Jingle : Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "verrou" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Disclaimer : Jonathan Stroud est l'auteur de ce fabuleux livre Lockwood et Co (T.1). Je lui emprunte ses personnages pour un temps.
La Voie close
1. Voie sans issue
Lucy frissonna. Ce n'était pas qu'elle avait froid, bien qu'ils soient en plein hiver. Non, elle avait prévu une doudoune en conséquence et mis les chaussures fourrées que Lockwood et George lui avaient offertes pour son anniversaire. C'était tout simplement que l'endroit où ils se trouvaient ce soir-là était à glacer le sang.
« Je déteste les endroits abandonnés, » marmonna-t-elle pour elle-même.
La jeune agent finissait le plus lentement possible son en-cas d'avant mission alors que ses associés étaient déjà en train de s'équiper. Mais près d'elle, Lockwood avait dû l'entendre, car il se pencha vers elle pour lui rappeler la raison de leur présence dans cette vieille usine désaffectée depuis une trentaine d'année déjà.
« Cette usine ne sera bientôt plus abandonnée, c'est bien pour ça qu'on nous envoie vérifier que le lieu est sécurisé. »
Lucy rouspéta, fini d'avaler son cookie et replaça convenablement son écharpe après en avoir chassé les miettes. Elle n'était pas pressée du tout de s'éloigner de la lampe-tempête et de l'aire de sécurité qu'ils avaient établi dans l'ancienne loge du gardien.
« Tiens Lucy, prends des fusées au magnésium, continua d'essayer de la motiver Lockwood. George, qu'ont donné les recherches ?
- Nos clients nous avaient déjà fourni une bonne partie du dossier. C'était une conserverie de maquereaux. Il y a eu plusieurs accidents de travail inexpliqués, mais rien de bien méchant. Du moins, jusqu'à ce qu'il y ait un mort. L'usine a fermé après cet évènement.
- Un seul fantôme à prévoir a priori donc, conclut Lucy soudainement rassurée.
- Pas nécessairement, argua cependant Lockwood. Ces accidents inexpliqués auraient pu être dû à d'autres Visiteurs. Il y avait autre chose ici avant la conserverie ?
- Bien vu, déclara George. Il y avait un petit aérodrome avant. Le cœur de la conserverie a été installé dans l'ancien hangar qui abritait les avions. Il a servi pendant la guerre, mais a été bombardé. Apparemment, il n'y aurait eu aucune victime car tout le monde aurait eu le temps d'évacuer. Et pour l'aérodrome en lui-même, à part un atterrissage qui s'est mal passé, il n'y a jamais eu d'accident à déplorer.
- Donc deux fantômes. Nous sommes trois, on devrait y arriver rapidement. »
Sur cette note plutôt positive, Lucy accrocha à sa ceinture les fusées au magnésium que Lockwood lui avait donnée. Elle avait déjà de la limaille de fer dans une sacoche et sa rapière en argent. Elle s'empara d'une chaîne en argent par acquis de conscience, mais globalement, ils évitèrent de trop se charger. Si la situation l'exigeait, ils pourraient toujours revenir chercher du matériel supplémentaire à leur aire de sécurité.
Quelques minutes plus tard, Lucy et ses associés parcouraient la halle principale de l'ancienne conserverie. Quelques machines avaient été laissées sur place.
« Beurk, c'est dégueu !
- Tu as trouvé quelque chose George, s'amusa Lucy devant l'air écoeuré de son colocataire.
- Ils n'ont pas laissé que des machines. »
Lucy s'approcha et distingua dans la pénombre de vieilles boîtes de conserve qui n'avaient pas encore été refermées, mais qui avait bien dû être garnies de poisson ou d'autre chose car elles étaient couvertes de moisissures qui avaient bien eu le temps de se développer en trente ans.
« Ne reste pas là George, lui conseilla l'adolescente en se reculant, la main devant la bouche et le nez. On va choper une intoxication à rester ici, et l'humidité n'arrange rien. »
George rejoignit Lucy à reculons juste au moment où celle-ci sentit le parquet craquer sous ses pieds. Un parquet ? Quel parquet ?
« George ! »
Lucy tenta de se rattraper à son collègue, mais cela ne l'empêcha pas de traverser le plancher, entraînant malheureusement celui censé la retenir. La chute fut de près de trois mètres et à l'atterrissage, l'adolescente se retrouva écrasée par George dans un grand bruit d'éclaboussure.
« Ca va Lucy ?, s'enquit-il en se dégageant précipitamment.
- J'ai mal partout, mais ça va, répondit-elle en se relevant, de l'eau jusqu'aux genoux. Je suis trempée. Que faisait ce maudit plancher moisi en plein milieu du hangar ?
- Il devait reboucher quelque chose, un système d'évacuation si j'en crois l'endroit où on a atterrit.
- Tu veux dire qu'on est dans les égouts de l'usine ? La même qui laisse pourrir du poisson pendant trente ans à l'air libre ? Là c'est sûr, on va être malades.
- Je pense que ce n'est que de l'eau de pluie. On devrait appeler Lockwood pour qu'il nous sorte de là, je ne voie aucun moyen de sortir. »
Bien que ce ne soit pas très judicieux de crier dans un endroit potentiellement habité par des Visiteurs, les deux associés donnèrent de la voix et quelques minutes plus tard, Lucy parvint à distinguer la silhouette de Lockwood.
« Mais qu'est-ce que vous faites là ?
- On a voulu tester le toboggan, lui répondit Lucy avec cynisme. On est tombé bien sûr ! On a traversé le plancher.
- D'ailleurs, tu devrais peut-être faire atten… »
Trop tard. Les planches de bois déjà fragilisées et à peine soutenues par des poutres tout aussi moisies cédèrent sous Lockwood qui fut réceptionné tant mal qu'involontairement par ses amis.
« Ca va, je n'ai rien, déclara Lucy en recrachant l'eau qu'elle avait gobé par la même occasion.
- Je crois que je me suis cassé le poignet. »
Lockwood tira une boîte d'allumettes de sa poche et grimaça en en craquant une. Son poignet droit avait effectivement mauvaise mine, n'étant pas exactement placé correctement anatomiquement parlant.
« Comment on va remonter là-haut ?, » demanda Georges, soudain très pragmatique.
Ils durent se rendre à l'évidence, ils n'avaient aucun moyen de remonter, même si George faisait la courte échelle à Lucy. Cette dernière commença à paniquer, ne souhaitant pas vraiment rester coincée dans un trou toute la nuit avec des Visiteurs potentiellement en vadrouille dans le coin. Pour se calmer, elle essaya de se concentrer sur la blessure de Lockwood en tentant la confection d'une attelle avec un morceau de planche et son écharpe.
« Merci Lucy, la remercia-t-il. Pour ce qui est de sortir d'ici, j'ai peut-être une solution, mais ça ne va pas vous plaire.
- Je n'aime déjà pas du tout ce que tu vas dire, se méfia à juste titre George.
- Dis toujours, proposa quant à elle Lucy.
- Il y a une porte juste là. J'ignore où elle peut mener, mais c'est la seule issue si on ne veut pas rester là.
- Une porte ? »
George s'éloigna dans la direction indiquée par Lockwood et fini effectivement par rencontrer le mur et la porte en question.
« Elle était bien planquée dans l'ombre, t'as de bons yeux Lockwood. Elle est verrouillée. Je ne me souviens pas avoir vu de souterrains sur les plans de l'usine ou de l'aérodrome.
- Si elle est aussi moisie que le reste, ça ne devrait pas être compliqué de la défoncer. Mais Lockwood, s'inquiéta soudainement Lucy. Comment tu as su que la porte était là ?
- C'est la partie qui ne va pas vous plaire. Elle est entourée d'ectoplasme et il y a même un message : La Voie est close. »
