Avant-propos
Je ne possède pas Harry Potter, qui est l'œuvre de JK Rowling, seuls les personnages qui vous sont inconnus tels qu'Anna/Elienor et d'autres sont de moi.
Je n'ai pas de bêta, donc malheureusement, il y a des fautes et des maladresses dans ce récit. Je vous prie à l'avance de m'en excuser et j'espère que cela ne perturbera pas trop votre lecture.
Si vous êtes intéressé, pour prendre ce rôle, je suis preneuse.
Je réponds à toutes les reviews, mais en message privé.
Cette histoire prend en compte les tomes 1, 2, 3, 4 et suit grossièrement la trame des suivants avec quelques modifications.
Il y aura des couples hétéro et homosexuels, donc si cela vous pose problème, ne restez pas.
Je ne sais pas encore trop pour le rating, il peut être sujet à changement au fur et à mesure de la fiction.
Bonne lecture.
Prologue: Une heure trente
Il était probablement déjà tard, mais au fond des cachots froids et humides, ni la lumière du soleil, ni celle de la lune ne pénétrait jamais. On y était hors du temps, comme s'il n'avait pas de prise sur ces lieux. D'ailleurs, depuis bientôt seize ans, le temps s'était arrêté pour Severus Rogue. Depuis qu'ils s'étaient quittés et qu'elle était partie avec cet homme qui lui avait fait un enfant. Pendant un moment il n'avait pas voulu y croire, refusant qu'elle soit partie avec lui alors qu'elle lui avait toujours assuré qu'il n'était qu'un ami. Mais quand leur rejeton était venu à Poudlard il s'était résigné, le gosse était son portrait craché et il avait dû se rendre à l'évidence, elle lui avait menti, depuis le début.
Jetant rageusement le petit couteau en argent avec lequel il éminçait les longues feuilles, il renversa les ingrédients dans le chaudron et le fusilla du regard, comme s'il était la cause de tous ses malheurs. C'était faux, bien entendu et il ne pouvait se voiler la face. Il avait fait ses propres erreurs et la marque hideuse qui ornait son bras le lui rappelait chaque jour.
Peut-être n'avait-il jamais été digne d'elle ? Trop sombre, trop enfoncé dans la magie noire et l'obscurité, peut-être était-ce pour cela qu'elle l'avait quitté ?
Triste à présent, le cœur malmené et toute colère le quittant, il sortit de son bureau le cadre froid où Elle reposait. Caressant le verre il n'entendit pas minuit sonner, mais une douce lueur attira son regard. Une lettre apparut, jaunie par le temps. Il voulut tendre la main vers elle, mais des années d'espionnage et de double jeu eurent raison de cet élan. Et c'est seulement après s'être assuré qu'elle ne comportait rien de dangereux qu'il l'ouvrit, tremblant violemment en reconnaissant l'écriture.
Cher Severus,
Nous ne nous sommes pas vraiment quittés en bons termes, mais je te prie de lire cette lettre jusqu'au bout, en souvenir de tout ce que nous avons vécu ensemble.
Je ne sais pas si je suis encore de ce monde ou si je l'ai quitté. J'ignore où tu es et où je serais quand tu recevras cette lettre, mais je me suis assuré que tu saches tout en ce 31 juillet, si je ne peux pas tout te dire moi-même avant.
Te souviens-tu de ce jour-là où nous nous sommes disputés ? Je m'en voudrai probablement à jamais pour cela, mais sache que peu de temps après, j'ai appris que j'étais enceinte. J'ai voulu te retrouver pour te le dire, tout arranger, mais tu étais introuvable et personne ne t'avait vu depuis des jours. Dumbledore m'a appris la prophétie et je devais mettre nos enfants en sécurité. J'étais désespérée, seule et désespérée sans toi, Voldemort nous cherchait et j'avais peur pour nos enfants. Mais Dumbledore et James m'ont proposé de m'aider et de vivre avec James pour qu'il nous protège, le temps que tu reviennes.
Nous avons contracté un faux mariage pour donner le change. James savait que j'étais déjà uni à toi, il me disait qu'après la guerre nous pourrions reprendre une vie normale, toi, moi et les enfants et que tout irait bien à nouveau. Ce cher James, il est toujours tellement optimiste, même lorsqu'il s'agit de toi. Cela me rassure qu'il me le répète, je me dis que peut-être il n'est pas trop tard.
Je sais ce que tu penses de James, Sev, mais je te le redis encore, ce n'est qu'un ami, un ami cher, certes, mais seulement cela. Ce que tout le monde a toujours cru est faux, il n'y a toujours eu que toi, Sev, mon cœur, uniquement toi. Mes enfants sont bien de toi, ils ne peuvent être de personne d'autre.
Si tu lis cette lettre, c'est que j'ai échoué et que je vous ai quittée. Je prie pour que nos enfants soient en sécurité, avec James, Sirius ou ailleurs, mais en paix et en bonne santé, je prie également pour qu'il en soit de même pour toi. Pardonne-moi mon amour de te laisser encore, mais prend soin de mes deux anges, de nos deux anges. Ils s'appellent Eiden James et Elienor Sarah Rogue, bien que pour leur protection, leurs véritables noms ont été changés. Pour tout le monde, c'est Harry James et Anna Lily Potter. Ils ont quinze ans aujourd'hui et tu sais combien cette date a été importante pour moi. Leur apparence va changer, leur véritable nature va se révéler, cela a déjà commencé. Il fallait qu'ils ressemblent à James pour que tout le monde croie qu'il est leur père, mais tout prendra fin aujourd'hui. Prends soin de nos enfants, ne leur tiens pas rigueur de nos erreurs Sev et pardonne-moi Amour, s'il te plaît.
Je t'attendrai le temps qu'il faudra,
Ta Lily qui t'aimera toujours
Interdit, le cœur battant à tout rompre, il lâcha la lettre, sa main tremblant toujours. Pendant un moment il ne put rien faire d'autre que de rester ainsi, figé à son bureau. Puis la portée de ce qu'il venait d'appendre le saisit et une unique larme vient couler sur sa joue tandis qu'il murmurait un Lily suppliant, comme si cela allait suffire à la faire apparaître. Il resta cependant seul et brisé, contemplant la lettre comme si la terre avait soudain arrêté de tourner. Ou peut-être se remettait-elle enfin à le faire ? Car sa Lily ne lui avait pas menti, elle l'avait attendu jusqu'au bout et lui avait laissé deux magnifiques présents, bien qu'il n'en connaisse qu'un. Une soudaine nausée le prit lorsqu'il pensa à son fils et à leur relation depuis ses quatre années, comment allait-il faire pour réparer cela ? Harry voudrait-il seulement l'écouter ? Il soupira et une seconde vague de panique le submergea, Elienor, sa fille, où était-elle ? Jamais Dumbledore n'en avait fait mention. Était-elle partie, comme Lily ?
Une nouvelle crise de tremblement le prit, cela ne pouvait pas être le cas, sa fille, son petit ange dont-il venait seulement d'apprendre l'existence ne pouvait être mort, pas maintenant, c'était bien trop cruel. Et Harry qui n'avait jamais eu de famille méritait une sœur, un pilier pour sa vie entière. Il se redressa brusquement et attrapant une cape, il courut presque à travers le château et le parc. Puis il franchit les portes et transplana dans le noir.
Il se fichait qu'il était si tard, il se fichait qu'Harry soit en train de dormir et chez sa tante, il fallait qu'il le voit et qu'il retrouve sa sœur. Il atterrit, un peu vacillant, sur le sol en macadam de Privet Drive. Il n'avait jamais raté un transplanage, mais dans sa précipitation, il avait bien faillit être désartibuler. Se redressant, il s'approcha sans tarder du numéro quatre. Mais à l'instant où il tendit la main pour frapper, une gigantesque déflagration le projeta à terre.
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L'été était caniculaire cette année encore et même s'il n'était pas loin de minuit, la chaleur était encore étouffante, rendant la peau d'Harry moite et collante. Mais il ne s'en souciait pas le moins du monde. Dans quelques minutes à présent il aurait quinze ans et tout annonçait déjà que ce jour serait le pire anniversaire qu'il n'ait jamais vécu.
Lové inconfortablement contre le mur frais, seulement vêtu d'un pantalon bien trop large et taché de terre aux genoux, il scrutait le ciel, le visage à demi tourné vers la fenêtre, dans l'espoir vain d'y trouver un hibou.
L'été avait de toute façon mal commencé. Son oncle et sa tante avaient une fois de plus fait montre de leur rancune tenace en lui faisant payer l'incident de la cheminée et des pralines longues-langues de l'an passé. Il avait de ce fait récolté encore plus de corvées et les repas s'étaient fait plus rare encore qu'à l'ordinaire.
En un mois il avait déjà considérablement maigri, ses joues c'étaient creusés, son ventre se serrait et se tordait sans relâche et sa taille déjà mince s'était encore affiné.
Cependant, sa minceur seule ne pouvait expliquer les changements qui s'opéraient depuis quelque temps en lui. Ses cheveux poussaient à une vitesse inhabituelle, effleurant à présent ses épaules, renforçant son allure de ''voyou'' selon la tante Pétunia, mais il s'en moquait. Il n'avait plus le goût de rien depuis la mort de Cédric et le retour du serpent, alors il se fichait bien de son apparence, de ses cheveux, de son visage qui s'affinait, ou de ses doigts qui semblaient s'allonger. Peut-être était-ce un effet de sa trop grande perte de poids ?
Il avait passé le mois de juillet à harceler Ron, Hermione et Sirius pour qu'ils lui donnent des nouvelles de ce qui se passait au dehors. Mais tout ce qu'il recevait, c'était des lettres vides et sans intérêts où ses amis et de son parrain l'exhortaient au calme et à la patience, sans jamais rien lui dévoiler.
D'abord vexé et frustré de ce faire traiter comme un enfant, il avait fini par renoncer à leur répondre, montrant ainsi clairement son ras-le-bol. Il avait cependant finalement craqué ce matin et avait envoyer Hedwige aux autres pour qu'ils se décident enfin à venir le chercher, ou du moins le mettre au courant de ce qui se passait dans leur monde.
Mais il n'avait pas eu de réponse encore et il fulminait, seul sur son lit, encore plus en colère d'être abandonné ici alors que Ron et Hermione étaient ensemble.
Devant l'absence de coopération de ses meilleurs amis et inquiet à l'idée du retour de Voldemort, Harry avait cherché sans relâche dans les divers médias moldus, un événement qui aurait pu être provoqué par son ennemi, un incident inhabituel révélateur, un signe, mais il n'en avait trouvé aucuns. Il ignorait si le fait que Voldemort se tienne tranquille était une bonne ou une mauvaise chose, mais tout cela lui semblait plus que suspect.
Soupirant fortement, il se cala un peu mieux contre le mur et ramena à lui ses jambes amaigrie, laissant sa tête choir sur ses genoux. Il ignorait où il allait trouver la force de tenir un mois de plus dans cette maison, seul et sans nouvelles. Il regrettait d'avoir envoyé Hedwige au loin, sachant d'avance qu'elle ne ramènerait rien qui améliorerait son humeur. Elle était sa seule amie dans cet enfer.
Sans s'en rendre compte, ses pensées glissèrent vers Voldemort et Cédric à nouveau et il se perdit un moment dans ses sombres pensées. L'ombre blanche de sa chouette l'en sortit brutalement et c'est en sursautant rudement qu'il l'accueillit. L'animal ne sembla pas lui en tenir rigueur et se posa silencieusement sur ses genoux, le laissant défaire le lien qui retenait un tout petit parchemin.
— Qu'est ce que je disais, fit-il pour lui-même, même pas une véritable lettre.
Mais une vague de chaleur et de surprise l'envahit quand il lut les quelques mots, tracés à l'encre noire : Demain 19h on vient te chercher, Sniffle.
Fou de joie, il se jeta hors de son lit, faisant hululer Hedwige d'indignation, pour fourrer tout ce qu'il trouvait dans sa grosse malle ouverte sur le sol. Lui adressant un pardon penaud, le jeune homme prit quelques secondes pour lui caresser la tête et continua d'entasser ses affaires avec frénésies. L'oncle Vernon n'avait rien enfermé de ses affaires dans le placard cette année, se contentant de l'enfermer lui dans sa chambre lorsqu'il n'avait rien à lui faire faire.
En quelques minutes tout fut réglé, il finit par prendre la liasse de lettres et les autres petites choses qu'il cachait sous la lame de son parquet, sa cape d'invisibilité sous le lit et referma la malle en appuyant fortement sur le couvercle, la verrouillant d'un coup sec. Satisfait, il s'assit dessus il tourna son regard sur le réveil qui affichait 11h55. Appelant sa chouette il retourna le parchemin et inscrivit un simple Ok avant de lui rattacher à la patte, signifiant à son parrain qu'il avait bien reçu son message. L'oiseau s'envola et disparut dans la nuit.
Le réveil sonna alors brièvement la minuit et une lueur naquit au centre de la chambre du jeune garçon, croissant doucement avant de disparaître aussi soudainement qu'elle était apparue, laissant sur le parquet usé une forme sombre et recroquevillée. Abasourdi, Harry resta un instant à la fixer, perdu, puis il s'approcha prudemment.
La forme semblait plus petite que lui, mais tout aussi mince, une large cape noire couvrait tout son corps et le jeune homme, en s'approchant un peu entendit des râles et une respiration sifflante en sortir. Doucement il baissa le capuchon pour découvrir une masse de très longs cheveux dorés qu'il écarta pour révéler un visage féminin, couvert de bleu et de plaies. Mais malgré les ravages qu'il avait subis, Harry ne pouvait qu'avouer qu'elle était très belle.
Caressant doucement le front de la jeune fille pour le dégager, Harry récolta un petit gémissement de douleur. Anxieux à l'idée que le reste de son corps soit aussi atteint que le peu qu'il en avait vu, il la souleva le plus délicatement possible et la déposa sur son lit, récoltant de nouvelles et faibles protestations. Toujours doucement, il ouvrit complètement la cape. En dessous la jeune fille était vêtue d'un jean moldu sombre, ainsi que d'une tunique de la même couleur, qui cachait mal les blessures qu'il recouvrait. Les vêtements étaient déchirés en maints endroits et couverts de sang qui coulait encore en certains endroits.
Sans attendre, Harry se ruât sur la petite bassine d'eau qu'il parvenait parfois à se mettre de côté pour se rafraîchir le soir et entreprit de laver ce qu'il pouvait du corps sanguinolent et amaigrit avec un bout de t-shirt propre. Précautionneusement il défit ses vêtements pour pouvoir mieux l'atteindre, sans s'attarder sur le fait qu'il ne ressentait rien à la vue de la jeune fille partiellement dénudée, si ce n'est de l'inquiétude et une douce proximité. Pas de désir ou de gêne comme avec Cho ou d'autres, seulement cette douce chaleur, comme s'il touchait une personne de sa famille. Il ne connaissait pas ce sentiment, même en présence d'Hermione, qu'il considérait pourtant comme sa sœur, mais il n'avait pas le temps de s'appesantir là-dessus.
La vue de la peau nettoyée de la jeune fille ne rassura pas l'adolescent, bien au contraire, débarrassé du sang et de la terre qui les couvrait, les plaies de la victime semblaient plus graves encore, beaucoup saignaient toujours et la plupart étaient profondes. Harry qui n'avait guère de compétence en premiers soins sentit son stress gonfler dans sa poitrine et déchira nerveusement plusieurs de ses hauts propres restés dans son armoire pour bander comme il le pouvait les blessures qui semblaient les plus problématiques. Cet acte sembla payer puisque son ''invitée'' finit par ouvrir les yeux. Il ne s'en aperçut pas d'abord, car elle garda le silence, mais il finit par tomber sur son regard étrange, bleu-vert-violet, comme la mer et il s'y perdit une seconde avant de caresser sa joue meurtrie d'un geste doux.
— Est-ce que ça va ? J'ai fait ce que j'ai pu, malheureusement je ne suis pas très doué. Mais je vais te trouver de l'aide, d'accord ?
Elle hocha la tête doucement sans cesser de le regarder. Il caressa ses cheveux, semblant inconscient de son comportement. Voyant qu'elle semblait aller un peu mieux il lui demanda son nom.
La jeune fille ouvrit la bouche, mais la referma sans produire le moindre son.
— Tu ne peux pas répondre.
Elle hocha la tête et il n'insista pas, avec ces pauvres compétences médicales et sans potion, il ne pouvait de toute façon rien faire pour qu'elle retrouve sa voix.
— Sais-tu comment tu es arrivé ici ?
Elle secoua sa tête blonde.
— Sais-tu où tu es et qui je suis ?
Non de nouveau, il soupira.
— Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. Nous allons attendre que ma chouette revienne. Et au pire des cas, demain soir des amis viennent me chercher. Ils pourront nous aider, ce sont des gens comme nous. Tu es une sorcière n'est-ce pas ? Elle hocha la tête de nouveau, il sourit et continua. Je m'appelle Harry, ici nous sommes chez ma tante et mon oncle, des moldus, ils n'aiment pas vraiment la magie alors il faudra que tu te caches demain sous ma cape d'invisibilité quand je devrais sortir travailler, cela ira ? Ce ne sera que jusqu'à 19h, ensuite nous pourrons enfin te faire soigner. Tout ira bien je te le promets.
Il serra sa main valide dans la sienne, ressentant un besoin inexplicable de contact avec cette jeune étrangère. Il caressa à nouveau ces cheveux pour la rassurer et elle lui fit un minuscule sourire.
— Repose-toi un peu maintenant.
Elle secoua la tête aussi vivement que lui permettaient ces blessures et fit un geste faible vers le lit puis vers lui.
— Ne t'en fais pas pour moi, je n'ai pas vraiment sommeil, tout cela m'a un peu chamboulé, répondit-il avec un pauvre sourire, mais qui sembla la rassurer.
Il se redressa et la contempla pendant qu'elle fermait doucement les yeux et que son corps se relâchait. Il eut un sourire tendre et se retourna vers son bureau pour prendre un des livres abandonnés quand il aperçut soudain une lettre qui, il en était certain, n'était pas là quelques minutes plus tôt.
Son nom était inscrit à l'avant et un sceau de cire rouge fermait l'enveloppe. Le faisant sauter, il en sortit un parchemin vieillit, couvert d'une écriture féminine et gracieuse. S'asseyant le plus confortablement possible sur la chaise dure, il commença sa lecture.
Harry, mon ange,
Si tu lis cette lettre, c'est que malheureusement je t'ai quitté et que peut-être tu ne sais pas toute la vérité. J'espère seulement que tu es en sécurité et bien portant et que ta sœur est auprès de toi.
Celui qui s'occupe d'Anna et toi au moment où j'écris cette lettre n'est pas ton père, même si nous le faisons croire. Ton véritable père est Severus Rogue, nous nous sommes mariés secrètement en sortant de Poudlard lui et moi, car son père était encore en vie et n'approuvait pas du tout notre relation. Severus ne sait pas encore, à l'heure où j'écris, qu'il est votre père, la guerre nous a éloignés. James Potter est celui qui s'occupe de nous depuis que Voldemort nous recherche, il est celui qui nous protègent et tout le monde croit que c'est lui votre père et mon époux et peut-être est-ce encore le cas aujourd'hui ? Ne nous en veux pas pour tout ces mensonges Harry, nous l'avons fait pour vous protéger ta sœur et toi.
Si je ne suis plus là sache que je vous aime tout les deux plus que tout, j'étais tellement heureuse d'apprendre que j'attendais des jumeaux, tellement heureuse quand vous êtes née mes chéris. J'espère vraiment que tu vas bien, mon bébé, ainsi que ta sœur et sache qui si nous avons fait tout cela c'est pour vous protéger. Ton vrai nom n'est pas Harry James Potter, mais Eiden James Rogue et Anna s'appelle en réalité Elienor Sarah Rogue.
Tu dois te demander pourquoi tu ne reçois cette lettre que maintenant, mais c'est pour votre sécurité une nouvelle fois. Si jamais il est arrivé malheur, que Voldemort est toujours en vie ou que vous avez été séparé de nous, il fallait garder le secret sur vos véritables origines et sur le double jeu de Severus. Car en vérité Eiden je ne suis pas une sorcière de plein sang, mais pas une moldu non plus, les Evans n'étaient pas mes véritables parents, j'ai été adoptée toute petite, à la mort de ma mère qui avait du sang elfique. Je ne savais rien de tout cela avant que je reçoive mon héritage à 15 ans et que ma réelle nature se révèle. C'est ce qui va bientôt se passer pour vous aussi mon ange, à l'heure exacte de votre naissance, vous recevrez votre héritage. Faites confiance à Severus, Sirius, Remus et Dumbledore ils vous aideront dans cette nouvelle étape de votre vie. Je dois te laisser mon ange, prend soin de ta petite sœur, restez en vie et tâcher d'être heureux.
Ta maman qui t'aime de tout son cœur, maintenant et à jamais,
Lily
Sous le choc de ces révélations, Harry ne put que contempler stupidement le parchemin, il n'en revenait pas, James n'était pas son père, mais Rogue … Rogue l'était. Il ne pouvait y croire, pas après tout ce qu'il lui avait fait endurer. Il fixa à nouveau la lettre, Rogue ne savait pas qu'il était son fils et il ne le savait probablement toujours pas, cependant cela n'excusait en rien sa conduite durant ses quatre dernières années.
Il secoua la tête, chassant ses pensées mauvaises, de toute façon, il ne pourrait pas éclaircir tout cela avant demain soir. Son regard se tourna vers la jeune fille toujours étendue sur son lit, une sœur … se pourrait-il que … il ressentait tellement de choses près d'elle et elle était venue à lui. Mais cela semblait ne ce pouvait, se serait une coïncidence incroyable … En même temps cela expliquerait ce qu'elle faisait ici, aujourd'hui …
Comme si elle c'était senti observée, l'adolescente se mit à gémir dans son sommeil. Désireux de la calmer, Harry s'approcha d'elle, lui serra gentiment l'épaule et caressa à nouveau son visage. Mais la blessée ne se détendit pas alors le jeune homme tenta autre chose :
— Anna, murmura-t-il, Anna …
Elle ouvrit brusquement les yeux, devenus bleu très foncé à cause de la douleur et le fixa. Harry sentit un brasier s'allumer dans son ventre, il répéta le nom de sa sœur et elle hocha la tête difficilement. Mû par un reflexe inconnu, Harry se précipita vers elle et s'assit sur le lit, touchant par mégarde la cuisse blessée de la jeune fille qui émit un cri involontaire. Harry eut juste le temps d'intercepter son regard empli de douleur et de panique avant que la lumière du palier ne s'allume et que l'oncle Vernon entre comme une furie dans la chambre, projetant la porte contre le mur et vociférant.
— Qu'avais-je dit, monstruosité, à propos des geignements nocturnes. Es-tu incapable de te retenir de pleurnich …
Le gros homme se tu soudain quand son regard se posa sur la petite forme étendue sur le lit. Son visage devint tout blanc puis tout rouge et il se mit à hurler sur Harry en se rapprochant dangereusement.
— Tu as osé ramener une fille dans notre maison ! vociféra-t-il, postillonnant abondamment sur Harry. Une anormale comme toi surement ! Comment oses-tu …
Le reste se perdit dans la tourmente. Tout en criant l'oncle Vernon avait levé sa main grasse pour frapper son neveu, mais juste avant que le coup ne s'abatte sur le visage du garçon, une gigantesque déflagration parcourut la maison, projetant le moldu à terre, faisant exploser les fenêtres, soufflant les portes, mais épargnant étrangement Harry qui resta debout sans un seul dommage. Hébété, il se tourna vers Anna qui, le visage terrifié, avait levé une main au-dessus de sa couche. Elle regardait le garçon avec appréhension, comme si elle craignait qu'il ne l'houspille d'avoir jeté à terre son assaillant.
— C'est toi qui as fait cela ? l'interrogea-t-il, d'une voix pas très assuré.
Elle hocha la tête puis la baissa, penaude, se méprenant sur les mots du jeune homme. Il s'empressa de la rejoindre, plus délicatement cette fois et il lui prit le visage dans les mains pour la remercier. Elle esquissa un petit sourire et remonta difficilement sa propre main à son visage pour toucher la sienne. Soudain son sourire fondit et Harry se retourna brusquement en la voyant fixer un point derrière lui. Un homme vêtu d'une longue robe noire se tenait debout, tout prêt de l'oncle Vernon, ces yeux d'onyx brillant dans l'obscurité.
— Professeur Rogue ?! s'exclama Harry.
Ce dernier voulut s'approcher, mais il fut jeté à terre par un bouclier, vraisemblablement dressé par Anna, qui crépita en jetant des étincelles ça et là. L'une d'elles toucha un des vêtements pleins du sang de la jeune fille qu'Harry avait jeter sans cérémonie et il s'enflamma brusquement. Voyant cela, Harry prit le plus délicatement possible la blessée dans ses bras, tandis que Rogue se relevait difficilement et leur criait :
— Il faut partir d'ici ! Sortez pendant que je m'occupe de ça.
Les deux jeunes quittèrent la pièce du mieux qu'ils purent, pendant que Rogue faisait disparaître la malle d'Harry et léviter le corps du gros moldu en sécurité. Le raffut avait alerté la tante Pétunia qui hoquetait et Dudley qui se dandinait dans l'escalier aussi vite qu'il pouvait pour échapper à l'incendie qui se propageait. Les suivants hors de la maison, Rogue jeta sans cérémonie le corps de Vernon sur le sol dur de la rue. Levant sa baguette, il lança rapidement un sort pour leur faire tout oublier de son intervention et des derniers événements, puis il les laissa contempler l'incendie d'un regard vide avant de faire transplaner les deux jeunes sorciers qui l'attendait plus loin. Juste avant de disparaître, il entendit un grand bruit et une partie de la maison s'écroula sous son regard satisfait. Il avait toujours détesté la sœur de Lily.
