Chapitre 1: Arrivée inattendue

POV Alicia:

Je me réveillais en sursaut. Ça faisait deux ans maintenant, mais j'y rêvais encore. Je regardais Éli à côté de moi. Elle semblait dormir paisiblement. Comme je l'enviais! Moi, je ne dormais jamais plus de cinq heures par nuits. En plus, avec les Traqueurs à nos trousses… Passons. Je me levais sans un bruit et me dirigeais vers la salle de bain de notre chambre d'hôtel miteuse. Murs décrépis, tapis pleins de mites, divans, matelas et coussins éventrés, faible luminosité et aucune connexion internet. La parfaite planque pour des fugitives comme nous, en sommes. Peu importe. Je me regardais dans la glace et m'aspergeais le visage avec force afin d'éloigner les derniers souvenirs de mon cauchemars. Pourtant, un visage me revint en tête. Son visage. Vous ne devez sûrement pas comprendre ce qui s'est passé, mais vous le saurez bientôt. Ou pas. Je m'habillais rapidement, laissais un message sur le frigo pour Éli et quittais notre cachette. Je faisais chaque matin une patrouille depuis trois mois maintenant. Pourquoi? Parce que les Traqueurs avaient le temps de nous trouver, en trois mois.

Ali ?

C'était Éli qui « m'appelait ». Ça faisait, ça aussi, parti des étrangetés de notre pénible existence. On pouvait communiquer par pensées. Comment? Grâce au Lien. Le Lien en question nous permettait d'être toujours en contact. Enfin, c'est compliqué, j'expliquerais plus tard.

Oui ?

Où es-tu?

Oulala, elle ne m'écoutait jamais! Je lui avais pourtant dis des dizaines de fois que je faisais des patrouilles, le matin!

La patrouille.

Ah oui, suis-je bête!

Effectivement, tu es bête.

Hey!

Je rentre dans cinq minutes. À tout de suite!

La communication fut coupée et je revins sur mes pas. Tout à coup, un mouvement devant moi me stoppa. Puis, une voix. Sa voix. Dans la ruelle. Je m'approchais en mode « furtif » et écoutais ce qui se tramais.

Elles sont ici, je le sais,s'exclama quelqu'un.

Il faut les retrouver au plus vite! Elles ne doivent pas nous échapper cette fois-ci! Nous commençons à trop nous rapprocher de leur territoire.

Qui ça « leur »? Je n'en savais rien mais, pour l'instant, je devais écouter.

Si elles y vont, on est foutus, s'écria le premier. Vous savez tous qu'on a pas le droit d'y aller!

Raison de plus pour les capturer aujourd'hui. Cette fois, si vous échouez, les maitres ne seront pas contents et risquent d'ordonner votre exécution! Maintenant, au travail!

Je me collais contre l'immeuble et glissais dans l'ombre du lampadaire. Je sortais ensuite par l'ombre de notre hôtel. C'était comme une sorte de moyen de transport, en fait. Je me déplaçais d'une ombre à l'autre, sans que jamais personne ne me vois. Je rentrais précipitamment, faisant sursauter Éli, qui préparait le petit déjeuner.

Fais tes bagages, et vite. Ils sont en ville.

Ils savent où on se cache? s'inquiéta-t-elle.

Non, pas encore, mais ça ne va pas tarder. Vite!

Nous fourrâmes dans des sacs tout ce dont nous avions besoin pour la route et quittâmes l'hôtel en vitesse. Pourtant, nous n'eûmes pas de chances et nous tombâmes sur un groupe de Traqueurs à la sortie de la ville. Il en faisait parti.

Nous vous attendions! S'exclama-t-il, faussement joyeux, en s'avançant vers nous.

Cheveux bruns en bataille, yeux rouges, peau cadavérique, yeux verts. Mon parfait sosie, version masculine. Jeans délavés, manteau rapiécé et bottes usées complétaient le portrait.

Ne t'approche pas, Traqueur, dis-je avec haine.

Allons donc, Alicia, est-ce ainsi que t'ont élevés nos chiens de parents? se moqua-t-il.

Comment oses-tu parler d'eux après ce qui s'est produit! Sale fils de…

N'insulte pas ta propre mère, quand même! s'amusa-t-il.

Et oui, vous avec bien compris, ce conn*rd à l'apparence de 17 ans était mon frère jumeau chéri (sarcasme).

Alors, Solal, toujours pas de gouts vestimentaires, à ce que je vois? dit soudain Éli, afin de changer de sujets.

Et toi, toujours suivie de ton arrogance légendaire? répliqua-t-il.

Ça suffit, les politesses, dis-je finalement. Tu sais ce que nous allons répondre à ta stupide phrase fétiche « Suivez nous sans discuter et aucun mal ne vous sera fait ». C'est non alors soit vous dégagez tous gentiment, soit c'est vous qui allez souffrir.

Ils se mirent à rire et nous encerclèrent.

M'en doutait bien, soupirais-je.

Arrêtes de râler, Ali, dit Éli. Je prends ceux de droites et toi ceux de gauche?

Comme d'habitude, quoi.

Je me tournais vers ceux qui m'étaient réservés et m'avançais vers eux. Solal regardait ses hommes avec attention de ses yeux verts, sans pour autant participer au combat.

Alors les gars, qui commence? demandais-je alors qu'ils faisaient un cercle autour de moi.

L'un d'eux se jeta sur moi à vitesse vampirique. Oui, vampirique. Ces hommes étaient des vampires. Enfin bref. Je me tassais d'un pouce, lui fit une jambette et il effectua un vol plané. P*tain que ça faisait mal! C'était comme si j'avais frappé une pierre de toutes mes forces. Les autres attaquèrent en même temps mais je sortis un pieu d'argent. Ils reculèrent devant ma nouvelle arme. Pourtant, en voyant le regard insistant de leur chef, ils retournèrent au combat. Ils étaient sept. Trois se firent transpercer de mon pieu. Deux se retrouvèrent assommés au sol. Les deux autres s'enfuirent. De son côté, Éli tuait le dernier. Nous détestions tuer mais quand il s'agissait de notre survie, on n'avait plus de pitié. Il ne restait que nous deux et mon imbécile de frère. Voyant que nous étions trope fortes pour lui, il se décida à partir, non sans avoir lancé un regard rempli d'avertissement à ma meilleure amie et moi-même. Puis, il se volatilisa. Il était un vampire, lui aussi. Comment c'est arrivé? Je préfère ne pas en parler maintenant. Puis, je me rappelais la conversation que j'avais surprise quelques temps plus tôt.

Éli, apparemment, nous sommes proches d'une ville à laquelle ils n'ont pas accès. Ils en ont peur et n'ont pas le droit d'y aller ou, du moins, nous y capturer. Nous y serions en sécurité le temps d'établir un plan pour mettre fin à tout ça une bonne fois pour toutes! dis-je.

Tu crois vraiment que nous réussirons?

J'en suis sûre et certaine.

Elle hocha la tête puis sortis un petit ordinateur de son sac à dos.

D'après mes recherches, commença-t-elle, la ville la plus proche d'ici est Forks. Ça dois être le territoire qui leur est interdit.

C'est donc là que nous devons aller, assurais-je.

Ça tombe bien, ma cousine vit à Forks avec mon oncle. Ils vont nous accueillir.

Bella? demandais-je. Et Charlie? Ça fait si longtemps! Mais elle n'habitait pas à Phoenix?

Oui, mais elle a déménagé.

Si on va là-bas, elle risque d'être en danger, dis-je.

Non, puisque nous sommes supposées êtres protégées, là-bas.

Allons-y, dans ce cas! J'ai hâte de les voir!

Elle ajusta son sac, me lança un regard amusé et prit les devants avec sa super vitesse. Oh, n'avais-je pas précisé que nous étions nous aussi des vampires? Du moins, moitiés vampires. Nous avions les mêmes capacités qu'eux, du genre: immortalité, super force, super vitesse, vision nocturne, cet… Par contre, nous n'avions pas de don spécial mais, la bonne partie dans cette histoire, c'est que nous n'avions pas besoin de boire du sang pour survivre. La nourriture mortelle nous convenait parfaitement. Alors d'où venait la télépathies et la téléportation par les ombres? J'en parlerais plus tard.

Ça nous prit quatre heures atteindre Forks. Lorsque nous arrivâmes, c'était la fin de l'après midi. Bella était donc au collège et Charlie au travail. Nous décidâmes de passer voir le shérif d'abord. Nous entrâmes dans le poste de police et vîmes l'oncle d'Éli en train de signer des papiers. Nous nous approchâmes et cognâmes à sa porte.

Visite surprise pour Charlie Swan, dis-je avec un sourire moqueur.

Il releva la tête, surpris, et sourit avant de nous rejoindre en courant.

Bon sang, les filles, ça fait si longtemps! s'écria-t-il en nous serrant dans ses bras.

Ah, oui, il y a aussi le fait qu'Éli, étant ma meilleure amie depuis la petite enfance, m'emmenait souvent avec elle voir Charlie et Bella avant qu'ils n'habitent ici.

Quel bon vent vous amène ici? demanda-t-il.

Est-ce que tu as finis ton travail ici? Comme ça, on pourrait aller parler chez toi, dit Éli.

Bien sûr!

Après avoir salué ses employés, il quitta le poste, nous sur les talons, et nous fit monter dans sa voiture. Nous arrivâmes bien vite chez lui et nous nous installâmes dans le salon.

Bella est encore à l'école, elle arrivera plus tard, dit-il en voyant qu'on cherchait la cousine.

Je crois que nous ferions mieux de l'expliquer devant elle aussi, s'excusa Éli.

Oh, pas de problèmes, on va l'attendre!

Charlie, on aimerait savoir si c'était possible qu'on reste habiter avec toi et Bella pour un temps indéterminé, dis-je en hésitant un peu.

Quelques semaines?

Plusieurs mois, en faite.

Aucun problème.

Pardon? C'est sérieux? Tu nous laisses venir vivre ici? demanda éli.

Vous êtes de la famille! Bella sera tellement contente! Et dire qu'on ne s'est pas vus depuis… enfin, depuis…

Il hésitait à le dire.

Depuis l'accident de mes parents, achevais-je avec douceur. Je sais.

Un silence gênant s'installa.

On a une chambre d'amis à l'étage. Vous pourrez la partager, nous dit-il finalement

Merci beaucoup Charlie. Pour tout ce que tu fais pour nous, dit Éli.

Où sont vos affaires?

Comme seule réponse, on lui montrait nos sacs.

Quoi, c'est tout? Il faut vraiment que vous m'expliquiez!

Quand Bella sera là.

Vous pouvez aller vous installer et vous reposer en haut, en attendant.

Après l'avoir remercié une fois de plus, nous nous installâmes rapidement dans notre chambre. C'était un peu plus petit que notre chambre d'hôtel, mais c'était beaucoup plus chaleureux. Trente minutes plus tard, on entendit la porte d'entrée claquer.

Je suis rentrée! s'exclama Bella en bas de l'escalier.

On entendit Charlie dit quelque chose.

Quoi? En haut? Je te crois pas!

Elle grimpa les marches quatre à quatre et ouvrit à la volée.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

Salut, dit Éli en la serrant dans ses bras.

Oh mon dieu, Éli! Ça fait si longtemps! Et Ali, ma deuxième cousine!

Elle me serra à son tour. Elle m'avait appelé « deuxième cousine » car, quand je venais les voir, nous étions si souvent ensemble que tout le monde pensait que nous étions de la même famille. Peu importe.

Qu'est-ce qui vous amène ici? Charlie m'a dit que vous alliez vivre avec nous pour plusieurs mois!

On descend. Charlie doit être là aussi.

Elle se reprit en entendant mon ton sérieux. Nous descendîmes et nous installâmes dans le salon. Charlie nous rejoignis. Alors, nous expliquâmes tout ce qui s'était passé depuis deux ans. Nos pouvoirs, les Traqueurs, mon frère. Tout y est passé.

Je ne comprends pas, avoua finalement Charlie, alors que Bella semblait figée sur place.

En gros, ce qu'on disait, c'est que nous sommes des demis-vampires. On a tous les pouvoirs des vampires, comme mon frère par exemple, mais on a pas besoin de sang pour se nourrir.

Et, si j'ai bien compris, Solal fait parti de ces Traqueurs, c'est ça?

Oui. Ils veulent nous ramener auprès de leur maitre pour utiliser nos pouvoirs à leur fin. C'est pourquoi nous sommes venues ici car ils n'ont pas le droit de faire quoi que ce soit à Forks, bien qu'on ne sache pas pourquoi. Ils ont parlés d'un territoire appartenant à quelqu'un, mais on en sait pas plus.

En tout cas, vous pourrez rester aussi longtemps que vous le voulez! s'écria Charlie. C'est hors de question que ces Traqueurs enlèvent le dernier membre de la famille Darksilver!

C'en fut trop. Les larmes aux yeux, je le serrai super fort dans mes bras, manquant de lui briser net le cou.

On est tous là pour toi, Ali, ne l'oublie jamais. Maintenant, allez vous reposez. Dans deux jours, vous commencez le collège!

Quoi?

Bella venait de se défiger.

Je vais les inscrire en fin de semaine! Tu pourras les aider pour qu'elles puissent suivre le niveau, expliqua Charlie.

Mais c'est super! J'ai tellement hâte de vous présenter les Cullen!

Ton petit copain vient de cette famille, non? tenta Éli.

Exactement! C'est Edward.

Les filles, au lit, maintenant!

Nous nous mîmes à rire et, plus obligée de me cacher, j'utilisais ma vitesse vampirique pour me préparer. Puis, je me mis au lit et, pour la première fois depuis deux ans, je trouvais un sommeil reposant et mérité. Je savais que je ne craignais rien cette nuit.

Bonne fête, Ali, soufflais-je pour moi-même.

Aujourd'hui, j'avais eu 17 ans et une nuit sans cauchemars.