Disclaimer : Albator, Toshiro, Clio, les marins de l'Arcadia et Tori-San appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi
I.
- Désolé de t'avoir fait venir en pleine nuit…
- Si seulement je n'en avais pas l'habitude ! Qu'est-ce qu'Aldéran a fait de si grave, cette fois, pour que cela justifie la présence d'un Juge ?
- D'abord, il n'a pas seize ans, donc il est toujours mineur, fit Eton Jorande. Ensuite, il est soupçonné de meurtre !
Cette fois, Albator tressaillit franchement.
- Ton « soupçonné » s'oriente-t-il plus vers « coupable » que vers « suspicion » ? insista-t-il.
- L'enquête le dira. Mais vu que le gamin est le seul sur lequel on aie pu mettre la main, ça me semble bien mal embarqué pour lui… même si ce qui vient d'arriver n'est que l'aboutissement logique de son interminable dérive. Je t'avais pourtant mis en garde !
- Et je peux t'assurer que sa mère et moi avons tout fait pour tenter d'éviter qu'il ne se fourvoie dans toutes les galères. Mais, il semble que les murs de ce pensionnat soient loin d'être suffisants pour l'empêcher d'en filer à sa guise, retrouver sa bande de potes… Que s'est-il passé ?
- On ne sait vraiment pas grand-chose. La bande a mis à sac un Centre Commercial, un Vigile a été tué.
- Qu'est-ce qu'Aldie a dit, pour sa défense ?
- Il est bien trop défoncé que pour qu'on en tire quelque chose ! soupira le Juge. Je ne sais pas ce qu'il a fumé, avec quoi il s'est piqué ou ce qu'il a bu – les trois à la fois, selon toute vraisemblance, les résultats de la prise de sang le détailleront – mais à part vomir quand il émerge, il n'est pas bon à grand-chose ! Là, je dois décider si je dois signer le formulaire de son envoi en Centre Fermé – un réel endroit sans fuite, contrairement à ce pensionnat… qui, en plus de l'absence d'autorité parternelle, n'a fait qu'aggraver ses mauvaises habitudes !
- Ce n'est vraiment pas le moment pour la morale ! Je sais parfaitement que Karémyne et moi avons notre part de responsabilité dans les dérives d'Aldéran ! Bon, si ce n'est pas pour que je le ramène à la maison, pourquoi m'as-tu appelé ?
L'aube se levait quand Aldéran vit son père entrer dans la Cellule de Dégrisement.
- C'est seulement maintenant que tu te pointes ? jeta l'adolescent d'une voix fatiguée et rauque.
Glissant sur le sol souillé de la pièce qu'éclairait une lampe mourante, le jeune garçon s'était redressé, ses flamboyantes mèches rousses tombant en travers de son visage, ses prunelles d'un bleu sombre encore embrumées par tous les excès de la nuit.
- Tu ne reviens pas avec moi, tu vas être conduit à la Prison Centrale, laissa alors froidement tomber Albator, mains dans les poches de son long manteau. Le Juge Jorande a signé ton transfert immédiat.
- C'est la prison pour adultes… Je ne suis pas…
- Tu as commis une faute d'adulte, tu seras donc traité comme tel !
- Qu'est-ce que j'ai fait ? interrogea Aldéran, les jambes trop tremblantes que pour demeurer debout.
- Tu ne te souviens toujours de rien ?
- Rien…
- Un homme est mort au cours de ta petite virée. Tu es bon pour quinze ans d'emprisonnement ! C'est inévitable !
- Mais, tu vas faire quelque chose pour moi ? chuinta encore l'adolescent.
- Non ! Tu n'auras là que ce que tu mérites, conclut son père en faisant demi tour, la porte de la Cellule claquant derrière lui.
Du regard, Albator avait suivi le Fourgon qui emmenait le cadet de ses fils du Poste de Police à la Prison.
- Tu crois que ça va marcher ? fit-il après un moment.
- Ca ne dépend désormais plus que de ton gamin… Combien de temps restes-tu encore ici ?
- Skyrone entre en Fac de Médecine dans deux jours et Eryna en Maternelle. Je repars juste après.
- Combien de temps ?
- Aucune idée, quelques mois sans doute, comme toujours… Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, je n'en ai pas envie !
