Titre
:
sous les ailes d'un ange
Auteur
:
ylg
Fandom
:
Card Captor Sakura
Personnages/Couple
:
Yue x Kinomoto Tōya, Tōya/Yukito, mention de Tōya/Kaho passé
Rating
:
R / M
Disclaimer
:
CLAMP
fic écrite pour un Kink Meme anonyme
Prompt
:
Yue/Toya, vierge
Avertissement supplémentaire : je ne sais pas,
ça compte peut-être
comme adultère ? ...'pas grand' chose, en fait.
oOo
Un battement d'ailes argentées enveloppe deux amoureux. Un instant plus tard, devant Tōya, se tient Yue.
« Ma forme d'emprunt
est vraiment un empoté, » grommelle l'ange en guise d'explication
à sa présence.
« Ça ne t'autorise pas à dire du mal de lui,
» rétorque Tōya. Il ne comptait pas être méchant, mais la
brusque disparition de Yukito au beau milieu d'un câlin l'a
déstabilisé.
« C'est… quand même une partie de toi.
Oui.
» Et ça ne le met pas de bonne humeur.
« Je partage ce qu'il
ressent. Mais cela ne fonctionne que dans ce sens. Il « sait » que
j'existe, mais n'a aucune conscience de moi, ne garde aucun
souvenir de quand je reprends ma véritable apparence.
-Et –Tōya
croise les bras sur sa poitrine pour se donner une contenance- quelle
est la raison de ta visite inopinée ? Si tu saisce
qu'il ressent, pourquoi nous interrompre, là, pile à ce moment-là
? »
Yue lâche un soupir d'énervement.
« Yukito est
trop timoré. Il a peur d'aller plus loin avec toi.
-Et?
-Et,
même s'il ne conserve pas de souvenir de ses métamorphoses, nos
corps ne font qu'un. Si je peux convaincre sa mémoire corporelle
que tout se passera bien avec toi –Yue cherche ses mots- ça me
facilitera la vie. Tu n'as pas idée de ce que c'est d'habiter
un corps que tu ne contrôles pas. Je dois déjà endurer qu'il se
goinfre sans alternative, s'il y a quoi que ce soit que je puisse
faire pour soulager une stupide angoisse existentielle complètement
inutile, je le ferai. »
Mais il y a quelque chose de plus dans le regard de Yue. Il y a l'exaspération que lui procure cette situation, il prétend qu'il n'agit pas là par plaisir mais par devoir –il se donne l'air d'être royalement ennuyé, comme s'il avait mieux à faire mais pas le choix. Mais, derrière tout cela… pas besoin d'extra-lucidité pour le déchiffrer. Yue arbore une frustration qui lui est propre.
« He bien ? »
Tōya
recule, presque inconsciemment. L'aveu coûte à sa pudeur, mais il
faut bien le faire. À contrecoeur, il bougonne :
« C'est
Yukito que j'aime. C'est à lui que
j'ai envie de faire l'amour. »
Yue lui aussi retourne
mentalement sa phrase :
« Yukito est moi. » (Pas l'inverse.
'Je suis Yukito', ça, il ne pourra jamais le dire. D'autant
que… c'est faux.)
Je
partage ce qu'il ressent…
cela s'étend-il aux sentiments ?
« Tiens-tu à ce que ta
première fois soit absolument avec lui ? –Yue fait la moue.- Clow
ne s'embarrassait pas de tels scrupules, lui. »
Oh. Donc, quoi
que Yue ressente, c'est envers l'image de son créateur. Tōya ne
sait pas si cela doit le tranquilliser, d'être utilisé autant
qu'on lui demande d'utiliser.
« Non. Cela n'a rien à voir
avec… peu importe. C'est le fait que je suis«
avec lui ».
-Et que tu penses qu'être avec moi c'est le
tromper ? »
Tōya ne répond pas.
« Que tu es mignon,
raille Yue. Vraiment différent de Clow… tes scrupules t'honorent,
murmure-t-il, presque gentiment. Peut-être, finalement… »
Que
ça soit dû à une dissemblance ou à un point commun avec le fameux
Clow Leed, Tōya ne saura jamais. Ce dont il a la brusque certitude,
c'est que, quelles que soient les justifications derrière
lesquelles il se cache, Yue arbore bel et bien des sentiments pour
lui.
Cette pensée le soulève à l'intérieur. C'est
flatteur. C'est aussi dérangeant, culpabilisant.
Il sait
depuis leur première rencontre à quel point cet être ressemble à
Yukito, derrière sa façade froide. En-dedans… oui, admet-il. Ils
sont bien la même personne.
Lentement mais sans trembler, il
avance la main pour lui caresser la joue. Il n'hésite pas
lui-même, il donne juste à Yue la possibilité de l'arrêter.
«
D'accord. »
Yue hoche la tête. Sans un mot, il l'invite à
passer au lit. Il le renverse sur le dos et le chevauche. Dans un
poudroiement argenté, ses vêtements disparaissent. Puis il met en
devoir d'ôter ceux de Tōya. Lequel, s'il pense qu'il est
capable de le faire lui-même, se garde bien de protester à haute
voix. Il lui montre juste qu'on va plus vite à deux.
Pas de
baisers entre eux. Seules leurs mains se lancent à la découverte
l'un de l'autre, en gestes volontaires. L'anatomie, disons,
minimale, de Yue surprend Tōya. Il s'efforce de ne pas le
montrer.
L'ange rompt le silence pour demander, amusé :
«
Laisse de côté toutes les implications « romantiques » ou je ne
sais quoi, c'est quand même ta première fois ? »
Tōya
grogne. « Oui.
-Même avec cette prêtresse ?
-Elle était
mon professeur et je n'étais qu'un enfant. » Il n'aime pas
avoir à se justifier.
Mais
ça ne m'a pas empêché de rêver à elle tant et plus,
pense-t-il encore.
Personne
d'autre depuis, non plus, avant Yuki.
Mais
vierge ne veut pas dire totalement inexpérimenté, ni dépourvu
d'initiative.
Tōya découvre le corps de Yue et comment le
manier. Yue le guide par gestes. Tōya se fie à ses soupirs.
Si
l'ange ne gémit pas, comprend-il au bout d'un moment, ça n'est
pas qu'il s'y prend mal, c'est juste une question de dignité
un peu mal placée. S'il refuse de commenter, en un bien ou en mal,
sa progression, là en revanche Tōya ne sait comment l'interpréter
: pudeur extrême qui l'empêche de prononcer les mots touchant à
« la chose », ou simple ignorance desdits mots ?
Alors qu'il
s'apprête à se glisser en lui, il se demande fugitivement, si
c'est la première fois pour lui aussi. Si son amour évident pour
Clow Leed a eu un support charnel ou s'il est resté pur esprit.
Cela, il n'arrive absolument pas à le lire. Et après tout,
décide-t-il en se perdant dans un tourbillon de sensations, ça ne
le regarde pas. Son passé n'appartient qu'à Yue, il n'a pas à
tenter de s'immiscer dans son histoire personnelle. Cela ne
changera rien à son histoire à lui avec Yukito.
