Chapitre 1 :

De l'autre côté du miroir

DISCLAIMER : Aucun personnage ne m'appartient, sauf Céallio, Selena, Alicia, Corinne et la maîtresse de l'école.


2000 ans auparavant, sur Gaïa, au temps des Cetras, avant l'arrivée de Jenova…

La Rivière de la Vie, source de puissance, cœur de sagesse, océan de sentiments et de pensées…

Elle était née avec la planète, et disparaîtrait avec elle, un jour, lorsque le ciel laisserait tomber une pluie d'étoiles.

Mais cela n'arriverait que dans longtemps, si longtemps que personne ne serait plus là pour en ressentir plaisir ou douleur.

Dans une grotte parsemée de multiples cristaux, une personne était à genoux devant un lac souterrain. Une femme. Elle portait une robe de soie rouge, aux manches kimono. Un pagne violet orné de perles dorées entourait sa taille, tombant le long de sa jambe gauche jusqu'à la moitié de la jupe de sa robe. Ses longs cheveux châtains couvraient son dos.

Lentement, Ifalna rouvrit les yeux.

C'était fait.

Le cristal Mako renfermant l'esprit de Chaos était scellé. La jeune femme se releva. Ce tour de magie avait été plutôt éprouvant, elle avait passé trois jours dans cette grotte à concentrer son énergie et contrôler la Rivière de la Vie pour créer ce grand cristal. La Rivière de la Vie avait conduit l'esprit de Chaos dedans, ainsi qu'une matéria spéciale qui le faisait dormir.

Nul risque que le héraut d'Oméga s'éveille, ainsi. La planète était sauvée d'une menace. La dernière. Du moins, c'était qu'Ifalna pensait, comme tous les Cetras qui vivaient sur la planète depuis le commencement.

Ifalna fit volte-face et marcha jusqu'à la sortie. Elle contourna la cascade cachant l'entrée de la grotte et marcha jusqu'au bord du lac circulaire. Elle mit ses mains en coupe et s'aspergea le visage d'eau.

Elle leva ensuite les yeux vers l'horizon et sourit. Elle apercevait au loin son campement. Les Cetras étaient des nomades et ne restaient jamais au même endroit longtemps. Ils étaient chez eux partout sur la Planète et aimaient la parcourir en même temps que les esprits des morts, pour les accompagner, les guider, les soutenir.

C'était une vie merveilleuse. Simple et belle, au rythme des saisons de la Planète et du cours de la Rivière de la Vie.

Avec grâce, Ifalna se releva et marcha jusqu'au campement. Les tentes étaient faites dans des toiles aux couleurs chamarrées.

Quelques enfants jouaient aux abords du camp. Des Chocobos paressaient dans un enclos à l'est.

Ifalna marcha jusqu'à la tente de Céallio. C'était un Cetra aux cheveux brun sombre, vêtu d'une tunique verte. Physiquement, il affichait la trentaine, mais aurait bientôt cent quarante-quatre ans. Ifalna, elle, n'avait que seize ans, elle était encore toute jeune. Mais elle était déjà une très puissante magicienne pour son âge, et les membres de son clan la respectaient beaucoup pour cela.

Occupé à tailler une flûte dans un roseau, le jeune homme leva la tête et sourit en voyant Ifalna.

« Tu as enfin fini ? » dit-il.

« Chaos dort dans les bras de la Planète », acquiesça Ifalna.

Elle s'assit en tailleur à même le sol et souffla. Céallio hésita, puis se leva et lui demanda de l'attendre. Il s'engouffra dans la tente puis en ressortit avec un bol de fruits qu'il tendit à la jeune femme.

Celle-ci le remercia et se mit à manger. Elle réalisa alors combien elle était vidée par ce qu'elle avait fait.

« Il ne s'est rien passé de spécial en mon absence ? » dit la jeune femme.

« Pas grand-chose. Un autre clan est passé par-là, ils ont échangé quelques tissus contre de la nourriture, mais c'est tout », dit le Cetra en se remettant à l'ouvrage.

Ifalna acquiesça en silence, la bouche pleine d'une grosse bouchée de pastèque.

Une fois qu'elle eut recraché les pépins, elle déposa le bol, remercia Céallio puis se dirigea vers sa propre tente. L'intérieur était modeste, mais coquet. Il y avait une petite table en osier où était posé un herbier, quelques parchemins racontant des légendes sur les dieux tels que Shiva et Bahamut. De l'autre côté, une malle où Ifalna rangeait ses vêtements. Et au fond de la tente, une multitude de coussins où la jeune femme comptait s'affaler pour dormir un peu.

Mais bien plus au fond de la tente, il y avait un autre objet. Un objet magique puissant, qu'Ifalna tenait de ses ancêtres. Depuis toujours, cet objet était recouvert d'un grand pan de tissu noir, qui ne laissait que deviner qu'il était grand, long et mince, comme une fine plaque de métal dressée sur le sol.

Et aujourd'hui, le jour où Ifalna espérait se reposer, l'objet se mit à bouger. La Cetra se raidit. Que se passait-il ?

Soudain, le voile noir glissa. Un miroir apparut. Le verre s'illumina d'une puissante lumière blanche.

Ifalna saisit vivement son bâton de combat qu'elle portait toujours en bandoulière et se mit en garde.

Qui osait utiliser le miroir pour traverser les dimensions et venir la voir ?

XxXxXxXxXxXxX

Depuis la mort de Soluènn, Alicia s'était battue pour que la vie ne redevienne pas aussi sombre et tragique qu'à la mort de William.

La jeune femme était restée à Lockwood et avait élevé elle-même sa petite-fille. Selena avait eu une enfance normale, du moins jusqu'à l'âge de cinq ans.

Elle avait les yeux verts de sa mère, mais sa chevelure était bien celle de Genesis. Quoique, même si elle était rousse, ses cheveux étaient longs et bouclés, avec quelques mèches brun clair qui semblaient se battre pour qu'on les remarque, sur le devant du visage.

À part cela, Selena était une adorable petite fille. Mais l'élever s'était avéré difficile. Non pas qu'Alicia fût devenue aigrie, à nouveau. Mais l'enfant faisait beaucoup de cauchemars, chaque nuit. Et cela inquiétait Alicia. De quoi rêvait-elle ? Revoyait-elle cette nuit fatidique où l'hôpital avait été attaqué par ces deux mystérieuses créatures qui avaient voulu l'enlever ?

Quoiqu'il en fût, Alicia avait pris l'habitude de dormir avec la petite. Sa présence l'apaisait toujours.

Mais aujourd'hui, le 11 septembre, jour de la rentrée des classes, Selena avait peur.

Assise à la table de la cuisine, elle buvait son bol de lait avec une lenteur inhabituelle.

« Eh bien, chérie ? Dépêche-toi, ou tu vas être en retard pour ton premier jour d'école ! » dit Alicia, debout devant l'évier, en train de faire la vaisselle.

Selena ne répondit rien et but une nouvelle gorgée.

« J'ai encore fait un rêve, grand-maman », dit la petite.

« Hum ? »

« Dedans, il y avait encore eux. »

À ces mots, Alicia cessa de frotter la poêle. Lâchant son éponge, elle se retourna et alla s'assoir à gauche de la fillette.

« Je comprends, Selena », dit-elle avec douceur.

La petite soupira. Elle avait encore rêvé de ces mystérieux êtres cachés sous des capuches, qui lui disaient toujours des choses étranges et inquiétantes : qu'elle était une Cetra, qu'elle devait les rejoindre pour punir l'humanité, tuer les traîtres…

Selena n'y comprenait rien. D'abord, c'était quoi, une Cetra ? Et pourquoi punir l'humanité ? Et tuer, c'était quoi, ça ?

Toutes ces choses étaient inconnues à la petite de cinq ans. Alicia ne cessait de lui répéter qu'elle devait oublier tout ça, et chasser de son esprit ces êtres. Lutter pour ne pas succomber à ses rêves.

Selena s'y appliquait, mais le résultat était le même, à chaque fois : devant son refus, les êtres se mettaient à la menacer, puis ils la frappaient. La petite se réveillait chaque nuit avec des marques rouges sur le visage et le corps.

Elle courrait alors dans la chambre d'Alicia qui venait la réconforter, lui passer un baume sur le corps puis la laissait dormir auprès d'elle.

L'enfant avait toujours peur, du coup. Peur de se séparer de sa grand-mère. Et aujourd'hui, pour son premier jour d'école, elle devait quitter la maison, ce qui signifiait laisser Alicia.

La petite ne voulait pas. Mais sa grand-mère l'avait rassurée, en lui disant qu'elle rencontrerait d'autres enfants de son âge et pourrait se faire des amis.

Plus tard, Alicia et Selena quittèrent le manoir, montèrent dans une voiture garée près du perron et partirent vers la ville, qui portait le même nom que la maison : Lockwood.

C'était un petit village de style anglais ancien, avec des maisons aux murs blancs et à colombages noirs. Une ambiance chaleureuse y régnait depuis toujours. Du fait qu'il y avait peu d'habitants, ces derniers se connaissaient bien, comme une grande famille.

Tout le monde appréciait les Scott, car l'ancien maître du manoir, William, le mari d'Alicia, avait toujours été généreux avec les habitants les plus défavorisés.

Chaque année à Noël, il organisait même une grande fête où il invitait tous les habitants.

Depuis la mort de William et de Soluènn, les habitants se montraient particulièrement conciliants avec Alicia.

C'était la première fois que Selena venait en ville. Malgré les sourires chaleureux des passants et les bonjours qu'ils adressaient, elle se cramponnait à la jupe de sa grand-mère et enfouissait son visage dedans. Tout ce bruit, cette agitation, ces grandes personnes inconnues, ces odeurs de voiture et de nourriture du marché… C'était submergeant. Elle voulait retourner chez elle !

Arrivées devant l'école, la petite frémit. C'était une école ordinaire, une maisonnette au toit en tuiles rouges et aux murs de peinture jaune.

La maîtresse se tenait devant la porte d'entrée. Grande, le visage sec et tiré, les cheveux tressés en chignon, elle observa Selena derrière ses grandes lunettes carrées. Elle tenait une longue baguette en bois dans ses mains et ne cessait de tapoter la paume de sa main avec.

« Madame la principale, voici ma petite-fille, Selena Scott », dit Alicia.

« Hum… Élève distante et peu sociale au premier abord », dit la maîtresse.

« Heu… Oui, eh bien… Dis bonjour, Selena. »

Alicia poussa la petite en avant. Celle-ci leva timidement les yeux vers la femme et frémit. Elle avait l'air aussi sec qu'un pruneau qu'on aurait écrasé pour en retirer le jus.

« B-b-b'jour… m'dame », dit l'enfant d'une toute petite voix.

Elle prit les pans de sa jupe à deux mains et s'accroupit, pour une révérence maladroite.

« Bien. Entrez rejoindre votre classe, mademoiselle », dit la maîtresse en tendant sa baguette vers la porte.

Selena jeta un regard suppliant à sa grand-mère.

« Je l'accompagne peut-être jusqu'à sa classe », dit Alicia.

« Non, dit la maîtresse en lui barrant la route avec sa baguette. Les enfants doivent apprendre à se débrouiller seuls dès l'enfance s'ils veulent assurer leur futur comme de grandes personnes mâtures et responsables. »

Soupirant, Alicia s'accroupit et prit les petites mains de Selena dans les siennes.

« Allez, ma puce, vas-y. Je reviendrai te chercher cette après-midi à quatre heures. »

Selena se jeta au cou de sa grand-mère. Puis, à regret, elle s'en détacha et franchit l'allée de pelouse soigneusement tondue et entra dans la maison.

Le salon servait de salle de classe. Plusieurs élèves étaient déjà assis à des pupitres de bois anciens, devant un grand tableau noir. Le bureau de la maîtresse était installé à droite. Une étagère remplie de livres était visible à gauche du tableau.

Dès l'entrée de Selena, tous les enfants se tournèrent vers elle la fixèrent. La petite se figea. Seigneur, il y avait combien d'élèves, en tout ? Et pourquoi la regardaient-ils avec cet air bête ?

Elle se retourna pour s'enfuir, mais une baguette de bois se dressa devant elle, lui barrant la route.

« À votre place, mademoiselle », dit la maîtresse.

Résignée, la petite s'assit au seul pupitre libre, celui tout au fond à gauche. Une fois la maîtresse assise à son bureau, le cours commença.

Tandis que le cours commençait par une leçon de lecture des premières lettres de l'alphabet, Selena se surprit à passer de la peur à l'ennui. Alors, c'était ça, l'école ? Finalement, sa grand-mère avait raison, ce n'était pas effrayant. Mais tout de même, elle aurait aimé faire des choses plus constructives, comme rester jouer au manoir.

Finalement, la cloche de la récréation sonna. Étonnée, Selena regarda tous les élèves se leva. Elle les imita, sans savoir exactement ce qu'il se passait.

Elle les suivit jusque dans le jardin et là, elle s'arrêta.

Des groupes venaient de se former. Filles d'un côté, garçons de l'autre. Les filles jouaient à la poupée ou aux billes, les garçons venaient de sortir un ballon de foot d'un sac et se mettaient à organiser un match.

Selena secoua la tête. Elle n'avait jamais joué qu'avec sa grand-mère, et encore lorsque celle-ci avait du temps libre. Et la façon dont elle jouait était bien différente de celle de ces enfants.

Car, depuis l'âge de trois ans, Selena était spéciale. Elle était capable de faire des choses étranges, comme changer la couleur des objets, en créer ou bien même créer une bulle magique. C'était son pouvoir préféré : elle adorait s'enfermer dans une bulle et voler.

« Tu veux jouer ? »

Surprise, Selena se tourna vers celle qui lui avait parlé. C'était une fille blonde et aux yeux bleus, qui la regardait avec l'air un peu mou, comme si elle s'ennuyait.

« Oui », dit Selena, toujours d'une petite voix.

« Tu as une idée de jeu ? » dit la petite blonde.

La rouquine réfléchit, puis sourit et se pencha pour prendre un bâton au sol. Elle se mit à dessiner une fleur sur le sol, puis dit :

« Regarde. »

Elle tendit la main vers son dessin. Curieuse, la petite blonde se pencha et vit, avec surprise, que les pétales de la fleur, jusque-là bruns, prenaient une couleur blanche. Le cœur de la fleur devenait jaune, lui.

Étonnée, la fillette regarda Selena pour lui demander comment elle faisait. Et là, elle prit peur : les yeux de l'enfant étaient bleu électrique, et ses pupilles étirées comme celles d'un chat !

Terrifiée, elle poussa un cri. Selena cessa d'utiliser sa magie et interrogea l'enfant du regard. Ses yeux redevinrent normaux.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » dit Selena, étonnée.

La petite blonde la poussa et s'enfuit en pleurant. Elle revint quelques minutes plus tard en tirant la main de la maîtresse et montra Selena du doigt.

« Madame ! C'est une sorcière ! Une sorcière ! »

« Corinne ! Quelles bêtises me chantez-vous là ? » dit la femme d'une voix sèche.

« Mais c'est vrai ! Regardez-la ! Et ses yeux… ils sont devenus comme ceux d'un chat ! »

Selena se gratta la tête, confuse. C'était la première fois que quelqu'un avait peur parce qu'elle faisait de la magie. Sa grand-mère avait toujours paru amusée, elle ! Pourquoi diable Corinne avait-elle peur ?

La maîtresse regarda la fleur puis Selena.

« Où avez-vous trouvé de quoi peindre cette fleur au sol, jeune fille ? D'où viennent ces colorants ? »

Selena cligna des yeux. Peindre ? Colorants ? Soudain, la cloche sonna. Les élèves durent tous se mettre en rang et rentrer en salle de classe.

Pendant le reste du cours, Selena jeta des coups d'œil furtifs à Corinne. Cette dernière évitait son regard et chuchotait sans cesse des choses à sa voisine en la montrant du doigt.

Selena ignorait de quoi elle parlait, mais elle éprouvait un malaise. Quelque chose n'allait pas. Mais quoi ?

Lorsque la cloche sonna l'heure du déjeuner, la petite se dirigea vers la cantine avec le reste de sa classe. Mais lorsqu'elle voulut s'assoir près de Corinne, celle-ci la repoussa.

« Cette place est prise. Trouve-toi une autre ! »

Selena obéit et se dirigea vers le bout gauche de la table. Mais les élèves se serrèrent tous et lui lancèrent des regards mauvais.

« On veut pas de toi là », dit un garçon.

Selena se figea. Ils ne voulaient pas d'elle ? Une boule de douleur se forma à l'intérieur de son ventre. Elle sentit sa gorge se nouer.

Les larmes aux yeux, la petite sortit de la cantine et courut aux toilettes. Là, enfermée dans une cabine, elle grimpa sur le couvercle du siège et se mit à pleurer.

Elle détestait l'école dès le premier jour.

« Grand-mère ! Pourquoi t'es pas là ? Je veux rentrer ! » dit la petite.

Lentement, la porte s'ouvrit dans un grincement. Selena leva la tête, s'attendant à voir la maîtresse. Mais la personne qui se trouvait là était différente. En voyant la silhouette recouverte d'une longue cape, elle prit peur. C'était l'une des créatures de son cauchemar !

« Pauvre petite… »

La voix était celle d'une femme, mais son ton mielleux était vraiment désagréable aux oreilles de la petite fille très sensible.

« Tu vois, nous te l'avions dit, les humains sont mauvais avec toi ! Allez, viens, je t'emmène en lieu sûr. »

L'enfant hésita. Pour la première fois, la main que lui tendait cette inconnue ne lui semblait pas mauvaise. Après tout… pourquoi ne pas la suivre ? Mais elle se souvint de tous les coups qu'elle avait reçus dans ses rêves. Non, cette femme était mauvaise, comme les élèves et comme les autres créatures de ses rêves ! Personne n'était gentil, sauf sa grand-mère !

Alors, sans un mot, Selena sauta de son siège et courut vers la sortie des toilettes. Mais lorsqu'elle attrapa la poignée, elle ne put ouvrir la porte. Elle était fermée !

« Je l'ai verrouillée, n'insiste pas », dit la femme.

Selena se tourna vers elle. L'étrangère s'approchait. Elle semblait glisser sur le sol, la cape cachait ses pieds, elle n'émettait aucun bruit de pas.

« Viens », dit la femme.

« Non ! Je veux rentrer chez grand-mère ! Je veux pas venir avec toi ! » dit la petite.

« Si tu me désobéis, je vais m'énerver… »

Selena réfléchit à toute vitesse. La peur raviva en elle la mystérieuse force qu'elle avait ressentie chaque fois qu'elle utilisait ses pouvoirs.

Elle regarda le miroir accroché au-dessus du lavabo des toilettes. Elle se souvint de l'histoire d'Alice au Pays des Merveilles que sa grand-mère lui avait lue, une fois, pour l'aider à s'endormir.

Oh, comme elle aurait aimé que ce miroir soit comme celui de l'histoire !

Soudain, comme si quelqu'un avait entendu sa prière, le miroir ovale de la salle de bain s'illumina. Un vent puissant traversa les toilettes. Les portes des cabines se mirent à claquer, du papier toilette se mit à voler dans la pièce.

La femme serra fort sa capuche autour de son visage, révélant deux mains blanches comme la neige.

« Je m'en vais ! Tu es méchante, je n'aime pas cet endroit ! Je pars ! » dit la petite.

Elle courut vers le lavabo, l'escalada et tendit ses mains vers le miroir.

« NON ! Reviens ! » dit la femme.

Mais lorsqu'elle tendit la main, la petite s'engouffra dans la lumière et disparut dans le miroir. La surface de verre devint trouble comme une flaque d'eau, puis la lumière disparut.

La femme émit un juron puis disparut à son tour dans un nuage de fumée. La petite lui avait échappé.

XxXxXxXxXxXxX

Ifalna cligna des yeux. Elle s'était attendue à tout sauf à ça. La créature qui avait traversé le miroir était… une enfant ?

La petite tomba durement au sol et se recroquevilla contre un des piliers du cadre.

En silence, Ifalna la détailla. Elle avait de longs cheveux roux. Quelques mèches brunes y étaient visibles, ici et là. Elle portait un gilet de laine verte, une chemise blanche et une jupe noire. Des chaussettes blanches et des souliers de cuir noir complétaient sa tenue.

Mais qui était-elle ? Ce n'était pas une Cetra. Enfin, si, elle sentait que cette enfant avait quelque chose de Cetra, mais cela semblait… endormi, ou plutôt abandonné. Comme une Cetra déchue. Et il y avait autre chose, encore. Quelque chose qui n'était pas normal, une puissance de nature mauvaise, mais qui semblait apaisée par la nature bienveillante de l'enfant.

Secouant la tête, Ifalna s'approcha.

« Qui es-tu ? » dit-elle.

La petite leva ses grands yeux verts et considéra la femme.

« Vous… vous êtes Alice ? » dit-elle.

Alice ? Quel drôle de nom ?

« Non, je ne connais personne de ce nom. »

« Je suis pas au Pays des Merveilles ? » demanda la petite, se souvenant de l'histoire du livre.

Ifalna ne put s'empêcher de sourire devant les questions étranges de l'enfant. Persuadée qu'elle n'était plus un danger, elle posa son bâton et s'accroupit.

« Ne pleure plus, je ne te ferai rien. Je m'appelle Ifalna, je suis une Cetra. Et toi ? »

« S… Selena. Selena Scott. Je suis… une petite fille. »

« Eh bien, Selena Scott, bienvenue sur Gaïa. »

Elle lui tendit la main. Selena considéra un moment la femme. Pouvait-elle lui faire confiance ? Sa grand-mère lui avait toujours dit de ne pas se fier à des inconnus.

Mais devant son sourire bienveillant, elle ne put s'empêcher de lui prendre la main. Ainsi Selena rencontra la Cetra Ifalna.


Et voilà ! Je sais, cette fic est assez différente de toutes celles que j'ai déjà écrites dans le monde de FF7. Donc, pour ceux qui n'auront peut-être pas compris – je n'entends pas par-là que vous êtes bêtes, mais je veux éviter les confusions ! – Selena a voyagé dans le temps à travers le miroir et atteint Gaïa au moment où c'était encore l'âge d'or des Cetras. Avant l'arrivée de Jenova, donc. Et j'ai pensé y mettre Ifalna, quand elle n'est encore qu'une toute jeune fille.

Car dans le jeu de Playstation, Ifalna est une adulte et elle raconte au professeur Gast ce qui est arrivé le jour où Jenova est arrivée. Elle semblait le raconter comme si elle l'avait vécu. Et je sais de par les explications officielles du jeu que les Cetras ont la vie longue. Donc, peut-être qu'Ifalna était déjà là à cette époque ?

Quant aux créatures dans les rêves de Selena, je suppose que vous savez que ce sont les mêmes qui ont attaqué l'hôpital, autrefois : les sbires de Jenova.

Quant à ce qu'Ifalna ressent lorsqu'elle voit Selena : ce côté de Cetra déchu, c'est à cause de sa nature humaine. Parce que les humains de Gaïa sont des Cetras déchus, à la base. Donc, c'est ça que ressent Ifalna. Mais les humains n'existent pas encore donc Ifalna, en pure Cetra, est perdue devant cela. Et comme Jenova n'est pas encore arrivée non plus, elle ne comprend vraiment pas ces cellules dont elle ressent le pouvoir dans le corps de la petite. Des cellules de Jenova que Selena tient de son père, Genesis.

Ah, j'oubliais : le cristal qu'Ilfana crée dans la grotte au début, avec l'aide de la Rivière de la Vie, je suppose que vous devinez qu'il s'agit de celui dans lequel Lucrécia finira enfermée, des années plus tard, et celui où elle puise l'énergie de Chaos qu'elle donne à Vincent pour qu'il puisse rester en vie.

Bon, je crois que j'ai tout expliqué pour l'instant. Si ce chapitre vous plaît et si vous voulez la suite, n'hésitez pas à me le dire par review, ce sera déterminant ! Sinon, je supprimerai cette fic.

J'espère vraiment que ça va aller.

Merci de me laisser des reviews.

Avec l'espoir que ce premier chapitre vous plaît, à bientôt.