A NOTER :
- Narration interne du chapitre 1 pour rentrer plus facilement dans la psychologie du personnage. Je ne sais pas si je poursuivrai ainsi pour les prochains chapitres.
- Titre potentiel : Upsurge, peut signifier "renaissance "
- Univers : UA. Personnages empruntés à Kōhei Horikoshi, l'honorable créateur du manga My Hero Academia & univers tiré du film d'animation " Le Voyage de Chihiro " du grand réalisateur Hayao Miyazaki.
- Personnage clé : Kyoka Jiro, parce que je L'ADORE. Et ce personnage ne demande qu'à être exploité, bon sang !
- Genre : J'avais, de base, vraiment envie d'écrire une fanfiction banale qui racontait l'histoire d'une " adolescente qui tente de remonter la pente ", comme on a l'habitude de le lire dans les grands classiques de la fanfiction. Ce genre d'histoires ou une solitaire se fait tout un tas de nakamas pour retrouver le goût, amer mais aussi très doux de la vie. MAIS sachant que j'ai une fichue tendance à faire plonger mes personnages dans une psychopathie douteuse, je doute grandement de ma capacité à faire tenir une histoire dans une certaine normalité. Cette idée m'a vite ennuyé alors que j'avais même pas tapé dix lignes, c'est vous dire ! Et après le visionnage d'un film d'animation qui a bercé mon enfance, l'idée de cette fanfiction s'est imposée à moi et je ne pouvais plus m'en départir. Je reprends, en grande partie, une histoire du célèbre Miyazaki que j'agrémente à ma sauce avec les personnages de My Hero Academia. Pour le genre, je dirais donc romance, aventure et spirituel. Un peu d'humour et d'amitié, aussi.
Un résumé serait inutile. Découvrez, l'expérience n'en sera que meilleure !
Upsurge, chapitre 1 : Vers un nouveau monde
Je n'avais jamais été d'une grande résilience. Pour ne pas dire j'étais peut-être même un peu faible d'esprit : l'affrontement ne faisait pas partie de mon credo et je préférais souvent taire mes pensées que les clamer haut et fort. Beaucoup ne supporte pas le fait d'être mis à l'écart, espérant être nitide parmi la foule. À titre personnel, l'arrière-plan m'a toujours convenu. Être une plante verte, ce n'est pas si mal et croyez moi quand je vous dis que c'est une place qui regorge de richesses ! En conséquence, beaucoup de dérélictions fleurent sans cesse dans notre esprit et on en devient mithridatisé contre tous. Ce côté-ci de ma personne est sans doute le seul pour lequel je ressens une ombre de fierté. Avec le temps, ce n'est même plus si je feins l'indifférence, elle m'est naturelle, comme si elle n'était qu'imprégnée dans ma peau. J'attrapais une drupe et pour être plus précise une prune, ce fruit à la peau fine et lisse, généralement recouverte de pruine. Au goût, je n'ai jamais trouvé cela bon, c'était juste acide et aussi juteux qu'une blessure qu'on pressait pour en sortir le sang. Ca m'arrivait de le faire, parce que me couper le pouce était comme une rémanence : ça se produisait à chaque fois que j'avais un couteau entre les mains. Je n'ai jamais été quelqu'un de maladroite, disons qu'il m'arrivait juste d'être couramment ailleurs. Mon quotidien, c'était un peu un collier de misère, je ne sortirais du lot que les heures passées à étudier l'ontologie avec de vieux bouquins. Pas que j'en avais une passion singulière, mais cet aspect du monde m'avait toujours rendu curieuse : si la curiosité s'assimile à un intérêt grandissant, je pourrais dire que ça m'intéressais. Vaguement. Parce que l'illuminisme, très peu pour moi. De ma petite fenêtre, j'aimais bien voir les ardoises des toits luirent dans la lumière vespérale. Ça comblait mon ennuie quand je passais des nuits entières à entreprendre une série de prières envers Morphée dans l'espoir qu'elle veuille bien de moi. Quelque part, je comprenais sa réticence à me nicher dans ses bras, mais il y avait de bien pires personnes ! Ne serait-ce que les vieux gaillards à la tête du peuple qui faisaient déjà un bien meilleur score que moi niveau médiocrité. Allé au diable vauvert, j'en avais toujours rêvé, mais il paraissait que le seul moyen pour planer aussi haut, c'était de se mettre à la drogue. Et je l'aurais sûrement fait si, un beau jour, je n'avais pas cessé de zapper pour m'arrêtais sur une chaîne de télévision qui diffusait un reportage sur un asile de fous. C'était vraiment un truc de dingue ! J'étais tombée sur un passage qui racontait l'histoire d'un accro au Ganja qui avait perdu la tête : il avait transpercé la nuque de sa sœur avec une broche à rôtir. Il avait voulu planer, il en aura tout le temps puisqu'il ne quittera jamais cet asile. Je n'envisage pas trop ce genre de fin pour moi. J'aimerais quelque chose de plus poétique.
La dystopie dans laquelle j'avais toujours vécu devrait normalement s'achever, du moins, c'est ce que j'osais imaginer à la vue qui m'était offerte de la vitre de notre belle titine. C'était juste un vieux tout-terrain défletteri, mais maman disait que c'était son bijou. On s'engageait dans une allée entourée d'une thébaïde raffinée et typiquement japonaise : j'avais presque l'impression d'être en immersion trois cent ans plus tôt tellement ce village avait des allures de musées. Il y avait des temples dédiés aux dieux et une flopée de statues pour les esprits, j'en profitais même pour faire une prière. J'avais souhaité me réveiller un beau jour et me rendre compte que ma vie n'avait été qu'un mauvais rêve et que je n'étais en fait toujours pas née : je m'imaginais bien, pépère, dans le ventre de ma maman. Je naîtrais un premier avril, pour l'humour. Mon nom serait Rin ! Comme la fille dans Naruto. La jolie brune, qui faisait équipe avec Obito et Kakashi. J'aurais peut-être eut son sourire, mais je me serais imaginée blonde : j'avais l'espoir d'avoir l'enveloppe charnelle de Madonna. Et la voix de Françoise Hardy, celle qui chantait " Mon amie la rose ". Je ne voulais pas être Kyoka Jiro et je n'avais jamais voulu l'être. Ici, on se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sottise humaine, m'avait dit maman pour me faire accepter notre départ de Paris. Mon père était français. Il était mort quelques années après ma naissance : il avait une fâcheuse tendance à abuser de l'Absinthe et il l'avait payé de sa vie. Ma mère, c'était une ancienne Geisha réorientée dans la restauration après son départ en France, où elle avait débuté en tant que serveuse en attendant que mon père fasse honneur à sa promesse. Celle de l'épouser. Mais il aura jamais eut le temps de le faire. Maman avait acheté une jolie maison, une ikkodate comme on le disait dans le pays. Elle comptait travailler dans le petit resto du village.
Soudain, l'arrière de ma tête tapa violemment le dossier de mon siège alors que maman venait d'accélérer : on s'engageait dans un bout d'une route tortueuse. Je lâchais un râle en frottant mon pauvre crâne meurtri : j'étais juste un peu sonnée, mais je comptais simuler un mal de crâne controuvé. Une hyperbole pour attirer l'attention de ma génitrice qui restait toutefois concentrée sur la route. Elle se stoppa soudain, me causant un nouveau " traumatisme crânien " et tandis que je m'apprêtais à lui crier dessus en me penchant vers elle, j'aperçu à travers la vitre la sculpture d'un kami. Il bloquait le passage qui menait à un grand tunnel carmin, qui, d'après le GPS à maman nous mènerait vers notre nouveau chez nous. Désolée, je vins me pencher, le dos droit et les mains plaquées sur les genoux. J'avais manqué de respect à un dieu et c'était le genre d'acte pour lequel je ressentais toujours cette maudite impression de culpabilité. Nous sortîmes de la voiture et comme une enfant, je vins m'agrippé au bras de ma mère : le vent qui s'engouffrait dans ce tunnel m'effrayait presque et j'avais peur d'être châtiée par le kami. J'étais réticente à poursuivre notre route et je tentais de le signaler à ma mère avec de grands gestes théâtraux, prétextant que le propriétaire de ce parc à thèmes ne serait pas friand d'apprendre qu'on s'était introduite dans sa propriété en dehors des heures d'ouverture.
- Il est abandonné, Kyoka, soupira-t-elle alors que je levais les yeux vers une petite pancarte en bois vieilli, piquée au sol avec une branche de bambou. Il y était noté " saisi ".
Nous arrivâmes sur une grande vallée qui logeait un tas de statuettes. Je lâchais enfin le bras de ma mère pour venir observer mon reflet évanescent dans un petit ruisseau qui participait en grande partie à la magie du décor. Je détestais mon regard. On m'avait toujours reproché le fait qu'il était abscons. De toute manière, on m'avait toujours tout reproché : même le fait d'exister. J'entendis ma mère huchait mon nom de l'autre côté du ruisseau qu'elle avait traversé en marchant sur de grosses pierres : je fis de même, manquant de m'écraser lamentablement au sol à plusieurs reprises. J'avais craché une logorrhée des plus beaux noms d'oiseaux qui composaient mon vocabulaire en constatant que j'avais laissé tomber mon précieux, mon tout. Une carte postale que m'avait offerte, ma meilleure amie avant mon départ à l'aéroport Charles de Gaulle. Elle était décorée d'une ruelle parisienne où on pouvait apercevoir un petit bistrot qui hissait fièrement dans sa façade le drapeau français. Je tentais vainement de la rattraper, plongeant mes jambes dans l'eau glacée, que je bougeais avec peine tant elles me parurent lourdes, et même si je m'efforçais de maintenir l'espoir que je puisse la récupérer, je constatais tristement qu'elle était déjà trop loin dans le courant et qu'il m'était impossible de l'atteindre. La pogne de ma mère qui me tira brusquement de l'eau n'en fut que la triste confirmation. À ma grande surprise, elle ne me fit aucun reproche, se contentant de baiser mon front avec une douceur qui parvint à toucher mon cœur que j'avais cru mort depuis longtemps. Depuis toujours, à vrai dire. J'entrais dans une belle eurythmie. Une fragrance que je qualifierais personnellement de délicate parvint à mon odorat : celle de la friture, du porc pané. J'en étais certaine. Mais je n'avais pas faim, ça ne me donnais pas envie : j'en étais presque écoeurée pour ainsi dire. J'eus un léger geste de recul lorsque le visage de ma mère se retrouva en face du miens, si près que son souffle frappait mon visage, frénétique. Je massais ma nuque, presque stressée.
- Quoi ? Balançais-je du tac au tac alors que ma mère se redressa vivement, dans un bond, presque.
- Ce soir, porc pané ! S'exclama-t-elle en me tirant par le bras alors que je n'osais pas, par crainte de la décevoir, lui avouer que je n'avais franchement pas faim.
Nous avancions, inconscientes. Encore ignorantes de ce qui nous attendait. Les choses ne seraient plus jamais les mêmes, et même moi, je m'apprêtais à changer : il allait falloir que je me batte. Que je me batte, pour notre avenir.
