Titre : Lui, le chat et moi
Genres : Tranche de vie, amitié, romance
Rating : K+
Personnages/Pairings : Hitoshi/Izuku
Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi.

Résumé : Où Hitoshi trouve un chat dans la cour de l'école, et où Izuku, fidèle à lui-même, décide de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Note de l'auteur : D'accord j'ai menti, en fait j'adore le ShinDeku et ce ship m'inspire beaucoup. orz Cette fic était censée être un one-shot, seulement je viens de la terminer et elle fait plus de 16 000 mots, donc... j'ai décidé de la découper, ne serait-ce que pour éviter de faire fuir tout le monde. XD L'avantage c'est que du coup je peux d'ores et déjà l'annoncer : il y aura 6 chapitres en tout, et je vais les poster tous les quelques jours pour que l'histoire ne mette pas trop longtemps à être terminée x3

Ceci étant dit, il s'agit là d'une toute petite fic sans prétention... mais j'espère qu'elle vous plaira quand même ! En tout cas, merci d'être venu(e)s jeter un oeil :P

Et un grand merci à Puppy aussi pour la relecture et son enthousiasme :D


Lui, le chat et moi

Surpris, Izuku s'arrêta un instant dans sa course et écarquilla les yeux, regarda mieux.
C'était midi et, après avoir été chargé par l'un de leurs professeurs d'apporter une pile de documents en salle des maîtres – où il avait aperçu All Might, bien sûr, et pris le temps d'échanger quelques mots avec son mentor, ce qui l'avait encore retardé – il était censé se dépêcher de rejoindre Tenya et Ochaco, qui devaient l'attendre pour manger à la cantine. En retard ou pas, il n'était pas du genre à laisser passer une occasion de saluer un camarade, cela dit, et à plus forte raison lorsqu'ils ne se voyaient pas souvent ; alors il renonça à se remettre à courir en direction du réfectoire et s'approcha plutôt du coin reculé où Hitoshi, accroupi, lui tournait le dos.

« Ah, Hitoshi ! Salut ! lança-t-il, un sourire et l'embarras se partageant les traits de son visage. Toi non plus, tu n'as pas encore mangé ? »

L'autre garçon n'avait pas dû l'entendre approcher, car Izuku vit ses épaules se tendre, ne serait-ce que très brièvement ; puis il se retourna, lentement, et posa sur lui un regard… fatigué. Agacé, peut-être ? Dans tous les cas, ça ne lui disait rien qui vaille.

« Heu, pardon ! tâcha alors de se reprendre le jeune homme, sans se rendre compte qu'il s'était mis à agiter les mains devant lui. Je ne voulais pas te déranger ! C'est juste que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé, et- Enfin, je pense que tu te fiches d'avoir de mes nouvelles, mais-
– Izuku. »

Hitoshi soupira, une main dans la nuque, et l'autre garçon s'arrêta pour l'interroger du regard.

« Tu lui as fait peur », expliqua-t-il alors, simplement, indiquant de sa main libre…

Quelque chose qui se trouvait devant lui, et quand les yeux verts d'Izuku suivirent la direction de son geste, ils s'agrandirent en s'apercevant qu'il s'agissait là d'une petite boule de poils noirs, tout ébouriffés, au milieu desquels se distinguaient deux jolis yeux jaunes méfiants et bien ouverts. Un chat, songea-t-il, presque émerveillé, avant de s'autoriser à s'approcher – doucement cette fois – et à s'accroupir à côté d'Hitoshi.

« Il n'est pas très grand… constata-t-il. Qu'est-ce qu'il fait là ?
– Aucune idée. Ça doit faire trois jours qu'il traîne par ici. »

Tout en parlant, son camarade de filière générale avait gardé les yeux rivés sur l'animal, et maintenant il semblait presque ne plus faire attention à Izuku du tout. À la place, il posa une main dans l'herbe fraîche, tapota du bout des doigts dans la terre molle – puis la retira lorsque le chat se jeta dessus, joueur, et passa à son tour à l'offensive, en administrant caresse sur caresse sur le haut du crâne de leur petit compagnon.
Encore quelques instants de ce traitement, accompagné de gratouilles savamment placées derrière les oreilles, et celui-ci ronronnait comme un bienheureux tandis qu'Hitoshi souriait d'un sourire discret, mais qu'Izuku trouva profondément sincère.

« Hitoshi… osa-t-il, quoiqu'un peu gêné à l'idée de déranger son camarade. Tu aimes les chats ? »

Malheureusement, sa remarque eut l'effet qu'il craignait : immédiatement, le sourire de l'autre garçon s'effaça de son visage et il ne tourna vers lui plus qu'un regard ennuyé, les sourcils haussés, ou peut-être un peu moqueur.

« Et toi ? Demanda-t-il.
– Ah, heu, bien sûr ! Enfin, je ne sais pas si ce sont mes animaux préférés, mais- »

Sans même s'en rendre compte, il s'apprêtait à se lancer dans une longue comparaison des qualités des différents animaux de compagnie qu'il était possible d'avoir, exemples super-héroïques des dix dernières années et marmonnements à l'appui, mais il dut y renoncer lorsque sa bouche s'arrêta de bouger d'elle-même. Il se demanda ce qu'il se passait, d'abord, les yeux écarquillés d'étonnement ; puis il se rappela qu'il avait déjà ressenti cette sensation, lors du championnat pas si longtemps auparavant, et il comprit qu'Hitoshi venait d'utiliser son alter sur lui.

« Toujours pas décidé à te méfier des gens à qui tu parles, le petit prodige de la filière héroïque ? lança d'ailleurs ce dernier, sarcastique. C'est l'heure de manger, va rejoindre tes gentils petits camarades au réfectoire. »

Izuku n'eut d'autre choix que de se lever et de s'exécuter, évidemment (non, se briser le doigt n'était pas une option, pas pour ça – ne serait-ce que parce que Recovery Girl lui tirerait les oreilles si elle devait encore le rafistoler sans qu'aucun super-vilain ne soit impliqué). Il ne reprit pleine possession de ses mouvements qu'une fois à la cantine, ainsi ; et les yeux d'Ochaco et de Tenya déjà rivés sur lui l'empêchèrent de songer à faire marche arrière.


Peu désireux de les voir froncer les sourcils, il ne raconta pas à ses amis son entrevue avec leur camarade de filière générale, et mit plutôt son retard sur le compte de ce qu'on lui avait demandé de faire – mais il passa tout de même le repas un peu perdu dans ses pensées, le regard cherchant de temps à autre les cheveux violets d'un certain garçon dans le réfectoire.
Comme il s'en doutait, Hitoshi ne vint pas, ce jour-là. Ni le lendemain, d'ailleurs. Alors, le surlendemain, ne l'apercevant toujours pas dans la marée des visages plus ou moins familiers se pressant à la cantine, Izuku commença à s'inquiéter ; est-ce qu'il se nourrissait, seulement ? Son instinct lui soufflait qu'il passait sans doute ses pauses de midi avec le chat, dans ce coin reculé de la cour de l'école, mais… et s'il en oubliait de manger ? Déjà qu'il avait constamment l'air de manquer de sommeil…

Objectivement, Izuku n'avait pas à s'emmêler, surtout après la réaction qu'avait eue Hitoshi la dernière fois qu'ils s'étaient parlé, et il le savait très bien – seulement, on lui avait dit un jour que tous les héros s'emmêlaient toujours, et il n'en fallut pas plus pour que sa décision soit prise.

Le quatrième jour, donc, il quitta la salle de classe sur les pas d'Ochaco et de Tenya, comme d'habitude, discutant avec eux de choses et d'autres ; mais lorsqu'ils furent entrés dans le réfectoire et eurent commencé à faire la queue, il s'arrêta soudain, abaissant un poing contre sa paume pour leur faire croire qu'il venait de se rappeler quelque chose.

« Ah ! Désolé, il faut que je passe en salle des profs, prétexta-t-il, en s'efforçant de ne pas laisser sa détermination poindre à son visage. Je voulais poser une question sur l'exercice d'hier à Present Mic !
– Maintenant, Deku ? demanda Ochaco, surprise.
– C'est vrai, Izuku, renchérit Tenya, ton assiduité à l'apprentissage est louable, mais… Pour bien travailler, il est primordial d'avoir une bonne alimentation ! »

Izuku eut un sourire embarrassé, touché par l'attention de ses amis, mais ne changea pas d'avis. Il avait un plan, et il allait s'y tenir.

« Vous en faites pas, j'en ai pas pour long », promit-il, puis il attrapa deux de ces petits pains que Lunch Rush préparait à l'avance et laissait toujours en libre service pour les élèves un peu trop affamés ou pressés. « Et je prends ça, au cas où !
– D'accord, alors… à tout à l'heure, Deku !
– Et n'oublie pas de revenir ! »

Il répondit par l'affirmative au signe de la main d'Ochaco et au pouce levé de Tenya ; après quoi il pivota sur ses talons, et se hâta de quitter la cantine… mais ne se rendit pas en salle des maîtres, évidemment.
Non, à la place, l'air à son visage se refit décidé, et il passa à la première phrase de son plan. Il fourra les brioches (c'étaient des melon pan aux pépites de chocolat, aujourd'hui – il avait hâte d'y goûter) dans son sac, avant de pousser la porte du bâtiment et de sortir, prenant aussitôt la direction du recoin de la cour où il avait aperçu Hitoshi et le chat quelques jours plus tôt. Et ça ne manqua pas : ils étaient bien là, tous les deux.
Le chat, toujours aussi noir, toujours aussi touffu, et son camarade qui souriait en jouant avec lui. Non, attends- Il lui… donnait quelque chose ? Une sorte de bâtonnet à grignoter ? Dans tous les cas, il n'avait plus ni le regard ni l'expression du garçon amer qu'il avait combattu lors du championnat ; à la place, il avait l'air… détendu, et Izuku sentit ses lèvres s'étirer en un sourire sincère.

« Salut, Hitoshi ! » lança-t-il en s'approchant, plus doucement cette fois que la précédente.

Cela dut avoir l'effet escompté, car l'autre garçon termina de nourrir l'animal, de lui administrer une caresse légère sur le crâne, avant de tourner la tête dans sa direction.

« Si ce n'est pas le génie de la seconde A… commenta-t-il, un sourcil haussé mais sans méchanceté. Qu'est-ce qui t'amène ?
– Je suis venu voir comment allait le chat, répondit-il naturellement, tout en s'accroupissant aux côtés de l'autre garçon. Tu as trouvé à qui il appartenait ? »

Hitoshi haussa les épaules, l'air de dire, pas comme si j'avais cherché. Et en même temps, Izuku avait de la peine à imaginer comment on pourrait s'y prendre, pour retrouver le propriétaire d'un chat sans collier qui passait apparemment ses journées dans la cour d'une école… Alors, il décida de passer à ce qu'il avait prévu depuis le début – ce qu'il était venu faire ici tout exprès.

« Ah ! J'y pense, fit-il, innocemment, je t'ai apporté quelque chose. »

Si son camarade réagit, il ne le remarqua pas, mais ça importait peu ; il avait déjà posé son sac à dos devant lui, et il y plongea la main pour en sortir les petits pains savamment récupérés tout à l'heure. Après quoi, il en tendit un à Hitoshi.

« Tiens, dit-il. Tu n'as pas encore mangé, non ? »

Et lorsqu'il avait mis au point cette stratégie pour se mêler des affaires de l'autre garçon, s'assurer qu'il se nourrisse convenablement, il avait imaginé et pris en note une dizaine de réactions qu'il aurait pu avoir, vraiment – mais à aucun moment il n'aurait pu prévoir… ça.
À savoir, le fait qu'Hitoshi écarquillerait les yeux, purement et simplement, et que la surprise s'emparerait de son visage au point de le faire vaciller en arrière. Alors, Izuku sentit ses traits adopter la même exception, naturellement.

« … Pourquoi ? finit par demander Hitoshi, une fois passée la surprise initiale, mais sans cesser de le dévisager, l'air désormais presque méfiant. Je ne te l'ai pas demandé.
– Heu, non, mais… je me suis dit que… »

Et puis, d'un seul coup, l'amertume revint plisser les yeux de l'élève de filière générale. Elle n'y resta qu'un instant, cependant ; la seconde d'après, le jeune homme soupirait, et attrapait enfin la brioche bien emballée qu'Izuku lui tendait.

« J'imagine que c'est ça, d'être fait pour être un héros, sembla-t-il penser à voix haute, l'air sombre. Enfin. »

Il releva les yeux, et son regard perça le vert de ceux de l'autre garçon.

« Tu ne devrais pas te soucier de tes rivaux. On te l'a déjà dit ?
– Eh bien, en fait, oui, mais… Ah- »

À nouveau, ses lèvres s'immobilisèrent sans son accord, et il se rendit compte qu'il s'était fait avoir. Encore.
À l'exception près que, cette fois… Hitoshi, amusé, souriait.

« Tu n'as pas intérêt à oublier ce dont je suis capable, l'avertit-il. Mais… merci. »

Puis il désactiva son alter, rendit à Izuku le contrôle de lui-même, et se détourna de lui pour ouvrir l'emballage du petit pain – dans lequel il ne tarda pas à mordre avec nonchalance mais appétit, les yeux à nouveau rivés sur leur compagnon à quatre pattes.