Salut, c'est moi...
Te rappelles-tu nos fous rires ? Nos sourires ? Nos caresses sous les draps ? Quand, adolescente d'à peine seize ans, tu me faisais connaître l'amour, silencieusement et entrecoupé de fous rires, de faire ça tandis que les parents étaient à la maison. Te rappelles-tu que je t'avais promis de t'aimer pour toujours ? Pourtant, je ne l'ai pas tenu. Je n'en pouvais plus. Entre tes crises de jalousie et tes cachettes. Entre tes amours et tes "je te déteste"... Je ne savais plus quoi penser... J'ai supporté la situation pendant plusieurs années, avant de décider que j'en avais assez...
Salut, c'est moi...
Celle qui t'a blessé par de simples paroles. Je n'aurais jamais cru que des mots pouvaient être un coup de poignard en plein cœur. Pourtant, lorsque je les ai formulés à voix haute, tu m'as regardée et tu as acquiescé, même si la douleur transperçait ton regard. Tu as accepté la décision avec résignation. Tu savais que notre histoire était terminée depuis longtemps. Même si tous les deux avions essayé de recoller les morceaux brisés.
Salut, c'est moi...
Te rappelles-tu ce soir d'été, où enivrés par l'alcool, nous avons cédé à nos pulsions charnelles ? Nous avons cédé au besoin de sentir le corps de l'un contre l'autre. Une simple nuit... Nous avons, pendant une nuit, recréé nos jeunes amours... Puis tu t'es volatilisé avant que je me réveille, me laissant seule dans ce lit vide... Cependant, j'ai réalisé que j'avais pris la bonne décision... Malgré tout mon amour encore présent...
Salut, c'est moi...
Cette nuit n'a pas été sans conséquence. Elle a peut-être sonné la fin de notre histoire, je m'étais promis de t'ignorer pour ne pas voir ta peine... Cependant, elle a été une belle victoire. Combien d'années avons-nous essayé pour tenir dans nos bras un peu de toi et un peu de moi ? Une éternité, pourrais-tu me répondre. Est-ce cette défaite qui a détruit notre couple ? Je ne saurai l'affirmer avec certitude... Mais il a suffi d'une dernière nuit d'amour pour réussir...
Salut, c'est moi...
Victoire, ça te dit encore quelque chose ? Victoire Weasley. Aujourd'hui, après des mois sans nouvelle de toi, je tiens notre enfant dans mes bras. Une petite fille... Désirée Weasley... J'aimerais qu'elle vive avec un père, Edward, mais on dirait que c'est trop difficile pour toi... Je t'ai écrit pour te le dire, j'ai tenté de te voir, de te chercher... Mais tu restais et restes toujours aussi silencieux...
Salut, c'est moi...
Ta fille... Aujourd'hui, j'ai onze ans. Tu viens d'apparaître sur le pas de la porte de notre maison. Maman a raison : je te ressemble... Tu as essayé de t'excuser, de t'expliquer... Maman t'a mis à la porte... Elle a pleuré. Elle a crié à quel point elle te détestait et pourtant, elle murmurait des "je t'aime" à profusion...
Salut, c'est moi...
Je me suis longtemps sentie non désirée malgré l'amour qu'on me portait. Il me manquait une partie de moi et aujourd'hui, tu es là. Fier de ta fille. Fier de ce que je deviens. Tu essaies de rattraper le temps perdu, avec ma mère et avec moi... Tu fais partie de notre vie, maintenant. Comme avant, dirait maman.
Salut, c'est moi...
Ton épouse, ta femme, la mère de tes enfants... L'eau a coulé sous les ponts. J'ai compris ta peur et ta crainte. Tu étais terrifié et tu as préféré fuir... Aujourd'hui, ne pars pas. Reste avec nous. Désirée a grandi et mûri depuis ta réapparition. Elle va bientôt terminer l'école. Une Poufsouffle fière comme son père. Ne prends plus la fuite. Tu es un bon père malgré tes années d'absence et l'enfant dans mon ventre ne demande qu'à te connaître...
Salut, c'est moi...
Edward Lupin... Je ne suis pas bien habile avec les mots, mais aujourd'hui, j'ai réalisé quelque chose. J'ai été fou de partir... Mais, à l'époque, ça aurait été fou de rester... Je nous faisais du mal, je te blessais. Tu m'as laissé et j'ai réalisé. Je devais changer pour avoir le droit à ma Victoire. Alors j'ai agi en lâche. Je t'ai abandonnée. J'ai reçu ta lettre, lorsque tu m'annonçais que tu étais enceinte. J'ai failli revenir à ce moment-là, te demander pardon... Mais je n'ai pas osé... Par lâcheté. Je suis réapparu dans vos vies, onze ans plus tard. Ça m'a pris onze ans et des poussières pour réaliser que je ne pouvais plus me passer de toi. Pour réaliser à quel point tu es importante pour moi. Tu m'as détesté, frappé, injurié, craché dessus, tout ça en disant m'aimer... Puis tu m'as enlacé. Tu m'as pardonné. Tu m'as accordé ma Victoire. Je suis encore imparfait, malgré le temps qui passe, mais je suis là, maintenant. À m'occuper d'une fille qui va se marier bientôt, à dix-neuf ans... Et qui n'a plus vraiment besoin de père... J'essaie d'inculquer des valeurs fondamentales à notre fils, même si Caleb ne comprend pas.
Salut, c'est moi...
Tes cheveux blancs encadrent un visage marqué par les années... Un visage sur lequel je viens de poser un dernier baiser... Comme j'aurais aimé le faire pendant une éternité encore... Je te rejoindrai bientôt, mon aimée... Garde-moi une place près de toi...
