Survivre quand l'on meurt

Chapitre 1

C'était un vendredi comme tous les autres; normal. Enfin, normal pour la plupart des gens, mais pas pour l'homme qui venait de rentrer dans son petit appartement qu'il louait depuis plusieurs années. L'appartement se trouvait dans un quartier tranquille où il ne se passait jamais rien. La plupart des voisins étaient des personnes âgées qui ne sortaient dehors que peu de fois dans une semaine. L'homme en question revenait d'un long voyage de travail. L'homme avait vu plusieurs horreurs lors de ce voyage, si l'on peut qualifier deux longues semaines à la recherche d'un tueur en série qui enlevait ses victimes le soir lorsqu'elles rentraient chez elles pour ensuite les tuer après les avoir torturées de voyage. Ces voyages étaient devenus depuis longtemps une routine pour l'homme même s'ils étaient tous différents les uns des autres. Chaque cas était à la fois si différent et si similaire. Les cas étaient différents, car le tueur n'était jamais le même et similaire, car cela restait des meurtres et de cas à résoudre. L'homme qui louait l'appartement était Spencer Reid, un agent du FBI et plus précisément un membre du BAU à Quantico. Spencer Reid posa ses clés sur le meuble près de la porte d'entrée après avoir verrouillé cette dernière. Il était épuisé. Les deux semaines n'avaient pas été de tout repos. Il leur avait été difficile d'attraper le tueur, mais ils l'avaient finalement arrêté. Il avait tué et torturé six femmes avant qu'ils ne l'attrapent. Les cas n'étaient jamais faciles, mais certains l'étaient encore moins que d'autres.

Reid déposa ses choses dans le petit salon et s'assit sur le sofa. Il ferma les yeux et se massa la tempe en prenant une respiration. Ce cas de deux semaines l'avait épuisé mentalement et physiquement. Le tueur n'avait presque pas laissé de traces derrière lui et il avait été difficile d'en faire le profile. Comme il tuait avec rapidité plusieurs victimes, il n'avait pu trouver le temps de dormir ou de bien manger. Le tueur agissait trop rapidement pour leur laisser un moment de répit. Le reste de l'équipe était tout aussi fatigué. Le leader de l'équipe, Aaron Hotchner, leur avait heureusement donné la fin de semaine de congé. C'était si rare pour eux d'avoir des journées de congés, à croire que les tueurs en séries existaient par centaine. Reid avait prévu pour ces deux jours de dormir et de lire, mais surtout de dormir. Dans l'avion, Morgan avait tenté de le convaincre de sortir le samedi soir avec le reste de l'équipe, mais Reid avait refusé prétextant être occupé. Tous savaient que Reid n'avait rien de prévu mais ils n'avaient pas insisté. Ces derniers temps, il était rare qu'ils insistaient car ils connaissaient que trop bien le jeune agent. Il était extrêmement têtu lorsqu'il voulait.

Il était tard dans la soirée lorsque Reid décida enfin de bouger. Son estomac criait déjà depuis plusieurs heures alors il se prépara du macaroni au fromage qu'il mangeait devant un épisode de Star Trek qu'il avait déjà vu à maintes reprises. Lorsqu' il eut terminé de manger, il prit rapidement une douche pour retourner au salon s'étendre sur le sofa. Il préférait s'installer au salon que de s'étendre dans son car la chambre à coucher ne contenait aucune télévision pour écouter Star Trek. Reid était sur le point de s'endormir lorsque son téléphone cellulaire se mit à sonner et à vibrer. Légèrement désorienté, il prit quelques secondes avant de décrocher.

- Reid, répondit-il.

- Reid, c'est Hotch, dit la voix à l'autre bout du fil.

- Qu'est-ce qu'il y a? demanda Reid d'une voix légèrement endormi.

- J'espère que je ne te réveille pas, commença Hotch.

- Non, je ne faisais que regarder la télévision. Est-ce que nous avons un autre cas?

- Non, je voulais seulement savoir si tu allais bien. Dans l'avion, tu n'avais pas l'air très bien. Alors si tu as besoin de quelques jours de repos de plus, tu peux les prendre. Je sais que tu as travaillé très fort ses deux dernières semaines, poursuivit Hotch.

- Je vais bien et je n'ai pas besoin d'autres journées de congé, dit Reid.

- Tu es certain? Demanda Hotch.

- Oui, confirma Reid.

Reid était tellement fatigué que ses sens en étaient affaiblis. Il n'entendit pas le bruit fort d'un objet frappant durement contre un autre. Il n'entendit pas les pas d'une personne qui venait d'entrer dans son appartement. Il n'entendit pas cette personne se diriger vers le salon où il était assis. Mais il sentit un objet froid et pointu sur sa nuque. Reid se raidit aussitôt et cessa de parler alors qu'il essayait de convaincre Hotch qu'il allait bien. L'inconnu, dans un murmure, ordonna à Reid de raccrocher sans rien essayer. Il le menaça de le tuer s'il essayait quoique se soit.

- Euh...Hotch...je dois te laisser. À lundi matin, dit Reid nerveusement.

Il raccrocha sans laisser le temps à Hotch de dire un mot. L'inconnu prit d'une main le cellulaire Reid. L'autre main était toujours occupée à tenir contre la nuque de Reid un objet tranchant, une lame. Il força Reid à se lever et le força à lui faire face. L'homme prit Reid par le cou et posa la lame sous son menton. Il appuya sur la lame jusqu'à ce qu'elle tranche légèrement la peau de Reid laissant échapper quelques gouttes de sang. Ce dernier tentait de contrôler sa peur, mais ses yeux le trahissaient. Ils évoquaient une telle crainte que l'homme ne put s'empêcher de sourire, un sourire dément. Reid n'arrivait pas à ouvrir la bouche pour poser la question qu'il avait en tête depuis que l'inconnu avait fait son apparition.

- Qui...qui êtes-vous? réussit-il à demander.

- Tu peux m'appeler Vincent, répondit l'inconnu.

- Que voulez-vous? demanda Reid tout aussi effrayé.

- Toi, dit-il sans rien ajouter.

Ce mot terrifia Reid. Il n'était pas habitué à ce genre de situation. Encore moins être la victime d'un malade obsessionnel. Il avait l'habitude de traquer les criminels, les meurtriers et les tueurs en séries. Être une victime était tout autre chose. Quelque chose qu'il ne souhaitait à personne. Reid en profita, lorsque l'homme desserra sa poigne sur lui, pour se défiler. Il s'éloigna de son agresseur et tenta de rejoindre la porte d'entrée pour fuir, mais l'homme était trop rapide pour lui. Alors qu'il allait ouvrir la porte, il fut violement poussé dans le dos par l'intrus. Reid s'étendit de tout son long sur le sol dût à la force de l'impact. L'homme le maintenait au sol avec force. Reid avait beau essayer de se défaire de la prise de l'homme, il n'y arrivait tout simplement pas. Son agresseur était beaucoup plus fort que lui. C'était dans des moments comme ceux-là qu'il regrettait de ne pas avoir suivit les cours d'auto-défense que Morgan lui avait à plusieurs reprises offerts. L'homme qui était assis sur lui passa doucement presque affectueusement sa main dans les cheveux de Reid comme pour le rassurer ce qui créa en réalité l'effet contraire.

- Maintenant, tu vas te calmer ou tu vas vraiment avoir mal, Spence, lui murmura l'homme à son oreille. Tu vas gentiment te lever et me suivre sans faire d'histoire. Compris?

Reid n'eut nul autre choix que d'acquiescer lorsqu'il sentit la lame couper plus en profondeur sur sa nuque. Vincent se leva et Reid en fit de même. Vincent mit son bras autour de la taille de Reid tout en tenant la lame tranchante dans son autre main. Reid n'avait pas le choix, il devait suivre l'homme malgré sa réticence. S'il désobéissait, il ne savait pas comment réagirait l'homme. Il savait qu'il pouvait essayer de profiler son agresseur, mais il n'arrivait à se concentrer. De plus, il ne pouvait pas prendre le risque de perdre sa vie en faisant un geste qui déplairait à cette personne ou en disant quelque chose qui le provoquerait. Ils sortirent de l'appartement doucement. Vincent l'amena vers un van bleu. Il ouvrit la porte et poussa Reid à l'intérieur et l'assomma avec une telle qu'il perdit conscience. Puis, il s'assit à l'avant côté conducteur et il démarra le véhicule.