Titre : Vengeance, douce vengeance…

Auteur : Il n'y en a pas cinquante qui peuvent inventer un truc pareil. Alors, je signe : Marquise Sissy

Crédits : Tous les personnages (sauf les orphelins) appartiennent à Masashi Kishimoto et je jure de ne pas me faire d'argent sur leur dos (en même vous pourriez me dire l'intérêt de vendre une fic ?)

Inspiration : Comme tout le monde je suis inspirée par ce que je lis. Après relecture, je pense que mon Naruto ressemble un peu à celui de Sermina dans son superbe « Sous le masque » (Genre : Angst / Yaoi (relations entre hommes) / UA / OOC / Death-fic (tout ça et en plus je flirte avec le threesome)

Bêta-lectrice : Sermina qui a encore une fois toute ma reconnaissance...


20 décembre 2003

Un adolescent blond se tient devant une grille de fer forgé, des larmes de rages tracent leur chemin sur ses joues halées. A coté de lui, une fille aux longs cheveux roses, du même âge, des larmes cascadant de ses yeux émeraude, pourtant une expression très différente s'y reflète : de la peine, une peine sans nom, sans fond. Devant eux, une rue déserte, derrière eux un orphelinat, leur maison. La jeune fille s'effondre au sol ne supportant plus la douleur d'avoir perdu un protecteur, un ami, un frère et bien plus encore. Le garçon blond serre un peu plus les poings, il ne lui pardonnera pas. Non. Jamais. Il s'agenouille près de son amie et la prend dans ses bras. « Ne t'inquiète pas Sakura, moi je ne t'abandonnerai pas. Jamais. »

20 juin 2004

Le même jeune homme, devant une tombe.

SAKURA HARUNO

1990 – 2004.

Tout est de sa faute. Elle ne s'est pas remise de son départ. Il les a abandonnés pour poursuivre sa stupide vengeance. Pour détruire son frère. Il a oublié qu'il avait une autre famille. Qu'il les avait, eux. Ils étaient comme frères et sœurs. Oh bien sûr, cela ne s'était pas fait du jour au lendemain surtout vu son caractère. Pourtant, il pensait lui avoir fait oublier cette stupide idée : en vouloir à son frère de dix-huit ans de ne pas le prendre avec lui, de ne pas se sentir prêt pour assumer ce petit-frère auquel il venait rendre visite chaque week-end comme un rituel.

Quand cet homme s'est présenté à l'orphelinat, il l'a tout de suite détesté. Il avait de longs cheveux noirs, ses yeux étaient d'un marron si clair qu'ils frisaient le jaune, sa peau, pâle, lui donnait presque un air maladif et cette démarche, si sûr de lui, d'obtenir ce qu'il voulait. Non, décidément cet homme lui était antipathique et la suite des événements lui donna raison. Il venait le voir, lui proposer de les quitter. Oh bien sûr, il n'a pas accepté tout de suite. Mais cet homme lui apporta l'argument qui fit mouche, il l'aiderait, il lui donnerait la possibilité de faire payer à ce frère qu'il détestait tant, celui qui avait précipité la chute de leurs parents.

Quand Sakura et lui avaient entendu cela, l'oreille collée à la porte derrière laquelle ils espionnaient leur ami, leur frère de cœur, ils ne comprirent pas de quoi l'adulte parlait. Les parents de leur ami étaient morts dans un accident de voiture. Alors que venait faire son ainé dans cette histoire ? Une voix résolue retentit et ces mots qui changèrent leurs vies resteraient à jamais graver dans son cœur. « Je vous suis ».

Sakura s'était effondrée, lui s'était senti blessé. Blessé que son ami parte, blessé qu'il ne lui ait pas parlé plus tôt des circonstances de la mort de ses parents. Le bruit alerta les occupants de la petite pièce servant aux visites, un salon chaleureux muni d'un magnifique canapé de velours rouge brique, assorti de deux fauteuils coordonnés, d'une grande bibliothèque où s'entassait jeux de sociétés, jouets pour enfants et livres en tout genres, en son centre trônait une table basse en bois de cerisier cadeaux d'un mécène qui avait tenu à rester anonyme. Il sortit le premier, fixant son regard onyx sur eux, il eut un sourire sardonique.

- Qu'est ce que tu croyais Sakura que j'allais passer ma vie dans cet endroit où il n'y a aucun moyen de progresser. Il approcha un peu plus son visage de la jeune fille. Ne me dis pas que tu croyais que j'allais rester pour toi !

- Sa… Sasuke… fut tout ce qu'elle put répondre.

- Et toi Naruto, arrête de me fixer avec cet air de défi. Tu n'es pas à mon niveau et tu ne le seras jamais, continua-t-il en articulant chaque syllabe.

- Sasuke reste, je t'en prie, couina Sakura qui avait trouvé refuge dans les bras de Naruto.

- Ne me fait pas rire Sakura. Si tu le pouvais tu serais la première à partir de cet endroit.

- C'est faux ! protesta la jeune fille aux cheveux roses. Depuis que je vous ai, je ne veux plus partir ! Je ne veux pas que tu partes ! finit-elle par hurler des larmes baignant ses joues.

- Baliverne, tu veux juste ne pas perdre le plus fort de tes deux protecteurs. Après tout tu as la technique et pas la force. C'est bien ce que te dit toujours Kakashi non ? Et l'autre abruti n'a que la force. Alors que moi, moi, je peux aller plus loin.

- Qui tu traites d'abruti, connard, se réveilla le blond.

- Mais toi bien-sûr… et ce n'est pas la première fois. J'en ai marre de perdre mon temps avec vous. Monsieur Orochimaru pouvons-nous y aller ?

L'homme fit un sourire avenant et suivit Sasuke qui était parti dans le bureau du directeur. Celui-ci donna son accord pour la prise en charge de Sasuke, lui non plus n'aimait pas cet homme mais rien dans la loi lui permettait de l'empêcher de prendre le petit Uchiwa. Un bon élément de cet orphelinat centré sur les arts martiaux allait partir une semaine plus tard.

« Naruto ». La voix dans son dos fait revenir le jeune homme blond dans le présent. Pourtant, il ne répond pas. Il maudit même cette personne d'avoir interrompu le fil de ses pensées. La haine n'est pas sa façon d'avancer habituelle, bien au contraire, il la rejette du plus profond de son âme. Mais là, il la laisse l'envahir, comme un démon qui a pris place en son sein, quelque chose qu'il va bientôt devoir enfermer à double tour avant de se faire dévorer. Un être à part qui dormira jusqu'au moment de se réveiller et de bondir sur sa proie telle une bête sauvage. Oui, cette haine, il va devoir l'enfermer et ne pas la laisser ressortir, jusqu'au jour où il le croisera. Jusqu'au jour où il pourra venger la mort de sa sœur de cœur. Jusqu'au jour où il lui fera comprendre ce que c'est que d'être abandonner par une personne que l'on aime.

Son prénom résonne encore une fois derrière son dos. Il a encore besoin de se remémorer un ultime souvenir pour nourrir sa haine et la tenir le temps de l'assouvir. Les derniers instants de celle qui gît, là, sous ses pieds. Les six derniers mois de sa vie. Les pires mois de la sienne. D'abord, il y a eut le départ de l'Uchiwa silencieux, sans un mot. Ce jour là, ils sont passés dans le bureau du directeur pour connaître l'heure exacte du départ de leur ami. Il les avait évité toute la semaine et Naruto comme Sakura avaient besoin de cet au revoir, d'un dernier regard pour se dire qu'il restait un lien entre eux. Mais le brun n'était apparemment pas de cet avis. Il était parti le matin même ne laissant qu'un grand vide dans leurs cœurs.

Naruto qui avait conscience de la fragilité émotionnelle de son amie aux cheveux roses l'avait entouré du mieux qu'il le pouvait. Peu à peu, elle avait de nouveau sourit mais quelque chose dans ce sourire le dérangeait. Quelques mois plus tard, Sasuke était repassé à l'orphelinat avec Orochimaru pour signer d'ultimes papiers à ce qu'ils comprirent en espionnant à travers la fenêtre du bureau du vieil homme. Ce qu'ils ont virent jour là, finit par avoir eu un peu plus raison du cœur de la jeune fille et commença à attiser la haine du blond à ses cotés.

Le dernier papier signé, l'homme au regard malsain s'était levé et avait sorti une magnifique dague en argent de sous sa veste. Il la tendit à Sasuke, celui-ci déglutit difficilement. Puis Orochimaru, se baissa à son niveau, chuchotant quelques mots à son oreille, ses longs cheveux cachant à demi son visage. Le jeune brun aux yeux onyx sourit d'une façon inhabituelle, presque cruelle. Derrière la vitre Sakura et Naruto étaient comme hypnotisés par la scène qui se déroulait devant eux. Sasuke avançait vers le vieil homme, monsieur Saurtobi le regardait confiant. Ils ne comprirent ce qui se passait réellement que lorsqu'ils virent la dague dans la main de leur ami venir se planter dans le cœur du directeur. Sakura blêmit, Naruto trembla de rage. Il avait ressentit tellement de haine à cause de lui. Il ne le voulait plus. Le professeur Iruka arriva derrière eux pour les sermonner, on ne devait pas espionner le directeur. Il hurla quand il vit le vieil homme mort dans son bureau.

Peu après la police fut appelée, ainsi qu'une ambulance mais c'était déjà trop tard, ils le savaient. Sakura et lui se firent interroger. Ils passèrent des heures et des heures en compagnie de policiers, d'assistantes social, de psychologues pour les faire parler mais ni l'un, ni l'autre ne dirent un mot. Peut-être parce que quelque part, au fond de leur cœur, il leur restait encore l'espoir infime d'avoir rêvé cette scène. Cet espoir fut froidement détruit, une fois encore par Sasuke lors de leur dernière rencontre, il leur demanda ce qui les retenait de parler. Devant leurs mines piteuses et leurs silence, il s'était baisser vers eux et avait murmuré ces trois mots qui détruisirent définitivement Sakura « Je vous hais ».

- Naruto, il est temps de partir. Ce n'est pas en regardant sa tombe qu'elle va revenir.

- Kakashi.

- Oui.

- Apprenez-moi.

- Mais c'est ce que je fais tous les jours, il me semble. Tu sais en cours. Mais bon c'est vrai que tu n'es pas très attentif, surtout pour la théorie.

- Je ne parlais pas de vos cours d'arts martiaux mais de votre autre métier.

- Allons bon Naruto, de quoi tu parles.

- On sait tout, je sais tout. Il voulait engager un professionnel pour s'occuper de son frère. On a découvert… on a découvert que vous étiez le Loup Blanc de Konoha. (1)

- Mais de quoi tu parles Naruto.

- Ne me mentez pas ! Hurle le blond. Je n'en peux plus des mensonges. Apprenez-moi à être ce que vous êtes. F… Faites de moi un tueur sans sentiments.

- Naruto…

La colère et la détermination que sentent le professeur dans les yeux de son élève, l'aura de haine profonde qu'il sent monté en Naruto depuis qu'il se tient debout, muet, devant la tombe de son amie, font comprendre à Kakashi que rien ne le fera changer d'avis. Après tout, il n'est pas la plus têtue de ses pupilles pour rien. Dans un soupir blasé, il accepte. Il voulait tellement mieux pour ses élèves.

15 juin 2010

Cela fait six ans exactement qu'il l'a trouvée morte, empoisonnée avec cette drogue qu'elle avait fabriquée elle-même. Elle avait toujours été douée en botanique et en chimie, rien d'étonnant à ce que son mélange se soit avéré efficace. Il sourit, ce sont ces petites choses sur elle dont il aime le plus se souvenir : ses farces, ses sourires, ses points forts, les coups qu'elle lui donnait quand il allait trop loin…

- Naruto, tu m'écoutes. Je sais que tu es souvent nostalgique à cette époque de l'année mais tu dois être concentré.

- Oui, pardon.

- Donc je te disais que ton entrainement du jour consistait à rester assis en tailleur immobile devant cette bougie jusqu'à ce qu'elle s'éteigne. Lorsqu'elle s'éteindra je t'attaquerai. Si tu bouges, on recommence depuis le début.

- Bien.

L'exercice est rodé. Naruto le connaît bien. Son professeur le regarde prendre place puis allume la bougie. Les deux orbes océans se fixent sur la flamme dansante qui s'y reflète. Kakashi prend le temps d'étudier son élève. Il a bien grandi. Son entrainement a développé sa musculature et son instinct. Les fines cicatrices de ses joues enfantines ne se sont pas effacées avec le temps et ne font qu'ajouter au charme de ce visage devenu bien plus masculin et anguleux. Ses cheveux sont restés presque inchangés : épis indomptables gorgés de soleil, seul une longue et fine tresse où est enchevêtrée un épais fil rose, en souvenir de son amie disparue, encadre le coté gauche de son visage.

Mais ce qui a le plus changé, c'est le comportement du jeune homme. Comme s'il avait une double personnalité. Naruto, le Naruto que tous connaissent : joyeux, pétillant de vie et d'espièglerie. Et puis, il y a cette autre personnalité, celle qu'il prend lors de ses entrainements avec lui ou lors de ses missions : Kyuubi, un démon froid, capable d'une grande concentration, au regard dur et amer, qui peut tuer sans aucune sorte de compromis ou de remords. Les prémices de cette double personnalité, il les a vus naitre il y a six ans, sous ses yeux, devant la tombe de Sakura, le jour de son enterrement.

- Vous êtes morts.

- Ha, ha, ha, Naruto tu m'as bien eu ! Ca m'apprendra à être dans la lune.

- A quoi vous pensiez ?

- Je me disais juste qu'il était peut-être temps pour moi de te libérer.

- Mais je suis libre.

- Pas dans ce sens la abruti. Je parlais de te libérer du poids qui pèse sur tes épaules, de cette tâche que tu rêves d'accomplir depuis longtemps. Je te l'ai déjà proposé plusieurs fois et je réitère ma proposition. Veux-tu que je tue Sasuke Uchiwa pour toi ?

- Non. C'est mon combat.

- Bien. Alors, il est temps. Tu peux y aller.

- Merci pour tout.

Une fois son élève sortit de la petite pièce sombre Kakashi soupire, il se fait vraiment vieux. Il aurait aimé prendre les choses lui-même en main mais Naruto est têtu. Et tout est entre ses mains maintenant.

Après avoir quitté son professeur Naruto se rend sur la tombe de son amie. « C'est le moment Sakura. Il va goûter à ce par quoi il ne fait que jurer. Je te vengerais. Il va souffrir autant qu'il t'a faite souffrir. Foi de Kyuubi, cet homme va payer cher. »[S1]

20 juin 2010

Ce nom, il avait pensé ne plus jamais le revoir, Uzumaki Naruto. Il regarde à nouveau le CV, rien que des petits boulots qu'il n'a pas gardé longtemps apparemment. Son ancien ami doit encore avoir la bougeotte, déjà enfant il n'arrêtait jamais de gesticuler, courir, s'énerver dans tous les sens. Il relit encore une fois la lettre de motivation accompagnant la feuille qu'il tient dans la main.

Monsieur,

Votre entreprise est une des plus grandes de notre pays, je postule pour un boulot chez vous.

N'importe quoi fera l'affaire, même homme de ménage si vous voulez. J'ai vraiment besoin de bosser sinon la vieille va encore me taper une crise. Je suis motivé et dynamique. Vous devez bien avoir quelque chose à me faire faire.

Merci de l'attention portée à ma candidature,

UZUMAKI Naruto

Qui d'autre que lui peux envoyer une telle lettre de motivation ? Ce qui l'étonne, en revanche, c'est qu'il n'y pas un mot pour lui en tant que personne. Pour Sasuke et non pour Monsieur Uchiwa. Naruto, celui qu'il connaissait enfant ne se serait pas gêné pour ajouter un petit mot dans le genre « Salut Sasuke, Dis t'aurais pas du boulot pour moi par hasard ? ». En y réfléchissant bien, cette lettre ne peux pas être de lui. Il a tout fait pour l'éloigner, pour les éloigner et il a réussi, jamais durant ces six dernières années il n'a entendu parler d'eux. Alors que Naruto postule pour un poste dans son entreprise, il y a peu de chances.

Il soupire, cette lettre l'intrigue tout de même. De toute façon, il a besoin de quelqu'un pour ses basses besognes, lui ou un autre. La personne qui a écrit cette lettre à l'air d'être assez désespérée pour tout faire. Tout. Il se redresse légèrement et appuie sur l'interphone le reliant à son secrétaire, lui demande de contacter ce Naruto Uzumaki et de fixer un rendez-vous avec lui.

22 juin 2010

Devant l'immeuble, Naruto siffle. C'est qu'il s'en est plutôt bien sorti l'autre enfoiré. Tant mieux, sa chute n'en sera que plus dure, pense-t-il, un sourire sauvage passant rapidement sur son visage. Reprenant rapidement l'air niais que l'autre doit s'attendre à voir, il entre dans la bâtisse, se présente à la jolie blonde à l'accueil, repère d'un regard exercé les caméras de surveillance et commence à gentiment la draguer. S'il n'a pas changé, il doit avoir l'œil collé sur les écrans de surveillance, sa curiosité a toujours été un de ses défauts même s'il préférerait mourir que d'avouer qu'il l'est. De toute façon, il a de l'avance et la jeune fille en face de lui est plus que désirable. Deux jolis yeux bleus, habilement mis en valeurs par un trait de khôl noir, ses cheveux, relevés en une queue haute, cascadent jusqu'en bas de ses reins, sa poitrine fièrement mise en valeur, cette fille est vraiment son type, pour le coup, il a de la chance.

Il s'appuie un peu plus sur le comptoir et continue de babiller joyeusement avec la jeune femme qui s'appelle Ino. La première partie de son plan est en marche. Maintenant, il doit juste attendre en cette charmante compagnie, que l'impatience de son ancien ami monte un peu. Sasuke Uchiwa a toujours eut un égo démesuré et rien ne pourra changer ça. Enfin, il l'espère. De toute façon, il va rapidement le savoir. S'il ne se trompe pas, dans quelques instants, il sera derrière lui, lui laçant une remarque acerbe. Sinon, il aura perdu quelques minutes en charmante compagnie. Une présence dans son dos, lui indique que son instinct ne l'a pas trompé.

- Est-ce qu'une fois dans ta vie, tu vas pouvoir arriver à l'heure à un rendez-vous ? Déjà enfant…

- Sasuke ! Je ne savais pas que tu travaillais ici, feint le blond dans un grand sourire. Qu'est ce que tu deviens ?

- Je suis le président de cette compagnie et aussi ton rendez-vous d'il y a quinze minutes.

- Ah bon ? Je ne savais pas, j'aurais su, je ne me serais pas autant creusé la tête pour ce truc de lettre de motivation.

- C'est bon. C'est bon. Allez suis-moi.

Le blond emboite le pas à l'Uchiwa et dans son esprit un sourire satisfait se forme. A partir de maintenant, il doit faire attention au moindre geste, au moindre mot qu'il va sortir. Le chemin vers le grand bureau blanc meublé de noir se fait dans le silence. Le brun ouvre la marche, Naruto se contente de suivre restant fidèle à celui qu'il était il y six ans, bavard et débordant de joie.

Arrivé dans la pièce Naruto siffle d'émerveillement, fait pétiller ses yeux de joie et parle, parle et parle encore en une sorte de monologue presque familier. Une fois assis et calmé, Sasuke lui explique les tenants et aboutissants du poste qu'il a à lui proposer, celui d'assistant personnel. Naruto dirait plutôt bonne à tout faire personnelle mais il garde l'expression pour lui-même et colle un sourire enjoué sur ses lèvres. Ne pas lui coller son poing dans la figure est bien plus dur qu'il ne le pensait.

Une fois l'entretien terminé, Naruto inspire un bon coup, prend son air de chien battu, regarde Sasuke, ouvre une première fois les lèvres comme pour dire quelque chose. Les referme, les ouvre à nouveau, laisse un son s'en échapper puis soupire. Sasuke se pince l'arrête du nez agacé, son ami est encore choqué par ce qu'il s'est passé il y a six ans et cette hésitation ne lui ressemble pas.

- Parle, ordonne-t-il d'une voix froide.

- Hein ? répond très intelligemment Naruto.

- Tu as quelque chose à dire, alors dis-le et qu'on en finisse.

- Je voulais juste savoir si ça te dirais de boire un verre avec moi ce soir pour parler du bon vieux temps.

- Depuis quand tu hésites autant pour un simple verre ?

- Depuis que…

- Laisse tomber, ce soir, devant l'immeuble, dix-neuf heures et ne soit pas en retard pour une fois.

Quand il sort de l'immeuble Naruto n'y croit toujours pas. Le coup de la carpe à fonctionner avec le glaçon Uchiwa. Et il a même accepté de venir boire un verre avec lui. C'est bien trop beau, il doit se méfier. Il n'a pas affaire à n'importe qui. Il se peut qu'il perce à jour son plan. Enfin pour l'instant, il doit penser à la soirée qui l'attend et se faire tout beau.

En effet, suite à ses recherches, il a découvert que le beau brun a un penchant très prononcé pour les hommes. D'autant plus ceux qui sont à son service. Il a ainsi changé régulièrement « d'assistant personnel » ces deux dernières années. Ils ont été six. Tous les six étaient très beau et aucun n'est réapparu depuis la fin de son service auprès de Sasuke.

Une fois Naruto sortit, Sasuke s'autorise un sourire carnassier. C'est que cet idiot est devenu très beau avec le temps. En plus, il a l'air de lui avoir pardonné ce qu'il s'est passé quelques années auparavant. Le seul point négatif est qu'il a l'air de préférer les femmes aux hommes mais ça, il se chargera de le corriger. Depuis la mort de son dernier assistant lors d'un de ses jeux la semaine précédente, il n'a pas eu de relation sexuelle et cela lui manque.

Il a besoin de ressentir cette domination qu'il a sur ses partenaires, de les faire tomber à ses pieds, se pâmer devant lui et surtout, il aime quand ils le supplient, rampant comme des insectes qu'il peut écraser simplement. Il aime aussi les prendre brutalement quand, ils ne s'y attendent pas. Le dernier tout particulièrement, les « non » qu'il hurlait sonnait comme des « oui » pour lui. Oui, lui, cet être froid s'échauffe dans la bestialité de l'acte sexuel. Son corps se réveille aux souvenirs qu'il laisse remonter à la surface. Il ferme les yeux et imagine Naruto à la place de tous ses amants. Oui, il le fera sien. Naruto Uzumaki lui appartiendra très prochainement et la chasse commence ce soir même.

Dans son nouvel appartement Naruto fouille son armoire à la recherche d'un pantalon bien particulier. Celui-là même qui attirera Sasuke dans ses griffes. Après avoir entassé une jolie pile de vêtement au sol, il trouve enfin son trésor pour la soirée : un pantalon de moto en cuir noir et orange qui met particulièrement en valeur ses fesses. Il enfile un T-shirt dans les mêmes tons, remet son piercing à l'arcade qu'il avait retiré lors de l'entretien d'embauche. Il est simple mais ne manque pas d'ajouter à son charme, une barre et deux boules argentées à chaque extrémités, le même que celui qu'il a sur la langue et qu'il a habilement caché à son futur employeur lors de leur entretien. Il porte celui de l'arcade uniquement lorsqu'il est Kyuubi, le dangereux tueur à gages qui a pris quelques vacances pour s'occuper d'une histoire personnelle.

Quand il descend à dix-neuf heures pile - il a une montre greffée dans le cerveau ou quoi ? se demande Naruto en le voyant arriver – Sasuke trouve Naruto devant l'immeuble enfourchant une Ninja de KAWASAKI (2) noire et orange. Ses yeux restent un instant scotchés au fessier joliment mis en valeur par le pantalon de cuir assorti à la moto. Décidément, il aime vraiment cette couleur. Puis son regard remonte pour rencontrer celui de son homologue empli d'une joie non contenue. Celui-ci lui fait signe de venir prendre place derrière lui tout en lui tendant un casque… ne lui dites pas que c'est pas vrai[S2] , rose, un casque rose ! Nul doute quant à la propriétaire de ce casque car, si le blond a une tendance prononcée pour le orange, Sakura, elle, aime le rose. Donc Naruto voit toujours Sakura. Dans le fond, cela ne l'étonne pas plus que ça, ils ont toujours eut une relation particulière empreinte de tendresse et de coups. Il attrape le casque du bout des doigts sous le regard d'excuse du blond et l'enfile en soupirant.

Lorsque Sasuke s'installe derrière lui et l'enlace, Naruto fait rugir le moteur de son bébé, comme il se plait à l'appeler, et s'engage dans la rue bondée. Ce « Bébé » lui a sauvé la peau plus d'une fois. C'est fou la facilité qu'a une moto pour se faufiler entre les voitures pour et par passer inaperçue même si celle-ci a une couleur peu commune. Aucun de ses poursuivants n'a jamais réussi à le coincer depuis qu'ils font équipe. En oubliant presque son passager Naruto joue à son jeu préféré, le slalome entre les voitures. Pourtant, bien vite, le brun vient se rappeler à son bon souvenir en laissant « distraitement » sa main descendre lors d'une ligne droite sous prétexte de s'assurer une meilleure prise. Naruto remonte les indécentes à leurs places précédente. Alors comme ça, il veut déjà commencer à jouer…

Arrivé à destination, Sasuke est étonné par le choix de son ancien ami, un petit bar à l'allure chaleureuse et intime. La décoration ressemble à celles des salons parisiens des années trente, tout de bois sombre et de moulures, de petites tables carrées nappées de blancs sont éparpillées dans la salle à distance raisonnable les unes des autres. Celles proches des murs sont bordés de banquettes capitonnées de velours vers émeraude tout comme les chaises qui les entourent. L'ambiance est douce, cet espace est dédié à la détente, au laisser aller entre deux rendez-vous d'affaire, au romantisme à la française. Ce lieu est aux antipodes de cette chose remuante et bruyante qu'est Naruto Uzumaki, pourtant celui-ci semble familier des lieux. Il s'installe de lui-même à une table, tout près d'un miroir reflétant une partie de sa chevelure été. Sasuke prend place face à lui et le serveur arrive aussitôt. Ca s'est du service rapide, pense le brun.

- Qu'est ce que se sera pour ce soir ?

- Juste à boire pour moi et mon ami. Merci Kiba.

- D'accord, fais-moi savoir quand tu auras choisi, dit-il en leur donnant chacun une carte.

- Ils servent autre chose que des boissons ici ?

- Oui, des gâteaux, j'en raffole ! dit Naruto en se giflant mentalement d'avoir emmené le brun dans le lieu de prédilection de Kyuubi.

Réfléchir avant d'agir. Encore un peu et l'autre con découvrait son petit secret pas si secret que ça ici. Heureusement, il n'y a que de bons amis, d'ailleurs c'est une des raisons qui l'ont poussée à choisir cet endroit. Ce sentiment de sécurité n'a pas de prix quand on est face à son passé douloureux. Ils choisissent tous deux rapidement leurs boissons que Naruto accompagne d'une part de tarte au chocolat pour confirmer ses dires précédents. Il remarque que Sasuke n'a pris qu'un jus d'orange. Monsieur Uchiwa ne boirait pas ?

- C'est bien prudent ?

- De quoi ?

- De boire du Saké avant de reprendre ta moto, je te signale que tu dois me raccompagner après. Ma voiture est restée au bureau.

- Oui. Et en voiture on aurait mit le double de temps, la moto c'est bien mieux.

- Si tu le dis. Le casque que tu m'as prêté, il est à Sakura ?

- Oui, ment sans vergogne le blond. Cette enflure n'aura pas l'occasion de se réjouir de la mort de leur amie. Et, dans le cas contraire, il a encore moins le droit de pleurer sur sa tombe.

- Elle a changé de parfum ? Ce casque sentait la vanille et Sakura adore la fraise.

- Les choses changent.

- Tu as raison. Et comment va-t-elle ?

Le sourire de l'Uzumaki s'agrandit. Son mensonge est prêt depuis très, très longtemps. Il lui explique qu'après l'avoir une dernière fois revu au commissariat ses paroles, leur avaient parues fausses, qu'ils s'étaient dit qu'il voulait les protéger comme eux le protégeaient. Alors pour lui faire plaisir, ils ont repris une vie normale, en le gardant dans un coin de leur cœur. Oh bien sûr, ils parlaient de lui de temps en temps mais de moins en moins souvent. Sakura avait retrouvé son joli sourire et la nouvelle directrice la prise sous son aile. Quand elle eut seize ans, elle connu son premier petit-ami Saï, un artiste de passage près de l'orphelinat. Elle était follement amoureuse. Naruto lui faisait souvent remarquer que Saï avait une petite ressemblance avec lui. Rien de bien frappant surtout au niveau caractère, celui du petit-ami de Sakura était diamétralement opposé à celui de Sasuke. Ils finirent par rompre quand Sai repartit pour une autre ville, non sans avoir déflorer la jeune fille.

A ses dix-huit ans, elle s'était inscrite dans une école pour devenir préparatrice en pharmacie mais elle s'était vite lassée du manque de contacts humains et l'année suivante, elle s'était inscrite en fac de médecine à Suna où elle rencontra Gaara, son actuel petit-ami avec qui elle vit. Il lui parle longuement de ce Gaara. Un chic type, un peu froid au premier abord mais qui aime sincèrement Sakura et qui la protège comme une mère avec son poussin. Ils ont prévu de se marier à la fin de leurs études, s'ils sont toujours ensemble bien-sûr, ce dont Naruto ne doute pas. Bref, il a encore des nouvelles de temps en temps et passe la voir là-bas quand elle a le temps mais cela fait bien longtemps qu'ils ne parlent plus de lui. Ils l'ont presque oublié.

- … Alors t'imagine le choc quand je t'ai vu tout à l'heure. J'ai cru voir un fantôme.

- Tu aimes toujours autant Sakura à ce que je vois.

- C'est ma sœur, je ne pourrais jamais la détester, une lueur de douleur passa dans son regard à ce moment. Et toi Sasuke ? Tu as bien réussi dans la vie ? Et ta vengeance, tu l'as eue ?

- Et comment…

Ce fut au tour de Sasuke de se lancer dans un long discours sur comment il a réussi à coincer son grand-frère. En fait explique-t-il, cela a été si simple qu'il s'était demandé pourquoi, il avait suivi cet Orochimaru. Après quelques mois auprès de l'homme aux serpents, comme il aimait l'appeler, il a vite appris l'art de la manipulation. Art qui allait lui servir également dans le futur. Il avait donc piégé son frère. Les seules armes qu'il utilisa, raconte-il dans un demi-sourire sadique, étaient une adolescente plus que consentante et la loi. En effet, la jeune demoiselle en pinçait sérieusement pour Itachi. Il lui avait donc suffit de lui donner les bonnes clés pour le séduire. D'ensuite pousser son frère à accepter les avances de celle-ci, c'est ce qui fut le plus difficile. La dernière phase de son plan consistait à prendre des photos des amants et de les envoyer anonymement à la police et aux parents de la jeune fille. Itachi fut condamné à cinq ans d'emprisonnement pour abus de pouvoir sur mineur. Bizarrement quelqu'un dans la prison fit circuler le bruit qu'il avait violé la fille et on l'a retrouvé mort, une brosse à dent taillée plantée dans l'abdomen. Sasuke a un petit rire en terminant son récit.

- On a parlé de Sakura et de moi, mais toi Naruto, que deviens-tu ?

- Moi, je reste fidèle à moi-même. Je bouge de-ci-delà mais je ne me fixe pas vraiment. La vieille de l'orphelinat garde toujours un œil sur moi pour être sûr que je ne fais pas de bêtise. En voyant le regard interrogateur de l'Uchiwa, le blond se dépêche d'ajouter. Je parle de mamie Tsunade, c'est elle qui a succédé à monsieur Sarutobi.

- Et tes amours.

- Ca va, ca viens mais que de belles demoiselles bien sûr, rigole l'Uzumaki.

Encore un autre piège tendu. Naruto sait depuis longtemps qu'il est bisexuel, homme ou femme, ça lui importe peu tant qu'il peu obtenir un peu de tendresse. Cet attrait pour les deux sexes lui a bien servi dans son métier. Longtemps, il a été Kyuubi celui qui tue après avoir aimé. Seulement un jour, il a aimé une douce jeune fille qu'il n'a pas pu tuer malgré le contrat juteux que son cousin avait mis sur sa tête. Alors, au lieu de la tuer, il les réconcilia et disparu. Depuis ce jour, il n'avait plus ôté la vie à ceux qui lui donnait du plaisir en souvenir de cette personne si spéciale.

- Que des femmes alors ? continue l'Uchiwa.

- Oui, dit le blond en faignant la surprise.

- C'est dommage…

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Parce que je préfère les hommes, ça te dérange ?

- Non tu fais ce que tu veux de tes fesses.

- Tu devrais plutôt dire de leurs fesses, mais bon ce n'est qu'un détail.

Détail de taille, mon tout beau, se dit Naruto. Alors comme ça tu n'as jamais goûté au plaisir d'être soumis. Ca ne m'étonne pas. Mais d'ici peu tu ne pourras plus t'en passer. Son estomac se met soudainement à gargouiller bien qu'il est déjà englouti son gâteau. Même en devenant tueur à gage professionnel, il n'a jamais réussi à dominer sa faim. Il rougit devant sa propre bêtise ce qui fait rire Sasuke qui lui propose un ramen dans une échoppe toute proche. Le blond accepte, ils finissent donc leur soirée en discutant devant un bol de ramen – enfin plusieurs pour Naruto. Puis le tueur à gages ramène le brun devant l'immeuble de sa compagnie. Ce dernier profite des aux revoir pour lui dire qu'il l'attend le lendemain matin. Puis se penchant à son oreille, lui souffle « j'aime beaucoup tes piercing celui à l'arcade comme celui à la langue, pas la peine de les cacher ». Le poisson a mordu à l'hameçon Naruto, il ne reste plus qu'à le ramener sur la berge pour le déguster froid. C'est comme cela que l'on déguste la vengeance non ? Froide ?

Le lendemain matin Naruto arrive à l'heure pour son nouvel emploi. Sachant pertinemment Sasuke en train de le surveiller à travers les vidéos de surveillances, il fait de nouveau une longue halte à l'accueil où Ino est fidèle au poste, son plus beau sourire fleurissant alors que Naruto badine avec elle. Quelques minutes plus tard le téléphone à coté d'elle sonne et lorsqu'elle raccroche, elle lui conseille de monter rapidement rejoindre son nouveau patron qui s'impatiente. Tant mieux, c'est ce qu'il voulait. Naruto passe la journée à jouer au chauffeur, allé chercher les cafés, des tenues au pressing, classer quelques dossiers sous le regard d'un Sasuke plus intéressé par son arrière-train que par ses compétences.

Au bout d'une semaine de travail, Naruto a installé sa petite routine. Premièrement, arrêt à l'accueil où il discute joyeusement de tout et de rien, récoltant quelques informations précieuses au passage, avec une Ino plus que ravie. Ce jusqu'au moment où le téléphone de la jeune fille sonne, qu'elle lève les yeux aux ciels quand son canon de patron lui dit d'une voix froide mais sèche de demander à son assistant de venir enfin travailler. Naruto passe ensuite par la machine à café, où il laisse son oreille trainée à la recherche d'autres informations intéressantes, prend un café noir pour Sasuke, un cappuccino pour son secrétaire, Juugo, et un café sucré pour lui. Il monte ensuite dans le bureau de son patron déposant au passage le café de Juugo sur son bureau, donne le sien à Sasuke, s'installe dans le fauteuil face au bureau de l'homme qu'il déteste toujours autant, affiche un joyeux sourire et déguste son café en silence. Une fois leurs boissons terminées Sasuke donne une tâche au blond où il se retrouve inévitablement les fesses en l'air – bon d'accord il le fait un peu exprès aussi – son patron faisant mine de se déplacer les frôlent déclenchant un sursaut de son assistant – comment ça là aussi, il en fait exprès.

5 juillet 2010 :

Nous sommes lundi, cela fait presque deux semaines que Naruto a pris son poste, en dégustant son café il prend un petit air gêné et demande à son patron d'arrêter de lui toucher les fesses. Sasuke sourit mais ne répond pas. Il laisse une bonne semaine se passer puis commence les attaques verbales au plus grand plaisir, caché, de Naruto. La première remarque déplacée est faite d'une voix profonde, la bouche de Sasuke presque collée à l'oreille d'un Naruto concentré sur le positionnement d'un livre dans la bibliothèque de son employeur plus que pointilleux à ce sujet. « Arrête de jouer comme ça avec le piercing de ta langue, tu ne peux pas imaginer comme ça m'excite… » Le blond en lâche son livre et se fige dans une parfaite expression de stupeur mêlée à la gêne de sentir une main baladeuse malaxer sa fesse droite. Il explique alors par des balbutiements que c'est un tic dont il n'arrive pas à se défaire. Les remarques suivantes sont tous aussi explicites. Pour n'en citer que quelques unes « Arrête de te trémousser comme ça où je vais te violer », « te voir sur ta moto le matin me fait terriblement bander », « Naruto, tu ne veux pas essayer avec un homme, avec moi par exemple ». A chaque remarque Naruto feint la gêne et la surprise totale.

15 juillet 2010 :

Naruto laisse une semaine supplémentaire passer avant de réagir plus violemment, en plaquant son patron contre un mur du parking de la société après qu'il lui ait touché une partie intime de son anatomie lors d'un voyage en moto que le brun apprécie de plus en plus.

- Alors mon petit Naruto, tu as décidé de céder ?

- Même pas en rêve. Tu me déçois Sasuke, dit-il en laissant sa voix se briser sous l'émotion.

- Tu préfères peut-être la jolie Ino à l'accueil… Prend garde Naruto, les obstacles je les élimine. Si elle devient trop envahissante, elle pourrait bien… disparaître.

- Non, cria Naruto. Parfait, pensa-t-il, si j'avais su qu'il serait si facile de le manipuler je n'aurais pas tant attendu. Je ferais ce que tu voudras mais laisse-la, continue le blond faignant une grande crainte.

Sasuke a un sourire en coin et échange leurs positions. Il se baisse, son souffle chaud venant caresser la nuque du blond qui frissonne. Le brun lui fait de l'effet, il l'a vite compris, la rougeur sur ses joues quand celui-ci le touche n'est pas feinte et ça l'énerve péniblement. Pour la première fois depuis des années, il se dit que le fait d'être aussi bien attiré par les femmes que par les hommes pourrait être une faiblesse. Doucement d'une voix sensuelle, contrastant terriblement avec la fraicheur du parking, il lui murmure « tu sais ce que je veux Naruto, c'est toi que j'ai toujours voulu ». Puis, il relève la tête et plante son regard dans celui de l'objet de son désir. Dans la manœuvre ses cheveux corbeau chatouillent le visage du blond, faisant remonter un nouveau frisson le long de son échine. Finalement, lentement, comme pour se délecter un peu plus de ce moment, Sasuke approche ses lèvres de celles tant convoitées depuis quelques semaines, à peine un mois. Pourtant, il a l'impression que cela fait des mois que le blond se refuse à lui.

Lorsque Sasuke capture ses lèvres, Naruto lutte de toutes ses forces contre l'envie de répondre à ce baiser. C'est qu'il embrasse bien ce con ! se dit-il. Bientôt les mains blanches de l'Uchiwa passent sous sa veste, soulèvent son t-shirt et viennent frôler sa peau. S'il le laisse faire, son corps va le trahir très rapidement, il sent déjà une chaleur familière monter dans son bas-ventre. Ce n'est pas bon, pas bon du tout ça. Ce n'est pas lui qui doit devenir dépendant du corps de l'autre mais l'inverse. Il repousse Sasuke de toutes ses forces. Le regard noir qu'il reçoit lui fait craindre pour la vie de sa collègue si attendrissante. Il ne peut pas laisser les choses en l'état… Il baisse la tête, laissant ses mèches blondes cacher ses yeux qui pourrait le trahir pour le moment et dit d'une toute petite voix « Laisse-moi m'habituer. Je vais essayer, promis, mais ne lui fait pas de mal. »

Pensant avoir trouvé un point de pression sur Naruto, Sasuke sourit, se relève et dépose un chaste baiser sur ses lèvres, en ne manquant pas de poser ses mains sur les fesses du blond. « N'oublie pas ce que tu viens de me dire Naruto » lui murmure-t-il à l'oreille. Puis il s'éloigne et continue « Et si tu pouvais passer prendre mon costume au pressing ça m'arrangerait ». Connard, pense le blond dont les doigts passent sur ses lèvres. Malgré lui, il a apprécié ce baiser.

Les jours qui suivent Sasuke devient une crème pour Naruto, ne lui demandant en échange que de chastes baisers. Rien d'aussi passionnel que dans ce parking, ni rien d'aussi dangereux pour la couverture de l'Uzumaki. Alors doucement, il commence à répondre à ce contact, rêvant bien malgré lui de retrouver la délicieuse sauvagerie de ce premier échange. Il ne se reconnaît plus. Lui qui, il n'y a pas si longtemps, a juré sur la tombe de son amie de la venger, se délecte des contacts de Sasuke, de sa façon de le toucher, douce, derrière laquelle on sent toute l'attente et la maitrise de soi qu'il doit y met.

30 juillet 2010 :

Sasuke, quant à lui, sent que sa « victime » se détend de plus en plus lors de leurs échanges et commence même à les apprécier. Naruto ne sera jamais du genre quémandeur de toute façon. Qu'à cela ne tienne, il fera avec. Le goût de ses lèvres est bien trop bon pour qu'il le laisse filer pour un si petit détail. Alors qu'il le détaille, ce dernier se rapproche de lui. Il sait ce que son patron veut, un léger baiser, un effleurement de leurs lèvres qu'il happera s'il le veut. Ce sera la première fois qu'il viendra lui en donner un de son propre chef, comme s'il tombait amoureux de cet homme détestable. Ce baiser, il va lui donner non pour satisfaire son patron, ni parce que lui-même en a envie, il va le lui donner pour servir ses plans, pour venger Sakura.

D'une démarche féline, il contourne le bureau, attrape les accoudoirs du fauteuil de son employeur, le fait pivoter vers lui découvrant dans ses yeux une lueur d'envie, de désir pur, et dépose ses lèvres sur celles qui l'attendent avec impatience. Ce baiser qu'il voulait chaste, devient vite sauvage et ravageur. Sasuke mordillant, suçotant ses lèvres, lui laissant à peine le temps de reprendre sa respiration et, à sa plus grande surprise, il répond à ses attaques par de similaires. Des doigts habiles se faufilent sous sa chemise, caressant sa peau, échauffant ses hormones mises à mal ses dernières semaines. Et là quelque part dans sa tête, une toute petite voix lui psalmodie « reprend-toi, reprend-toi, reprend-toi… » Cette voix, il la connaît, il se concentre sur elle. Soudainement, il s'écarte de son patron haletant, le regard hagard, Sakura, l'espace d'un instant, il a oublié sa promesse.

- Ca te choque tant d'aimer ça ? demande Sasuke, maintenant sûr de son emprise sur l'Uzumaki.

Au moins, ce moment de laisser aller n'aura pas eut de fâcheuses conséquences, se dit Naruto dont le visage se recomposait petit à petit. Pourtant, il est en proie à un énorme doute, il ne comprend pas pourquoi Sasuke lui fait autant d'effet. Il a besoin de réfléchir à tout ça, de sortit loin de ce bureau. « Je prends ma journée » sont les seules explications qu'il donne à cet homme avant de sortir de la pièce et de se diriger droit vers son joyaux, son enfant, sa moto.

Le son du moteur, ses vibrations commencent à le calmer, il roule, c'est tout ce qui compte pour le moment et surtout, il n'est pas suivit. Il connaît sa destination. Il va lui parler à elle sa confidente depuis qu'ils se connaissent. Il laisse ses souvenirs le guider et il arrive à l'orphelinat. Il se gare dans le petit garage en bois où il a laissé son ancien scooter, cadeau de Kakashi pour le féliciter de ses progrès lors de leurs entrainements il y a de cela quelques année. Il sort du petit bâtiment et se dirige vers un autre plus grand, tout aussi familier. Il y entre, est accueilli par les sourires de quatre ou cinq petits chenapans qui répandent vite la nouvelle de son retour. Bientôt, la directrice et Kakashi viennent le saluer, alors qu'il raconte l'histoire de Boucle d'Or à une petite troupe regroupée devant lui.

- Naruto que nous vaut le plaisir de ta visite ? demande la femme blonde.

- Je passais voir Sakura et vu que l'orphelinat est sur mon chemin, je suis passé faire un petit coucou.

- Naruto… Je ne pense pas qu'elle soit heureuse que tu parles encore d'elle au présent. Elle est m…

- Stop ! Elle est toujours là ! Si elle disparaît, je disparais avec elle !

- Tsunade, n'essayez pas de le convaincre c'est une vrai tête de mule. Et puis, je pense qu'il a bien conscience de son absence.

- Dites de qui vous parlez, demande une petite fille aux yeux d'ambre.

- D'une amie à moi partie très loin, comme ton papa.

- Oh… fit la petite avec un air triste.

- Mais ne t'inquiète pas. Moi je me souviens d'elle alors c'est comme si elle était toujours là, tu comprends ?

- Je… je crois…

- Tu es une brave petite.

Après avoir dispersé les enfants regroupés autour de lui, Naruto se dirige vers le garage reprendre sa moto pour aller sur la tombe de son amie, quand une voiture attire son attention. Maudit Uchiwa ! Il ne peut pas le laisser en paix une petite heure pour aller parler à Sakura. Il fait mine de fouiller ses poches et retourne vers l'orphelinat, interpelle son maitre d'arme et lui demande un léger service, celui d'occuper le chauffeur de la voiture qu'il vient de repérer. Prétextant une course à faire, il sort avec Naruto dans la cours, ouvre la barrière en grand, se dirige vers le mini-van de l'orphelinat, le démarre et le sort. Il s'arrête en plein milieu de la route, laisse à Naruto le temps de sortir en moto, descend du van, referme la barrière tout en jetant un regard sur le feu arrière qui disparaît à l'angle d'une rue, puis retourne dans le van et débloque la rue. Jetant un regard dans son rétroviseur, il voit un homme dans la voiture repérée un peu plus tôt par son disciple en grande discussion au téléphone. Pas agréable, la discussion apparemment, il aurait mieux fait d'appeler une femme.

Naruto soupire dans son casque, créant une buée désagréable qui s'évapore rapidement. Heureusement qu'il s'est arrêté à l'orphelinat par réflexe sinon adieu son petit mensonge sur Sa Sakura. En vue du cimetière, il ralentit ne voulant pas troubler le repos des occupants par le bruit de sa moto. Il se gare rapidement, défait son casque, le pose sur son guidon – le plus important, le casque de Sakura étant en sécurité sous son siège – et part en direction de la tombe qu'il connaît si bien. Il s'arrête tout de même rapidement pour saluer ses parents et son ancien directeur mais il ne reste qu'une poignée de seconde devant chaque tombe.

Arrivé devant celle de Sakura, il tombe à genoux et pleure.

« Pardonne-moi, j'ai aimé l'embrasser. Je t'ai oublié dans ses bras. Je t'ai oublié dans les bras de celui qui t'a tuée. Oh Sakura, je ne sais plus ce que je dois faire. Aide-moi. Je t'aime tellement. Je le hais tant. Et pourtant… Pourquoi, dis-moi pourquoi c'est lui qui m'a fait perdre de vue mon objectif. Je dois le faire souffrir, je dois lui piétiner le cœur comme il a piétiné le tien. Pardonne-moi, pardonne-moi, je t'en supplie pardonne-moi de t'avoir oubliée dans ses bras, d'avoir laissé mes hormones l'emporter sur toi. Pardonne-moi… pourquoi, pourquoi tu ne me réponds pas bordel ! Pourquoi tu es morte ! Tu n'avais pas le droit de me laisser tout seul ! Sakura ! Répond-moi ! Pardonne-moi ! Ne me laisse pas encore ! S'il te plait pardonne-moi. [S3] » Il continue, inlassablement, pleurant sur la tombe de son amie disparue. Il continue de lui demander pardon, de lui demander pourquoi, de lui demander des réponses. Jusqu'à ce que ses forces s'épuisent. Jusqu'à ce que son corps le trahisse. Jusqu'il s'endorme sur le marbre froid.

La fraicheur de la nuit le réveille. Bien qu'ayant imploré son amie de le pardonner, son sentiment de culpabilité ne le lâche pas. Il l'a trahie, et maintenant, il doit se rattraper. La seule façon qu'il a de le faire c'est d'aller jusqu'au bout de son plan. Il jette un dernier regard sur la tombe de son amie, lui renouvelle sa promesse de vengeance et lui dit au revoir lui jurant de ne plus l'oublier. Puis, il sort du cimetière, enfourche sa moto et rentre directement chez lui.


(1) Pas la peine de me hurler dessus pour me dire que le loup blanc de Konoha c'est le pôpa de Kakashi. Je le sais c'est juste que ça sonne mieux comme nom de tueur à gage que le « Ninja copieur ».

(2) Pour ceux qui ne connaissent rien au monde de la moto (dont je fais partie), cette moto existe vraiment (vous n'imaginez pas le fou rire quand je me suis rendue compte que la moto que j'ai choisi pour notre blond préféré s'appelait Ninja). Voici un petit lien pour en prendre plein vos mirettes (je trouve qu'elle a vraiment de la gueule cette moto, y'a pas à dire j'ai bon goût) /ttesimages/motodivers/nouveautes2008/Kawasaki_Ninja_ZX-10R_2008_34_orange_


J'ai longtemps hésité à couper cette fic en deux. Mais bon vu que c'est un pavé, vous aurez la suite pour le NaruSasu Day (vu qu'elle devrait être publiée la SasuNaru Day).

Pas d'inquiétude la suite est écrite et je me mets un petit rappel pour ne pas vous oublier.

Pensez à l'auteur (qui s'est vraiment casser le cul là quand même) et laisser un commentaire même pour dire j'aime ou je déteste (les commentaires constructifs et les petits délires sont bienvenus aussi bien-sûr).