L'avènement de la noble race
Par Whiskey
21/02/2008
Aventure/Romance
NB :
Je ne possède pas Balto ni ses personnages, ce que vous allez
lire n'est autre qu'une énième version de la vie de
son père, probablement ma fanfic la plus courte et la plus
abordable selon les sensibilités.
Un jour fut créé l'être le plus parfait qu'il eut été donné de voir. De grande taille mais d'une finesse rare, son regard azuré embrassait la vie avec fougue, ses oreilles fièrement dressées rappelaient l'éclat de sa queue légèrement incurvée et toujours aux aguets, des pattes minces et agiles gardaient une proportion parfaite malgré le pelage abondant, mais pourtant soyeux et délicat qui le grossissait, quelques tâches brunes recouvraient presque intégralement sa tête et la frontière de son ventre blanc. C'était un husky de race noble vivant au Canada, il avait été conduit en Alaska par son maître à l'occasion d'une grande course dont il avait espoir d'être le vainqueur. Il avait l'âme et le cœur d'un champion, séduit par la victoire autant que par la noblesse, il refusait sans cesse de laisser son regard clair pénétrer celui des bâtards et des autres races, ses fidèles amis étaient tous du sang le plus pur, ils le suivaient vaillamment et s'enfermaient dans ce cercle privé dont l'unique intérêt était la gloire. En ce temps, la noble race n'avait pas noble esprit.
Le jeune chien de course faisait une carrière étincelante, toujours obéissant et d'apparence soigné, on ne parlait que de lui dans les journaux et la foule s'était ruée pour voir sa performance. Les chiens n'étaient d'ailleurs pas absents du spectacle, surtout les femelles qui voulaient admirer le grand husky et faire fondre son cœur. Qui aurait ignoré en ce temps que Caesar était encore un cœur à prendre ? Abonné aux aventures sans lendemain, toutes rêvaient de le remettre dans le droit chemin mais parmi l'assemblée des admiratrices, les huskies pure race se faisaient rares. La course était, ce jour-là, bien spéciale, les chiens devaient courir seuls, ainsi serait déterminé le meilleur coureur et les maîtres devaient choisir avec attention leur champion. Caesar n'avait aucune crainte à se faire, meneur de sa meute, il était toujours considéré comme le plus robuste, le plus endurant et le plus rapide mais il avait alors atteint l'âge de quatre ans et un jeune chien venait d'intégrer l'équipe. Sa jalousie s'était dès lors montrée, il refusait de voir un gamin prendre sa place et ignorait combien de course il mènerait encore.
Mais il fut placé au départ, seul pour tirer une lourde caisse sur une distance de dix kilomètres, le parcours avait été fermé par des barrières et des dresseurs avaient été placés de tous côtés pour surveiller les chiens, c'était une petite course mais déterminante : elle ferait la différente entre les chiens rapides et les chiens endurants. Le printemps arrivait petit à petit et, dès le début de la course, certains chiens glissaient ou cassait leur cargaison à cause de la neige glissante mais l'habileté de Caesar le rendait invincible face aux éléments. Le vent soufflait à contre sens, rendant la course plus difficile pour les chiens dont seule la vitesse était un atout et Caesar, dans l'unique but de remporter à nouveau une victoire, profitait de son rang de meneur pour balancer sa caisse de droite à gauche pour faire tomber les concurrents qui se seraient approcher trop près de lui et pour envoyer de la neige derrière lui, créant ainsi un obstacle naturel pour les moins endurants. C'était un chien vif et intelligent mais de nature mauvaise, la victoire était son seul intérêt. Et, lorsque les cinq premiers kilomètres furent franchis et qu'il fallait faire demi-tour pour revenir en ville, il n'y avait plus que trois chiens en liste : Caval, Acid Hero et Caesar qui était bien déterminé à remporter la course. Bien entendu, arriver seul n'était pour lui pas une bonne stratégie, cela éveillerait les soupçons sur le comportement qu'il avait adopté pendant la course d'autant que les hommes qui surveillaient était trop loin de la ville pour le défendre. Le reste de la course se passa donc sans encombre pour les autres chiens qui suivaient difficilement la cadence de Caesar et, finalement, le plus célèbre des huskies traversa la ligne d'arrivé sous le regard adorateur des chiennes et ravie de son maître. Il savait que, en plus des récompenses, il gagnait l'admiration des femelles et n'hésita pas à se pavaner devant elles comme s'il leur faisait la cour.
« Oh !
Caesar, que tu es grand !
br>-Tu
es très beau ! Quel talent aussi
-Caesar,
s'emporta une jeune beagle, je serai la parfaite compagne pour
toi ! »
Mais il ne fit que leur sourire d'arrogance avant de leur jeter la neige molle au visage et de rejoindre son maître. Il n'attendait qu'une chose : sa récompense. Et pas n'importe quelle récompense : une compagne pour la nuit, une husky pure race, la plus belle et de la nourriture de premier choix. Mais ce soir-là fut bien différent, il fut enfermé dans la même salle que ses congénères et put voir le jeune arrivant manger sa récompense et passer sa première nuit d'amour avec l'une des plus belles chiennes de sa race. Il en mourrait de jalousie, le jeune le remplacerait bien vite, il n'avait aucun doute à ce sujet alors il fit ce que tout enfant gâté aurait fait : il s'approcha de la porte entrouverte de la maison et sorti discrètement avant de fuir le plus loin possible de celui qui avait osé lui accorder moins d'attention. Il arriva dans la forêt, mort d'inquiétude et le ventre presque vide et s'endormit au coin d'un arbre, tremblant.
A SUIVRE.