Bonjour, bonjour ! :D

Eh non, je ne suis pas morte pendant ces vacances. Je me suis juste améliorée dans l'art de ne rien faire de ma vie et c'était d'un passionant, je vous raconte pas. Ca fait donc deux mois que je n'ai strictement rien écrit et, à vrai dire, cet OS n'était même absolument pas prévu au programme (Les bonnes résolutions du début des vacances : Ecrire une suite à Idylle, finir mon OS sur Neville, commencer mon OS sur Lavande, finir mon OS sur Hermione et Drago. Les bonnes résolutions tenues à la fin des vacances : Euuuh... rien.)

Cela dit, j'espère que vous avez passé d'aussi bonnes vacances que les miennes ! C'est trop court TT Lundi ça y est, je suis bonne pour me lever à 8h00, sachant que jusqu'ici, je me couchais limite à 8h00 (voir je ne me couchais absolument pas en me disant que comme ça le soir je me couche très tôt et je reprends un horaire normal, haha, la bonne blague), je sais pas trop comment je vais faire.

Bref. Cet OS donc, est sorti tout seul alors que je croyais ne plus savoir écrire. Et je le dédie tout spécialement à ma petite Anouck que j'aime, l'unique, la seule, qui m'a foutu des claques, m'a sorti de l'eau et m'a empêché de faire pas mal de conneries. Et avec qui j'ai passé 3 semaines magnifiques en Grèce. Et puis aux autres cons qui m'ont accompagné là-bas et qui me manquent horriblement :) (c'est d'un kitch, quand même, mes dédicaces...)

Disclaimer : Tout à JKR, rien a moi.

Titre : Fait d'hiver

Résumé : 'Et soudain, Bellatrix s'arrête de respirer. Son regard se pose sur le tas de lettre, glisse vers la petite tache de sang qui hante son tapis pui s'arrête sur sa soeur qui ressemble à une noyée : « Tu l'as tué. » '

Rating : R.

Musique de fond : 'Mademoiselle' de Berry que je conseille à tout le monde parce qu'elle est vraiment belle.

Bonne lecture !


« Et donc, j'estime qu'il serait peut-être préférable de peut-être restreindre quelque peu vos dépenses de ce côté-là car… Mademoiselle ? »

Bellatrix ne bouge pas.

« Mademoiselle Black ? », reprend aussitôt plus fort le directeur de la banque.

Elle ne sursaute pas, se contentant de tourne son regard vers le gobelin entre deux âges qui semble plus qu'exaspéré de parler au vent depuis dix minutes. Il n'a pas que ça à faire de sa journée, lui. Il a encore des comptes à régler, des clients à visiter et sa femme veut à tout prix le voir ce soir au dîner.

Elle, elle s'en fiche. Personne ne l'attend, personne ne l'emmerde sauf ce foutu directeur avec ses airs de supérieur. Il n'a pas encore compris à qui il a affaire en ce moment. Elle a le pouvoir entre ses bras frêle. Et d'un geste elle peut le réduire à néant.

Hum. Mais finalement, il l'amuse. Et il est bien pratique.

« Continuez. »

Il soupire et obtempère d'une voix sèche. Déjà elle ne l'écoute plus. Les mots se sont perdus dans ses pensées, il y a quelque chose là-bas qui éveille ses sens. Une ombre, discrète. Une toute petite silhouette. Ensanglantée.

Ça la tétanise.

Le directeur de la banque s'arrête à nouveau avec la folle envie d'assassiner toute la famille Black en voyant Bellatrix se lever brusquement de sa chaise et hocher très légèrement la tête. Comme s'il y a quelqu'un derrière. Il se retourne mais ne voit rien. Et quand son regard se repose du la jeune femme, il se cogne à des prunelles glaciales.

« Excusez moi mais j'ai un imprévu, annonce-t-elle avec un sourire posé. Pourrions-nous remettre l'entretien à une prochaine fois ? Jeudi par exemple ? Disons vers dix-sept heures.

– Mais…

– Au revoir, à très bientôt mon cher. »

Elle a envie de rire même si au fond d'elle c'est des sanglots qui monteraient tout aussi volontiers. Le gobelin a l'air bien ennuyé mais elle sait qu'il ne refusera pas. Il n'en a ni les moyens ni l'audace. Ce n'est qu'un simple individu avide d'argent et de plaisir qui doit retrouver sa maîtresse les jeudis à dix-sept heures. Et son sourire s'accentue à cette idée.

Elle connaît toute sa vie. Avant de l'engager, il fallait bien qu'elle vérifie un ou deux petits détails. Histoire de s'assurer qu'il était maniable. Manipulable à souhait. Et elle ne s'est pas trompée. Il est comme tous les autres, attiré par tout ce qui brille. Et peu importe la main qui lui apporte la richesse, pourvu qu'il puisse l'attraper.

Il se lève à son tour, les lèvres serrées.

« Bien. Au plaisir de vous revoir, Mademoiselle. »

Tandis qu'il se dirige vers la sortie, Bellatrix fait mine de s'allumer une cigarette. Ses doigts s'attardent sur le paquet de Winston à moitié vide et elle se dit que finalement, ça n'a aucune importance qu'il baise ou pas sa maîtresse ce jeudi. Peut-être même que ça serait mieux, il arriverait certainement de meilleure humeur. Mais c'est trop tard et elle n'est pas du genre à courir après les gens pour les rattraper. Tant pis. Il ravalera ses pensées noires.

Elle jette sa cigarette sur le bureau sans l'avoir allumer. Pendant quelques secondes, le silence l'enveloppe tendrement et elle ferme les yeux. Puis elle lance :

« Cissa. Tu peux entrer. »

Il y a un froissement de robe qui se fait entendre au loin. Et la poignée descend lentement. Mais c'est le bruit léger des talons qui claquent sur le marbre qui font rouvrir les yeux à Bellatrix. Elle n'a pas encore posé son regard sur sa sœur qu'elle sait, qu'elle sent, qu'il s'est passé une chose, un secret qu'elle ne va pas apprécier.

« Bella… »

La voix est suppliante. Ça lui écorche les oreilles. Et le cœur.

« Tu as les mains pleines de sang. », remarque simplement la brune.

Narcissa tremble. Elle se laisse dévisager sans bouger, sans respirer. Les questions silencieuses que sa sœur ne posera pas tournent dans l'air de la pièce. Elle expire. L'ambiance retombe.

Oui, elle a du sang sur les mains. Sur les mains et sur le visage, peut-être même sur la robe mais elle n'a pas le courage de vérifier. Et un mort dans le cœur. Un glaçon. Une terreur au creux de la gorge, elle ne sait plus bien. Elle aimerait parler ou s'asseoir. Elle se sent terriblement lasse, ne sachant même plus ce qu'elle doit craindre. Alors elle esquisse un geste vers un fauteuil mais Bellatrix l'interrompt :

« Non.

– Pardon ?

– Regarde-toi et regarde cette pièce. Ne t'approches pas, vas te laver les mains avant de tout dégueulasser. Nous discuterons après. »

Narcissa serre les poings et une goutte écarlate part s'écraser sur le tapis blanc. Bellatrix ne cille pas et la plus jeune des deux sœurs a brusquement envie de plonger les mains sur chaque recoin du bureau comme pour faire éclater tout le sang qu'il cache derrière cet aspect si parfait. Repeindre la brune en rouge. La salir.

Elle ne peut pas. L'instant d'après, elle se souvient que c'est sa sœur et qu'elle a besoin d'elle. Seule, Narcissa n'est rien.

« J'ai quelque chose. », murmure-t-elle.

Bellatrix lève un sourcil. Juste ça. Parce qu'elle s'en fiche de ce que sa sœur serre entre ses bras. Quelle importance alors qu'elle est là, ruisselante de sang et puant le désespoir à vingt mètres. Qu'est-ce qui s'est passé, Merlin, qu'est-ce qu'elle a encore fait ? Non. Elle s'en fiche, du moins, c'est ce qu'elle croit. C'est juste que c'est sa sœur.

« Pose tout sur la table et vas aux toilettes. »

Narcissa hésite.

« Je ne bougerai pas de là. », rajoute-t-elle finalement.

Alors seulement la petite cède. Ce n'est qu'une fois qu'elle a disparu dans l'embrasure de la porte que Bellatrix tend le cou. C'est un tas de lettre. Tout simplement. Une dizaine de lettres rattachées les unes aux autres.

La jeune femme reprend la cigarette qu'elle avait négligemment abandonnée quelques minutes auparavant et l'allume d'un coup de baguette. Il faudrait qu'elle dise son elfe d'aller racheter un paquet. Et qu'elle pense à ouvrir les fenêtres pour ventiler, mais en ce moment c'est l'hiver et elle n'a pas particulièrement envie de mourir congeler juste pour évacuer l'odeur d'une malheureuse cigarette.

Elle ne la fume pas.

La fumée s'élève. Et tout se consume, lentement. Elle brûle, la petite cigarette. Brûle, le papier. Bellatrix tire dessus deux fois. Ça reste amer au fond de la gorge. Puis elle s'assoie et attend.

Lorsque l'inscription Winston disparaît, la jeune femme écrase la cigarette et la cendre s'éparpille un peu partout. Elle souffle dessus. Adieu.

C'est le moment que choisit Narcissa pour revenir. Propre.

« Eh bah voilà, lâche Bellatrix. C'est quand même mieux, non ? Viens, assieds-toi, maintenant. Pourquoi tu trembles ? Relève la tête, Narcissa. Arrête. Assieds-toi et dis moi ce qui se passe.

– Thomas Laedermann est mort. »

Bellatrix ne réagit pas. Elle réfléchit quelques instants et l'image trouble d'un jeune homme blond, tout ce qu'il y a de plus banal, prend forme dans un coin refoulé de sa mémoire. Un Serdaigle, croit-elle. De la même année que sa sœur. Un Sang Mêlé parmi les autres.

« Eh bien. Quelle nouvelle dramatique. », lâche-t-elle en s'appuyant contre le dossier de sa chaise.

Narcissa lui jette un regard vide.

Et soudain, Bellatrix s'arrête de respirer. Son regard se pose sur le tas de lettre, glisse vers la petite tache de sang qui hante son tapis puis s'arrête sur sa sœur qui ressemble à une noyée.

« Tu l'as tué. », déclare-t-elle doucement.

Elle ne sait pas encore bien quoi faire de cette information. Elle ne s'attend pas à ce que Narcissa la contredise cependant, lorsque cette dernière hoche lentement la tête, incertaine, elle a quand même un coup au cœur.

Et puis un léger sourire se dessine finalement entre ses lèvres et Bellatrix ricane :

« Ainsi donc, voilà. Une semaine après ton mariage, Malefoy déteint déjà sur toi.

– Non… Non, Bella… Ne dis pas ça…

– Ne te mets pas à pleurer, chérie. Je ne supporte pas ça.

– Tu ne comprends pas… ! »

Narcissa ne va pas plus loin dans ses explications. Parce que brusquement, elle n'est plus sûre de rien. Qu'est-ce qu'elle est venue faire ici ? Qu'est-ce qu'elle a attend de sa sœur ? Du réconfort ? Elle n'est pas idiote. Elle sait bien qu'il n'y a pas de place pour les faiblesses dans cette maison. Et dehors, c'est la guerre. Alors elle baisse la tête et observe ses mains immaculées. Il est parti au fond du lavabo tout le sang. Et maintenant ?

Mademoiselle j'ai des secrets

Des choses que je sais, que je tais

« Prends une cigarette. »

Un vieux bubble-gum

Qui colle aux souliers comme un homme

Narcissa secoue négativement la tête. Sa gorge est serrée comme jamais, elle sent l'odeur de la fumée qui s'est imprégnée dans chaque recoin de la pièce. Et elle regarde sa sœur. Si froide. Si distante. Elle joue bien son jeu. Pourtant, Narcissa avait cru toujours savoir faire. Pas aussi bien, peut-être. Elle pleurait, elle, oui, elle se souvenait de la sensation des larmes sur ses joues, mais elle jouait bien aussi. Du moins, c'est ce qu'elle avait toujours pensé. Jusqu'ici. Parce qu'ici, dans ce bureau, elle se rend compte que quelque chose a percé son masque et qu'elle n'arrive plus à réparer ce dernier.

« Comment tu fais, toi, Bella ?

– Comment je fais quoi ? »

Narcissa hausse les épaules et désigne la pièce de la main :

« Pour supporter ça.

– Tu veux dire le fait de tuer ? »

La petite baisse les yeux.

« Il n'y a rien a supporté. Pour tout te dire, je dors très bien la nuit et je me délecte de ce que je peux trouver chez les autres. Le pouvoir, vois-tu c'est quelque chose de particulier. Une fois que tu y as goûté… ça s'accroche à toi. Tu ne peux plus t'en passer. »

Bellatrix se lève et se rapproche de sa sœur. Comment lui dire… Il y a des sensations qui ne s'expliquent pas. La jeune femme passe une main sous le menton de la blonde :

« Relève la tête. »

Sa voix est sèche et parfois elle regrette. Mais elle n'arrive pas à lui dire. La douceur… Ce n'est pas ainsi que ça se passe ici bas. Et Narcissa le sait.

Elle relève la tête et plante son regard dans les yeux glacés de sa sœur.

« Toi, tu ne l'as pas tué pour le pouvoir, n'est-ce pas ?

– Non. »

Bellatrix la lâche brusquement et se détourne vers la fenêtre. À côté, il y a le tas de lettre. Elle le frôle. Délicatement. Et Narcissa tremble de l'intérieur.

Mademoiselle j'ai des regrets

Des trucs pas très chic que j'ai fais

« Raconte moi, Cissa. »

Une odeur de rhum

Qui colle à la peau comme un homme

« Je…

– Pas comme ça, coupa froidement la brune. Je t'en prie, ne prends pas cet air désespéré ! Je ne te savais pas si pathétique. Pour un homme. Laisse moi deviner : tu t'en es amouraché ? Et ces lettres – elle attrape le paquet et le lance violement par terre – c'est toi qui les lui a écrite ? Regarde moi. Ne me mens pas. C'est ton écriture, petite princesse. C'est un péché véniel.

– Il voulait que je quitte Lucius, murmure Narcissa. Parce qu'il m'aimait. Pas comme les autres, lui, il m'aimait, comprends-tu ?

– Non. »

Puis elle sourit :

« Tu as grandis.

– Il faut croire.

– Excuse-moi. Thomas Laedermann donc, comment l'as-tu connu ? Je n'ai jamais entendu parler de lui. L'aimais-tu ?

– Oh ! Non, bien sûr que non. Nous avions les cours de potions ensemble. Voilà, c'était tout simple. Un cours ensemble, et puis, il n'était pas moche. Je l'aimais bien. C'était divertissant, il m'écrivait des lettres, des poèmes. Ça faisait passer le temps. Alors je lui ai répondu. Et lui il y croyait. Il disait que j'étais différente. Je ne le suis pas, n'est-ce pas ? Je suis comme toi. Comme tous les Black… »

Il y a une note de résignation dans sa voix. Narcissa est après la perfection, pas après la différence. Alors… Alors les mots d'un Sang Mêlé n'ont eu aucune importance.

Bellatrix s'est allumé une cigarette. Cette fois elle fume, appuyé contre la fenêtre. Elle fume et chaque fois qu'elle expire, elle regarde sa sœur. Simplement.

« Tu es une Black. »

Narcissa hoche la tête. Elle n'est pas rassurée, mais elle n'a pas peur. Elle s'en fiche. Être une Black… D'autres sont passés avant elle. C'est un nom qui fait peur. Mais c'est un nom voué à disparaître dans sa haine.

« Une fois sortis de Poudlard, il voulait m'épouser, reprend la jeune fille. Et puis il est parti six mois en Allemagne. Pour travailler. Pour gagner de l'argent ! lâche-t-elle méprisamment. Il disait qu'ainsi, il pourrait m'offrir ce à quoi j'aspirai. Six moi, c'est long. Il est rentré il y a cinq jours.

– Et toi, mariée il y a deux semaines.

– Voilà.

– C'est amusant.

– C'est grotesque ! – ses joues ont repris brusquement de la couleur. Grotesque ! », répète-t-elle en tapant du pied.

Elle a oublié le sang sur ses mains. Elle ne pense qu'à lui. Mais pas à ce qu'il lui a donné, non, elle se souvient à travers d'autres yeux, elle y repense, c'est grotesque, prend du recul parce qu'elle n'est soudain plus la petite fille toute excité devant une lettre, non, elle est l'épouse de Lucius Malefoy, descendante des Black. Et elle s'enflamme :

« Il est venu me voir il y a trois jours. Il a dit que je ne pouvais pas rester avec Lucius, que j'étais à lui. Je n'appartiens à personne. Puis il m'a menacé d'aller montrer mes lettres aux journalistes. Lucius serait obligé d'annuler le mariage. Ça aurait été un scandale. Alors aujourd'hui… J'ai été chez lui. Je ne pensais pas. J'allais juste récupérer mes lettres. Mais il est arrivé. Il est devenu comme fou, tu sais, ma baguette a valsé de l'autre côté de la pièce. Alors… il y avait ce couteau. Et ensuite... Je ne voulais pas. »

Narcissa s'arrête. Tout retombe d'un coup. Le semblant de fierté, de sentiment de justice s'est estompé. Sa sœur est à côté d'elle à présent, mais elle ne l'a pas entendu venir. Une cendre lui tombe sur les doigts et elle la serre, elle sent que ça brûle un peu, et alors elle aimerait bien se brûler la main entière mais elle n'y arrive pas. Et puis il n'y a plus de cendre maintenant. Tout s'est dispersé entre sa peau.

Elle ne pleure pas.

Mademoiselle j'ai des frissons

Je tremble pour un oui, pour un non

« Ne t'en fais pas, princesse. »

Un Smith et Wesson

Qui colle à la tête comme un homme

« Qu'est-ce que je vais faire du corps, Bella ?

– Je m'en occupe. »

Bellatrix soupire. Oui, elle s'en occupera. Narcissa est partie ramasser le tas de lettre. Elle examine les mots tracés il y a bien deux ans par ses doigts innocents. Elle ferme les yeux et tente de se rappeler ce qu'elle a pu ressentir pour cet homme.

Rien ne vient.

« Donne moi ces lettres, Cissa, dit Bellatrix.

– Qu'est-ce que tu vas en faire ?

– Les brûler. Et cet homme… Tu vas l'oublier. Il n'était et ne sera jamais qu'une petite tache dans ton existence. Un pli, une ride dans un coin gercé de tes lèvres. Dans ta vie parfaite, il restera une invention à ceux qui demanderont. Parce que tu es une Black. Et une Malefoy à présent. Moi j'ai les mains sales. Pour du beurre. Mais toi, tu resteras la petite Narcissa, la douce, la poupée de chair aux yeux du monde. Et ce sera très bien ainsi. Ils n'ont pas besoin de connaître ta vie. Et ils pourront bien croire ce qu'ils voudront… Quelle importance ? Regarde-moi, chérie. Ne tremble pas. Jamais. Tu n'en as pas le droit, comprends-tu ? Parce que derrière toi, tu as le sang de la fierté. De gens qui se sont battus pour ce nom. »

Et parce que tu es ma sœur. Mais la jeune femme n'arrive pas à le sortir.

« Oui.

– Ce n'est pas ta faute. », rajouta-t-elle à la place.

Il y a un silence qui sépare les deux sœurs. Un doux silence. Narcissa n'a subitement plus envie de pleurer. Elle sourit. Légèrement. Alors Bellatrix hoche la tête.

« Rentre chez toi.

– Merci. »

Elle a envie de lui dire qu'on ne dit pas ça chez les Black. Ils ne sont redevables à personne. Mais elle se tait. Peut-être même qu'elle lui sourit. Elle n'en est pas bien sûr. Quelle importance, si ça peut lui faire plaisir.

La petite s'en va. Tout est propre chez elle. Elle est l'allégorie de la candeur. C'est amusant, ces hasards. Elle ne pense plus à rien, finalement. Entre ses mains, toutes ces lettres d'amour lui paraissent lourdes. Dans quelques secondes, elle les brûlera. Juste le temps de se concentrer un instant. Il y a quelque chose qui la remue. Discrètement.

Elle a menti. Sans le savoir vraiment. Thomas Laedermann. Elle prononce ce nom à voix haute. Oui, elle a menti. Il y a un vrai visage qui apparaît dans sa tête. Et pas qu'un visage. Le salaud. Ainsi donc, il avait cru pouvoir jouer avec sa sœur. Tout comme il avait cru pouvoir se jouer d'elle. Avant. C'est son secret.

Elle sert fort les lettres entre ses doigts.

Il a eu de la chance de tomber sur sa sœur. Et elle envie brusquement Narcissa d'avoir eu la chance de lui prendre son dernier souffle de vie. Oh, oui, il a eu de la chance parce qu'avec elle, il aurait subit bien pire que quelques coups de couteaux.

Bellatrix prend sa baguette et murmure deux mots. Une flamme jaillit. Lentement, elle l'approche du tas de lettre mais au dernier moment, elle s'arrête. La flamme meurt lentement sur le bout de ses doigts. D'un geste délicat, elle sort alors une des lettres du paquet et la glisse sous un tas de feuille de son bureau. Elle ne sait pas trop pourquoi mais elle se sent mieux tout de suite.

Mademoiselle j'ai des raisons

Une foule de question, un prénom

Puis elle s'allume une cigarette. C'est la dernière du paquet. Pourtant, elle ne pensait pas avoir tant fumer…

Le filtre des Winston

Qui colle aux lèvres comme un homme

Puis elle laisse le reste flamber. Son cœur avec.


Et voilà ! Un petit OS assez simple en somme. Il se passe pas grand chose, j'ai remarqué ça. Je peux écrire quarante pages de rien du tout, c'est assez traumatisant xD

J'espère en tout cas que vous avez apprécié, Bellatrix et Narcissa sont les personnages que j'aime le plus dans la saga il me semble :D

Une petite review pour la route ? :)

Bisous, bonne rentrée à tout les petits suisses comme moi
(et mes chers français / belges, etc. : profitez bien de votre dernière semaine, hein. Tsss.)

Ana'