Rien ne m'appartient à part le décor glauque et la pluie battante.
Pas encore de couple, mais ça ne serait tarder.
Et puis, si il y a des propositions de couple, je suis tout ouie.
City of Angels
Chapitre 1: Soirée pluvieuse
Plic...Ploc...Plic...Ploc...
Les gouttes de pluie léchaient la seule fenêtre de la pièce dans un rythme continu et régulier. Il aurait dit que la pluie suivait une danse, une valse, peu importe. Le plus important était de rester éveiller. Il devait attendre l'Autre. Mais la pluie agissait sur lui telle une berceuse, hypnotique, envoûtante. Il n'allait pas tenir et cela serait fini pour lui. Demain, la police retrouverait son cadavre roué de coups, de blessures sanguinolentes et de brûlure de cigarettes.
Des bruits de pas résonnèrent dans l'étroit corridor. Des pas qui se rapprochaient inexorablement vers la porte de cette pièce. Il aurait peut-être été préférable de dormir, qui sait.
La porte s'ouvrit dans un grincement sonnant le glas. L'heure du condamné pour monter sur l'échafaud.
« -Kiba ».
Un murmure, un son léger portait par le souffle du vent passant par les interstices de la fenêtre.
« -Naruto...mais qu'est-ce que tu fais là!?
-Chut...je suis venu te chercher.
-Mais tu es fou!
-Non! C'est toi qui l'es ».
Pourquoi était-il venu le chercher, il ne lui avait pourtant rien demandé.
« -Naruto...
-S'il te plait Kiba, viens. Ne reste pas là.
-Pourquoi?
-Parce-que j'ai besoin de toi ».
La tempête se fit plus forte au-dehors. Il avait besoin de lui, c'était nouveau. Le scoop de l'année.
« -Arrête de raconter des âneries.
-Je ne raconte pas des âneries, idiot...Ne me laisse pas tout seul ».
Peut-être était-il fou de vouloir le croire, après tout, il signait sa perte. Mais il prit la main tendue. Après tout, il préférait dormir. Dormir pour oublier.
« -Laisse-moi! J'en ai ras-le-cu de toi et tes conneries plus grosses que la concierge. T'es qu'un pov' type, alcoolo, dépressif et même pas capable de tenir au lit!
-Salope, tu vas voir, t'es rien sans moi!
-C'est ça, continue de planer le drogué! ».
Fermant la porte d'un geste sec, elle descendit quatre à quatre les escaliers du vieil immeuble au périphérique de Kyoto. Sortant sans ralentir l'allure, elle prit de plein fouet une bourrasque de vent et de pluie.
« -Temps de merde! ».
Elle enroula les pans de son manteau trop long autour de son corps fébrile et serrant la bandoulière de son sac, marcha rapidemment vers la gare du centre-ville. Même si il lui fallait deux heures pour y arriver, elle le ferait.
« -Vieux con! ». Elle aurait du écouter sa soeur lorsqu'elle lui avait dit de faire attention.
Alors qu'elle tournait à l'angle d'une rue, elle percuta quelqu'un et tomba à la renverse.
Assise sur le trottoir, elle massa son postérieur douloureux et allait invectiver de façon cuisante l'opportun lorsque ce dernier tendit une main secourable vers elle. Tapant sèchement sur l'aide apportée, elle se releva difficilement et lança un regard sombre au garçon lui faisant face.
« -Tu peux pas regarder où tu vas, face de cu!
-Vous n'inversez pas les rôles? C'est vous qui ne regardiez pas où vous alliez.
-Je sais très bien ce que je dis, monsieur le péquenot!
-Bien sûr ».
Regardant mollement sa montre, le jeune homme partit nonchalamment, sans jeter un regard en arrière.
« -Tu pourrais au moins t'excuser! Hé le bouffon, je te parle! T'es sourd ou quoi! ».
Le dit-sourd se retourna tranquillement et jeta un regard las à la jeune fille.
« -Vous savez que vous être chiante mademoiselle.
-Tu crois que tu parles à qui, le richard!
-A une jeune fille impolie et vulgaire.
-T'as oublié violente! ».
Levant un poing menaçant, elle s'avança d'un pas rageur. Il la stoppa nette en la surprenant. Posant une main rassurante sur le front de la jeune fille.
« -Vous avez de la fièvre.
-Et alors, qu'est-ce que ça peut te faire?! ».
D'un mouvement précis et rapide, il la prit dans ses bras et reprit sa marche indolente.
« -Mais, qu'est-ce que...lâche-moi! Lâche-moi tout de suite ou j'hurle!
-C'est ce que vous faites déjà depuis cinq minutes.
-Connard! Tu vas me lâcher! ».
Il ne prit pas la peine de répondre aux insultes de la fille mais s'arrêta l'espace de quelques secondes pour ne dire qu'un mot.
« -Kakashi.
-Hein, quoi Kakashi? C'est ton nom tête d'épouvantail? Ben répond quand je te parle! ».
Face au manque de réaction de l'argenté, la jeune fille laissa tomber et soupira de résignation montrant son abdication temporaire.
« -Pfff...moi c'est Hinata ».
« -Comment oses-tu dire une chose pareille!? C'est ton fils bon sang, tu entends, ton fils!
-C'est à se demander si les médecins n'ont pas fait une erreur à la maternité!
-Ignoble, tu n'es qu'un ignoble personnage! ».
Il mit ses mains sur ses oreilles, fatigué. Plus d'un mois que ces disputes règnaient en maitre dans la demeure familiale. C'était pratiquement devenue une habitude de les entendre tous les soirs.
Jetant son oreiller serré dans ses bras auparavant, il balança ses pieds en-dehors du lit et s'avança jusqu'à la fenêtre. Le vent secouait violemment les branches des arbres bordant le chemin principal.
Des branches étaient d'ailleurs tombés et des objets non identifiables dans la noiceur de la nuit volaient et virvoletaient dans des mouvement saccadés au-dessus de la cime des arbres et même de la demeure.
« -Tu n'es qu'un enfoiré qui ne pense qu'à toi, tu es égoiste et égocentrique!
-Et toi, tu es peut-être Mère Thérèsa!?
-Bon sang! Mais Itachi est ton fils enfin! ».
Sasuke tourna paresseusement les yeux vers le poste de radio posait sur son bureau et en deux pas le rejoignit. Posant un coude sur la table de travail, il posa sa tête sur la paume de sa main et tourna lentement le bouton.
« -C'est l'une des plus violentes tempêtes depuis des années. Surtout en aucun cas, vous ne devez sortir de chez vous, et... ».
« -...et pensez à fermer les fenêtres et les portes solidement. Laissons ce triste bulletin météo de côté et tout de suite, dix minutes de sons ».
Une musique qu'elle connaissait très bien traversa les enceintes de la radio qu'elle tenait dans ses bras et la jeune fille se couvra plus chaudement avec la couverture.
« -Papa ne rentrera pas ce soir, on dirait bien ».
Jetant un coup d'oeil à l'heure plus qu'avancée de la nuit, elle posa sa tête sur le dossier du canapé et fredonna sans s'en rendre compte la musique qu'elle entendait.
« -J'adore cette chanson...'someday' ».
Dodelinant de la tête, le jeune fille s'endormit lentement, tombant dans le sommeil au fil de la chanson.
Lorsque l'animateur radio reprit la parole, elle était déjà au pays des rêves.
Un léger déclic se fit entendre mais elle ne l'entendit pas.
« -Salut! Nous ne sommes pas là pour le moment mais vous pouvez laisser un message après le beep!
-Ino? C'est papa. Tu dois être en train de dormir à l'heure qu'il est... Je suis vraiment désolé de ne pas avoir pu t'appeler plus tôt, mais le travail, tu sais ce que c'est. Ben...passe une bonne nuit et ne sois pas en retard en cours. En revoir ma puce ».
« - Je vais me coucher, bonne nuit.
-... ».
Soupirant de lassitude, elle monta dans sa chambre, le laissant seul dans le salon.
Resté seul, il s'avança vers le mur près de la porte d'entrée et appuya sur l'interrupteur.
Il soupira de soulagement en voyant la lumière s'éteindre, ses yeux s'habituant rapidemment à l'obscurité.
Il retourna finalement vers les portes vitrées et regarda à nouveau la pluie s'abattre sur la ville de Sendai, approchant sa main pour suivre le tracé d'une des gouttes. Il sentit le froid au travers de la vitre mais ne sourcilla pas. S'approchant à quelques centimètres de la surface lisse, il y posa son front et attendit. Il ne savait pas pourquoi ni comment mais il avait l'impression que quelque chose allait arriver. Alors, il l'attendait, comme si ce quelque chose allait soudain frapper à la porte de sa vie sans queue ni tête et la changer.
Relevant la tête, son souffle fit apparaître de la buée sur le verre et il traça inconsciemment son nom.
« -Gaara... ».
Le son de sa voix aussi léger soit-il résonna comme un échos dans la pièce puis dans la demeure silencieuse. Mais rien ne vint. Pas encore tout du moins.
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La chanson 'Someday' est de Nickelback (Elle trop magnifique!).
Je sais, c'est un début assez bizarre, mais le prochain chapitre sera plus causant (enfin j'espère).
Donc en espèrant qu'il y aura des reviews, je croise les doigts.
