Disclaimer : Cutler Beckett appartient à Disney, les autres personnages sont des OC faciles à distinguer ainsi que de véritables figures historiques
Genre : Drame
Rating : « M »
Pairing principal : Cutler Beckett
Résumé : Lord Cutler Beckett est un pilier pour la Compagnie Anglaise des Indes Orientales et sa notoriété n'est plus à faire ni en Angleterre ni dans ses colonies. Une transaction marchande le conduit alors à traverser les mers pour atteindre les Indes où il rencontrera le Prince Umashankar. Beckett, accueilli comme un représentant du Roi George Ier, découvrira le monde hindou ainsi qu'une jeune courtisane dont la beauté attisera ses sens et son esprit machiavélique… mais les dieux seront-ils avec lui pour l'aider dans sa mission ?
Statut : Terminée - 13 chapitres
Publication : 2009
Ndla : Je tiens à signaler que je reprends des éléments historiques que je détourne ( plus ou moins ) sans scrupule pour mon intrigue. J'espère avec cette fiction vous faire un peu voyager ( en dehors des Caraïbes ) et partager quelque peu une de mes passions qui est l'Inde. Evidemment, je n'oublie en rien la réalité et cette fanfic demeure une histoire par définition. La vision que je peux parfois retranscrire est sans doute sublimée en dépit de la période historique décrite. Je vous offre comme tout auteur une part de mon imaginaire.
Si le cœur vous en dit, je vous invite au voyage en compagnie de Cutler Beckett
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ELLE SERA MIENNE
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Chapitre 1
Une mission importante
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Londres 1721
Un ciel d'hiver peuplé de nuages noirs couvrait ce jour la capitale britannique. Dans les rues, les fiacres filaient à tout allure défiant des passants à la verve crue. Les femmes, couvertes de la tête aux pieds, pauvres ou aisées, relevaient leur jupon pour ne pas souiller le bas de leur robe.
C'était finalement une journée comme les autres pour les londoniens…
Ce matin même, Cutler Beckett avait reçu une missive le conviant au Ministère. Le feuillet avait été envoyé par le Premier Ministre du Roi George Ier désirant l'entretenir d'une mission particulière et dans les plus brefs délais.
La nouvelle avait été réceptionnée avec contentement, l'orgueil de l'Envoyé démesurément gonflé. Visiblement, le Roi ne pouvait plus se passer des ses services… c'était la troisième fois en cinq mois que l'on faisait appel à lui.
Il était treize heure exactement et cela faisait déjà trente minutes que Beckett attendait dans un couloir richement décoré. Debout face à un monumental tableau, les mains jointes dans son dos, Cutler observait un portrait de sa Majesté dessiné par une main de maître.
Un sourire ironique sur ses lèvres minces, il se surprit à superposer mentalement son visage sur celui du monarque.
Tandis qu'une porte s'ouvrait sur sa droite, il se tourna lentement pour faire face à un majordome guindé :
— Si Milord veut bien me suivre...
Acquiesçant à peine d'un mouvement de tête, il suivit le domestique et pénétra à sa suite dans un magnifique bureau rouge et or.
Debout, un volumineux livre entre les mains, le Premier Ministre attendait en lisant... son visage, en dépit des signes de l'âge, arborait une étonnante vigueur pourtant propre à la jeunesse et sa lourde perruque bouclée lui donnait un air majestueux digne d'un véritable monarque.
Dès qu'il releva la tête, Cutler s'inclina devant Sir Walpole qui lui serra la main.
— Lord Beckett, asseyez-vous donc !
— Merci... répondit celui-ci en prenant place, son interlocuteur ayant fait de même face à lui.
— Je vais être direct car de nombreuses affaires nous occupent mutuellement.
— Certes.
— Vous avez été d'une précieuse aide ces derniers mois et avez en totalité répondu à nos espérances. Sa Majesté est fière de vous, Lord Beckett !
A nouveau, l'orgueil de l'Envoyé se mit à rutiler.
— Cela n'est pas récent mais… son Altesse souffre quelque peu d'impopularité ne serait-ce que par son refus d'apprendre notre langue.
—J'en ai eu vent, répondit seulement Beckett en acceptant une tasse de café que lui proposait le majordome revenu chargé d'un plateau.
— Cela ne fait qu'amplifier certains petits dysfonctionnements au sein de notre pays, reprit le Premier Ministre. Le peuple pense que leur souverain n'a que faire de leurs têtes et du patrimoine anglais. Du côté de quelques pairs du royaume ainsi que du parti Jacobite, certains additionnent avec espoir ces maladresses qui ne peuvent que leur être profitable.
Arrêtant son discours, Sir Robert Walpole porta lui aussi une tasse fumante à ses lèvres avant de poursuivre :
— J'en viens à vous Lord Beckett. La crise financière qui balaye le pays a entaché la crédibilité du Roi et celle du parti Whig… cependant, je ne cesse de défendre leurs intérêts à la Chambre des Communes et cela, dieu bénisse, porte ses fruits. Les actions de la Compagnie des Mers du Sud ont été divisées entre la Banque d'Angleterre et la Compagnie des Indes mais cela, vous en avez été le premier informé.
— Certes, déclara de nouveau Cutler en terminant sa tasse de café.
— Grâce à vous et à vos prouesses, la réputation de la Compagnie des Indes n'a pas été compromise et n'a pas souffert de remarques pouvant ternir son blason. C'est pour cela que j'ai une mission à vous confier. Sa Majesté est en contact avec un puissant Prince Indien, Param Umashankar, demeurant à Panaji. Pour l'histoire, feu son père avait décidé de construire un deuxième palais situé à l'entré de la ville. Lors des travaux, des ouvriers ont découvert des saphirs dans le sol alors qu'ils creusaient les fondations. Dès lors, la construction fut arrêtée pour extraire les pierres précieuses. Son fis régnant désormais, il est à la tête de cette exploitation si je puis dire « brillante ».
Les deux hommes émirent un rire ténu sous ce trait d'humour.
— La région de Panaji n'est pas sous le joug de l'Angleterre… continua ce dernier. Mais le Prince a tout intérêt à requérir une alliance avec nous pour protéger les ressources de son territoire...
Sir Walpole marqua un temps en laissant un sourire mystérieux habiller ses traits.
— Une aubaine si je comprends bien… déclara Lord Beckett en imitant le sourire de son interlocuteur.
— En effet ! répondit le politicien en joignant ses mains d'un geste calculateur. Le Prince se trouve dans une situation délicate mais qui pour nous, se révèle bénéfique ! Panaji est un point stratégique, son port permettrait à la flottille britannique ainsi qu'à la Compagnie des Indes d'avoir un lieu d'ancrage. L'espace que recouvre le port est conséquent, il s'agit du plus vaste du sud du pays ! C'est une véritable ouverture sur le monde Indien que le Prince peut nous offrir… et nous souhaitons que vous apportiez un contrat avec vous. Vous lui ferez signer une fois la confiance du Prince en votre possession ou du moins, une fois la situation irrémédiable. Les Umashankar règnent dans la crainte d'un soulèvement depuis la découverte des saphirs, ce qui a considérablement étoffé leur richesse. Ils sont devenus plus puissants tout comme ils attisent la convoitise et la jalousie. Voyez-vous, ils sont comme en guerre avec le reste du continent indien. Au pied du mur, le Prince sait qu'il en faut peu pour que son royaume se retrouve assiégé. Un révolution est même à craindre au sein même de son peuple… ce n'est qu'une question de temps.
Une lueur malicieuse dans le regard, Beckett répondit :
— Je vois où vous souhaitez en venir… mais il me semble pourtant que cette tâche surpasse celle d'un simple Envoyé.
Il avait enrobé sa voix d'un accent ingénu tout en gardant dans ses yeux clairs une flamme manipulatrice.
— Allons allons Lord Beckett, cherchez-vous donc les compliments ? Vous savez aussi bien que le Gouvernement lui-même que votre tâche dépasse depuis longtemps celle d'un simple Envoyé.
Laissant passer quelques secondes, Cutler inclina la tête pour remercier l'homme qui venait de le complimenter.
— Dites-moi Sir Walpole, que doit-on apporter au Prince ?
— En autres échanges habituels, il suffit à vrai dire de… satisfaire la passion d'Umashankar.
Levant un sourcil interrogateur, Cutler laissa le Premier Ministre répondre à sa question muette.
— Des chevaux contre des pierres précieuses que notre Roi désire néanmoins acquérir.
— Pardon ? rétorqua spontanément l'aristocrate.
— Vous avez bien entendu.
— Si je puis me permettre, le prétexte de ma venue aux Indes est celui d'apporter des chevaux à Umashankar ?
— Des purs sang anglais, répondit flegmatiquement le politicien.
— Soit, je souligne la nuance mais le voyage en mer est bien trop long pour ces créatures. Les haltes nécessaires nous feront perdre du temps et ces bêtes doivent récupérer sinon à défaut d'offrir la fine fleur d'une pure lignée anglaise, ce sont des chevaux morts qui assouviront la passion du Prince.
Toujours le sourire aux lèvres, Sir Walpole se leva pour se diriger vers un coffret de bois posé sur une console ouvragée. Soulevant le couvercle, il retira de la boîte un cigare non sans en avoir proposé un à Beckett.
Celui-ci refusa poliment en attendant la suite de la conversation.
— Rassurez-vous, nous avons pensé à tout, reprit enfin le conseiller du Roi. Ce projet ne date pas d'hier et les chevaux ont déjà parcouru plus de la moitié du voyage. Cela fait deux semaines qu'ils patientent à Madagascar et récupèrent en attendant d'être embarqués pour les Indes. Voyez, il ne manque plus que votre accord Lord Beckett.
Réfléchissant un instant, ce dernier finit par se lever pour se poster face au Premier Ministre.
Avec une intonation grave, Cutler répondit :
— J'accepte Sir Walpole. Il est pour moi un honneur d'aider sa Majesté.
— A la bonne heure ! s'exclama le politicien en serrant de nouveau la main de l'Envoyé.
Les deux hommes se fixèrent alors pour échanger un regard complice.
— Sa Majesté vous sera grandement reconnaissante et saura vous remercier de votre précieuse aide.
Beckett afficha un sourire de convenance pour dissimuler un autre sourire intérieur, bien plus victorieux et vorace.
S'inclinant, il souhaita une bonne journée à Sir Walpole déjà replongé dans son ouvrage.
Tandis qu'il traversait les couloirs du Ministère, son esprit se perdit dans des pensées fort agréables.
Cette mission, peut-être, serait celle qui manquait à sa carrière pour asseoir définitivement sa réputation et accroître sa notoriété !
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