A Strange Roommate
Rating: M
Genre: Fantastique, Hurt/comfort, Romance, drama, angst.
Tags : AU, School fic, torture, teenlock, Darkfic.
Disclaimer: Les personnages appartiennent à Conan Doyle, et je me suis aussi inspirée du manga ZE de Shimizu Yuki pour l'univers fantastique de cette fiction.
Summary: John, nouvel étudiant fait la rencontre de Sherlock, un mystérieux adolescent qui "oh surprise" se trouve être son colocataire. Problème il est vraiment très intelligent, et John ne souhaite pas qu'il découvre son secret.
Notes : Il risque d'y avoir un peu d'OOC puisque cela est ma première fanfiction teenlock et j'ai un peu du mal à imaginer John adolescent…
Avertissement : il y aura de la torture dans certains chapitres.
Chapitre 1 : Un nouveau départ
Les arbres défilaient dans l'aube lointaine, et des pensées de ma vie à leurs côtés me revenaient en mémoire. Je me souvenais de tant de choses, mais celles-ci n'étaient que désagréables, car en elles le sentiment de culpabilité coulait. Mon cœur asphyxiait par ces sentiments, je m'étouffais de tous ces actes commis par mes paroles. Et, lorsque enfin la voiture s'arrêta devant ce bâtiment si bien dessiné, je me rendis compte que tôt ou tard, le cauchemar allait recommencer. Je m'étais promis à moi-même que plus jamais ces mots ne sortiraient de ma bouche, que plus jamais je me laisserai emporter par mes émotions. Un cœur de glace, c'est ce dont je rêvais, mais je savais déjà ce souhait impossible.
Nous descendîmes de la voiture, et ces gens, qui ne voulaient pas me reconnaître, m'accompagnèrent jusqu'au portail, me confiant aux soins de cette nouvelle demeure, ou plutôt se débarrassant d'un monstre de foire en l'envoyant loin de leur chaume. Ils repartirent sans plus tarder après avoir sorti un sac contenant le peu de choses que constituaient mes biens. Sans même un au revoir, il partirent. Le monstre n'était plus là, ils allaient enfin pouvoir vivre tranquille. Mon oncle, ma tante, je sais très bien que je ne vous reverrai plus et j'en suis désolé, mais je vous remercie d'avoir pris le temps de m'accueillir, si court fut-il.
Tandis que j'entrais dans la cour immense, j'observais avec nervosité les bâtiments grisâtres, qui entouraient cet espace où je marcherai de nombreuses fois durant mes futures années d'étudiant. Je tentais de deviner où se trouvaient les dortoirs, mais abandonnais vite puisque tous ces bâtiments se ressemblaient tellement, mis à part leur numéros inscrits sur des pancartes d'un blanc délavé. Au bout de quelques minutes d'errance, un type vint à ma rencontre. Il se présenta, Mike Stamford, délégué de ma future classe. De la gentillesse et un sens des responsabilités émanaient de lui. Je m'étais promis de ne parler que très peu, choix doublement judicieux de ma part car cela rendra difficile la création de liens d'amitié avec les autres étudiants. Moins d'émotivité en découlerait, et plus de contrôle sur cette malédiction qui me rongeait de l'intérieur. Mike me conduisit à l'intérieur d'une de ces bâtisses, m'emmenant comme il me l'expliquait en chemin régler les dernières formalités nécessaires à ma vie dans cette université.
La femme de la scolarité nous accueillit avec un grand sourire, elle semblait bien connaître Mike, et discuta plaisamment avec lui pendant que je remplissais cette fiche d'information que je trouvais complètement inutile, et qui ne faisait que répéter les données que j'avais déjà transmises à l'administration. Une signature, et me voilà bien entré dans une nouvelle vie qui, espérons le, durerait plus longtemps que la précédente. Stamford demanda ensuite la chambre qui m'était attribuée pour m'y emmener, mais la réponse de son interlocutrice sembla l'avoir … choqué, étonné ?
- Un problème ? Lui demandais-je.
- Non, pas exactement. Juste surpris de savoir qui est ton colocataire.
- Pourquoi ?
- Il est un peu spécial, très original, mais pas méchant, ne t'inquiètes pas. Enfin, tu verras quand tu le rencontreras.
J'acquiesçai de la tête et le suivis dans un bâtiment semblable au précédent que nous venions de quitter. Décidément, j'allais vite me perdre ici.
- Deuxième étage, chambre 21, c'est ici, me dit-il en pointant une porte d'un vert foncé, presque noir. Je te laisse, j'ai d'autres affaires à régler …
Je le remerciai brièvement, et restai quelques secondes devant cette porte qui me semblait imposante. Je toquai d'un geste hésitant, et attendis quelques minutes, mais pas de réponse… Peut-être n'était-il pas là. J'actionnai la poignée de la porte qui tout compte fait était ouverte, et entrai lentement dans ce nouvel espace. Après un bref regard à la pièce, je notai la présence d'un homme assoupi sur l'un des lits, et surtout le bordel monstre laissé dans cette chambre, comme si une tornade était passée. Presque tous les livres étaient étalés sur le sol et sur l'autre lit, qui devait sans aucun doute être le mien. Je tentais de me frayer un passage au travers de tout cela, et atterris devant cet étudiant qui me fixa du regard comme si j'étais un étrange phénomène, ce qui en quelque sorte était vrai, mais je doutais qu'il l'ait découvert. Ses pupilles bleu-gris me scannaient, et je me retrouvai absorbé par ce regard si magnifique. Il s'assit sur le lit.
- Mon nouveau colocataire, voyons voir combien de temps tu vas tenir, me dit-il avec un faux sourire des plus terrifiants.
Je débarrassai ce qui était désormais devenu mon lit de tous ces livres et jetai mon sac au pied de celui-ci avant de m'asseoir et de me présenter.
- John Watson, ravi de te rencontrer. Dis-je d'un ton ferme.
Je me demandais s'il cherchait déjà à me tester avec tout ce désordre, et pendant quelques secondes je voulais lui ordonner de ranger ses affaires afin qu'on puisse au moins circuler. Mais les mots restèrent bloqués dans ma gorge. Cela faisait déjà quelques années que je m'étais interdis de donner des ordres ou de faire des demandes quelles qu'elles soient.
Après un dernier regard sur moi, ce personnage étrange se rallongea, les mains jointes en une sorte de prière et les yeux clos. Je déduisais qu'il était certainement en train de réfléchir. Je rangeai les deux livres et les quelques affaires personnelles en ma possession dans la table de chevet, puis les vêtements dans l'armoire à cet usage.
- Tu es intéressant John. Interrompit une voix grave. Beaucoup de personnes se seraient énervées avec tout ce désordre, mais tu n'as pas dit un mot à ce propos. Tu sembles plutôt … résigné ?
- Je le voudrais, mais je ne peux pas. Ces mots sortirent de ma bouche sans que j'en ai conscience, et je me frappai mentalement de cette idiotie.
- Tu ne peux pas ? Je ne comprends pas. Expliques-toi.
Je sentis qu'il n'allait pas me laisser tranquille de sitôt, je me contentai donc d'une demi vérité.
- Je n'aime pas donner d'ordres, mais je te remercierais si tu pouvais bien ranger un peu tous ces bouquins.
- Ennuyeux…
Je souris à son expression boudeuse, à son attitude je devinais qu'il n'avait pas cru ce petit mensonge, mais il me laissa tranquille. Et sans le savoir je me retrouvais attiré par cet étrange colocataire.
Après un moment de silence, il recommença à parler.
- Sherlock holmes. dit-il.
- Hein ?
- Mon nom est Sherlock Holmes. Et, ne me fais pas répéter, je déteste ça !
Je ne parlais pas beaucoup, conséquence de mon passé, au contraire de mon colocataire. Quand il rencontrait d'autres personnes et débitait le moindre de leur secret à partir de leur vêtements. A mes yeux, ses déductions étaient incroyables et je ne cessai de complimenter ses réflexions, seules phrases que j'échangeais au cours de ma journée. Beaucoup d'étudiants le dénigraient à cause de la peur qu'il leur inspirait par ses révélations, et je me retrouvais à détester toutes ces autres personnes qui le traitaient de "Freak" comme Donovan et Anderson. Mike semblait avoir de la considération pour Sherlock, et de par sa position au sein de la classe, tentait souvent de concilier les deux parties avant que cela ne parte en bagarre.
Au début, tous les étudiants me regardaient avec pitié, comme si vivre en colocation avec Sherlock pouvait être la pire chose qui me soit arrivée. Et même si je voulais leur dire que je l'appréciais et que c'était pour moi un honneur de partager une chambre avec lui, j'avais déjà pris l'habitude de ne parler que si c'était réellement nécessaire. Les mots restaient dans ma gorge, me blessant de ne pas pouvoir sortir.
Plusieurs fois, je surpris Sherlock en train de me fixer, me demandant silencieusement pourquoi je restais toujours à ses cotés. Et quand je observais ses déductions, je savais pourquoi. Il me fascinait, et j'étais comme pris dans une toile, ne sachant me détacher de son être. Mais, chaque jour, j'étais plus effrayé, je sentais que ma vie ici allait bientôt se terminer quand il découvrirait la vérité à propos de moi, le monstre que j'étais. J'essayai de bannir ces pensées de mon esprit et continuai mon chemin jusqu'à ma chambre, quand un incident attira mon attention. Sherlock n'était pas à mes côtés, ce qui était rare, mais pas pour autant inquiétant, il lui arrivait souvent de disparaître. Cependant, je savais qu'il se rendait dans notre chambre après la fin des cours, comme presque chaque jour et je ne l'avais pas vu me dépasser dans les couloirs. J'arrivai dans la pièce toujours parsemée de livres qui, depuis mon arrivée, formaient des piles. Piles qui par ailleurs manquaient de s'écrouler (Sherlock les avait disposés ainsi pour que l'on puisse un peu mieux circuler, surtout après que j'eus manqué par deux fois de m'écrouler sur son lit, et sur lui par la même occasion, en trébuchant dans l'un de ces maudits livres). Mais il n'était pas là. Étrange…
Je parcourais les couloirs de l'école, cherchant du regard la silhouette si familière de Sherlock, quand j'entendis son nom murmuré par des étudiants. Mon cœur s'accéléra. Je stoppai net devant ces personnes et leur demandai où il se trouvait. Leurs rires s'estompèrent, et leur face pleine de dégoût exprimait à quel point ils m'appréciaient.
- Désolé, nous ne savons pas. Dirent-ils, leur bouche crispée par le mensonge.
- Écoutez, je sais très que vous me mentez, mais je vous demande encore une fois. Où est-il?
- Non, je jure on ne te mens pas. Me répondit l'un des gars, les bras croisés en position agressive.
Entendant les rires et voyant les sourires de ces étudiants, qui discréditaient complètement ses paroles, la rage me prit et sans le réaliser, j'utilisai ce pouvoir que je m'étais interdit.
- Je vous ordonne de me le dire ! Où est-il ?
L'éclat dans leurs yeux disparu comme si ils étaient hypnotisés, et un affreux mal de tête me prit, conséquence de ce pouvoir. Mais je ne m'en préoccupai guère puisque désormais ils m'avaient révélé l'emplacement de l'étudiant aux yeux hétérochromes.
Je laissai ces types pour courir jusqu'aux toilettes, la rage toujours présente en moi ne faisait que grandir. Le souffle coupé, j'arrivai devant la pièce. Ouvrant la porte d'un coup rapide, je remarquais un groupe d'étudiants en cercle prenant en photo un autre sur le sol. Je reconnus immédiatement les boucles brunes de celui-ci, et mon cœur se stoppa. Je passai à travers cette barrière humaine, poussant quiconque me bloquait le chemin, et arrivai en face de Sherlock. Il était nu, à genoux, les mains liées derrière son dos, et sa face battue reposée sur le carrelage. Différentes blessures parsemaient son corps, conséquences d'un passage à tabac, et sans doute dans quelques minutes bien plus de bleus apparaîtraient.
- Sherlock ! M'exclamai-je avec anxiété, en m'accroupissant à ses côtés.
- Ses yeux s'ouvrirent et se focalisèrent sur moi, et avec un sourire forcé, en dépit de ses blessures, il me répondit.
- Tu n'aurais jamais du venir ici, John …
- Regardez comme c'est mignon, ton chien est venu te sauver, dit un homme au sourire diabolique et à la voix chantante.
- Salaud ! Comment avez-vous pu faire ça !
- Oh, le chien est capable de parler ? Et si tu partageais le même sort que ton maître ? Attrapez-le! Ordonna-t-il avec rire.
- Non ! Cria-Sherlock, d'une voix cassée.
Mais en dépit de ses protestations, les autres étudiants m'attrapèrent les bras, et tentèrent de m'immobiliser, alors que je me débattais. Je n'avais plus le choix, retenant les larmes qui menaçaient de tomber, j'utilisai cette malédiction. Et d'une voix menaçante, je leur ordonnai de me relâcher, d'effacer ces photos et de ficher le camp, en ajoutant que s'il blessaient de nouveau Sherlock ils mourraient.
Abasourdi, Sherlock les regarda m'obéir, puis redirigea son regard vers moi. Il ne semblait pas apeuré, mais plutôt intrigué. Le mal de tête s'amplifia et des coupures apparurent sur mon corps, qui se faisait peu à peu plus lourd. Je sentis le sang commencer à suinter sur mes vêtements désormais fichus, tandis que je libérai Sherlock de ses liens avec mes mains tremblantes. J'aperçus son regard inquiet avant que ma vision ne se trouble et que l'obscurité m'accapare, m'écrasant sur le sol tâché de mon sang.
