Une idée tragique m'est venue et en voici la consécration :)

Cette fic prend place au retour d'Emma et de Snow près du puits grâce à Regina.

Les phrases en italiques constituent un flash-back.

Je sais déjà la fin de cette histoire, me reste plus qu'à l'écrire =)


PROLOGUE

Je marche nerveusement, jusqu'à trouver la plage de Storybrooke, jusqu'à saisir des cailloux et à les jeter dans l'eau.

Je suis si furieuse…Et mon cœur demeure si brisé.

Je finis par m'assoir, encore assommée par le choc que j'avais subis.

Je jette rageusement le paquet de cigarettes au sol, énervée de constater qu'il est trempé.

Le seul objet qui puisse soulager mes pleurs.

L'orage avait eu raison de moi.

Cette soirée, je ne l'oublierais jamais.


J'aimais Regina Mills. Et je l'aimerais toujours.

Depuis mon retour à Storybrooke, depuis qu'elle avait mis sa vie en jeu pour me sauver ainsi que Snow devant ce puits, nous nous étions rapprochées.

Intimement.

Tout avait débuté suite à l'envie de mieux se connaitre pour finir par un jeu de séduction qui m'avait profondément chamboulée.

Aimer une femme n'avait jamais été dans mes principes et j'étais souvent embarrassée, rien que pour l'embrasser.

Ses lèvres étaient divines…Et toutes ses attentions particulières à mon égard n'avait cessé de m'émerveiller.

Comment oublier ces moments fantastiques à deux ?

Notre relation était cachée de tous, mais j'aimais m'adosser à ces moments de retrouvailles, forts en émotions, dès que j'avais l'occasion de la retrouver en secret.

Elle changeait littéralement à mes côtés.

La Regina hautaine que j'avais connue laissait place à une brune souriante et joyeuse.

J'hésitais à me confier à mes parents sur cette relation naissante et pourtant si complexe à dévoiler à tous.

Ils se doutaient que quelqu'un rendait mes journées plus belles, mais… trop de conventions m'empêchaient de me livrer.

Et si ce n'était pas le fait d'être connotée lesbienne, c'était la tête de Snow à l'évocation du prénom de ma compagne qui me faisait terrer dans mon mutisme.

Elle appréciait plus la mairesse depuis qu'elle semblait être en quête de rédemption, mais se méfiait toujours des attentions de Regina.

Leur passé commun revenait à chaque sujet de discussion.

De plus, j'étais trop effrayée à l'idée de devoir faire un choix entre ma famille et mon affection pour la brune.

Puis, une nouvelle catastrophique s'était répandue comme de la poudre, brisant tous mes rêves d'avenir avec Regina.

Les quelques semaines durant lesquelles je revivais, durant lesquelles je me redécouvrais tendre et en amoureuse transie, cessèrent en un instant.

Cora est de retour. Plus vivante que jamais.

L'annonce émanant de Regina avait eu l'effet d'une bombe.

Elle m'avait téléphoné complétement déboussolée, hurlant pour que j'arrive d'urgence.

Jamais je ne m'étais attendue à une telle nouvelle.

Et, une fois sur le perron du manoir, tout s'était compliqué.

- Je dois te quitter.

Aucune tristesse, aucune peine ne se dégageait du visage de la brune malgré la violence de sa phrase.

Regina restait stoïque bien qu'elle annonçait la fin de notre relation.

Je savais que sa décision était sans appel.

- Ma mère a besoin de moi.

Elle préférait ne pas lutter contre l'autorité maternelle, assurer sa survie.

S'enfoncer dans les ténèbres à nouveau bien que cela lui coûte son bonheur.

- Tu peux la tuer, Regina ! avais-je crié, à pleins poumons.

J'avais tenté de me rapprocher, de la toucher, de la convaincre que nos sentiments étaient plus important que tout pouvoir venant de Cora.

En retour, elle n'avait fait que me repousser.

- C'est une de mes faiblesses, je ne pourrais jamais ! De plus, elle ne cessera de revenir. Encore et encore ! s'était-elle, exclamée.

Je m'étais sentie si démunie face à l'assurance dont Regina faisait preuve.

Je savais d'avance que m'acharner n'arrangerait rien au refus que la mairesse avait proclamée, mais je ne voulais pas en démordre.

Toute notre complicité ne pouvait disparaitre en un éclair.

- Mais, tu te rends compte ?! Si tu rejoins Cora, on va droit à s'affronter ! Je ne pourrais jamais me résoudre à te tuer, Regina !

La concernée n'avait pas bougée, elle avait uniquement hoché la tête.

Devant le manque de réaction, devant cette impassibilité, je la secouai de toutes mes forces, espérant qu'elle reconsidère la portée de son choix.

- Mais, réagis ! Ma famille n'a aucune chance de gagner ! Si tu ne penses pas à moi, pense à Henry ! avais-je hurlé, en espérant que mes mots fassent écho en elle.

J'avais tant eu envie de la frapper.

Mes mains avaient tremblées à l'idée qu'on meurt tous par sa faute.

Je ne voulais pas me faire de Regina une ennemie.

- Je serais convaincre ma mère.

J'avais ricané face à la réplique de la brune.

- Ce n'est pas avec des mots que tu calmeras sa soif de pouvoir ! Elle t'a retourné la tête ou quoi ?!

Regina m'avait violemment saisie les poignets face à ma désinvolture.

Elles les avaient serrés si forts que j'avais grimacé et regretté mon côté rebelle.

- Ne parle jamais d'elle comme ça !

Les yeux noisette s'étaient assombris.

J'avais reculé devant les flammes qui surgissaient au niveau des iris.

Et j'ai compris quelques minutes plus tard à qui je devais ce changement.

- REGINA !

La voix de Cora tonnait à l'intérieur de la bâtisse.

- On m'appelle…

Ce fut à mon tour d'empoigner la mairesse.

- Je t'en supplie. Tu n'as pas le droit de nous faire ça ! Nous sommes des âmes-sœurs, tu m'entends ?!

Je l'avais observé se détacher de mon emprise, me rejeter comme si je ne signifiais plus rien.

- C'est fini, Emma.

J'avais vu Cora se rapprocher dangereusement.

- REGINA ! Je ne le répèterais pas trois fois !

La brune avait jeté un regard à sa mère, accentuant ce profond mal-être en moi.

Elle avait chuchoté une dernière phrase à mon encontre, anéantissant tout espoir :

- Pardonne-moi.

Puis, Regina avait levé le bras et une force magique incroyable m'avait projeté sur le bitume.


J'enfouis ma tête contre mes bras, évacuant toute ma peine.

Quand je m'étais relevée après l'attaque de Regina, se fut pour constater que j'étais mouillée.

Un orage s'était abattu sur la ville.

Et pourtant, je n'avais aucunement envie d'éviter la pluie, d'affronter l'incompréhension de mes parents.

Voici comment j'avais fini par prendre le chemin de la plage, espérant y trouver du repos, que l'eau efface les larmes.

Qu'elle noie ma douleur.

- Emma ! Ça fait deux heures qu'on te cherche !

Je détournai le regard pour apercevoir David, angoissé.

J'étais restée un long moment à me complaindre si bien que j'en avais perdu la notion du temps.

- C'est le père ou l'ami qui vient à ma rescousse ? demandais-je, sur un ton ironique.

Je savais mon père trop borné pour reculer à présent.

J'étais persuadée qu'il s'approcherait et essayerait d'être présent, de comprendre pourquoi j'avais fuis et n'était pas rentrée à l'heure.

- Arrête de faire l'enfant ! On a vraiment eu peur.

Je me levai brusquement, accélérant le pas pour m'éloigner, mais il s'élança et me rattrapa rapidement.

Bien que je ne gardais peu de traces physiques de ma chute, ma vision fut brouillée pendant quelques minutes qui me firent arrêter ma marche au niveau de mon père.

J'essayai de regagner toute ma détermination pour ne pas faiblir devant lui :

- Tu as fait tout ce chemin pour rien. Je ne retournerais pas à la maison.

Regina avait vraiment utilisé toute sa magie en moi et les effets se répercutaient sur mon corps atteint d'un léger vertige.

Mes jambes ne m'obéissaient plus et ne me donnait plus le courage nécessaire pour éviter l'approche de David.

- Tu es trempée ?! Bon sang, tu vas attraper froid ! s'exclama-t-il, en tentant de me donner sa veste à capuche.

Je rejetai immédiatement le vêtement et releva enfin la tête que je n'avais cessée de garder baissée jusqu'à présent, par peur des questions qui pourraient m'être posées.

- Avoir un rhume est loin d'être le pire ! déclarais-je, en éclatant soudainement en sanglots.

David observa bouche bée mes yeux rougis, se demandant comment me consoler d'un tel chagrin.

J'avais pleuré sans m'arrêter.

- Il…Il t'a quitté, c'est ça ?

J'étais sûre qu'il faisait référence à la personne que je lui avais dit aimer d'une passion sans limite, qui a présent m'avait délaissée et dont il ignorait le nom.

- Elle…Elle ne reviendra plus.

Je ne pouvais plus mentir sur le fait que j'aimais une femme.

Il fallait me confier même si cela passait par entrevoir ses yeux écarquillés et sa surprise.

Je savais qu'il n'hurlerait pas et resterait calme malgré ma révélation.

Pour le moment, du moins.

- Elle ? Ruby ?! s'écria-t-il, étonné.

Je soupirai devant son entêtement à mettre un nom sur celle qui fut ma prétendante.

- Peut-on éviter les devinettes ?! J'ai assez mal comme ça ! dis-je, en fronçant les sourcils.

Devant mon air dévasté, il posa, avec hésitation, une main sur mon épaule.

J'avais tellement besoin d'être consolé que je ne rejetai pas sa main.

Et pourtant, ce simple geste, me rappelait tous les gestes affectueux de Regina, ses caresses délicates…

Comment oublier ?!

- Qu'importe son nom…Elle finira par constater son erreur.

Je répondis avec hargne :

- Il sera trop tard quand ce sera le cas.

Regina ne serait jamais excusée pour ce qu'elle venait de causer.

A jamais je garderais un sentiment d'amertume.

- Ça finira bien par s'arranger.

Le calme de David et son ton doux firent réapparaitre ma colère.

Si seulement tout était si facile, si seulement l'indulgence était possible, si seulement Regina n'avait pas tout détruit !

- Mais qui es-tu pour dire des choses pareilles ?! C'est facile pour toi ! Votre amour a toujours duré, jamais vous n'avez fui devant l'adversité !

Puis, je laissai la tension s'évacuer et dissimuler ce chaos en moi.

- Désolé. J'ai juste…horriblement mal. Je me sens vide sans elle.

David hocha la tête, il compatissait.

Un long moment de silence fusa alors avant qu'il ne remarque mes poignets endoloris.

- Elle…Elle t'a frappée ?

Je fus décontenancée l'espace d'un instant devant sa question, si bien que je n'eus d'autres choix que de mentir :

- Un accident de rien du tout…

Je savais qu'il ne serait pas convaincu.

- Emma ! Tu ne me dis pas tout !

Je ne savais comment me démêler de cette situation et éviter de m'expliquer sans me trahir.

Heureusement, Snow arriva en trombe :

- Quelque chose de grave se prépare !

L'orage se mit à gronder plus fort alors qu'un vent soudain vint s'engouffrer entre nous, me faisant frissonner.

- On a un gros problème.

Alors qu'une fumée violette assombrissait le ciel, je ne pus m'empêcher de penser :

Qu'as-tu fais, Regina ?!

TBC