assit à ses côtés.
- J'ai cessé de chanter voici un moment déjà, mais vous paraissiez perdue dans vos songes, alors je vous aie laissée. Mais l'air est mauvais par ici, je ne pense pas que nous devrions rester. Indiquez moi la direction de votre village et je vous escorterais là bas.
- Euh oui, mais… je dois ramasser des herbes. Si je reviens sans, je vais me faire rouspéter…
- Alors allons cueillir vos herbes. D'accord ?
Eäraniel sourit et acquiesça. Elle se leva et fut vite suivie par l'inconnu. Mais celui-ci vacilla et retomba au sol sans vraiment s'en rendre compte. Eäraniel fronça les sourcils et se pencha sur son sauveur pour s'apercevoir que le poison de l'orque avait réussi à atteindre le sang de l'inconnu. Il se releva quelques instants plus tard et fit quelques pas mal assurés. Eäraniel le stoppa aussitôt et l'aida à marcher en direction du village. Il n'était plus question de ramasser des plantes dans ces conditions.
Plus de trois heures passèrent et la nuit commençait à tomber quand ils arrivèrent enfin en vue du village d'Eäraniel. Elle se dirigea vers l'une des maisons de bois et frappa à la porte. Un homme d'apparence sévère lui ouvrit et sans rien dire, regarda l'inconnu.
- Père, cet homme m'a sauvée d'une mauvaise créature, mais il a été blessé en la combattant. J'ai essayé de le soigner, mais du poison a atteint son sang, et je n'ai pas le savoir pour l'aider. Si vous pouviez…
Toujours sans rien dire, le père d'Eäraniel s'effaça pour laisser sa fille et l'inconnu entrer. Eäraniel marcha en direction d'un lit et y déposa l'inconnu qui se laissa faire sans broncher quand le père de sa sauveuse lui fit signe d'avaler plusieurs feuilles d'aspect étrange. Il s'exécuta, et soudain se sentit partir dans le monde des rêves…
L'inconnu se réveilla le lendemain appuyé contre une surface dure. Il ouvrit les yeux et vit le mur en bois d'une des maisons du village. Il se leva et regarda autour de lui, mais personne d'autre ne semblait être sortit de sa maison. Il se demandait ce qu'il faisait là, quand soudain, une porte claqua à quelques mètres de lui. Sa bienfaitrice de la veille tomba au sol à l'extérieur et il put entendre des sanglots de douleur, choses qu'il ne connaissait que trop bien. Il s'approcha tandis que la porte claquait, et se pencha sur sa sauveuse. Mais celle-ci, en sentant sa main se poser sur son épaule, se leva soudainement et s'enfuit en courant hors du village.
Marchant difficilement, l'inconnu se dirige dans la direction prise par la jeune femme. Après quelques minutes de marche, il finit par entendre des pleurs et s'approcha pour apercevoir un petit ruisseau. Selon toute apparence, il était alimenté par les larmes d'Eäraniel.
- Que se passe t'il, mon amie ?
Eäraniel sursauta violemment et posa une main sur son cœur en voyant son sauveur de la veille à ses côtés.
- Vous ? Vous m'avez fait peur !
- Ce n'était pas mon intention, désolé, répondit-il en s'asseyant aux côtés de la jeune femme. Que s'est-il passé pour que vous soyez ainsi triste ?
- C'est mon père, soupira Eäraniel. Il n'aime pas les étrangers et… il pense que j'aurais du vous abandonner à votre sort. Il m'a punie car je lui aie fait utiliser ses dernières herbes médicinales…
Il ne dit rien et se contenta de regarder Eäraniel et de la réconforter de son regard.
- J'ai peur, dit-elle soudainement après une pause.
- Peur d'être punie de nouveau ?
- Oui… il frappe fort…
Eäraniel se remit à sangloter et l'homme mit l'un de ses bras autour d'elle dans le but de la réconforter. Eäraniel finit par se calmer, et après un nouveau moment de flottement, elle lui demanda :
- Dites-moi, quel est votre nom ? Vous ne me l'avez pas dit…
Il sembla soudainement gêné et ne répondit pas dans l'immédiat.
- Je… je m'appelle… Dùnedhil.
Eäraniel rit en disant :
- Ce n'est pas votre véritable nom.
- Non… J'ai honte de mon nom.
- Pourquoi ?
- J'ai faites beaucoup de mauvaises choses.
- Comme ?
- Je préfère ne pas en parler.
- Tant pis. Où comptez-vous aller ? Demanda Eäraniel.
- Pardon ?
- Où comptez-vous allez ? Vous habitez loin d'ici ?
- Non, répondit-il en soupirant. Je n'ai pas eue de maison depuis bien longtemps. Je ne sais pas vraiment où aller.
- Pourquoi ne resteriez-vous pas par ici ? Demanda soudainement Eäraniel.
- Rester ?
- Oui. Je suis sûre qu'avec un peu de temps, les villageois vous accepteraient et vous considèreraient comme l'un des leurs. Après tout, vous m'avez sauvée la vie…
L'homme sourit et acquiesça d'un signe de tête.
Mais malheureusement, il ne fut pas bien accueillit et se contenta de se construire une petite cabane en bois dans la forêt non loin du village. Eäraniel était souvent frappée par la sévérité de son père et venait se consoler avec les mots réconfortants de l'homme, qui devint rapidement son ami.
Quelques mois passèrent, et leur amitié se transforma lentement sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Il se transforma en amour. Si bien qu'un jour, ils se marièrent secrètement avec pour seul témoin une amie d'Eäraniel qui était dans la confidence. N'ayant aucun anneau et aucun moyen de s'en procurer un, ils échangèrent deux colliers appartenants à l'homme et sur lesquels il avait gravés leurs promesses de mariage respectives.
Le mois d'août de l'an trois mille arriva, et avec lui plusieurs évènements. Eäraniel venait presque tous les jours voir son mari en secret, et restait parfois la nuit, faisant croire à ses parents qu'elle se trouvait chez son amie, qui habitait un village voisin. Et ainsi, ils s'adonnèrent secrètement à des petites cochonneries… ^^
Mais un jour, Eäraniel arriva à la cabane de son mari avec l'inquiétude au ventre. En effet, son père avait remarqué son collier et lui avait posées de nombreuses questions sur son origine. Et elle craignait beaucoup sa réaction quand il apprendrait la vérité. Aussi, elle avait l'intention d'en parler à son mari. Mais elle ne le trouva pas dans sa cabane.
Celle-ci se trouvait entièrement disloquée au sol, le bois tailladé les quelques affaires que l'homme s'était procuré gisaient là, dans un état déplorable. Eäraniel cria de stupeur en voyant cela et chercha durant des heures sont mari en criant son nom à qui voulait bien l'entendre. Mais rien. Elle rentra résignée chez ses parents et pleura dans les bras de sa mère sans discontinuer. Tous les jours qui suivirent, elle retourna là où se trouvaient les restes de la cabane de son mari pour voir si il était revenu, mais rien.
La mi août arriva, et avec elle une surprise de taille pour la malheureuse Eäraniel : Elle fut prise de nausée et autres maux régulièrement, et il fallu bien se rendre à l'évidence : Elle était enceinte.
La grossesse se passa relativement bien, mis à part en ce qui concernait la mauvaise humeur de son père. Il retenait ses coups, mais pas ses propos, traitant sa fille de catin à qui voulait bien l'entendre. Eäraniel entra ainsi en dépression, et se sous-alimenta, ce qui mit sa grossesse et sa santé très en péril. Mais elle alla jusqu'à son terme.
…
17 Mai 3001 III
Cela faisait déjà plus de vingt heures qu'Eäraniel hurlait à s'en casser la voix sur sa couche. Son accouchement se passait malheureusement très mal, du fait sans doute de sa mauvaise alimentation de ces dernières semaines. L'enfant était en partie sortit, mais pas de la bonne manière, et la mère d'Eäraniel avait du le rerentrer dans le ventre de sa fille. Et depuis, l'enfant refusait de ressortit.
Il n'y avait plus qu'une seule solution d'envisageable, il s'agissait d'ouvrir le ventre de la jeune femme pour pouvoir sortir l'enfant par un autre moyen que les voies naturelles. Durant l'opération Eäraniel s'évanouit et ne se réveilla pas, ne voyant pas ainsi son enfant naître.
Il s'agissait d'un garçon. Mais il avait le cordon enroulé autour du cou, et aucun cri ou geste ne venait de son petit corps. Il était mort-né.
Eäraniel resta évanouie elle aussi, et fut soignée par sa mère qui pleurait la douleur de sa fille et la mort avant la naissance de son petit-fils. Mais soudain, un hurlement l'arracha à ses larmes et elle se tourna vers le sol où elle avait posé le corps sans vie. L'enfant bougeait et hurlait à s'en arracher la glotte. Avec un sourire nerveux, la femme se pencha pour le prendre dans ses bras et s'occupa de l'enfant avant de le replacer endormi dans les bras de sa mère.
Celle-ci se réveilla quelques heures plus tard en sentant une pression sur sa poitrine et ouvrit les yeux devant l'émouvante vision d'un enfant en train de téter. Son enfant.
- Ma chérie, pressa sa mère, comment veux-tu l'appeler ?
Eäraniel réfléchi un moment avant de dire :
- Eönardë…
Eönardë G… !
Mais elle s'interrompit soudain en poussant un hurlement de pure douleur. Puis elle s'évanouit pour ne plus se réveiller. Lors de la naissance de l'enfant, son corps avait subits des dommages irréparables, et les dégâts venaient de se faire sentir. Par son ventre qui se rouvrit, son sang s'écoula presque sans discontinuer, et Eäraniel mourut dans la nuit, sans pouvoir dire adieu à son mari et à son fils.
…
Quelques commentaires ?
L'écriture de cette histoire a commencé en 2008, soit à peu près à mes débuts écrivains… n'hésitez pas à aller lire la réécriture de l'histoire pour comparer mon évolution (et me donner quelques commentaires constructifs en passant ?)
