CONTES DU PRINCE


L'homme le plus brave


Le bureau du Directeur de Poudlard n'avait pas beaucoup changé, même après avoir quitté les mains de Dumbledore pour celles de Snape, puis celle de McGonagall. Apparemment, la nouvelle Directrice avait remis en place une grande partie des bibelots dont Dumbledore chargeait ses étagères. McGonagall lui avait raconté qu'elle les avait retrouvées dans l'un des tiroirs du bureau. Mais, même sans cela, les seuls autres changements que Harry pouvait remarquer étaient l'ajout des portraits des deux anciens Directeurs défunts.

Harry était seul dans la pièce, et faisait face au portrait de Snape.

« Potter, il y a une différence entre la puissance et l'acte. Le premier concerne simplement la capacité à agir, alors que le second concerne la volonté de transformer cette puissance en réalité. Cela demande un choix.

— C'est très logique, commenta Harry. »

La portrait de Dumbledore sembla émerger de son sommeil. Harry était certain qu'il simulait la plupart du temps…

« Harry, il est parfois nécessaire de s'interroger sur la nature de ses actes, avant de s'interroger sur les actes en eux-mêmes.

— Très bien, soupira-t-il avec lassitude. » Il avait l'impression que chaque explication ne rendait leur propos que plus obscure. Il tourna le fauteuil de la Directrice afin de faire face aux deux portraits, et se laissa tomber dedans.

« Donc, tenta-t-il après quelques instants de méditation, ce que vous voulez me dire, c'est que le courage n'est rien sans ces réflexions ? Parce qu'on agit sans réfléchir ?

— Oui, et non. Dans certaines situations, on n'a simplement pas la possibilité de prendre le temps de la considération. On fait face à des choses imprévisibles, et il faut agir vite, répondit Dumbledore.

— Et, dans ces moments extrêmes, l'instinct peut parfois faire beaucoup, parce que c'est ce qui nous pousse à l'action, alors que nos divagations ne font que nous ralentir. »

Harry sourit. Voir le Directeur de Serpentard admettre la nécessité d'une vertu aussi Gryffondorienne, il ne s'y était pas attendu, mais il pouvait le comprendre. C'était un moyen comme un autre, et il fallait pouvoir utiliser tout ce qui était utile et à notre disposition.

« Réfléchir à ce qu'est notre devoir, c'est être davantage en mesure de faire le bon choix, c'est bien ça ? Et comme ça, nous ne devenons pas la victime de ces situations extrêmes, tenta Harry.

— C'est exactement ça, Potter.

— L'homme le plus brave est celui qui est à la fois en mesure d'expliquer ses actions, et de les mettre en œuvre de telle sorte à ce qu'elles respectent son intention, ajouta Dumbledore. »

Fin.


Crédit couverture : chrizwho sur tumblr.

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Ce texte est une participation aux défis de la Gazette des bonbons aux citrons :

- Personnage Severus Snape pour la Compétition des Drabbles.

- Thème [12] Victime pour un petit jeu.