0-0-0-0-0-0-0-0
Disclamer : Les personnages et l'univers de FullMetal Alchemist ne m'appartiennent pas.
Rating : M (d'une part pour la sécurité et d'autre part car il risque d'y avoir des relations sexuelles)
Bêta (lecteur/correcteur) : Kaga78
0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0
Dédicace : Ce chapitre est pour Poow qui a été témoin du début de cette fiction et qui comme souvent, au lieu de me retenir car j'ai un roman à corriger ainsi que deux fics en cours d'écriture, m'a dis « Fonces poussin ! »
Du coup je vous partage cette fiction qui à l'heure où j'écris ces lignes est presque finie d'être écrite. J'espère que vous l'apprécierez et prendrez plaisir à la lire, autant que j'en ai eu à l'écrire.
N'hésitez pas à laisser une trace de votre passage, je tacherais de répondre à toutes vos reviews;)
0-0-0-0-0-0-0-0
Discutions sous la couette
0-0-0-0-0-0-0-0
Note : Hugues n'est pas mort.
L'histoire commence en 1916, Edward a donc 17 ans.
0-0-0-0-0-0-0-0
Du blanc, Edward voyait du blanc partout.
Mais dans quoi il s'était bien encore fourré !
Lentement, comme si son bras pesait une tonne, chose qui était sûrement le cas vu que c'était son bras droit. Il le leva, le posa devant ses yeux, avant de les frotter pour ensuite les ouvrir… et les refermer aussitôt.
Point positif, il était encore en vie, son automail toujours présent et il était probablement installer sur un lit d'hôpital. Il entendit au loin quelqu'un se lever, déplacer un morceau de tissu ou peux être les rideaux, dur à dire avant de se rasseoir.
-Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ? souffla Edward sans rouvrir les yeux.
-Je me posais exactement la même question Fullmetal !
Cette voix, il la reconnaîtrait entre mille. Roy Mustang, le flamme Alchimiste. Il était donc à l'hôpital encore entier, ce qui était un bien grand mot le concernant. De plus, le colonel était dans la pièce sur un fauteuil au bruit qu'il avait entendu plus tôt. Edward souffla pour la forme avant de rouvrir les yeux, les rideaux avaient été tiré, retirant un peu de luminosité à la pièce. Désormais, il voyait mieux ce qui l'entourait. Une pièce entièrement blanche et pas loin de lui, le colonel était assis, bien sagement.
-Colonel, salua Edward en tentant de se redresser.
Grand mal lui prit car à peine avait-il amorcé un mouvement qu'il eut l'impression que son corps était transpercé de milliers d'aiguilles.
-Mal partout ? Interrogea le gradé.
Pour une fois sa voix n'avait rien de moqueur, on aurait même dis qu'il s'inquiétait pour le blond.
-C'est l'idée, avoua Edward, abandonnant toute idée de s'asseoir sur le lit. Colonel, il s'est passé quoi ?
-Je vais te dire le peu que je sais en espérant que ça te fasse te souvenir des éléments qu'il me manque, entama le colonel. Donc Hugues m'as contacté pour une histoire de laboratoire abandonné sur lequel il y avait des symboles étranges. Il m'a dit que tu étais déjà sur les lieux avec ton frère, mais qu'il avait un mauvais pressentiment. On est arrivé une petite demi-heure après et on t'a trouvé allonger au milieu d'une sorte de cercle alchimique, évanoui… C'était il y a six jours, termina le colonel.
-Six jours, s'exclama Edward.
-Oui… Et donc…
-Ou est Al ? Interrogea soudain Edward.
Il n'avait pas vu l'armure de son frère dans la pièce, elle était pourtant imposante.
-Dans le lit à côté du tien, commença Roy. Edward, il faut que je te dise…
Mais le blondinet avait déjà tourné la tête, apercevant le corps de son frère. Il n'y avait plus d'armure. De là où il était, il ne pouvait voir si son frère respirait ou non. Allant à l'encontre de la douleur, il se redressa faisant fi des protestations de Mustang, se mettant sur ses jambes, constatant ainsi que son automail à la jambe gauche était lui aussi toujours là, avant de s'approcher en titubant vers le lit où reposait le corps de son frère…
-Al, souffla Edward.
Le blond fixa son frère, scrutant sa poitrine. Là ! Oui il respirait.
-Il est vivant, souffla Edward rassuré.
-Tu m'aurais laissé le temps je te l'aurais dit. Il s'est réveillé il y a une quinzaine de minutes.
-Comment va-t-il ? Demanda Edward, ne prêtant pas attention que Roy le soutenait pour le ramener vers son lit.
-Il a l'air d'aller bien. Mais je ne pense pas qu'il se souvient de grand-chose. Et toi ?
-J'ai réussi, sourit Edward, oubliant la question du colonel.
-Ça vois-tu je l'avais remarqué. La grande question c'est comment ?
Le blond fixa son supérieur. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance et puis ce n'est pas comme si il avait le choix. Mustang était aussi têtu que lui et il ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement.
-Le cercle n'était pas complet. En le regardant je l'ai fini, obtenant ainsi l'équation parfaite pour ramener Alphonse sans avoir à payer le prix lourd.
-Pas de pierre ? Questionna Roy.
-Pas de pierre.
-Et tes automails ? Tu aurais pu récupérer tes membres, s'étonna le colonel.
-J'aurais pu, mais il fallait faire un choix, sourit Edward en regardant son frère dormir. Ça va lui faire tout drôle de ne plus faire deux mètre cinquante, ne put-il s'empêcher de remarquer.
-On va en oublier que tu es petit !
-Hé ! Je ne vous permets pas de me traiter de petit !
-Tu manque de répartie, sourit Roy.
-La faute à qui, et puis je suis en convalescence d'abord, tenta le blond.
-Mouais on va dire ça.
Edward sourit, fier de lui avant de retomber dans le sommeil, sans vraiment s'en rendre compte. Mustang le regarda dormir, Edward avait le sourire aux lèvres, son bras métallique passer sous son oreiller tandis que le gauche était sagement installer au-dessus des couvertures, et sa jambe métallique dépasser également de celle-ci. En un mot comme en mille, Edward dormait encore et toujours en vrac.
-Tu changeras jamais Full Metal, soupira Roy.
Il se rappelait encore de sa première rencontre avec le nabot. Celui-ci était allongé sur un des lits des Rockbell, un bras et une jambe en moins, chose qui ne l'empêchait pas d'être en vrac. Il avait été missionné à Resembool pour rencontrer les frères au sujet de leur père. Roy ne s'était pas attendu à les retrouver dans cette état-là, l'un mutilé et l'autre dans une armure, quelques heures seulement après la transmutation loupée de leur mère. A l'époque, Edward avait onze ans et une taille normale. Par la suite, il avait peu grandi, sans doute à cause de ses automails, du moins c'était l'excuse qu'il avait. Maintenant qu'il avait retrouvé sa taille, Roy allait devoir lui trouver un autre surnom. Enfin retrouver sa taille, c'était approximatif. Edward ne semblait pas s'être aperçu du décalage entre ses deux jambes. Roy soupira avant de se lever.
-Je reviens.
Cela ne servait pas à grand-chose de le dire, les deux frères dormaient comme des souches. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Roy croisa une infirmière tandis qu'il prenait la direction de l'accueil, baladant un chariot repas, il allait bientôt être midi, et peux être qu'avec deux trois sourires, il pourrait obtenir un repas à l'œil. Le colonel décrocha le téléphone pour appeler le QG.
-Lieutenant, entama Roy.
-Colonel, comment allez-vous ?
-Bien, les frères se sont réveillés très brièvement. Il faudrait prévenir Winry Rockbell. Est-elle arrivée ?
-Oui, par le dernier train d'hier. Voulez-vous que je la fasse venir ?
-Merci, et venez aussi, un peu de compagnie ne sera pas de refus. Au fait, termina Roy, j'espère qu'elle a amené de quoi réparer le nabot.
-Je pense, répondit Riza. On arrive dans une dizaine de minutes.
-Bien.
Le colonel, raccrocha le téléphone avant de reprendre la direction de la chambre des frangins. Quelle idée il avait eu de vouloir faire la baby-sitter. Enfin il n'avait pas vraiment eu le choix puisque lui-même était blessé. Rien de grave, juste une petite entorse quand il avait aidé à sortir les frères du laboratoire avant qu'il ne s'écroule.
Comme Riza l'avait dit, une dizaine de minutes plus tard, Winry et l'équipe de Roy au grand complet arrivèrent dans la chambre, juste au moment où l'infirmière tentait de comprendre pourquoi Edward ne voulait pas de son yaourt.
-Mais puisque je vous dis que j'en veux pas. Alphonse prend le ! s'énerva Edward.
Roy regardait la scène avec intérêt, ne comprenant pas pourquoi Edward aimait aussi peu le lait. Ce fut le rire de Winry qui calma la scène.
-Edward tu es vivant ! s'enjoua la jeune fille.
Edward sourit, avant de regarder les occupants de la pièce, constatant que l'infirmière s'était éclipsée. Il fit face à Winry, avec un large sourire avant de désigner le lit d'à côté.
-Et ce n'est pas tout ! répondit-il fièrement.
La jeune mécanicienne fixa Alphonse, les yeux se remplissant de larmes sans qu'elle puisse les contrôler avant de lui sauter au cou. Alphonse fut surpris dans un premiers temps avant de serrer Winry entre ses bras.
-Plus d'armures ? interrogea dans un murmure la blonde.
-Plus d'armures, confirmèrent les deux frères d'une même voix.
Edward s'était levé, avec un peu de mal avant de s'approcher du lit de son frère, s'installant dessus pour consoler Winry qui continuait de pleurer, sans aucun doute de joie.
-Mais Ed, commença Winry une fois ses larmes calmées. Ton bras et ta jambe ?
-Je m'y suis habitué à force, répondit l'alchimiste dans un rire. D'ailleurs, il faudrait que tu regardes, je suis bancal de beaucoup.
-Pas de souci, s'enjoua Winry avant de serrer Alphonse et Edward entre ses bras. Ça fait plaisir de vous revoir entier, surtout toi Al.
Une fois le repas passé, Alphonse eut besoin d'aller répondre à un besoin naturel, chose compliquée pour lui qui avait du mal à tenir sur ses jambes.
-Al, tu veux que je t'aide, proposa Edward.
-Laissez boss, je vais m'en occuper, répondit Havoc en glissant son bras autour d'Alphonse pour le guider jusqu'à la salle de bain.
-C'est bizarre, souffla Winry en regardant partir Alphonse.
-Quoi donc ? questionna Edward.
-Il ne tient pas debout, pourtant son corps est…enfin pas maigre ni rien.
-Normal je mangeais pour nous deux, rappela Edward. Mais ses muscles se sont atrophiés à force de ne pas bouger. Il va lui falloir un peu de temps avant de pouvoir être … comme il aurait dû si tout ça n'avait pas eu lieu, termina Edward dans un souffle.
Tous approuvèrent fixant Winry qui sortait son matériel tandis qu'Edward, la tête baissée, semblait perdu dans ses pensées. Riza observa l'alchimiste, il allait avoir dix-huit ans. Cela faisait six ans qu'ils se côtoyaient tous, ils avaient appris à se connaitre, oubliant même qu'Alphonse n'avait pas de corps. Rare était ceux qui le savait, à peine une dizaine de personnes. Alors le revoir là avec son corps était étrange. Et comment Edward avait fait ? Certes elle avait vu le cercle dans lequel les frères avaient été retrouvé évanouit mais cela n'expliquait rien. Riza se tourna vers le colonel, l'interrogeant du regard, mais celui-ci haussa les épaules. Ainsi donc lui non plus ne savait pas… du moins pas encore.
-Tu as raison Ed, tu as besoin d'une nouvelle jambe, tu as du gagner une dizaine de centimètre ! déclara Winry au moment où Alphonse revenait dans la pièce avec Havoc.
-Quoi ! s'exclama le blond avant de sauter hors de son lit, se plaçant de lui-même contre la toise, la déplaçant avant de s'en retirer et regarder le résultat. Un mètre soixante-cinq ! s'enjoua le jeune homme.
-Le mystère sur ta taille est enfin élucidé, ne put s'empêcher Roy.
Roy se garda bien de dire qu'il avait du coup calculé son ancienne taille comme tous les militaires sûrement.
-Tu vas pouvoir abandonner tes semelles compensées, taquina Alphonse en se réinstallant dans son lit.
-Héhé !
-Bon, je vais devoir te retirer ta jambe et ton bras aussi.
-Hein ! s'exclama Edward. Mais comment je fais, moi, sans eux !
-Je reviendrais demain pour te mettre une jambe de secours et pour le bras, ben ça te rappellera des souvenirs, sourit Winry.
-La barbe, grommela Edward.
Winry déconnecta les membres mécaniques d'Edward, avant de demander l'aide des militaires pour les porter jusqu'au QG. Roy lui avait fait installer un petit coin où elle pourrait travailler en paix. En milieu d'après-midi, tous étaient partis. Même le colonel qui avait eu l'autorisation de rentrer.
-C'est calme, souffla Alphonse.
-Oui, ça fait du bien.
0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0
Mustang était directement rentré chez lui, souhaitant plus que tout retrouver son petit confort et son lit ! Les membres de son équipe l'avaient raccompagné en voiture, le laissant au bas de son duplex avant de retourner à la caserne. Winry avait du travail à faire sur les automails du Fullmetal et nul doute que le lieutenant et les autres allaient l'aider dans cette tâche. Les infirmières et les médecins étaient tous d'accord pour la durée du séjour des deux frères, ils ne les lâcheraient pas tant qu'Alphonse ne serait pas capable de tenir un minimum debout. Pour Edward c'était une autre histoire. Il devrait attendre d'avoir ses automails !
Roy s'installa sur son canapé, un café à la main en repensant à tout ça. Quand Hugues l'avait appelé, il s'était attendu à l'entendre parler d'Elysia ou Gracia mais non.
/
-Roy ! On a besoin de toi ici, je suis à l'ancien bâtiment militaire E de la rue du 5eme régiment du Dragon vert. Il y a des inscriptions bizarres, Ed et Al sont partis dedans mais je ne le sens pas… Bouge-toi ! s'exclama Hugues sans laisser le temps à Roy d'en placer une avant de raccrocher.
-Un souci colonel ? interrogea Hawkeye.
Mustang avait déjà attrapé sa veste et s'apprêtait à sortir de la pièce avant de se retourner vers ses subordonnés.
-Les frangins ont un souci, Hugues nous attend bâtiment E du 5eme régiment Dragon.
Tous se levèrent suivant Mustang sans poser plus de question. En chemin ils croisèrent Amstrong qui les avait suivi quand Mustang avait soufflé Fullmetal et souci ! Autant dire que tout était dit rien qu'avec cette information. Ils arrivèrent sur place en même pas trente minutes et trouvèrent un Hugues paniqué devant le bâtiment.
-En effet c'est étrange comme symbole, souffla Havoc
-Et cette couleur… souffla Breda.
Ils s'apprêtaient à entrer quand un jet de lumière bleu les fit reculer.
-Mais qu'est-ce qu'il se passe là-dedans ! s'exclama Roy en mettant son gant en place avant de rentrer dans le bâtiment suivit par Hugues.
Riza et les autres rentrèrent juste derrière eux, observant tout ce qui les entouraient.
-Là ! s'exclama soudain Havoc en montrant une porte ouverte de laquelle s'échappaient encore quelques éclairs d'alchimie.
Hugues et Mustang doublèrent Havoc, courants jusqu'à la porte avant de l'ouvrir en grand. Ils furent d'abord aveuglés par le reste de lumière bleu avant d'apercevoir le corps d'Edward étalé au sol ainsi que l'armure d'Alphonse. Au sol, un cercle alchimique assez complexe était tracé, Roy se pencha sur Edward, constatant avec soulagement qu'il respirait encore.
-Un cercle de transmutation, souffla Amstrong en observant le cercle tracé au sol.
-Je ne pense pas, mais ça s'en rapproche assez, confirma Roy en redressant Edward avant de l'emmitoufler dans son manteau, le corps d'Edward étant gelé.
-Ils ont l'air encore entier, rassura Hugues en aidant Roy à soutenir Edward.
-On doit sortir d'ici, déclara Riza.
-Je m'occupe d'Alphonse.
Roy approuva d'un signe de tête tandis qu'il soutenait toujours Edward avec l'aide d'Hugues.
-J'aimerais bien savoir dans quoi ils se sont encore fourrés, souffla Roy.
-Et moi donc, affirma Hugues, je n'aurais pas pensé que ça se passerais ainsi quand ils sont rentrés dans le bâtiment.
-Sortons-les de là, ensuite on les emmènera à l'hôpital, répondit Falman.
-On part devant pour prévenir une ambulance, proposa Fuery.
Le sergent-chef et le sergent partirent donc devant, se dépêchant de sortir du bâtiment pour se diriger vers la cabine téléphonique la plus proche. Entre temps, Roy et Hugues étaient eux aussi sorti, suivit par Amstrong, Falman, Havoc et Hawkeye.
-Tout le monde est là ? questionna Roy un fois à l'écart du bâtiment.
-Oui, approuvèrent-ils.
-Je pense que vous serez d'accord avec moi, on ne doit pas laisser de preuve, entama Roy en se dégageant quelques peu du poids d'Edward pour brandir son bras devant lui. Ne parlez à personnes de ce qu'il s'est passé ce soir, ordonna-t-il avant de claquer des doigts, faisant brûler la bâtisse.
Amstrong de son côté posa l'armure avec délicatesse.
-Il y a un souci avec cette armure ? interrogea Hugues tandis que Roy soutenait un peu mieux Edward.
-Elle est plus lourde qu'avant, avoua le Commandant.
-Plus lourd ? Comment c'est possible ! Elle est vide ! s'exclama Falman en s'approchant de l'armure.
Amstrong se pencha sur Alphonse, observant quelques instants l'armure avant de s'excuser pour ensuite retirer le casque de l'armure. Certes cela ne servait pas à grand-chose puisque le jeune garçon ne lui en tiendrait sans doute pas rigueur mais il devait s'assurer de quelque chose.
-Un souci ? interrogea Mustang en voyant Amstrong se figer, le casque entre les mains.
Amstrong ne répondit pas, il se contenta d'ouvrir le plastron de l'armure avant de plonger les mains dedans sous les regards surpris de ces collègues, pour en sortir un corps. Alphonse ! Le jeune homme était maigre, les cheveux aussi long qu'Edward si ce n'est plus, et… nu. A cette constatation, Hawkeye se saisit du pagne de l'armure pour envelopper tant bien que mal et avec délicatesse Alphonse dedans.
-Elle était vide normalement, souffla Havoc à côté de Roy.
-Il a réussi à le ramener… répondit sur le même ton Roy en observant le Fullmetal qui était adossé contre lui et Hugues.
-Mais à quel prix !
Tous se tournèrent vers Hugues, ils y avaient pensé mais c'était lui qui l'avait dit. Il y a toujours un prix. Qu'avaient-ils sacrifié pour avoir ce résultat ? Ils n'eurent pas le temps de creuser la question que Fuery et Breda arrivèrent vers eux en courant suivit par deux ambulances.
-Alphonse ! s'étonnèrent les deux militaires.
Hawkeye leur fit signe de se taire, faisant comprendre que les explications viendraient plus tard. Alphonse fut le premier à partir à l'hôpital, Hawkeye partie avec, laissant le soin à Amstrong de planquer l'armure. Il fut bien vite décidé de l'emmener en sécurité, nul doute que les frères voudraient la récupérer, c'était une partie d'eux. Quand ce fut le tour d'Edward, Hugues commença à monter dans le véhicule mais fut bien vite arrêté par Roy.
-Il est sous ma juridiction, argumenta Roy en montant à l'arrière de la voiture, s'installant sur la banquette à côté du lit occupé par le nabot. Et en plus il a ma veste, termina Roy avant que les portes ne se ferment, laissant partir l'ambulance en direction de l'hôpital.
/
Roy se souvenait avec plus ou moins de précision les jours qui avaient suivi. Il s'était blessé à la cheville, l'obligeant à rester trois jours à l'Hospital. Et les quatre qui avaient suivi ? Disont juste qu'il était resté à veiller les deux frères par souci de paperasse ou quelque chose de plus « confidentiel ». Tout le monde était venu rendre visite aux occupants de la chambre 241, chambre occupée par les deux frères et Roy qui squattait le fauteuil.
Les infirmières avaient bien tenté à plusieurs reprises de le faire partir mais il avait toujours refusé, déclarant avec fermeté qu'il partirait de la chambre que lorsque les deux blonds seraient réveillés.
0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0
Trois semaines étaient passées. Alphonse tenait debout désormais même s'il ne pouvait pas le rester longtemps. Winry avait fini de faire les nouveaux automails d'Edward mais elle ne pouvait pas les reconnecter à l'Hôpital. Elle aurait pu, mais généralement Edward était fatigué après et il ne voulait plus rester dans ce fichu bâtiment. Du coup, Winry allait le reconnecter aujourd'hui, alors qu'Ed serait fraîchement sorti de l'hôpital. Un peu avant midi, Roy signa les papiers pour autoriser la sortie des frères, étant le supérieur d'Edward, il en avait parfaitement le droit.
-Prêts ? interrogea Roy.
-Vous n'étiez pas obligé de venir en personne vous savez… tenta Edward.
-J'avais les papiers à signer et puis ça me fait prendre l'air, termina Roy en attrapant le sac qui était sur le lit d'Edward.
Il n'avait pas vraiment le choix, Alphonse avait du mal à supporter son poids et Edward n'avais plus qu'un seul bras.
-Alphonse ? interrogea Edward.
-C'est bon pour moi, confirma Alphonse.
Roy ouvrit la porte, laissant passer les frères avant de prendre leur suite. Ils marchèrent en silence dans les couloirs avant d'arriver à la réception. Là encore, Roy avait dû signer des papiers avant de pouvoir enfin quitter ce lieu.
-J'ai hâte de retrouver ma jambe. Cet automail de dépannage c'est bien mais c'est de la vraie camelote, se plaignit Edward.
-Vivement que tu les récupères, j'ai bien envie de voir si je suis de nouveau en forme, sourit Alphonse.
-Un petit combat sur les toits du QG ? interrogea Edward.
-Quand tu seras de nouveau entier, taquina Alphonse en clignant de l'œil.
Une fois arriver au QG, les frères furent accueilli chaleureusement par l'équipe de Roy.
-On va manger et après je te reconnecte, déclara Winry.
-Géniale, cette fois-ci tu me laisses manger, sourit Edward. Al, tu vas enfin goûté à de la bonne bouffe, parce que l'Hôpital c'est… enfin bref, viens p'tit frère.
Les militaires échangèrent un regard quand ils virent Edward marcher tranquillement tandis que Alphonse à ses côtés sautiller en demandant à son frère le menu.
-Six ans sans rien avaler, ça doit lui faire drôle quand même.
-Et Edward va remanger en quantité normale du coup.
-Pas sûr, il a pris l'habitude de manger pour deux.
-Mais son corps va moins éliminer, il finira gros à ce rythme-là.
Les discussions allèrent bon train durant le chemin. Une fois arrivé à la cantine, Edward attrapa un plateau, toujours suivi d'Alphonse, qui du coup remplissait les deux plateaux sous les conseils d'Edward.
-Salut les frangins ! salua Hugues en faisant de grands gestes depuis une table.
Hugues était venu les voir durant leur séjour à l'hôpital, une première fois seul et une seconde avec Gracia et Elysia ainsi que deux belles tartes aux pommes. Les deux frangins s'installèrent donc au côté du soldat, vite rejoint par Winry, Roy et le reste de la troupe.
-Tu vas réussir à manger ? interrogea Roy.
Il savait Edward gaucher, l'absence de son automail n'était donc pas un souci, mais de là à réussir à manger d'une seule main, sans se servir de pain ou autre, sans en mettre partout…Lui-même en était incapable.
-Vous en faites pas colonel, c'est une question d'entraînement, sourit Edward en attrapant sa fourchette avec agilité, la remplissant et avalant déjà une pleine bouchée de nouilles.
-C'est vrai que tu as passé … quoi… presque deux mois sans ton bras droit, réfléchit Winry.
-Sept semaines exactement, plus les autres qui ont suivi, quand mon bras était cassé ou abîmé.
-Y parait que c'est douloureux quand même. Amstrong nous a raconté.
-Tu parles, il s'est évanoui avant même que mes membres soient reconnecté, informa Edward.
-Je m'en souviens, on n'arrivait pas à le bouger, on a dû attendre qu'il se réveille, continua Winry.
-Pour si peu, souffla Havoc.
-On verra la tête que vous ferez quand elle me reconnectera. D'ailleurs comment tu vas faire ? Faut pas reconnecter le bras et la jambe en même temps ?
-Normalement si, mais sans Mamie ça va être compliqué, donc tu vas devoir tenir le choc.
-Génial, souffla Edward.
Alphonse savoura chaque bouchée, se moquant bien des regards sur lui. Il était censé être dans une armure depuis six ans. D'ailleurs, comment Edward avait expliqué ça ? Alphonse n'avait que très peu de souvenirs de sa période « armure », il se souvenait d'avoir ramené Edward chez Pinacco cette nuit-là, ainsi que des jours qui ont suivi, jusqu'à leur départ pour Central. Mais le reste était flou. Il voyait une petite fille et un grand chien sans réussir à mettre de nom dessus. Il voyait une grande couronne de fleur flottée au-dessus d'un bâtiment militaire. Un homme au visage barré d'une cicatrice en forme de croix, et tant d'autres choses. Edward avait essayé de lui raconter ce qu'il avait oublié, mais Alphonse se rendait compte que son frère oubliait volontairement des passages, sans doute pour le conserver de l'horreur de certains d'entre eux. Il était un chien à la botte de l'armée désormais, un alchimiste d'état.
-Alphonse, tu as fini ? s'étonna Edward.
-C'était tellement bon, sourit le plus jeune.
-Tu peux aller faire un deuxième service si tu veux, informa Hugues.
-C'est vrai.
Tous approuvèrent d'un signe de tête tandis qu'Alphonse se levait pour aller se resservir.
-Ça fait plaisir de le voir comme ça, sourit Edward, sa fourchette en suspens entre sa bouche et son assiette.
Une fois le repas finit pour tout le monde, ils montèrent dans le bureau du colonel.
-Ed, faut que tu te changes, rappela Winry.
-Oui je sais, heu, colonel je peux ? interrogea le blond en désignant la porte de son bureau.
Roy approuva, laissant Edward rentrer dans la pièce avec un sac. Il en ressorti cinq minutes plus tard, en short et débardeur. Sa tenue habituelle mise en boule dans le sac. Ainsi vêtu, on voyait clairement ses cicatrices sur ses membres manquant, et le fait de le voir avec un bras en moins n'arrangeait pas les choses.
-Vous n'avez rien de plus confortable qu'une chaise ? interrogea Winry. Parce que comment dire, après il dort généralement.
-On va aller dans le bureau, il y a deux canapés, ça devrais être suffisant.
-Peux être qu'on peut en changer un en lit non ? interrogea Havoc.
-Je peux essayer.
-Al, un canapé fera l'affaire, déclara Edward.
-Grand frère, laisse-moi t'aider.
Edward fixa son cadet. Avant il n'y avait que la voix mais là, avec son regard de cocker en plus, il était incapable de lui résister.
-Bon d'accord.
Winry installa deux tabourets, gentiment amenés par Breda et Fuery.
-Edward, j'ai une question un peu bête, mais c'est la jambe ou le bras qui te fait le moins mal.
Edward se gratta la tête, réfléchissant à la question. D'habitude les deux étaient connecter en même temps, c'était ainsi depuis le début. Mais à choisir…
-La jambe, assura Edward.
-Bon, je vais donc commencer par là. Evite de bouger… Quoi que, Winry se tourna vers les militaires, l'un de vous pourrais le tenir, quand je mettrais son bras en place, car s'il bouge ça peut être désastreux.
D'un commun accord, Roy et Havoc s'approchèrent, laissant Winry les guider sur la manière de maintenir Edward.
-Tu es prêt ? interrogea Winry.
-Enlève-le, répondit Edward.
Winry esquissa un sourire avant d'enlever la jambe de remplacement.
-La vache ça fait du bien, soupira Edward.
-Tiens il y avait une vis mal enfoncée, remarqua Winry.
-Et c'est maintenant que tu t'en rends compte ! s'énerva Edward.
-Ed, calme toi, tenta Alphonse.
Winry s'empara de la nouvelle jambe, la montrant à Edward avant de l'approcher de la cicatrice.
-C'est parti, souffla la mécanicienne.
Il y eu un clic puis un hurlement de la part d'Edward. Havoc lâcha prise tandis que Roy résistait, sans doute habitué aux cordes vocales du petit blond depuis le temps.
-J'attaque le bras Ed, souffla Winry, bien consciente qu'il se retenait de s'écrouler.
-Dépêche, réussit à souffler l'alchimiste entre ses dents.
-Colonel, vous pouvez tenir encore un peu, une fois connecté il faudra l'allonger et le laisser en paix.
-Pas de souci, confirma Roy en resserrant sa prise.
-un… deux… Clic !
Le hurlement d'Edward redoubla tandis que Winry et Roy l'installaient sur le lit fraîchement transmuté.
-Hé ! Pourquoi ça crie ici ? interrogea Hugues en entrant dans la pièce.
Il trouva Alphonse assis à même le sol, Havoc évanouit à ses côté, Breda et Riza à l'écart tandis que Winry était elle aussi installée au sol, Roy pas très loin et Ed allongé sur un lit… à la place où se trouvait un canapé un peu plus tôt.
-Hugues, rends-toi utile, vas nous chercher à boire et des trucs à grignoter, implora Roy qui avait les oreilles qui sifflaient suite au cri d'Edward.
0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0
Cela faisait deux heures que Winry avait reconnecté les membres d'Edward, deux heures que le nabot dormait sur le canapé transformé par les soins d'Alphonse, et donc deux heure que Roy essayait de lire la paperasse qu'il avait en retard à cause des récents événements. Le colonel souffla, observant un instant le blondinet avant de repenser à la conversation qu'il avait eu avec Hugues quand il était revenu avec des cookies et des verres d'eau pour tout le monde.
-C'est si impressionnant que ça à voir ?
-Honnêtement oui, moi qui penser bien le connaitre je n'avais aucune idée de ce qu'il supportait à travers ses membres bioniques. Pas étonnant qu'Amstrong se soit évanoui quand il les a escortés à Resembool.
-On a tendance à oublier qu'il est plus fort qu'il en a l'air, affirma Hugues.
-Devenir alchimiste d'Etat à seulement 12 ans reste un petit miracle que lui seul a réussi. Et depuis ce jour, on ne peut pas dire qu'on lui a fait beaucoup de cadeaux.
Hugues approuva, se souvenant des nombreuses missions qu'Edward avait eu à remplir, accompagné de son frère ou non. En six ans de temps, ils avaient parcouru tout le pays, que ce soit à la recherche d'indice pour la pierre philosophale ou bien à la poursuite de Scar et des homoculus.
-Bon, j'ai encore du boulot, je te laisse ça pour quand il se réveillera, déclara Hugues en déposant un plateau avec cookies et jus de fruits sur la petite table.
-Où sont Winry et Alphonse ?
-Winry dort dans la pièce à côté et Alphonse est avec Havoc, ils discutent ensemble. Roy, interrompit Hugues, quel prix ils ont payé cette fois-ci ?
-Une partie des souvenirs d'Alphonse mais pour Edward, j'ignore encore. Et je ne suis pas sûr qu'il le dise un jour.
-Ils sont de nouveau là, presque entier c'est déjà pas mal.
Roy approuva, son regard fixé sur le Fullmetal qui dormait en vrac, un plaid avait été déposé plus tôt sur lui par les bons soins de Riza, mais désormais celui-ci était en équilibre précaire. Le lieutenant avait toujours couvert les frères, agissant avec eux un peu comme une mère, les grondant quand ils faisaient des bêtises et les félicitant dans le cas contraire. S'inquiétant toujours pour eux. A vrai dire, le lieutenant était ainsi avec tout le monde, mais c'était plus prononcé quand il s'agissait des deux gamins. Il y avait même une fois où elle avait consolé Edward, Roy ne se souvenait plus pour qu'elle raison, mais le nabot était énervé (chose assez courante chez lui) et sans comprendre il avait fondu en larmes, ne se calmant qu'après avoir passé un bon moment entre les bras de Riza.
Roy secoua la tête, revenant au présent et à cette fichue pile de paperasse. L'avantage, c'est qu'avec Edward dans la pièce on ne risquait pas de le déranger. Winry avait été très claire, Edward avait besoin de dormir et de calme. Etant installé dans le bureau de Roy, celui en profitait aussi du coup. Même si voir dormir le Fullmetal dans de telles circonstances était un peu inquiétant. A plusieurs reprises, il l'avait entendu bouger. A chaque fois qu'il le regardait, Edward grimaçait, se retenant sans doute d'hurler. Si même dans son sommeil ses membres lui faisaient mal, qu'est-ce que c'était s'il restait éveillé après la reconnexion.
-Ni…Nina…
Roy releva la tête. Nina… Edward était encore hanté par ce souvenir. Rien de bien étonnant en y repensant. Le colonel se leva, contourna son bureau pour s'approcher d'Edward, il se mit à sa hauteur, l'observant avant de retirer les cheveux qui lui tombaient sur le visage.
-Si j'avais pu, j'aurais empêché ça Ed, j'espère que tu le sais, souffla l'alchimiste avant de se relever.
Une demi-heure après, Edward se réveilla, se frottant les yeux avec sa main droite. Le métal froid de son automail lui faisait du bien. Il l'observa un moment, bougeant les doigts, puis le poignet et enfin le coude, inconscient du fait que Roy l'observait avec une pointe d'amusement. Lentement, Edward se redressa avant de faire pareil avec sa jambe, les orteils, la cheville, le genou, tout semblait en ordre.
-Génial, souffla Edward.
-Un petit creux ? interrogea Roy en s'approchant avec le plateau laissé par Hugues.
-Merci, répondit Edward en s'installant confortablement.
Il dévora presque tout ce qu'Hugues lui avait amené, laissant Roy retourner à sa paperasse.
-Tu vas mieux ? interrogea le colonel une fois qu'Edward eu fini.
-Oui, merci, sourit le blondinet. J'ai dormi longtemps ? interrogea-t-il en se levant, faisant quelques étirements comme pour tout remettre en place.
-Presque trois heures, informa Roy.
Edward se gratta la tête, s'apercevant que sa natte était défaite. D'un mouvement habile, il la refit avant de fixer son bras. Il était de nouveau sur pied, Alphonse aussi… Il ne manquait plus qu'une chose. Sans même un regard pour Roy, il ouvrit en grand les portes de son bureau avant de fixer son cadet.
-Al, on va faire un tour sur le toit, proposa Edward en attrapant son sac avec ses vêtements.
-Et comment, j'attends depuis trois heures moi.
-Oh ça va hein. Pars devant, je te rejoins, assura Edward en prenant la direction des toilettes les plus proches pour se rhabiller convenablement.
A peine dix minutes plus tard, les deux frères étaient en train de se battre sur le toit, ne prêtant pas attention que Winry, Hugues et le reste de l'équipe de Mustang étaient en train de les observer.
-Il est toujours monté sur ressort, un vrai petit singe, remarqua Havoc.
-Il ne peut s'empêcher de transformer mon automail, soupira Winry
-C'est sa façon de faire.
-Et…rideau ! cria victorieux Edward en faisant passer son frère au-dessus de sa tête.
Comme au ralenti, Alphonse tomba avant se retrouver allongé de tout son long par terre. Dans la manœuvre Edward avait perdu l'équilibre, tombant lui aussi. Alors que tous s'attendaient à les entendre crier ou protester, il n'en fut rien. Edward et Alphonse fixèrent le ciel un instant avant d'éclater de rire.
-De vrais gamins, soupira Winry. Et mes automails tous neufs, tu y penses hein ! s'énerva la blonde.
Edward se calma quelques instants, regardant Winry et les autres, avant de se redresser pour observer Alphonse, suite à quoi il se remit à éclater de rire. Ses automails, Winry ne s'inquiétait que pour ça. Le fait qu'Alphonse ai retrouvé son corps et soit de nouveau étaler au sol, ou bien qu'Ed venait tout juste de se réveiller après avoir été reconnecté, tout ça lui passait au-dessus de la tête apparemment.
-Winry, tu es courant qu'on est autres chose que des machines ? interrogea Edward entre deux rires.
-Oui, mais les automails j'y tiens.
-Et moi donc !
0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0
A SUIVRE
la suite le 29/10
