Bonjour tout le monde ! :)

C'est ma première fanfic' ici mais pas la première que j'écris… Pour celle là, je me suis dit que j'aimerais avoir des avis extérieurs (les vôtres ! ^^)

Je me suis inspirée de la magnifique fic' de 'roseredhoney' qui s'appelle I'll Come Back To Life. En la lisant, j'ai commencé à imaginer ma propre version.

J'espère qu'elle vous plaira !

Je commence tout en douceur :)

N'hésitez pas à laisser vos avis, évidemment !

Aucun des personnages ne m'appartient, etc, etc :)

C'est un hôpital, comme un autre. Un immense bâtiment organisé à la perfection, avec toutes ces odeurs qu'on retrouve dans tous les hôpitaux. Les uniformes sont les mêmes, les drames qui s'y jouent sont tous aussi déchirants. Mais quand les paupières de Castiel s'ouvrent sur sa chambre, lui, il ne voit que prison, barreaux et torture. C'est une chambre banale, pourtant, à peine colorée, draps propres, vue sur le parc. Mais ce n'est pas là où il voulait être, ce n'est pas juste. Sa fatigue s'envole brusquement et avec elle, la lourdeur de ses muscles. Il faut qu'il sorte de cet endroit, n'importe quel couloir désinfecté serait préférable à l'impasse dans laquelle on l'a enfermé. Ces gens là n'ont que son « bonheur » en tête, pense t-il avec amertume, mais les voilà bien prétentieux de mieux savoir que lui ce qu'il recherche.

Alors il se lève, lentement, au ralentit mais il a l'impression qu'il ne peut pas faire mieux. C'est tout de même préférable que s'il s'était rendu compte qu'il était cloué dans cet horrible lit et puisqu'il a appris à se satisfaire des petites choses, il se réjouit de sentir ses deux jambes le porter sans faillir. Sa vie lui semble désormais réduite à ce genre de petits réflexes que les autres ont d'instinct mais qu'il lui a fallu retenir pour ne plus attirer l'attention. Il fait froid, alors il glisse ses pieds dans ses chaussons. Ca lui évitera de gros yeux. Lui s'en fout mais il veut qu'on lui fiche la paix, alors il agit docilement. Il mange le strict nécessaire et dort parce que c'est ce que font les gens normaux. C'est la clé pour sortir de sa prison alors il se prête au jeu.

Il passe devant la petite salle de bains de sa chambre, dont la porte est ouverte. Son reflet l'interpelle. Il se voit tel qu'il est vraiment : fatigué, exténué de porter un nouveau masque. Ca le fait sourire amèrement de voir qu'il a l'air encore plus déprimé qu'à son arrivée ici. C'est parce qu'on le force, on le force à rester en vie et ce n'est pas ce qu'il veut. Alors il claque la porte pour cacher le miroir.

Qu'il fasse jour, ou qu'il fasse nuit, il s'en contrefout. Il sort de sa chambre sans chercher à se cacher, et se met en marche. Les gens qui le croisent évitent de le regarder mais dés qu'il leur fait dos, il sent leurs regards peser sur sa nuque. Ca non plus, ce n'est pas nouveau pourtant, c'est son grand frère qui lui a dit qu'il serait protégé ici. Conneries. Tout ce qu'on voit quand on le regarde, ce sont ses deux avant bras bandés. La tentation de défaire la gaze et de se promener en agitant ses plaies sous les yeux de tout le monde le saisit. Ses longs doigts fins se glissent vers le haut du bandage mais il se fige. S'il fait ça, on va le ramener dans sa chambre. Alors il ravale son aigreur et s'efforce de dissimuler tout ça sous un nouveau masque. Le voilà roi du carnaval.

Castiel traverse les couloirs et les étages en observant tout ce qu'il se croise. Il ne sent pas touché par les scènes dont il est le témoin, les pleurs, ou les éclats de rire. Il est bien au-dessus de ça. Ou bien en deçà, il ne sait plus trop dans quel sens le monde se manipule. Cet hôpital lui paraît sans fin et ça l'énerve, il accélère le pas. Ce stupide bâtiment n'aura pas raison de lui, il lui reste assez de dignité pour ne pas se laisser ensevelir par quelques stupides briques. Il s'engouffre dans l'ascenseur, presse le dernier bouton et s'élance dans le couloir qui apparaît devant lui. Il court. C'est étrange, c'est vide et calme ici. Pas d'infirmières qui déambulent, de visiteurs bruyants et encombrants. Il n'y a que lui. Et c'est lui contre l'hôpital. Alors il court, il ira jusqu'au bout, il va prouver à cet endroit qu'il ne sera pas si facile à dominer. Que la seule personne à avoir le droit de mort ou de vie sur lui, ça reste lui-même.

Ses pas résonnent tout autour de lui et l'adrénaline se déverse par vagues entières dans son corps. Il le voit. Le mur du fond. Il est là, il se rapproche. Il accélère, on ne sait jamais. Les quelques mètres restant, il les avale en quelques secondes et sa vitesse le propulse contre la peinture immaculée. La douleur se fait aussitôt ressentir dans les parties de son corps qui ont frappé les premières. Ses genoux, ses bras. C'est grâce à la douleur qu'il se sent encore vivant alors il ferme les yeux et il savoure. Son souffle reprend peu à peu un rythme régulier, plus léger et avec l'adrénaline, la douleur s'évacue peu à peu. Il serre les dents et essaie de la retenir, de toutes ses forces mais ça ne sert à rien. Il se sent de nouveau fatigué, exténué et éreinté alors il se glisse par terre. L'envie de pleurer l'empêche presque de respirer mais il garde ses larmes pour plus tard. Pour le moment, il est censé savourer sa victoire contre l'hôpital alors il fait semblant. N'importe quoi qui puisse le distraire de ce trou béant qu'il sent peser dans le creux de son ventre.

Quelque chose attire ses yeux bleus. Il n'y a pas de portes dans ce couloir, juste de grandes fenêtres. C'est intriguant et ça lui fait oublier ce qu'il se passe réellement en lui alors il se redresse et s'approche de la vitre la plus proche, à pas de loups.

Des chambres stérilisées. Il est dans le couloir des visiteurs pour les chambres stériles. Il se demande si l'odeur de désinfectant est pire de l'autre côté de la vitre alors il colle son visage contre le verre froid. Il ne sentira rien, et puis de toute façon, peu lui importe. Cette chambre est occupée. Et son occupant le regarde droit dans les yeux, d'ailleurs. C'est comme un coup de poing dans son ventre, la vivacité de ses grands yeux verts étincelants. Et comme ça lui fait mal, il accepte la sensation avec plaisir. Il devrait peut-être esquisser un sourire, s'excuser et s'en aller ? Mais il n'envisage pas une seule seconde cette solution. Il reste debout, collé à la vitre, à fixer le jeune homme de l'autre côté.

Ce dernier est assis dans son lit, bien droit et fier, malgré sa mine fatigué. Le contraste de ces grands yeux et de sa peau blafarde est choquante, déstabilisante. Tout en lui fait penser à un squelette, à une seule exception : son regard. Rivés dans ceux de Castiel, ses yeux font des ravages. Le coin des lèvres du jeune homme frémit puis s'étire en un petit sourire en coin. Un sourire joueur et taquin. Castiel le jalouse violemment de paraître bien plus vivant que lui. Un autre sentiment se mêle à sa jalousie, il est fasciné. Ses yeux remarquent les moindre petits détails chez le malade de l'autre côté. Les quelques tâches de rousseurs qui parsèment son visage, les petits rides d'expression dans le coin de ses yeux, la barbe de trois jours, les longs doigts, il voit tout. Et il sait sans pouvoir l'expliquer que l'individu de l'autre côté voit tout lui aussi.

Il laisse tomber un masque. Puis deux. Peut-être trois.

Et il esquisse son premier sourire depuis des jours.