Bonsoir mes doux agneaux,

Voici une nouvelle histoire que je suis ravie de vous faire partager x)
Elle est inspirée par la série Hannibal (que je chéris de tout mon petit coeur fou) et je fais un clin d'oeil à Mello Bum qui m'a aussi beaucoup inspirée (foncez faire un tour sur sa page d'auteure ! Ses histoires me font rêver x))
Cette histoire fait mention de cannibalisme (encore oui, vous l'aurez deviné) et les deux protagonistes de cette histoire ont une vision différente de la vie et de l'amour. Je vous aurais prévenue ;)

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !


| DESIRE ME |

Chapitre 1.

« Vous passez votre temps à ériger des murs. C'est normal de chercher quelqu'un d'assez malin pour les franchir. » Hannibal.

Premier jour.

Harry sentit la panique le gagner quand il posa les pieds sur le quai du métro. Il suivit la foule dense jusqu'à l'extérieur d'un pas rapide, tentant de toutes ses forces de taire le stress toujours exagérément surdimensionné lorsqu'il se retrouvait en présence d'autres personnes. Ou lorsqu'il s'apprêtait à faire une rencontre.

Quand il finit par émerger de la populace -remplie de microbes-, il l'aperçut. Ses yeux s'étaient posés instinctivement sur lui et il l'avait reconnu de suite. Adossé à un poteau, les mains dans les poches, son corps semblait scintiller à travers l'obscurité déjà avancée du soir, et quand le jeune homme tourna la tête vers lui, son cœur manqua un battement.

Il s'avança jusqu'à lui par automatisme mais ses pensées s'embrouillèrent dans son crâne. La peur le déconnectait toujours de la réalité.

« Salut, Draco, » dit-il, certain d'avoir entendu sa voix trembler.

L'interpellé lui tendit la main et il la lui serra brièvement, priant pour qu'il n'ait pas senti à quel point la sienne était moite.

« Tu n'as pas attendu trop longtemps ? »

Draco se détacha de son poteau et ouvrit la marche.

« Si, mais j'aime attendre et observer les gens qui passent, pour me rendre compte à quel point ils sont inintéressants, » répondit-il.

Son petit sourire en coin fit frissonner Harry qui préféra par la suite regarder ses pieds.

L'air était frais. Il y avait une odeur d'essence, des rires et de la musique dans les rues. Draco entraîna Harry dans une ruelle empestant la friture. Leur conversation s'orienta sur les origines de leur rencontre, le site d'annonces particulières sur lequel Draco l'avait trouvé. Harry s'y était inscrit de façon tout à fait anonyme pour trouver un ami.

Cela pouvait sembler pathétique de chercher un ami sur le net, mais il avait bien spécifié vouloir rencontrer un garçon aux tendances psychopathes et porté sur le sadisme. Alors, après des mois de patience et divers messages haineux -voire débiles-, Harry avait été ravi de trouver le message privé de Draco lors d'une soirée riche en pensées suicidaires.

Ils avaient par la suite échangé leur numéro et leur adresse mail pour pouvoir discuter de façon plus intime et s'étaient découvert de multiples points communs. L'envie et la crainte de le rencontrer avait alors empli ses journées et ses nuits, jusqu'au moment fatidique.

Maintenant qu'il le voyait en chair et en os, Harry était fébrile. Il se sentait terriblement misérable par rapport à lui.

Assis l'un en face de l'autre à la table d'un café, il n'osa prononcer un mot de peur de paraître ridicule. Heureusement, Draco parla pour deux. Harry en profita pour l'observer et quand les yeux mercure croisaient les siens, il détournait aussitôt le regard. Il craignait qu'il ne lise dans son esprit. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ?
Mais qu'avait-il si peur de lui montrer ? Draco connaissait la plupart de ses penchants, de ses fantasmes, et il ne s'était pas interdit de lui faire savoir combien il le trouvait sexy sur les photos osées qu'il lui avaient envoyées. Le corps nu du blond le hantait, depuis.

Les doigts fins caressant le dos de sa main le ramenèrent à la réalité et Harry se rendit compte qu'il avait oublié de respirer. Ses joues s'empourprèrent tandis qu'il cachait sa main sous la table.

« Tu vas bien ? » demanda Draco, un léger sourire en coin. « Tu semblais ailleurs. »

Harry eut un rire nerveux.

« Ou-oui, désolé, je... je n'ai pas très bien dormi, la nuit précédente. »

Draco le regarda reprendre son souffle, nota la petite brillance dans les yeux verts qu'il essayait vainement de cacher, et se redressa.

« On y va ? »

Harry hocha la tête et suivit le mouvement. Son ami lui offrit la boisson et ils sortirent dans le froid de la nuit. Les rues n'en étaient pas moins animées et les deux garçons passèrent le reste du temps à discuter. La langue de Harry se délia et quand il fallut se séparer, il sentit une frustration intense. Pile quand il parvenait seulement à être à l'aise.


Troisième jour.

Draco avait reçu pas moins d'une vingtaine de messages sur son mobile le lendemain de cette rencontre, tous de Harry. Sa journée au boulot en avait d'ailleurs été plus adoucie, même s'il adorait martyriser ses employés. Ce n'était pas rien d'être chef d'un grand hôtel.

Le soir venu, lorsqu'il avait fermé et verrouillé les grandes portes vitrées du bâtiment, il s'était empressé de répondre à son ami, avait pris une douche brûlante, et s'était couché sous ses draps dans son pyjama de soie.

Il retrouva Harry le lendemain, à la même station de métro, et ils reprirent tous deux la direction de leur café avant de se rendre comme prévu à leur séance de cinéma.

Le film d'horreur fut délicieusement sanglant. Chaque fois qu'un personnage se faisait éventrer ou mordre, chaque fois que le sang giclait, Draco lançait un regard en coin vers Harry pour observer ses réactions. Les yeux écarquillés et humides, derrière ses verres de lunette, témoignaient d'une certaine fascination.

Ce fut particulièrement excitant. Harry l'intéressait de plus en plus. Il avait envie de l'entraîner dans son monde, de toucher l'innocence qui émanait de lui pour la froisser et, peut-être, pour la manger.


Sixième jour.

Machinalement, Harry sonna à la porte de la maison de Draco. C'était une jolie et grande maison, pour ne pas dire un manoir. Le heurtoir représentant deux serpents emmêlés au centre de la porte en bois lui fit un drôle d'effet et il sursauta quand Draco vint lui ouvrir.
Ils se saluèrent et Harry laissa traîner son regard sur les vêtements diablement sexy du maître des lieux. Sa chemise noire et le pantalon de velours lui donna envie d'y glisser une main, juste pour sentir leur texture.

« Entre, » intima Draco tout en s'effaçant.

Harry ne se fit pas prier et pénétra dans le hall d'entrée. L'ambiance intime lui comprima les entrailles tandis qu'une délicieuse odeur gratinée lui mit l'eau à la bouche.

« Viens, le repas est bientôt prêt. »

Il suivit son hôte jusque dans la cuisine, stupéfait d'y trouver une table joliment décorée. Il avait su que Draco aimait cuisiner, mais il ne s'était pas attendu à autant d'attention. Jamais encore il ne s'était assis à ce genre de table, face à un repas de cette envergure en compagnie d'un jeune homme qu'il désirait un peu plus au fur et à mesure que les jours passaient.
C'était comme un rêve devenu réalité. Ou comme un fantasme qui surgissait du plus profond de son être et lui apparaissait, alors à portée de mains. Mais encore, il ne savait ce qu'il voulait vraiment, sinon Draco. Il le voulait entièrement, rien que pour lui, et il voulait que Draco le désire avec la même intensité.

« Tu aimes la viande ? » demanda son hôte.

Harry hocha vivement la tête alors qu'une énième bouchée glissait le long de sa gorge. En effet, cette viande était divinement exquise, d'ailleurs il n'en avait jamais mangé d'aussi bonne.
Une fois qu'ils eurent terminé leur repas, Draco s'approcha de lui.

« Viens, je veux te montrer quelque chose. »

Il le suivit sans hésiter jusqu'à la cave. Une cave immense dans laquelle le jeune maître avait aménagé un salon juste à côté de sa réserve de vins. Harry sourit à cette découverte, impressionné par tant de luxe, et Draco se positionna face à lui.

« Tu m'as dis que tu étais attiré par tout ce qui se rapprochait du cannibalisme, tu te souviens ? »

Harry se figea devant le regard gris intense et rajusta ses lunettes sur le haut de son nez avant de hocher la tête. Puis, Draco lui attrapa les doigts avec douceur pour l'entraîner plus loin.
Et derrière un rideau épais, son cœur s'emballa. Des cages de différentes tailles étaient entreposées le long d'un mur et, au centre de la pièce, il y avait une table chirurgicale immaculée. Elle sentait encore le désinfectant et il frémit à la vue de plusieurs objets de torture accrochés au mur. En particulier face aux couteaux de boucher à la lame tranchante.

Draco l'observa sans un mot, résistant à l'envie de le plaquer contre un mur pour le dévorer vivant.

« Tu... tu séquestres des gens... avant de les découper...et de les manger ? » demanda la voix vacillante de Harry.

Il manquait d'air. La sensation qu'il ressentait était étrange. Il était effrayé mais pourtant fasciné. C'était malsain, surréaliste, et bizarrement excitant. Il se dit qu'il n'était vraiment pas normal.
Draco lui sourit doucement et s'avança dans la pièce pour aller s'appuyer contre la table métallique.

« C'est exactement ça. Enfin, ça fait un moment que je n'ai pas eu l'occasion d'attraper un nouveau jouet. J'avoue que je suis un peu en manque. »

Harry le suivit des yeux, le vit croiser les bras, l'écouta parler, tout en laissant son imagination débordante inonder son esprit d'images obscènes. Des images de son ami en train de le mordre jusqu'au sang et de le caresser à des endroits de son corps encore vierges.


Septième jour.

L'eau brûlante recouvrit son corps et il soupira de plaisir en fermant les yeux. Le bref câlin de la veille ne cessait de lui revenir en tête. Ça avait été juste un câlin pour se dire au revoir mais, pour Harry, c'était exceptionnel. Il était loin d'être tactile. D'ailleurs, il détestait être touché par des gens mais le corps de Draco tout contre le sien, et son odeur, avait déclenché chez lui l'envie insoupçonnée d'un contact plus que rapproché.
Et il en voulait plus.

Il était maintenant certain d'avoir affaire à un vrai psychopathe, qui plus est cannibale. Ce cocktail délicieux ne cessait de lui picoter la peau, il ressentait un désir extrême. Extrêmement glauque.
Et si Draco décidait de le séquestrer, lui aussi ? Et s'il le mangeait... ?
Harry sentit son estomac se comprimer à cette pensée, puis des petites lumières s'allumèrent partout dans son crâne et il sut que c'était là l'un de ses plus gros fantasmes inavoués.


Onzième jour.

Quelle attente insoutenable.
C'est ce que s'était dit Draco tout au long des jours passés sans voir Harry. Il y eut tout de même un soir où ils s'étaient croisés mais ça ne comptait pas il n'avait vu le jeune homme que quelques minutes et il n'y avait eu aucune intimité. Autant dire que la frustration était grande. Surtout quand le jeune homme lui avait avoué, à demi mots, être fasciné par sa cave obscure.

Draco était en ébullition lorsqu'il entra dans l'appartement de Harry. Ce week-end là, son colocataire étant absent, celui-ci l'avait invité à passer la nuit chez lui.

« Désolé, c'est beaucoup moins luxueux que chez toi, » bredouilla Harry en s'avançant dans le salon.

Le blond balaya la pièce du regard, remarqua les affaires du colocataire -cet étranger qui l'embêtait déjà- et suivit son ami jusque dans la petite cuisine. En le voyant servir deux tasses de café, Draco profita de l'occasion pour passer derrière lui et se pencha vers sa nuque pour renifler son odeur alléchante. Harry se tendit en le sentant faire et se tourna vers lui pour lui tendre sa tasse nerveusement. Et Draco s'amusa de le voir fuir son regard.

« La prochaine fois, tu viens dormir chez moi. On fera une activité plus intéressante. »

Harry rougit violemment.

« Je voulais te demander, » dit-il, pour masquer sa nervosité. « Tu... manges... des hommes ? Ou des femmes ? »

Cette question excita le concerné et il sourit en coin.

« Les deux. J'aime varier les plaisirs. »

« Et... est-ce que tu couches avec eux, avant ? »

Draco ne put s'empêcher de rire et il se rapprocha de lui pour caresser son bras du bout des doigts. Harry n'osa le regarder dans les yeux mais se sentit rougir à ce geste et à la chaleur émanant de son corps.

« Pas toujours. Je fais attention. Puis, la plupart ne me fait pas envie. » répondit-il simplement, rassurant quelque peu son ami.

Malgré tout, il ressentit une légère pointe de jalousie. Peut-être était-ce du passé mais il ne pouvait s'empêcher d'envier ces personnes qui avaient bénéficié des caresses, des baisers et des morsures de son fantasme vivant.

Draco le ressentit et dégagea les petites mèches sur son front pour y déposer ses lèvres. Harry cessa de respirer tout le temps que la bouche pâle du blond resta contre sa peau, c'est-à-dire plusieurs secondes beaucoup trop courtes. Il se dépêcha de reprendre une goulée d'air une fois qu'il se détacha de lui et loucha dans sa tasse de café chaud sans oser émettre un son.


Durant la nuit.

Draco se tourna dans le lit double, incapable de fermer l'œil, et posa son regard sur le dos de Harry. Il pouvait le voir dans la pénombre. La courbe de son épaule et sa nuque dégagée lui mirent l'eau à la bouche, il tendit une main pour la poser contre une omoplate. Pour la caresser légèrement à travers le t-shirt. Comme s'il caressait un objet précieux, il fit glisser le bout de ses doigts le long du dos, de ce dos si appétissant.

Harry ne bougea pas d'un millimètre. D'ailleurs, il n'entendait même pas son souffle, ce qui lui permit de continuer son exploration. Il glissa plus bas et effleura la peau douce d'une hanche saillante. Les battements de son cœur s'accélérèrent considérablement et il laissa sa main glisser jusqu'au bas du dos, frôler l'élastique du short, appuyer le long de la colonne vertébrale et s'enivrer de la chaleur de cette peau tendre.
Ce fut érotique. Comme si ses doigts faisaient l'amour à sa peau avec tendresse. Parfois, il pressait un peu pour sentir les os sous la chair, pour être au plus près de lui sans oser vraiment le faire comme s'il avait peur de le briser.
Et ce fut la première fois qu'il eut autant peur de lui-même. Il ne savait pas ce qu'il serait capable de lui faire s'il se laissait succomber à ses désirs. Il voulait le garder en vie le plus longtemps possible même s'il savait que ses dents n'y résisteraient pas.

A suivre...


Merci de m'avoir lue ! Je vous laisse patienter pour la suite~
Laissez une review, ou je demande à Draco de vous enfermer dans sa cave et de vous dévorer vivant x')