résumé: Sirius, James, Remus et Peter en quatrième année à Poudlard: des Maraudeurs aux caractères aussi différents que complémentaires! Avec ou sans les autres à ses côtés, chacun d'entre eux suit son petit bonhomme de chemin, même si aucun n'aime rester seul trop longtemps.
Sirius va au lac et pêche autant de filles qu'il en veut!
James,lui, a son poisson de prédilection: la jeune et belle Lily Evans.
Remus a hélas sorti une ligne maudite, et doit maintenant rester fidèle à la lune.
Peter... eh bien, Peter est égale à lui même: côté amour, c'est le néant, comme dans tout ce qu'il entreprend.
Priez pour nous, pauvres pêcheurs
Chapitre 1: Sur un arbre haut perchée
- Ca fait six, sept…
- Je suis déjà à douze, lâcha pompeusement Sirius.
- Impossible, Patmol. Tu triches ! répliqua James en souriant.
Tout deux étaient assis dans la grande salle. Ils avaient fini de dîner et s'amusaient à regarder toutes les jeunes filles de Poudlard qui épiaient Black. Tous s'accordaient sur le fait que le jeune homme avait un succès phénoménal. Il avait été baptisé « mister Poudlard » par l'école de sorcellerie et on murmurait que personne ne pourrait le détrôner, même 20 ans après sa mort.
Faute d'être charmeur, Sirius était arrogant et insouciant. Il traînait derrière lui le lourd sac des ses exploits. Bien qu'un peu exécrable par moment, il mettait toujours son talent au service des plus faibles, pour retourner les torts, ou, surtout, détourner les règles ! Cette attitude rebelle le rendait presque divin. On le respectait, l'admirait, c'était l'emblème de Griffondor.
- On ne triche pas avec sois même ! rit Sirius. Or c'est bien de moi dont il s'agit.
- Tu as vu la fille de chez Serdaigle ? Elle te regarde très intensément.
- Quoi ? Cette face de thon là-bas ! Je préférerais embrasser ma grand-mère que cette troll !
Ils tapèrent du pied sous la table en riant.
Faut il le préciser? leur gloire les rendait encore plus arrogants et exécrables qu'à leur début.
Mais il s'agissait hélas là aussi d'un trait de leur personnalité qui les avait rendus fort respectés à Poudlard.
- Evans, là-bas, me regardait ! dit Sirius sur un ton moqueur.
Il savait pertinemment bien que James était fou de cette fille et s'en amusait beaucoup. James la chercha aussitôt du regard pour vérifier les dires de son ami. Comprenant qu'on s'était moqué de lui (Lily n'étant pas à la table Griffondor) il lança une tape charitable à Sirius qui riait de bon cœur. Lupin arriva derrière eux, des profondes cernes creusant son visage.
- Toujours entrain de s'amuser ! fit remarqué le jeune homme fatigué en prenant place à leur côté.
Ses cheveux bruns, mi-longs, étaient ébouriffés.
- Lunard ! s'exclama Black. Tu essayes une coupe à la Potter aujourd'hui ? Nouvelle mode ?
- Pas du tout! je viens de m'endormir en cours.
- Quoi !? s'exclama James, outré. Mais, Remus! C'est inconvenant! Comment allons nous recopier tes notes si tu dors en classe ?
- Vous n'avez pas pris l'option d'Arithmancie, il me semble, répondit le jeune homme en saisissant une louche de ragoût, faisant preuve d'un calme à tout épreuves.
Il se servit tranquillement et commença à manger.
- Ne t'endors pas dans ton assiette, renchérit Black en se levant.
- Ou vas-tu, Patmol ?
- Je viens de me souvenir que j'ai oublié mon livre de divination dans le parc. J'espère qu'il ne sera pas trempé, il a plut…
Sirius longea la table des Gryffondors et se dépêcha de sortir. L'air frais du parc l'éveilla et remplit son corps d'une fraîcheur bienfaitrice. C'était ces moments là dont le jeune et beau Black raffolait! Il goûtait pleinement à sa liberté, loin des ravages que lui causait sa famille. Il aurait à tout jamais voulu fuir la maison familiale, rêvant à une vie de rires et de jeux… tout ce dont il avait été privé dans sa tendre enfance.
Un cri perçant le fit sortir de sa rêverie. Un balai fonçait à tout allure vers la forêt interdite. Il y avait quelqu'un dessus, et d'après ce que put en voir Sirius, il ne contrôlait pas très bien son engin. Il zigzaguait à gauche et à droite avant de pénétrer brutalement dans le bosquet le plus proche. On entendit un grand « Craaaac », puis des oiseaux s'envolèrent en poussant des cris effrayés.
Arrivé en dessous d'un grand chêne, Sirius remarqua les débris du pauvre balai fracassé. Il leva donc les yeux et, parmi feuilles et branchages, aperçut une jeune fille en mauvaise posture. Elle avait de longs cheveux châtains tirant au rouge. Son visage régulier était garni d'une ravissante bouche rosée comme les nuages certain matin d'hiver, quand le ciel vire au rouge. Elle avait un long buste et une taille de guêpe délicieusement cintrée par sa jupe plissée.
Sirius déduit rapidement que la belle créature devait avoir le vertige, car elle s'agrippait au tronc de l'arbre en gémissant, les yeux clos.
- Euh... rien de cassé? demanda Sirius, légèrement amusée par cette scène.
Elle rouvrit ses paupières. Son regard avait la couleur de la nuit. Black ne se souvenait pas avoir jamais contempler un noir si profond. Mais la première réaction de la jeune fille fut des plus inattendues: elle poussa un cri strident.
- Hiiii! Pars! Pars! disait-elle d'une voix forte et aiguë, comme si le jeune homme était un dangereux monstre près à la dévorer.
Sirius restait perplexe
"D'habitude, je leur fais l'effet inverse! songea t'il. Me trouve t'elle donc si laid que ça?"
Mais il comprit soudain pourquoi elle essayait vainement de le repousser. Maintenant, elle agrippait d'une main le pan de sa courte jupe qu'elle rabaissait tant bien que mal sur ses cuisses, et semblait horriblement gênée.
- Satyre! Pervers! Pars! Va-t'en d'ici!
- Mais... mais! balbutia Sirius, déconcerté.
C'était la première fois qu'il se sentait aussi peu confiant envers une fille. D'habitude, elle lui tombait dans les bras. Il se mit à éviter avec fougue et souplesse les brindilles que lui jetait l'inconnue aux yeux noirs tout en tentant de s'expliquer.
- Je suis la pour vous aider! cria t'il afin qu'elle l'entende.
PAF! Une branche dans la figure!
Hélas, dans une veine autre tentative pour repousser Black, la belle inconnue perdit l'équilibre. Agitant ses bras dans les airs comme s'il s'agissait de deux moulinets, elle saisit par chance une branche qui la stabilisa un moment. Hélas, la frêle tenure se brisa et cette fois, ce fut la chute...
Elle aurait pu tomber sur l'herbe, elle aurait pu s'écraser contre les racines de l'arbre. Elle aurait pu aussi, par un miracle inarrivé, être suspendue à l'une des branches du grand hêtre, son manteau de sorcier en laine noir s'y étant accroché. Mais rien de tout cela n'arriva et, bien sur, elle tomba sur Sirius.
Sous le choc, lui aussi perdit l'équilibre et s'étala de tout son long sur l'herbe humide. Extrêmement confus- et c'était bien la première fois avec une fille- il releva son visage puis n'osa plus bouger.
"Pour finir elle est quand même tombé dans mes bras! songea t'il avec amusement. Quand je raconterai ça à James...! "
Le visage de la jeune fille, posé sur son torse, semblait endormi.
- Hé! fit Sirius. Réveille-toi!
Mais elle resta obstinément inerte. Si quelqu'un le voyait ainsi, ce serait sans doute la honte de sa vie. Il fit rouler son corps sur le sol et leur rôle furent désormais inversés. C'était lui qui la surplombait à présent.
Il ne se releva pas tout de suite. Son regard s'était perdu dans le teint angélique de la jeune inconnue. Soudain, ses paupières se mirent à trembler. Elle émit au doux murmure et ses yeux s'ouvrirent alors. Elle ne comprit pas immédiatement sa position, mais cela tarda pas:
CLAC! Une gifle sur la joue.
Il se leva en un bond.
- Ca va pas ou quoi? s'exclama t'il en caressant son visage douloureux.
- Je te retourne la question! dit-elle furieuse en se relevant d'une manière titubante.
Une fois sur ses deux pied, elle vacilla puis retomba.
-Ma cheviiiilllleeee! cria t'elle. Ho non! Je ne sais plus marcher!
Elle regarda Sirius avec ses yeux sombres, terrifiant, et pointa un doigt vers lui en s'exclamant:
-C'est de ta faute! Si tu ne m'avais pas fait peur, je ne serais jamais tombée!
-Comment? Mais tu as chutée toute seule! Je venais pour t'aider et toi tu...!
Il rougit. Mais que se passait-il? Il en arrivait même à bégayer!
Un drôle de sentiment, nouveau, qui ne ressemblait ni à de la gêne ni à de la peur, naissait dans son cœur.
- La question n'est pas là! répondit-elle alors. Va me chercher de l'aide.
- C'est inutile! expliqua t'il en s'approchant d'elle. Je vais te porter et...
- Jamais! Ne t'approche pas de moi!
Il ne comprenait vraiment plus rien. D'habitude, toutes les jeunes filles se jetaient sur lui. C'était la première fois qu'il était si vulgairement repoussé. Il sentit une goutte tombée sur sa main, puis une autre. Il recommençait à pleuvoir. Les nuages s'étaient amassés dans le ciel devenu soudainement sombre. Un éclair zébra le paysage, accompagné par le grondement tonitruant de son compagnon le tonnerre. Et ce fut l'averse.
Il fallait agir: plus le temps de bavarder!
Sirius, déterminé, se pencha vers la jeune inconnue et la prit dans ses bras. (N'est ce pas follement romantique :p ? non... bon, j'avoue c'est gateux) Bien que réticente face à cet élan chevaleresque, elle se laissa néanmoins faire.
Black courut de toutes ses forces vers le château. Ses pieds glissaient par moment sur l'herbe grasse de la plaine. Il passa devant le lac et songea à son livre de divination, sans doute dans un état regrettable. Comme ses cheveux étaient mouillés, des gouttes commençaient à couler sur son visage en sueur. S'il n'attrapait pas une pneumonie après ça, il allait aussi pouvoir être baptisé de "mister chance".
Une fois devant le château, il gravit à toute vitesse le perron et repoussa l'immense porte en bois du hall, soutenant vaillamment d'une seule main la jeune fille.
Il n'y avait personne dans les couloirs, les cours ayant recommencé.
- Je vais te conduire à l'infirmerie! dit-il.
Elle ne répondit rien mais esquissa un petit sourire reconnaissant. Leur chemise blanche littéralement trempée collait contre leur peau. Sirius se retenait tant bien que mal de poser ses yeux sur le buste généreux de la jeune blessée qu'il soutenait si vaillamment. La tentation le mettait pourtant à rude épreuve. Mais il aurait tout de même fallu plus qu'une chemiuse mouillée pour étourdir un maraudeur de ce nom!
Il arriva haletant devant la porte du bureau de madame Pomfresh. Il déposa l'inconnue sur ses deux pieds en la soutenant, un bras derrière son épaule, puis toqua.
Une jeune infirmière de 19 ans tout au plus leur ouvrit. Elle avait de courts cheveux blonds volumineux maintenus par une coiffe blanche. Elle portait, comme toujours, son petit uniforme blanc cintré. Miss Pomfresh venait de commencer son métier à Poudlard cette année, mais elle connaissait déjà bien Sirius pour l'avoir soigné à de nombreuses reprises.
- Black! Encore vous!
- Ce n'est pas pour moi, miss, répondit-il en suffoquant.
Il amena la fille aux yeux noirs dans l'embrasure de la porte.
- Ha! fit simplement la nouvelle infirmière. Hé bien, déposez là sur le lit blanc, là-bas. Et doucement, Black! Je ne connais que trop bien vos manières de rustre!
Sirius l'amena avec la plus grande délicatesse et l'étendit sur la couche. Miss Pomfresh s'obstina à regarder dans le couloir, comme si elle attendait encore un autre patient.
- Et Potter? dit-elle en ne voyant personne au dehors.
- Il n'est pas là, miss... dit Sirius avec un petit sourire gêné.
- Ha! refit l'infirmière en fronçant des sourcils. C'est bien la première fois!
Puis, se tournant vers la jeune fille blessée, elle demanda beaucoup plus gentiment:
- Dites moi, mademoiselle... Qu'avez-vous? Est-ce Black qui vous a mis dans cet état?
- Je crois que je me suis foulée la cheville, c'est tout.
-Voyons voir ça! dit-elle en s'asseyant sur un petit tabouret en bois à côté du lit.
L'infirmière tâta son os très professionellement et déclara:
- Ce n'est pas foulé mais cassé. Comment êtes vous tomber?
Son regard croisa furtivement celui de Sirius. Il rougit encore.
- Une chute à balais, mentit-elle.
- Bien. Reposez vous je vais vous amener une potion de Pousse-os. Ce sera un peu douloureux. Mais d'abord, enlevez-moi ses vêtements mouillés, et enfilez cette robe de chambre. ... C'est valable pour vous aussi, monsieur Black!
Elle lui tendit un pyjama rayé blanc et bleu, terriblement doux et duveteux.
Une heure plus tard, ils étaient tous les deux étendus sur un lit et buvaient une potion brûlante. L'infirmière s'en était allée vaquer à d'autres occupations.
La gêne de Sirius semblait s'être dissipée. Son arrogance légendaire était revenue au triple galop, tel un cheval piaffant rentré à l'écurie. Il lui lança un de ses regards auquels toutes les filles succombaient: profond, séduisant, le tout en remettant une de ses mèches noires derrière son épaule avec une désinvolture sexy. Mais elle ne sembla pas du tout envoûtée par sa tactique:
- Cesse de me regarder comme ça! lança t'elle soudainement. Tu crois peut-être que je vais te pardonner aussi facilement?
" Ha bon? Ce n'était pas déjà fait? songea tristement Sirius."
Zéro total! Touché, coulé, étalé, mort, battu, out, K.O. Et voila de nouveau toute sa fierté dissipée, envolée, disparue.
Le jeune homme aurait voulu disparaître sous son drap. Mais sa voisinne de lit le fixait toujours, la bouche sévère et le regard meurtrier. Sirius aurait donné tout ce qu'il avait pour que James arrive à ce moment et le sorte de cette mauvaise impasse. Mais James n'arrivait pas. Pour l'instant, son ami s'amusait follement à s'entendre dire, dans la tour Nord de Poudlard, qu'il allait mourir ce soir même dans d'atroces souffrances. (confère: cours de divination)
§
Petit interlude:
Héléanore Ripley serait-elle une Mary Sue? Etude de la question... (on va rire)
Dressons le profil traditionnel d'une Mary Sue:
1) Mary Sue a un physique parfait: pas de doute sur ce point, hélas: Hélé fonce dans le panneau! Manque de pot pour elle, ses parents l'ont faite canon. En plus, (ah! horreur!) elle a les cheveux brun-rouge, signe caractéristique des Mary Sue! Mais pourquoi, diable, ne s'est-elle jamais pris une casserole d'eau bouillante sur la gueule dans son enfance? En tant que grande brûlée, elle aurait peut-être été un peu plus crédible dans son rôle...
2) Mary Sue a un QI de 290: Ouf! Héléanore échappe au fléau de l'intello! Heureusement, elle n'a rien d'une lumière. D'ailleurs, elle n'est même pas cap' de tenir correctement un balais. Pendant les cours, elle dort (voir ronfle, occasionnellement). Elle s'engueule avec les profs autant qu'avec ses prétendues amies, et son jeux favori, c'est de roter dans la gueule de Crobs avant de s'excuser ("Oups, pardon, j'aurais pas du me resservir quatre fois de ragoût à l'ail, ce midi!")
3) Mary Sue est à Gryffondor ou Serpentard: ...Ben, non! Elle ne l'est pas, dans ce cas-ci! (Non, mais vraiment! Poufsouffle...! Quelle maison de nases...!) Une vraie Mary Sue aurait au moins prétendu appartenir à Gryffondor, voire Serpentard pour mieux jouer sur son "petit côté ténébreux". Mais Poufsouffle, jamais…! Tssss, quelle décadence!
4) Mary Sue a un caractère bien trempé: Bon, là, j'avoue, Hélé fonce une nouvelle fois dans le panneau! Niveau j'me laisse pas faire/ je suis pas une Hermionne au rabais, moi, elle obtient la coupe en or massif 440 carras. Heureusement, un petit détail la sauve: Héléanore pète volontiers sans s'en offusquer! (manque de grâce total) Et quand elle donne une paire de claque, ce n'est pas pour défendre Sirius d'une remarque acerbe de Lucius Malefoy. Au contraire, elle aurait plutôt tendance à le féliciter! … Et la paire de claques, elle la réserve pour ceux qui finissent son saucisson à l'ail…!
5) Mary Sue a un passé... mystérieeuuux: là, j'avoue, Héléanore sucks to the hardest degree. Son passé EST mystérieux. Mais bon, on la dédommage de deux points, parce qu'elle n'est ni la fille de Voldemort, ni la fille de Severus Rogue (ouf, on a échappé au pire).
6) Mary Sue, bien que tout le monde veuille sa peau, survit parfois jusqu'à l'âge adulte: …mais qui voudrait la peau d'une fille aussi banale qu'Héléanore, qui pète et qui rote? Voldemort...? haha, laissez moi rire! Tom Jedusor, pour le moment, n'en est qu'à sa 7ème année à Poudlard, et se moque éperdument de l'existence des filles de Poufsouffle.
Non, non, la vie d'Héléanore n'intéresse personne. Sirius l'étranglera bien, une fois ou deux, comme ça, pour le fun, mais pas dans un objectif mortuaire. De ce point de vue là, elle gère, la petite!
7) Mary Sue a souvent un nom à coucher dehors: OK, sympa pour toutes les Héléanore qui peuplent cette planète... A commencer par mon innocente grande tante. La pauvre ne s'est pas battue en 68 pour finir par se faire traiter de Mary Sue à la noix. Et puis, Ripley, c'est plutôt banal comme nom. Voire affligeant. Notre héroïne échappe donc à cette caractéristique.
8) Mary Sue finit dans les bras du héros: hahahahahahahahahhahahahahahha! ... Oui, bon... Je m'abstiendrai de tout autre commentaire. Ca risquerait de trop trahir le fin mot de l'histoire.
(fin de l'interlude)
James arriva à bout de souffle dans son dortoir, sa cravate rouge et jaune défaite et sa chemise hors de son pantalon. Bien sur, ses cheveux étaient en bataille, mais ce n'était pas un argument valable pour juger de la course qui venait de l'épuiser.
Sirius, couché nonchalamment sur son lit, gobait tranquillement des chaudrons en chocolat envoyés par des admiratrices qui lui souhaitaient un bon rétablissement. La bouche pleine de ces douceurs, il demanda à son meilleur ami:
- Ben alors, Corny, qu'est ce qui t'est arrivé?
- Des problèmes aux cuisines avec Crobs. Mais je l'ai semé, ce vieux croûton...
Le dit "Corny" déposa le casier de bière au beurre qu'il avait si vaillamment dérobé sur son propre lit et souffla bruyamment.
James n'était pas un jeune homme spécialement beau, mais il fallait reconnaître qu'il avait un charme hors du commun. Et ça, même Sirius en convenait. James arrivait aussi facilement à se fourrer dans le pétrin qu'à en sortir.
- Un jour, on t'expulsera de Poudlard, et tu ne comprendras même pas pourquoi! dit Remus en repliant une de ses chemises dans son armoire.
Lupin, jeune loup-garou de quatorze ans, était le type le plus sérieux de la bande. Il avait des cheveux châtains très clairs qu'il laissait un peu pousser ces temps ci. Il aurait sans doute fait craquer toutes les filles s'il ne traînait pas toujours ce teint blafard et endormi, conforté par de lourds cernes bleutés.
James piqua un chaudron en chocolat d'une des boite rouge en forme de cœur, le fourra dans sa bouche et demanda peu gracieusement:
- Qui t'a enfoyé ché trucs?
- Ché pas. Une fille chtupide qui croit que che vé m'interrcher à elle.
- Patmol, demanda Peter, vas-tu finir par nous dire pourquoi tu t'es retrouvé à l'infirmerie?
Sirius avala le chocolat qui inondait sa bouche, se frotta les lèvres du coin de la manche et articula plus convenablement:
- Maintenant que James est rentré de sa "mission", je peux bien vous expliquer…
Il laissa un petit blanc curieux pendant lequel Peter et Remus le fixaient avec véhémence. James, quant à lui complètement indifférent, décapsula du bout de sa baguette une bière au beurre qu'il but à même le goulot.
- Je traînais avec une fille… marmonna Sirius d'un air faussement détaché.
Sirius fit ensuite part de ses "exploits", une lueur de fierté dans un oeil et une lumière d'arrogance dans l'autre.
Après avoir raconté son aventure -avec très peu de modifications, mais un brin tout de même- James lui demanda:
- Et quel est le nom de cette jolie fleur tombée d'un arbre
Sirius resta silencieux. Qu'il était distrait! Il ne lui avait même pas demandé son nom!
Face à son indécision, James rit aux éclats avec Remus et Peter, comprenant que leur ami resterait à jamais cet incorrigible coureur de jupon distrait et fougueux. Ils burent un coup de bière au beurre en trinquant à l'amour.
- Me voilà qui meurt de curiosité, maintenant! déclara Lupin en refermant son livre d'Arithmancie. Qui est cette fille et quel est son nom!?
- Sirius va aller le chercher comme un brave petit chien-chien? fit le jeune Potter en exécutant un joyeux clin d'oeil. Pas vrai, Patmol?
- Hélas, répondit l'intéressé. J'ignore son nom… et sa maison.
- Réfère-toi aux couleurs de son uniforme, proposa Peter pour l'aider.
- Ho non, non, non! S'exclama Remus, craignant la suite des événements. Je n'ai jamais voulu ça!
Trop tard. Sirius s'était déjà métamorphosé en un grand chien noir. La jeune inconnue portait une cravate bleue et jaune; elle appartenait donc à la maison de Poufsouffle.
James tapota le museau de Patmol en lui disant:
- Et pas question de s'attarder dans le lit de ces dames, hein! On t'attend ici pour la suite de l'histoire!
Patmol courut vers la sortie de la maison Gryffondor en bousculant quelques élèves surpris sur son passage.
- Pff, souffla James avec une mine dépitée. Si seulement je pouvais me transformer en un animal plus discret qu'un cerf, je pourrais aller espionner Evans et ses petites amis dans leur dortoir!
A quelques tapisseries, escaliers et couloirs de là, Sirius parcourait à toute vitesse la distance qui le séparait de la salle commune de Poufsouffle. Là, il attendit sagement devant l'armure de Sir Pertégrin de Lannoy. Heureusement, quelqu'un ne tarda pas à apparaître. Voyant le chien, il le caressa et dit:
-Salut, toi! Tu es perdu? Je croyais pourtant que ce genre de bête était interdite à Poudlard...
Patmol aboya gentiment puis gratta sur l'armure pour faire comprendre qu'il devait rentrer.
-Filensensus, lança le gars de Poufsouffle à l'amas de métal brillant.
L'armure se déplaça sur la gauche, laissant entrevoir une large ouverture. Le chien entra, suivi du jeune homme. La salle commune ressemblait fort à celle de Gryffondor, hormis que tout y était bleu et jaune: tentures, tapis, et fauteuil, jusqu'aux flammes qui dansaient dans la cheminée. Quelques élèves regardèrent le molosse, intrigués, aussi ne tarda t'il pas à grimper l'escalier en colimaçon menant au dortoir des filles. Il se retrouva dans un long couloir ou une dizaine de porte s'alignaient.
Dans quelle chambre dormait la fameuse fille…?
Si le mot "miracle" n'avait pas existé, Sirius l'aurait sûrement inventé sur place. En effet, l'inconnue surgit justement d'une des entrées, au fond du corridor. Elle semblait vouloir échapper à quelque chose. Une de ses amies apparut aussitôt en riant, l'attrapa par la main et l'obligea à la suivre:
-Allez, reviens! Tu ne nous pas encore tout raconté! Hi hi hi...!
Et elles disparurent par la même porte. Patmol s'en approcha. Derrière le mur, on entendait des gloussements d'admiration. Sirius se leva sur ses pattes arrière et saisit la poignée avec sa gueule. La porte s'ouvrit en grinçant légèrement.
Quatre jeunes filles, enveloppées dans une même couette bleue, écoutaient passionnément l'histoire que la belle aux yeux noirs racontait. Celle-ci, au contraire, semblait plus exaspérée par leur comportement qu'autre chose.
- Ho! Un chien! s'exclama l'une d'entre elle en remarquant Patmol.
Toutes se retournèrent alors pour voir le molosse. Celle qui avait découvert en premier Patmol l'appela en tapotant sa main contre le châssis du lit. Il obéit docilement – et mieux encore sauta sur le lit. Il alla vite blottir sa tête dans le creux des genoux de la belle inconnue, sachant que son déguisement ne le tromperait pas.
- Il t'appartient, Héléanore? demanda son amie.
- Non... répondit-elle. D'ailleurs les chiens sont interdits dans l'enceinte de l'école. Crobs le tuerait s'il le voyait.
- Il à l'air de beaucoup d'aimer, dit la fille assise à côté d'elle quand Sirius lui lécha la main. Ca fera beaucoup de chevaliers servants en une journée!
- Ne dis pas n'importe quoi, Irlanda! répondit-elle, exaspérée. Black est loin d'être un chevalier servant! Il n'en a que pour son petit club d'amis, tous aussi arrogants les uns que les autres.
- Remus Lupin est sympa, lui! contrecarra vivement une des jeunes filles qui s'appelait Jill. Il n'a rien d'un arrogant.
- Je te l'accorde, Jill. Mais c'est bien le seul des quatre. Potter est exécrable, Peter lâche, et Sirius, en plus de son immaturité complète, est d'une méchanceté sans égale.
"Quoi? Tout ça! songea Sirius! Elle exagère!"
- Il n'empêche qu'il est beau, loyal...
-...doux, mystérieux, bourré d'humour…
-...courageux, fougueux, terriblement craquant et d'une désinvolture! D'une désinvolture!
Elles soupirèrent toutes trois, le regard rêveur, perdues dans les étoiles du faux plafond.
- Pathétique! lâcha Héléanore. Comme si vous aviez une chance de l'intéresser…
- Ben, pourquoi pas? fit Jill. Il est célibataire après tout…
- Il a toujours été célibataire, et à part s'envoyer des filles entre deux cours, il n'est capable de rien. Ce mec a autant de sentiment qu'un strangulot! trancha Héléanore. Autant dire qu'il n'a pas de coeur!
- Pas sur, fit remarquer une de ces amies. Il suffit de voir comment il se comporte avec James Potter. Inséparables, c'est deux là. Et ils ont l'air de beaucoup s'aimer.
- Kathleen, tu insinues que Black en pince pour son meilleur ami? s'exclama Irlanda d'une voix affolée.
- Ne soit pas sotte, Irlanda! la coupa Héléanore. Kathleen voulait juste dire que Black ne peut être appréciable qu'avec ces amis.
- Pas vraiment, corrigea Kathleen. Ce que je voulais mettre en évidence, c'est que si Sirius n'avait aucun sentiment, comme tu le prétends, il agirait en solo. Un peu comme le BBT de septième, là… Celui de Serpentard…
- C'est quoi, un BBT? demanda Héléanore en fronçant les sourcils.
- Un Beau Brun Ténébreux, voyons! … Je n'arrive pas à retomber sur son nom…
- Tom Jedusor…? proposa timidement Irlanda.
- Oui, c'est ça! confirma vivement Kathleen. Tom Jedusor! Lui, je suis d'accord pour dire qu'il n'a aucun sentiment! Il s'entoure de gens comme Lucius Malfoy, Narcissa Black ou encore Mcnaire, mais, au fond, il ne les considère pas comme ses amis... Sirius, par contre, tient beaucoup à sa bande, particulièrement à Potter et Lupin, ce qui prouve qu'il a quand même un grand cœur.
Patmol jappa joyeusement, comme pour approuvé cette dernière remarque.
- Mais il est si dure envers les filles… soupira tristement Jill.
" Si elles étaient un peu moins stupides, aussi, songea Sirius. "
- Peut-être qu'il aime les garçons, proposa Irlanda. Peut-être même qu'il aime Potter?
Si Patmol n'avait pas été un chien, il aurait rougi.
Héléanore souffla bruyamment pour signifier son exaspération.
- Qu'est ce qu'on s'en fout que Sirius soit homo ou pas, puisque de toute façon il est con! Cessez ces discussions idiotes et passez-moi plutôt mon matériel à couture. Mon manteau s'est déchiré quand je suis tombée de l'arbre.
- Et après ça, proposa joyeusement Irlanda, on pourra coudre un bonnet pour cet adorable toutou!
A l'entente de ses mots, Sirius fut traversé par l'idée de s'échapper du dortoir. Mais la main caressante d'Héléanore sur son museau l'en dissuada presque aussitôt.
" Si jamais elle savait… songea Sirius."
§
James éclata de rire.
- Arrête! fit Sirius en lui lançant un sourire gêné. Je suis déjà assez ridicule comme ça!
Affabulé d'un bonnet, une écharpe en laine et de gants sans doigt difformes, Sirius affrontait maintenant les moqueries de son meilleur ami. Patmol avait servi de mannequin pour Héléanore et ses amies pendant une bonne heure. Et vu tout l'attirail qu'elles lui avaient créé, ces filles auraient du être sacrées reines du tricot…!
Comme il venait de se métamorphoser dans le dortoir, il subissait maintenant les railleries de ses trois compagnons. Il se débarrassa rapidement toutes ses "fournitures", tapa James du poing, puis se laissa tomber en soupirant de bien-être sur sa couche.
- Alors, raconte, s'impatienta Lupin. C'est quoi, son nom?
- Elle s'appelle Héléanore, raconta Sirius, les yeux rivés sur le plafond rouge de son baldaquin. Et cette visite dans sa chambre fut… très étrange…
- Et qu'est ce qui s'est passé? demanda avidement Peter.
- Ben, je suis arrivé dans le dortoir de quatre charmantes créatures. Elles étaient toutes nues, bien sur. Dès qu'elles m'ont vue, elles se sont jetées sur moi. Elles m'ont dorloté en discutant de mes qualités... enfin... en tant que Sirius, quoi. Et elles ne tarissaient pas d'éloges à mon sujet…
- Et tu t'imagines qu'on va te croire? fit Lupin, ironiquement, en ramenant sa couette au-dessus de lui.
- Ha bon? fit naïvement Peter. C'est pas vrai qu'elles étaient nues?
- Croyez ce que vous voulez! répondit Black, un sourire moqueur aux lèvres. Bon, j'avoue juste qu'Héléanore n'a pas l'air de beaucoup m'apprécier. Elle me fait encore plus peur que ma cousine Bellatrix. Mais Héléanore a les insultes en plus. Je me demande ce qu'elle fout à Poufsouffle, d'ailleurs! Elle devrait être à Serpentard!
- Comment est-il possible de faire encore plus peur que ta cousine Bellatrix? demanda James.
- Je crois que ce sont les yeux, convint Sirius. Elles ont exactement le même regard, toutes les deux.
- Ha, oui! clama James. Je vois! Je fameux regard : "si-jamais-tu-t'approches-je-te-fait-bouffer-ta-cravate-ton-balai-puis-je-te-jette-au-feu"?
- Dans ce genre-là, oui.
- Et sinon, de quoi elles ont parlé? demanda Peter, assis en tailleur sur son lit.
Sirius haussa des épaules:
- Oh, rien de particulier.
Il évita donc soigneusement de mentionner la thèse selon lequel il serait fou amoureux de son ami James. Pas question de faire scandale.
- On va à Pré-au-lard, demain, fit remarquer Lupin. Il serait peut-être temps d'aller dormir.
Sirius acquiesça puis disparut sous la housse moelleuse de son lit, masquant les rougeurs sur ses joues dues aux dernières pensées peu catholiques qui l'avaient traversés.
- James, tu éteins la lumière? pria Remus.
- Tout de suite, Lupi-chounet.
- Et arrête de m'appeler "Lupi-chounet".
- D'accord, Lupi-lupe.
James pointa sa baguette magique vers le lustre du plafond et les bougies s'éteignirent instantanément.
- Bonne nuit les gars! lança t'il alors joyeusement, en s'éclatant sur son lit comme un troll obèse.
- 'Nuit.
- 'nuit!
…
- Hé, Sirius! fit James. Tu ne me dis pas bonne nuit?
- Va te faire mettre, Pot-pot.
§
Le lendemain matin était un samedi. Aussi, seule la promesse d'une journée à Pré-au-lard réussit à tirer du lit les quatre apprentis sorciers. Après avoir déjeuner (Black avait reçu 7 propositions d'accompagnements venues de jeunes filles mais il avait du les refuser/James, quant à lui, c'était prit un râteau royal en demandant à Lily Evans de l'accompagner.), les maraudeurs se rendirent dans la petite ville animée. La neige recouvrait les rues et les maisons de ses habits blancs. Nombreux étaient les traîneaux qui glissaient élégamment sur les pavés.
- Je dois me rendre à HoneyDukes, prévint subitement Remus.
- Pourquoi ? demanda James. On peut y aller gratis de toute façon, par le passage souterrain.
- Euh… hésita le jeune loup-garou. Je... rien d'important… Vous pouvez m'attendre dehors, d'accord ?
- Allons, allons, Remus ! s'exclama Sirius d'un air pompeux. Qu'est ce que c'est que ces cachotteries ?
Lupin jeta des petits coups d'œil furtifs et méfiants vers la foule des élèves qui marchaient dans la rue puis, s'approchant de ses amis, murmura :
- Une recommandation de Dumbledore pour… pour mes métamorphoses. Il m'a conseillé d'acheter des « sucettes vampires ». Ca calme les envies de sang.
Puis il se retourna et entra dans la boutique de sucreries. James et Peter le suivirent aussitôt. Sirius allait en faire de même quand, soudain, il reconnut la fine silhouette d'Héléanore et ses cheveux rouge-brun qui flottaient gracieusement derrière elle. La jeune fille courait vers la forêt, tête baissée, une lettre dans la main. La première impulsion de Sirius fut de fuir au plus vite le périmètre. Seulement, il remarqua que la jeune fille semblait sur le point de fondre en larmes. Nombreux élèves se retournaient à son passage. Patmol, animé par un sentiment de fougue, courut derrière elle.
Héléanore s'engouffra dans les bois, Sirius la suivant toujours. Il perçut alors ses lamentations. Elle s'arrêta au milieu d'une clairière, assise sur un rocher de pierre que la neige avait épargnée. Elle enfuit son visage ruisselant de larmes dans sa longue écharpe de laine bleue et jaune.
Sirius se risqua à approcher.
Elle le vit, ne dit rien, et continua à pleurer.
- Tu... qu'y a t'il? demanda Sirius.
Pour toute réponse, elle sanglota de plus belle en gémissant, son visage crispée sous la tristesse.
D'habitude, Sirius détestait s'approcher d'une fille qui le méprisait. Et encore plus si c'était une pleurnicheuse. Il avait en horreur les sanglots, les reniflements de nez et les gémissements féminins. Ce qui l'intriguait, c'était la raison d'une telle tristesse, car Héléanore était loin d'appartenir au clan des fillettes sensibles.
- Je veux pas de toi ici, réussit-elle enfin à articuler entre deux larmes. Dégage, abruti!
Black ne tint pas compte de ce dernier ordre et continua à avancer vers elle.
" Ah bon, comme ça, tu veux que je parte? Tu rêves..."
Il remarqua alors la lettre froissée qu'elle tenait dans sa main blanche, sans doute le cause de tous ses malheurs.
- Allez…! fit-il en s'approchant doucement. Ne me dis pas que c'est la potion de madame Pomfresh qui te fait encore cet effet-là? A moins qu'il ne s'agisse de ton manteau déchiré… C'était ton préféré, c'est ça?
Elle lui fit un sourire raté, puis, les yeux débordant de larmes, gémit à haute voix:
- Papa...
"Il y a erreur sur la personne! pensa aussitôt Sirius".
Mais il comprit quand elle avoua tout en pleurant:
-Il est mort… Hier soir… Et je n'ai même pas pu l'accompagner dans ses dernières minutes…
Héléanore se mit à taper rageusement des pieds sur le sol.
Déboussolé par cette révélation, Sirius ne sut d'abord comment réagir. Tout ce dont il était sur, c'est qu'il regrettait amèrement d'avoir suivi la jeune fille dans les bois: les deuils, ce n'était pas trop son truc. Ni la famille, d'ailleurs. Il aurait préféré ne jamais connaître ni l'un, ni l'autre!
Il lui tapota maladroitement l'épaule en lançant un "tut, tut, tut" apaisant, complètement débile. Héléanore lui expliqua d'une voix parsemée de sanglots:
- C'était ma seule famille! Pourquoi il est mort, cet idiot…?
" Bon, me voila rassuré, pensa Sirius. Il semblerait qu'elle considère tout être appartenant au sexe masculin soit comme un con, soit comme un idiot. Je ne dois donc pas prendre ses remarques à mon sujet trop à cœur..."
Héléanore renifla bruyamment (Sirius se retint de faire une grimace), puis lâcha d'une voix pâteuse:
- Ne te sens pas obligé d'être gentil avec moi parce que mon père est mort…
- Si tu crois que je fais ça pour le plaisir, rétorqua Black.
- En tout cas, si ça avait été ton cas, je t'aurais laissé chialer tout seul en me réjouissant du spectacle.
- Si mon père était mort, Héléanore, tu ne me verrais pas pleurer, mais plutôt crier de joie, rassure toi…
Le jeune fille avait vivement relevé le visage à l'entente de son nom:
- Tu sais comment je m'appelle? fit-elle, incrédule. Comment?
Sirius échafaudait déjà dans son esprit une excuse bidon, quand d'étranges bruits de pas dans la neige le sauvèrent de cette fâcheuse posture.
Les branchages d'un buisson s'agitèrent face à eux. Un homme apparut de derrière le petit arbuste, les yeux fixés sur sa main. Il portait une large robe de sorcier parsemée de flocons, et sa baguette, posée contre la paume de sa main, agissait comme une boussole magique. Cette dernière pointait Héléanore. Remarquant la présence des deux jeunes élèves, le sorcier redressa son regard et parut ravi:
- Ha! Mademoiselle Héléanore! Voilà bien dix minutes que je cours après vous! Vous voilà enfin…!
- Excusez moi, Monsieur Finegas. La nouvelle m'a bouleversée… Je voulais me retrouver seule.
Et elle avait appuyé sur le mot "seule" en lançant un regard meurtrier à Sirius.
- Je comprends, je comprends, convint l'homme d'un air pressé. Mais il faut partir à présent. Nous devons nous rendre à la banque de chez Gringotts au plus vite afin de régler l'héritage de votre père. Je suis attendu au Ministère de la Magie à 17H00. Il faut avoir lu le testament avant cette heure!
Héléanore acquiesça tristement et se leva de son rocher. Elle s'approcha de l'homme et s'accrocha à son bras.
Le sorcier salua Black:
- Jeune homme, vous vous chargerez d'expliquer à vos camarades l'absence de votre amie.
- Ce n'est pas mon amie, marmonna Black en regardant le sol de côté.
L'homme du ministère ne tint pas compte de cette dernière remarque inintelligible et continua ses recommandations:
- Le directeur de Poudlard est, bien sur, déjà prévenu de ce tragique événement… Je compte sur vous pour faire taire les rumeurs selon lesquelles Monsieur Ripley serait mort pendant son service. Être Auror n'implique pas forcement la mort. Il était malade, voilà tout. Sur ce, au revoir.
- Salut, Black, dit Héléanore. Embrasse James pour moi.
- Hé! Ca vaut dire quoi, ça? rétorqua furieusement Sirius.
Mais, sans crier gare, Héléanore et l'homme du ministère se volatilisèrent brusquement. C'était la première fois que Sirius assistait à un transplanage d'escorte...
- J'espère que le testament de son père s'étend dans trois tomes, marmonna Black avant de quitter les lieux d'un pas sombre.
Et voilà! Fin du premier chapitre!
sachez que James Potter, ainsi que les beaux yeux de Bellatrix (future Lestrange) influeront fort la suite. Plus que vous ne pourriez l'imaginer, sans doute.
Et n'hésitez pas à lâcher des reviews, même acerbes. C'est comme ça qu'on progresse, pas vrai? ;-D
Peace,
Aikonomiel
