UNE VIE SAUVÉE CONTRE UNE SACRIFIÉE
CHAPITRE 1
Harry en proie au doute voyait s'écrouler tout son univers. Le sorcier le plus maléfique que la terre eut porté sévissait à présent en totale impunité et n'était qu'à quelques pas d'un pouvoir illimité. Il se devait de faire quelque chose et se fût à ce moment là qu'il vit Severus Rogue se dirigeant vers la cabane hurlante. Il décida alors de le suivre tandis que la nuit s'illuminait de traits multicolores accompagnés de bruits lugubre, de cris de terreur et de chute des pierres ancestrales.
La cabane hurlante était construite pour le seul loup garou qui avait suivi les cours de Poudlard. Lorsqu'Harry arriva juste derrière la porte il entendit la conversation que tenaient ses deux ennemis. Les pensées de Voldemort lui firent l'effet d'un bloc de glace dans son cerveau. Elles étaient obsédées que par un unique objet, la baguette de Sureau qui avait été un temps sous l'égide de Dumbledore. Malgré qu'il en fut le propriétaire celle-ci refusait obstinément de lui obéir pleinement, comme s'il n'en était pas le « maître ». Qui pouvait l'être ? Sinon Severus le meurtrier de son propre Directeur ? Le coupable était évident, et pour que cette « maudite » baguette lui obéisse, il fallait qu'il le tue et pour ça il n'était pas à court d'imagination. Le sorcier à la tête de serpent se tourna vers Nagini et murmura en Fourchelang « Tue ». Harry pointa alors sa baguette vers le mur de gauche du sorcier et concentra toute sa volonté tout en murmurant « Bombarda ». Un bruit d'explosion retentit alors et coupa Voldemort dans son effort de libérer Nagini de sa prison artificielle.
Harry choisit le millième de seconde pour se précipiter sur Severus et lui saisir le bras tout en dirigeant sa baguette et criant « Protego ». Dès qu'il l'eut saisit il pensa aux 3D indispensables au transplannage et ils se retrouvèrent illico devant l'escalier qui menait au bureau du Directeur. Il fut tout d'abord estomaqué devant son exploit puis jugeant le ciel, il constata que toutes les défenses de l'école n'étaient plus, d'ou sa facilité à réaliser ce déplacement.
- Potter ! Pourquoi ? Severus dégagea vivement son bras de celui d'Harry.
- Pourquoi ? Parce qu'il allait vous tuer ! Et croyez-moi siffla t-il, cette idée me réjouissait quelque peu, mais ... il fit claquer sa langue contre ses dents. Je pense que vous pouvez me dire des choses que j'ignore et qui me seront indispensables pour le détruire.
- Et vous croyez que je vais vous les dire Potter ? Décidément vos gênes ne dérogent pas de ceux de vos parents, votre naïveté est désespérante.
Le jeune homme remonta ses lunettes sur son nez, poussant alors une mèche de cheveux noirs corbeaux qui dévoila une cicatrice connu de tous les sorciers.
- Ouvrez la porte de ce bureau persiffla t-il, il le faut.
Severus le jaugea, méprisant et l'air encore plus antipathique qu'à l'ordinaire.
- Dumbledore.
La porte grinça est s'ouvrit devant un Harry très étonné.
- Pourquoi ce mot de passe ?
Severus ne répondit pas et entra. Sa capacité de contrôle hors du commun ne laissait rien paraître de la peur qui s'était tapie tout au fond de son être.
- Bien ! J'ai plein de questions à vous pos ... Harry se tut alors que son Directeur avait pointé sa propre baguette vers sa tête et sortait des filament s d'argent qui représentaient tous ses souvenirs.
- Vous êtes un géni ! Évidemment la Pensine ! Harry se tourna vers la vasque dans laquelle il avait plongé sans précautions aucune lors de sa quatrième année. Il fit face à Severus qui lui tendit la petite fiole d'une main tremblante. Ses lèvres fines ne formaient plus qu'un trait. Sa pâleur n'était pas loin de celle qu'affichent les morts. Harry s'en saisit puis en versa le contenu et se pencha ...
Les souvenirs de Rogue le propulsèrent bien plus avant que l'époque du souvenir qu'il avait volé. Severus était un jeune homme plutôt fluer, les cheveux noirs de Jai, et déjà habillé de vêtements trop grands pour lui, avec un goût prononcé pour ceux de couleur noir et amples au niveau des bras, le faisant déjà ressembler du haut de ses dix ans à une chauve-souris. Il était caché dans un bosquet et de sa cachette regardait deux fillettes jouer ensemble. L'une, rousse, venait de faire quelque chose d'extraordinaire qui fit pousser des haut-cris à la fillette blonde. Elle s'était littéralement envolée, planant presque comme un oiseau pour atterrir tout en douceur. Harry vit Lily sa mère pour la première fois dans ces œuvres. Rogue lui chuchota alors qu'il savait ce qu'elle était mais prudent il jetait des coups d'œil furtifs en direction de Pétunia qui avait regagné la balançoire. Celle que Lily avait lâché pour s'envoler était toujours en mouvement.
- Et je suis quoi ?
*- Tu es une sorcière !
*- Ce n'est pas très gentil de dire ça à quelqu'un fit Lily qui se détourna de ce garçon grotesque avec dédain pour rejoindre sa sœur.
Severus décida alors de les retrouver, Harry constata qu'il avait conservé la même allure au fil des années.
*- Tu es un sorcière ! réitéra Rogue à Lily. Tu es une sorcière. Je l'ai bien vu, je t'observe depuis un bout de temps. Mais il n'y a rien de mal à ça. Ma mère aussi en est une et moi, je suis un sorcier.
Pétunia éclata de rire.
*- Un sorcier ! s'écria t-elle.
Elle avait repris du poil de la bête. La surprise de le voir bondir à leur rencontre l'avait désarçonné mais à présent ce n'était plus du tout le cas.
- Je sais qui tu es. Tu es le fils Rogue ! Ils habitent dans l'impasse du Tisseur, près de la rivière dit-elle à Lily.
Son ton indiquait clairement que l'endroit avait mauvaise réputation. Elle inspira et ayant retrouvé tout son aplomb, l'apostropha à nouveau.
*- Pourquoi tu nous espionnais ?
*- Je ne vous espionnais pas, répliqua Rogue.
Harry parvenait à percevoir à présent son malaise grandissant.
*- De toute façon, ce n'est pas toi que j'aurais espionnée, ajouta t-il d'une voix méchante. Toi, tu es une moldue.
Le ton méprisant sur lequel Rogue avait prononcé ce mot à la signification inconnue, allait résonner encore longtemps dans l'esprit de Pétunia.
*- Lily, viens, on s'en va ! dit-elle d'une petite voix perçante.
*Dialogue de J.K. Rowling.
Harry resta à observer un Severus extrêmement amer, très déçu. Tout s'était mal déroulé, et il ressentit alors un semblant de pitié pour cet homme qu'il avait détesté dès le premiers cours.
Les souvenirs s'enchaînèrent, montrant un Severus et une Lily de plus en plus proche jusqu'à ce qu'un simple choixpeau leur fasse prendre un destin différent. Les humiliations que son propre père, en compagnie de ses amis les maraudeurs faisaient subir à Rogue lui déplurent au plus haut point. Puis vint le moment ou Rogue (qui désormais avait rejoint les rangs des forces du mal), vint à divulguer la prophétie concernant le danger mortel que représentait la naissance d'Harry, à son Maître. Harry vit clairement que Severus voulait sauver sa mère mais encore une fois le destin en décida autrement. Le souvenir s'évanouit et Harry vit un Rogue défait, dévasté faire face à Dumbledore. Malgré le fait que les deux hommes se soient précédemment rencontrés pour tenter de sauver la famille, Voldemort magnanime les avait tous tué, et seul Harry, son ennemi mortel, avait contre toute attente déjoué le sort mortel. C'était lui le plus grand des sorciers qui en avait fait les frais. Harry vit ensuite la promesse que Dumbledore avait arraché à Severus qu'au cas ou les forces du mal parvenaient à rentrer dans l'enceinte de Poudlard, il devait mettre fin à sa vie pour le préserver de toutes les tortures inimaginables que Voldemort pourrait lui faire endurer. Harry fut tout pâle lorsque son esprit sortit de la Pensine. Un Severus passablement inquiet lui faisait face.
- Je comprends mieux votre colère ... lorsque je vous ai volé un de vos souvenirs ... fit Harry, d'une voix blanche.
- Potter ce jour-là, j'ai cru que tout ce que j'avais élaborer allais s'écrouler ... tout ça pour rien, j'étais désespéré. Il baissa la tête revivant sans doute ce moment ou saguerre aurait pu être un fiasco incommensurable.
- Vous aviez peur ... qu'en fait je vous ... Harry leva le menton, à la recherche d'un mot adéquat. Que je vous admire c'est ça ?
Severus lui répondit par un bref grognement.
- Vous avez fait semblant, vous m'avez joué la comédie ! Vous m'avez fait croire que vous me haïssiez ! Il se rembrunit. Peut-être était-ce d'ailleurs toujours le cas. Il s'éclaircit la gorge.
- Severus, me détestez-vous réellement ? Comme vous me l'avez fait croire ?
- Il le fallait bien. L'homme dont la silhouette ne se détachait pas entièrement de la nuit qui régnait même dans son bureau se dirigea vers lui. À présent son nez seul brillait, un éclat de lune le faisant luire tel un phare au milieu d'une mer d'ancre.
- Ça je le sais, enfin je le comprends ! Mais ... euh ...
- Non Harry. Je me suis rangé à l'avis de Dumbledore. Vous ressemblez physiquement à votre père, mais de caractère ... vous semblez en avoir les traits de votre mère.
Un sourire étira les lèvres de l'Élu. Il ne le détestait plus comme avant, c'était déjà ça de gagné. Cependant cette petite joie s'estompa très vite lorsqu'il repensa au souvenir dans lequel Dumbledore confiait à Severus qu'Harry était un Horcruxe, lui aussi et que pour vaincre Voldemort il faudra qu'il soit tué par sa propre main. Enfin ce qu'il l'est moins, sa bouche devint sèche comme si des grains de sables s'y étaient installés par erreur. J'ai ... peur Severus avoua t-il penaud. J'ai peur de mourir !
- Ce qui m'inquiète voyez-vous ce n'est pas tellement ça.
- Merci rétorqua glacial Harry.
- Potter, et pour la première fois Severus lui sourit, vous-savez-qui risque de vouloir vérifier ... il se leva alors et se dirigea vers une de ses étagères très encombrées de fioles diverses et passablement poussiéreuses, mais parfaitement étiquetées d'une écriture de patte de mouches.
La guerre faisait rage. Voldemort furieux décida alors d'envoyer un ordre mental à tous ceux qui tentaient encore de lui résister. Ceux qui ne voulaient pas mourir et rejoindre ses rangs seraient épargnés. Il conseillait également que Potter et Rogue lui soient livrés dans les plus bref délais sinon sa colère serait encore plus implacable.
Dehors des cris de terreurs éclaboussèrent la nuit qui ne parvenait pas à étendre son manteau noir. La lumière fusait à tous les coins, recoins, de la forteresse et le cœur d'Harry se serra. Tous ces gens étaient entrain de lutter pour lui, pour la liberté, pour leur survie et la paix avec les Moldus. Il fit un demi-tour vers Severus qui revenait vers lui, tenant à la main une fiole minuscule. Il lui jeta un regard teinté d'inquiétude mais curieux.
- C'est un philtre de mort impermanente.
- Euh ... je sais que je n'étais pas particulièrement attentif durant vos cours prof ... Severus le fit taire d'un geste.
- Vous ne l'avez pas appris en cours, il eut une moue teintée de déception et se détourna du visage juvénile du garçon qui allait à présent sur ses dix-huit ans. Il le fixa attentivement. Vous boirez ce philtre quelques minutes avant de rencontrer, il fit une grimace, et poursuivit. Avant de rencontre vous-savez-qui.
- Et ?
- Et cette potion vous fera paraître plus mort que vous ne le serez après avoir reçu le sort mortel que je suppose il va vous envoyer.
- Génial ... fit très dubitatif Harry. Vous pensez que ... il va vouloir vérifier ? Lui ?
Rogue ricana. Sa naïveté me sidèrera toujours ...
- Vous l'avez déjà humilié une fois.
Harry leva les yeux au plafond. C'est plutôt ma mère qui l'a humilié !
- Pas moi se contenta t-il de rétorquer.
Il prit la fiole et la fourragea dans sa chemise, pas loin se trouvait aussi sa cape d'invisibilité désormais très juste pour le dissimuler sans risque.
Le silence s'instaura, les mots manquaient à tous deux à présent. La pendule lâchait ses tic-tac indifférente. La grande aiguille allait dans quelques minutes rejoindre la petite sur le douze, l'ultime chiffre qu'il verrait de sa vie. Il lâcha un soupir et se résigna à rejoindre son destin. Severus se dirigea à pas lourd vers la fenêtre et l'envie le démangea de rejoindre les combattants. Le désespoir gagnait du terrain, et il chercha un réconfort indispensable à ce moment, son mentor, son ami, Dumbledore, mais celui-ci n'était pas dans son cadre. Il soupira et ses poings se contractèrent tandis que le ciel vers lequel s'élevaient des fumées annonciatrices de dégâts considérables.
Harry sortit du bureau et prit la passerelle tout en restant sur le qui-vive. Il enjamba quelques personnes blessées mais fit vite pour ne pas s'apitoyer, il ne pourrait rien pour elles en cet instant. Il pressa son pas tout en mettant sa mail à la poche persuadé qu'il avait oublié quelque chose. Le Vif-d'Or s'y trouvait et il soupira tout en le sortant. « Je m'ouvre au terme » et soudain il comprit. Il allait mourir et à présent la pierre de résurrection allait lui livrer son secret.
*- Je suis sur le point de mourir. La coquille qu'il avait si souvent tenu dans ses mains, espérant qu'elle s'ouvre, s'exécuta enfin. La pierre fendue s'y trouvait ainsi que les trois symboles représentant les reliques de la mort.
Il la tourna trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre tout en fermant les yeux. Il y eu un puis plusieurs mouvements autour de lui, il le sentait confusément. Lorsqu'il les rouvrit il les vit tout autour de lui. Il y avait James, Sirius, Lupin, et sa mère Lily.
*- Tu as été si courageux.
*- Tu y es presque, dit James. Tout près. Nous sommes ... si fiers de toi.
Harry ouvrit la bouche, cherchant à assurer sa voix.
*- Est-ce que ça fait mal ?
*- Mourir ? Pas du tout, répondit Sirius. C'est plus rapide et plus facile que de tomber endormi.
*- Et il voudra aller vite. Il a hâte d'en finir, assura Lupin.
*- Je ne voulais pas que vous mouriez, dit Harry. Ni aucun d'entre vous. Je suis désolé ...
Harry fit face à Lupin.
*- Juste après avoir eu un fils ... Remus, je suis vraiment désolé ...
*- Moi aussi, dit Lupin. Je suis désolé de ne pas pouvoir le connaître ... mais il saura pourquoi je suis mort et j'espère qu'il comprendra. J'essayais de construire un monde dans lequel il puisse avoir une vie plus heureuse.
Harry soupira, une brise souleva ses cheveux. C'était à lui de décider d'aller à la rencontre de sa mort.
*- Vous resterez avec moi ?
*- Jusqu'à la toute fin, dit James.
*- Ils ne pourront pas vous voir ? Demanda Harry.
*- Nous faisons partie de toi, répondit Sirius. Nous sommes invisibles pour les autres.
* Harry regarda sa mère,
*- Reste près de moi, dit-il à voix basse.
Tous les mangemorts rongeaient leur frein. Voldemort trônait en Maître tandis que ses disciples voletaient comme un essaim d'abeilles excitées autour de leur Reine.
Le cœur d'Harry s'était transformé en putching ball, comme si un boxeur en pleine possession de ses moyens le frappait de toutes ses forces. Le compte à rebours était presque terminé et Voldemort contemplait comme abasourdi sa baguette de sureau, qui entre ses mains était tout à fait quelconque. Harry bien dissimulé par la cape d'invisibilité et la végétation, tripota la fiole que lui avait donné Rogue, et d'un trait en bu le contenu. Un goût amer et désagréable perdura quelques secondes.
*- Il semble que je me sois ... trompé, dit Voldemort.
Les mangemorts à ses côtés frémirent, inquiets et impatients à la fois de connaître la prochaine étape.
*- Non, vous ne vous êtes pas trompé.
Harry sortit de sa cachette et s'avança. Il pouvait sentir la présence de ses amis, morts pour lui, morts pour la liberté. Ils l'accompagnaient dans chacun de ses pas qu'il s'évertua à faire sans flancher. Le regard de Bellatrix aux côtés de son Maître le couvrit d'une haine inégalée mais aussi d'une folie irrécupérable. Courageusement il fixa son bourreau. Derrière lui flottaient un serpent monstrueux dans une cage de protection invisible. Il déglutit. Des éclats de rire, des chuchotements, l'éclaboussaient au fur et à mesure qu'il s'approchait. Son cœur, fou quelques minutes plus tôt s'était d'un seul coup calmé. Harry pouvait cependant sentir les pulsions de son système sanguin. Sa bouche devint sèche devant l'issue inéluctable.
Il y eut une vague émotionnelle étrange, où se mêlaient respect, haine, violence et désir d'en découdre.
Harry stoïque, attendait qu'arrive enfin le sortilège impardonnable ce qui arriva au bout de quelques secondes qui eurent l'illusion de durer trois siècles.
