Titre :Envole-moi
Genre : fanfic yaoi en 2 chapitres - pairing Kato Yué / Sakuya Kira
Rating : M
Disclaimers : les personnages appartiennent à la très talentueuse Kaori Yuki, on ne fait que les emprunter.
Vocabulaire : Dans la culture japonaise, le senpai (ou sempai) (先輩) est l'élève avancé et le kōhai (後輩) est le jeune élève. Le senpai a un rôle de tuteur auprès du kōhai
Tenshi : ange
Chapitre 1
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Le raisin de la tentation
Etre amoureux, c'est quoi ? Kato se posait parfois la question. Mais selon lui, pour le savoir, il fallait d'abord être normal. Mais quand on est un pauvre junkie lycéen, on ne risque pas de rentrer dans cette catégorie. Il savait qu'il n'aurait jamais accès à certaines choses. Un travail ? Une petite amie ? Une famille ? Il serait probablement mort avant… Au moins, en attendant, pour éclairer ses journées et sauver ses fesses quand il était dans une situation critique, il y avait toujours Kira.
Sakuya Kira était en quelque sorte son ange gardien. Il était passé du stade de simple camarade de classe à celui de protecteur sans même que Kato s'en rende compte. Plusieurs fois, il l'avait vu dealer dans des endroits plus ou moins glauques. Jamais il ne lui avait fait de reproches, au pire lui jetait-il juste un regard étrange.
Kato avait réalisé que Kira se souciait vraiment de lui un jour où son camarade lui avait apporté un bentô alors qu'il n'avait pas mangé depuis deux jours. Il lui avait tendu, l'air de rien, et avait dit : « A ton âge, ce n'est déjà pas bon de sauter un repas, alors six… ». Et il était reparti, un sourire énigmatique au coin des lèvres.
Depuis ce moment là, Kato n'avait plus eu l'estomac vide.
Quand il n'avait pas d'endroit où squatter, Kira lui proposait de venir chez lui, prétextant qu'il voulait de la bonne herbe pour fumer. Ça finissait toujours par un repas chaud, un futon confortable et même pas un petit joint…
Ces longues heures chez lui à discuter ou à ne simplement rien faire, au moins Kato ne les passait-il pas dans la rue à faire des conneries… Mais elles les rapprochaient de lui, au grand malheur du lycéen. Car Kira avait toujours été pour lui quelqu'un d'inaccessible, quelques soient les efforts qu'il pourrait faire.
Kira est beau. Kira a une classe folle. Kira a un regard à se damner. Kira est intelligent. Kira a un avenir. Et moi, pauvre petit junkie, je suis son complet opposé.
Pourtant, même si je sais qu'il est un ange et que je suis un vermisseau, je ne peux m'empêcher de le regarder avec admiration, je ne peux m'empêcher de le dévorer du regard en rêvant à mieux, je ne peux m'empêcher de laisser mon esprit vagabonder et fantasmer sur lui, même en ce moment, alors qu'il déguste une grappe de raisin…
« Tu veux du raisin, Kato ? Je vois que tu en meurs d'envie… »
Sa voix fit sursauter le jeune homme. Kira avait dû se rendre compte que Kato le contemplait, encore une fois. Mais comment quitter des yeux sa silhouette parfaite sensuellement avachie sur son canapé, ses lèvres fines et gourmandes dégustant chaque grain de fruit, sa langue caressant la peau fine du raisin…
Kato préféra détourner le regard…
« Pfff, n'importe quoi, je m'en tape de ton raisin. »
Et voila, comme toujours, il avait utilisé sa meilleure arme : la fuite. Ses autres moyens de défense étaient la dissimulation, le mensonge et l'agressivité. Mais elles marchaient rarement avec Kira. Ce dernier se leva et vint s'asseoir sur l'accoudoir du fauteuil où était assis son invité. Il décrocha un grain de raisin noir et le tendit à Kato.
« Goûte, c'est du muscat.
- Mus-quoi ??, demanda Kato, entre l'agressivité et le désintérêt total. Je croyais que c'était du raisin ? »
Kira laissa échapper un petit rire cristallin.
« Le muscat est une variété de raisin…, expliqua-t-il, amusé.
- C'est ça, rigole, bouda Kato. Je le savais, crétin, c'était pour te tester. Ça prouve que tu me prends pour un débile…
- Tu vas l'ouvrir, ta bouche ?? », invita à nouveau Kira en se penchant un peu plus sur le jeune homme.
Sa voix douce, murmurée si près de son oreille, fit frémir Kato et, comble de l'horreur, il se sentit rougir ! Ainsi, non seulement il était troublé par son camarade, mais en prime, il le montrait ! Damnation ! Kato se concentra pour revêtir son masque d'impassibilité – mâtiné de boudasserie – et ouvrit la bouche avec une petite moue. Comme si Kira, son grain de raisin ou la troisième bague du pape, c'était du pareil au même pour lui : un vieux truc sans intérêt.
Amusé par tant de tentative ratée de dissimilation, Kira joua encore un peu avec son ami. Il glissa le grain de raisin entre les lèvres douces de Kato et murmura à son oreille :
« Vas-y, croque-le doucement… Laisse son arôme parfumer ta bouche… »
Sous le charme, Kato obéit. Il ferma les yeux et laissa plusieurs plaisirs l'envahir : la douceur de l'index de Kira sur sa lèvre inférieure, le goût sucré du raisin se répandant dans sa bouche, le parfum de Kira enivrant ses sens… Inconsciemment, il laissa échapper un soupir de contentement. Tout à sa dégustation, il ne prêta que peu d'attention à son camarade qui se glissa derrière lui.
« Tu aimes, Kato ?, demanda Kira, penché sur son lui, les mains posées sur ses épaules.
- C'est divin… »
Il ne savait pas ce qu'il aimait le plus dans toutes ces sensations. Probablement toutes celles liées à Kira… Mais il aurait préféré se couper les deux mains que de l'avouer !
« Dis-moi, mon petit Kato, continua Kira, mutin. Je te trouve bien solitaire, en ce moment. Tu n'as plus envie de… croquer les innocentes petites lycéennes ? »
La question fit redescendre immédiatement Kato sur terre.
« Quoi ??!!, s'écria-t-il. Hé, ça te regarde pas et… d'abord, je me tape qui je veux, quand je veux !
- Je suis sûr qu'au fond, tu es vierge… »
Kato se tourna vers Kira, outré et rouge comme une pivoine.
« N'importe quoi !!, siffla-t-il méchamment. Tu me confonds avec Setsu !!
- Tu sais… C'est bien d'attendre la bonne personne pour sa première fois. Il n'y a aucune honte à ne pas vouloir brader sa virginité. »
Le ton doux de Kira apparaissait moralisateur au lycéen et il tenta de bouder… Mais son sempai avait glissé ses doigts dans ses cheveux blonds et leur simple caresse suffisait à lui court-circuiter le cerveau.
« Je… Je ne suis pas vierge, se défendit-il assez mollement avant de frissonner à cause des doigts qui effleuraient maintenant son cou. Et arrête de me tripoter… »
Sa supplique fut entendue et Kira retourna sur le canapé… au soulagement et au grand regret de Kato.
C'est pas humain d'être aussi sensuel, se dit Kato en maudissant certaines de ces pulsions vis-à-vis de son sempai.Mais il se comporte toujours bizarrement, il faut dire…
Kato retourna à sa contemplation du beau Kira dégustant son raisin. Une question lui brûlait pourtant les lèvres et il finit par rompre le silence.
« Je peux te poser une question ?, demanda-t-il avec son ton insolent et je-m'en-foutiste le plus classique.
- Bien sûr.
- C'est Setsuna ton meilleur ami, non ? Alors pourquoi c'est moi que tu invites tout le temps ? »
Kira le fixa de ses pupilles noires comme la nuit et attrapa une cigarette.
« Toi, répliqua Sakuya tandis que ses yeux reflétaient la flamme dansante de son briquet. Toi, tu es particulier. Tu me plais. »
Il se laissa aller en arrière et, un petit sourire sur les lèvres, recracha la fumée vers le plafond. L'air de rien. Comme toujours quand on lui posait des questions un tantinet embarrassante et qu'il répondait de façon… mystérieuse. Mais là, le mystère semblait absent. Dans la tête de Kato se bousculait chaque mot de la réponse de son sempai. Toi… Tu me plais… Particulier… Il se leva et rejoignit Kira, s'asseyant à ses pieds. Il laissa sa main glisser sur la cheville de son sempai et leva les yeux sur lui. Presque timide.
« … Je te plais comment ? »
Sakuya retint un sourire. Il tira une dernière bouffée de sa cigarette avant de l'écraser dans le cendrier, puis se laissa glisser au pied du canapé à côté de Kato.
Kato qui n'avait raté aucun de ces mouvements.
Kato qui le regarda s'agenouiller face à lui.
Kato qui frémit quand il prit son visage entre ses mains et que leurs lèvres s'unirent dans un baiser tendre.
Kato qui crut défaillir quand ses lèvres entrouvertes sous le coup de la surprise accueillirent la langue exploratrice de son sempai et qu'elle entreprit une danse sensuelle avec sa consoeur.
« Tu me plais comme ça », répondit enfin Kira quand leurs lèvres se furent séparées.
Encore un peu sous le choc – ce n'est pas tous les jours qu'on voit un de ces plus grands fantasmes se réaliser ! – Kato mit une bonne minute à reprendre ses esprits. Il sourit enfin.
« Tu veux bien encore m'expliquer ?, minauda-t-il. Je suis un peu lent parfois… »
Kira s'exécuta, et tandis que sa bouche offrait mille plaisirs à son kohai, il allongea le joli blond frémissant et ses mains entamèrent des caresses tout aussi brûlantes.
« Tu me plait comme ça aussi…, murmura-t-il dans un souffle au creux de l'oreille de Kato.
- K… Kira… Embrasse-moi encore… »
La supplique ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd et Sakuya embrassa l'autre lycéen férocement, avec une ardeur diabolique. Il n'arrêta que pour permettre à Kato de reprendre son souffle. Kira empoigna les cheveux blonds pour maintenir la tête de son cadet sous son emprise totale.
« Ces filles, Kato… C'était pour me rendre jaloux ?, ronronna-t-il.
- Ouais, crâna l'autre. Et aussi pour goûter à leur fadeur avant de t'avoir toi. Tu m'en veux ?
- Non… ça t'a rendu d'autant plus désirable et appétissant. »
Son autre main voleta vers la ceinture du pantalon de Kato et entreprit de le déshabiller, tout en raffermissant sa prise dans les cheveux décolorés.
« Mais si tu étais resté avec l'une d'elles… j'aurais pu la tuer par jalousie…, gronda Kira avec un sourire carnassier.
- J'adore quand tu fais ton mâle possessif.
- Vilain Kato, tu ne me crois pas ?, ronronna Kira en tirant sur le pantalon pour le retirer.
- Si, je te crois… »
Ils échangèrent un long regard. Ils étaient aussi sincères et sérieux l'un que l'autre. La main de Kira caressa la bosse qui déformait le boxer et Kato frémit. Kami que son sempai était doué ! Une seule caresse de lui et il était déjà presque au septième ciel.
« Juste une chose, sempai…
- Oui, tenshi ?
- Après… ne me jette pas comme une merde, ok ? »
A la seconde où il dit ça, Kato regretta ses paroles. C'était vraiment le moment de sortir une mièvrerie dans le genre, tiens ! Kira le prit sur le ton de la plaisanterie et se moqua gentiment de son kohai.
« Tu crois que c'est mon genre ? Ah oui, peut-être ! », et son rire clair envahit la pièce.
Pourtant, le cœur de Kato, profondément enfoui dans son armure de mépris et de désinvolture en prit un coup. Un éclair de mélancolie obscurcit son regard clair et il esquiva pour oublier la raison de son malaise.
« Tant pis, alors, dit-il avec légèreté. Ça me va comme ça aussi et qui vivra verra. »
Le jeune homme voulait oublier cette peur de l'abandon quasi viscérale qui le torturait si souvent depuis sa plus tendre enfance. Etre le fils adultérin rejeté par toute sa famille laissait des traces indélébiles dans son cœur et c'était pour lutter contre ça qu'il ne s'accrochait à rien. Pas d'attaches, pas de rejet. Seulement des regrets. Mais ça, c'était quelque chose de gérable. Kato se concentra sur les mains de son sempai qui finissaient de lui retirer ses vêtements et caressaient maintenant l'intérieur de ses cuisses pour remonter vers son entrejambe et il replongea avec délice dans l'instant présent.
« Tu as des doigts magnifiques, soupira le jeune homme, rêveur.
- Et ils vont t'emmener dans les abysses de l'Enfer… On s'ennuie tellement au Paradis et c'est tellement cliché.
- J'irai où tu voudras, mon Prince des Ténèbres… »
Possédé par le désir qui grandissait en lui, Kato saisit la main libre de son sempai et la porta à ses lèvres. Les yeux mi-clos, il fit courir l'index de Kira sur sa lèvre inférieure avant de le sucer avec un petit couinement mélodieux, mimant à merveille une fellation.
« Emmène-moi où tu veux, supplia le jeune homme.
- D'accord… Mais dis-moi, p'tit Yu, tu as déjà eu un rapport anal ? »
Kato rougit presque autant à cause de la question que parce que Sakuya l'avait appelé par son prénom. Et même pire : par son diminutif, le même qu'utilisait sa demi-sœur quand ils étaient enfants car elle savait qu'il détestait son prénom.
« Ça a vraiment de l'importance ?
- Non… Non, bien sûr, je veux juste ne pas faire d'impair, répondit tendrement Kira avant d'embrasser son amant. On s'en fout, ok ? »
Tant de prévenance attendrit Kato qui baissa complètement sa garde. Après tout, son sempai méritait bien qu'il se donne à lui totalement, corps et âme.
« En fait… non… je l'ai jamais fait avant, dit-il timidement. Je… J'en ai envie maintenant. »
Il aurait voulu dire « Je voulais que ça soit avec toi » mais il avait peur que ça fasse franchement trop mièvre.
« Tu es sûr ? Sinon… On attend. »
Malgré son ton doux et attentionné, le corps de Kira disait tout le contraire. Pour le persuader d'écouter plutôt la sagesse de la chair, Kato passa ses bras autour du cou de son amant et lui dit avec franchise et une pointe d'amour :
« Kira sempai, j'ai très envie que tu me fasses l'amour ici et maintenant. »
Les pupilles de Kira s'embrasèrent et il laissa libre cours à ses désirs. Il dévora tout d'abord la bouche de Kato avant de se laisser couler le long du corps laiteux. Se glissant entre ses cuisses ouvertes, il honora son jeune amant de la plus douce façon qui soit, explorant d'abord avec sa langue là où ses doigts humides finirent de le préparer, lui arrachant des soupirs et des gémissements lascifs. Que quelqu'un le touche là et de cette façon – qui plus est son sempai – troubla tout d'abord Kato. Mais c'était si bon qu'il se contenta d'apprécier la faveur. L'index puis le majeur de Kira s'enfoncèrent en lui à un rythme lent mais sûr tandis que la langue chaude et tentatrice glissait sur son sexe tendu. A ce train-là, Kira allait lui faire perdre la tête ! Sauf que la plus dure partie du programme n'était pas faite et il ne savait plus s'il aimait ou non, s'il en voulait plus ou non. Ses sens chamboulés entre plaisir nouveau et douleur ne lui envoyaient que des avis incohérents. Alors il se laissa porter par l'instant et se contenta d'essayer de retenir ses gémissements tandis que la langue de Kira courait sur son sexe. Le jeune homme savait ce qui allait se passer d'un instant à l'autre et il l'attendait avec autant d'impatience que d'appréhension.
Et s'il trouve que je suis un mauvais coup ? Et s'il ne veut pas mettre de préservatif ?? On ne sait jamais… Pour lui, je le ferais sans… Mais peut-être qu'il va se dire que je peux avoir quelque chose, il m'a vu vendre des faveurs… Et si… ?
Perdu dans ses pensées de plus en plus négatives, Kato se crispa et grimaça de douleur.
« Tu as mal ? », lui demanda Kira avec douceur.
Kami ! Il va me trouver nul et j'aurai raté la seule occasion que j'avais avec lui !!, paniqua intérieurement Kato.
« … On s'en fout… »
Mais son sempai savait lire en lui. Il arrêta tous ses préliminaires.
« On peut faire des trucs plus softs si tu veux…, ronronna-t-il.
- Non !!! … Non… J'ai vraiment envie de… tout le reste. S'il te plait ?? »
Kira ne céda pas et son regard ardent sembla percer toutes les défenses de son kohai pour atteindre son âme.
« Tu es nerveux. Et tu as mal. Kato… Je veux que ça soit parfait avec toi, je ne veux pas gâcher ta saveur, et il accompagna ses paroles d'une douce caresse sur sa joue.
- Peut-être… peut-être qu'avec du lubrifiant…, proposa Kato en rougissant comme un gamin pris en faute – il se sentait ridicule mais ça lui faisait tellement plaisir que Kira se soucie de son bien-être !
- Je connais tes désirs mais je connais aussi tes doutes.
- Kira-sempai, quand tu lis comme ça en moi, tu me fais flipper ! »
Pour seule réponse, un sourire énigmatique ourla les lèvres fines de Sakuya. Bien sûr, Kato ignorait qu'il pouvait réellement lire en lui. Il déposa un baiser doux sur ses lèvres et comme par mimétisme, Kato sourit à son tour.
« Tu es beau quand tu souris comme ça, soupira Kira en explorant la mâchoire fine de son amant du bout des doigts.
- C'est toi qui me rends beau… »
Kato glissa ses doigts dans les cheveux noirs de jais et les entrelaça sur la nuque de Kira pour l'embrasser lentement, sensuellement… Une dégustation qui se mua en un baiser de plus en plus passionné, bouillant d'ardeur et de désir. Kira le laissait faire et répondait au désir de son kohai par des caresses tendres.
« Tu es doux.., murmura Kato. Je ne pensais pas que tu étais si doux…
- Et toi tu es romantique, commenta Kira un peu amusé. J'ai presque honte de t'avoir étendu comme ça, par terre.
- Pour tout te dire… Je rêvais depuis longtemps que tu me prennes sauvagement par terre. J'ai encore tout gâché.
- Chuuuut ! Arrête de te sous-estimer. Chaque moment passé avec toi est un moment chéri, chaque moment loin de toi est un moment gâché.
- Arrêêête !!, se plaignit gentiment Kato en lui assénant une tape sur la tête. Tu vas me faire rougir ! Tu veux me coller la honte ou quoi ?? »
Pour cacher sa joie qu'il trouvait trop infantile, le jeune homme se colla à son sempai, enfouissant son visage dans le creux de son cou. Kira profita quelques instants de la chaleur de ce corps contre lui puis repoussa doucement Kato pour le regarder droit dans les yeux.
« Yué, tu veux qu'on réessaie plus tard ? Et ne mens pas, je le saurai. »
Kato esquissa un sourire teinté de perversité et glissa sa main dans le pantalon ouvert de Kira.
« J'ai envie de toi, beau brun, ronronna-t-il. D'ailleurs, t'es beaucoup trop vêtu à mon goût.
- Je t'en prie. »
Trop heureux d'avoir le feu vert, Kato fit s'agenouiller son amant pour se débarrasser avec habileté du pantalon et du boxer et ainsi avoir un libre accès au corps superbe de Kira. Il le dévora d'abord des yeux sans oser le toucher, puis demanda du regard la permission de passer à l'acte. Amusé, Sakuya haussa les épaules dans un sourire. Kato effleura la peau chaude, puis déposa un baiser quasi religieux sur ce sexe véritable fruit de la tentation avant de le lécher avec amour. Se laissant porter par son envie, il le prit en bouche et l'honora du mieux qu'il put.
« Ka… to… », gémit Kira en plongeant ses doigts dans les cheveux blonds.
La voix vibrante de plaisir de son sempai lui fit redoubler d'ardeur mais Kira le repoussa gentiment avant de jouir.
« Pas trop, je ne suis pas un Dieu », plaisanta Sakuya.
Sur sa faim, Kato se jeta sur son amant pour s'emparer avec force de sa bouche, les faisant tous les deux tomber au sol. Pour abattre les dernières appréhensions de son amant, il posa la main de Kira sur ses fesses, l'invitant à lui faire tout ce qu'il désirait. Son sempai répondit à l'appel et prit possession de son corps, envahissant sa bouche avec sa langue et glissant deux doigts en lui. Ils brûlaient maintenant tout les deux d'un feu intense qui les consumait littéralement, anesthésiant la douleur et décuplant le plaisir. Quand il le sentit prêt, Kira retira ses doigts et les remplaça par son sexe gonflé de désir. Kato se crispa au début, enfonçant des doigts dans le dos de son amant, mais il se détendit rapidement au contact des lèvres chaudes de son sempai qui déposait des baisers tendres dans son cou.
« Ça va mon petit ange ?, ronronna Kira en entamant un va-et-vient lent.
- Kira… sempaiii… T'arrête pas ou je te tuuue !!
- Pas de menaces en l'air, c'est sérieux le meurtre. Laisse-toi plutôt mourir dans un autre vice… »
Sur ces paroles, Kira lui suçota l'oreille et intensifia ses coups de rein. Son jeune amant se laissa submerger par cette nouvelle vague de plaisir et ne put que gémir en réponse. A mesure que leurs corps se fondaient l'un dans l'autre dans le péché ultime, Kira inondait son ange de murmures tendres.
« Kato… Ta lumière inonde mes ténèbres. Tu me fais penser au lotus qui s'élève dans la boue et resplendit de pureté sans jamais être souillé…
- Ki… Kiraaa !!! Aaah mon Dieuu ! »
Ce mélange délicieux de force et de douceur, de douleur et de délice eut rapidement raison de Kato. Se sentant de plus en plus proche du point de non retour, il enfouit son visage dans le creux de l'épaule de son sempai. Même à cet instant, il avait honte de montrer ce qu'il ressentait vraiment. De l'amour. Pur et fort. Brûlant comme ces caresses. Le genre d'amour qui vous fait déplacer les montagnes ou vous conduit à la mort avec le sourire. Il aurait tellement voulu entendre un simple « je t'aime » de la part de son sempai, mais toutes ces paroles le berçaient déjà et lui offrait l'illusion d'amour dont il avait tant besoin.
« Kato… je… »
La voix troublée de Kira le troubla. Allait-il lui ouvrir son cœur ? Kato plongea son regard bleu dans les yeux de son amant et resta suspendu à ses lèvres. Ciel, les joues rosies par le plaisir, les lèvres entrouvertes, les yeux emplis de désir… Kato était réellement irrésistible. Pourtant, même si Kira savait ce que son kohai désirait, il ne pouvait lui donner. Il se contenta donc de maintenir l'illusion en souriant avec tendresse et de murmurer avec tendresse le surnom qui définissait si bien Yué Kato.
« Tenshi… »
A ce simple mot, le Paradis traversa le corps de Kato dans une onde de pur orgasme, entraînant avec lui un Kira surpris d'une telle intensité. Ils tombèrent l'un sur l'autre, à bout de souffle. Kira hésita, luttant contre sa conscience, mais ne put se retenir bien longtemps de prendre Kato dans ses bras. Jamais il n'avait ressenti ce… besoin. Et le pire arriva quand il réalisa qu'il était heureux de sentir le jeune homme se blottir enfin contre lui.
« Ça t'embête si je reste un peu comme ça ? », demanda Kato en posant sa tête sur son torse, ses cheveux d'or balayant le torse musclé marqué des tâches du sang de Rochel.
Emu, perturbé, un peu perdu par ces sensations bizarres qui l'assaillaient, Kira referma les bras sur ce corps fragile comme pour le protéger du monde. Et peut-être de lui-même.
Dans un dernier soupir de bonheur, Kato se dit qu'il avait enfin trouvé son Paradis.
ooOOooOOOoOOoo
Il y a des chiffres qui avaient marqué Kato. La Terre avait été créée en sept jours. Le déluge avait duré quarante jours et quarante nuits. Kira l'avait jeté au bout de vingt-trois jours.
Vingt-trois jours. Si ça n'était pas un nombre ridicule ! Même Adam et Eve avaient dû tenir plus longtemps au Paradis. Sauf que Kato ne se souvenait pas d'avoir croqué une quelconque pomme, qu'elle soit métaphorique ou réelle. Alors… pourquoi ? Pourquoi Kira lui avait-il fait ça ??
Tremblant à cause du manque, Kato aperçut du coin de l'œil un étal de maraîcher. Il s'en approcha tandis que le jeune commis arrangeait les jolies grappes de raisin que son patron venait de recevoir.
Raisin… Ce foutu raisin… Si ce connard de Kira n'en avait pas mangé sous mes yeux…
Que lui avait dit Kira juste avant de le jeter comme la merde qu'il devait bel et bien être ?
« Je ne t'aime pas. Tu t'accroches et ça m'énerve. Et casse-toi, Urume-chan doit passer et… on préfère être seuls, tu comprends ? »
Urume. L'espèce de bellâtre qui semblait retenir l'attention de son sempai ces derniers temps. Kato sentit ses yeux brûler de larmes et une colère indicible le prendre aux tripes. Il bouscula le commis qui en tomba au sol et renversa l'étal dans un cri de rage.
« Va crever en Enfer, Kira, et emporte tous le raisin de la création avec toi !! »
Il continuait à piétiner et à détruire les pauvres fruits innocents mais symbole de son malheur quand la police, prévenue par le propriétaire, le plaqua au sol pour lui passer les menottes. Il entendit un « encore un junkie en manque, faudrait tous les éliminer ces déchets » avant de perdre connaissance.
Kato aurait voulu leur expliquer. Il aurait voulu leur dire. Mais à quoi bon ? Pour eux et le reste du monde, il n'était plus qu'un junkie parmi tant d'autre.
Après son ellipse paradisiaque avec Kira, durant laquelle une autre vie se profilait, il était finalement retombé dans les abysses minables de son ancienne vie et cette fois, son sempai ne l'en sauverait pas..
Chapitre suivant : Noir
