John senti son coeur se serrer. Chaque mots lui rappelait la triste réalité. Dix fois il l'avait lu. Et à chaque fois, c'était le même coup de couteau qui lui transperçait le coeur. Sherlock était parti. Son amour, son mari, sa vie s'était envolée en quelques mots. Il s'essaya sur le lit, et ferma les yeux. Les larmes coulaient enfin. Oui Sherlock, ça fait mal. Il savait pourtant que sa relation avec Mr Holmes le ferai souffrir un jour ou l'autre, il savait chaque fois qu'il l'embrassait que c'était peut-être la dernière fois, mais pas ce matin, non, pas ce matin. C'était un jour comme les autres, il allait revenir le soir, il allait s'ennuyer et il allait tirer sur les murs. Et John rentrerai, il l'embrasserait et les coups de feux cesseraient. Comme tous les soirs.

Il avait d'abord pensé à une plaisanterie, mais Sherlock ne plaisantait jamais. Et il était peut-être spécial mais jamais il n'aurai fais croire à John une chose comme ça. Il l'aimait. Peut-être même plus qu'il ne l'imaginait. Alors pourquoi être parti ? Pourquoi l'avoir laissé là, l'avoir abandonné ? Pourquoi s'était-il montré égoïste, et s'était lâchement envolé sans avoir eu le courage de lui dire en face ? Pourquoi Sherlock, pourquoi tu me fais ça, je t'aime!

Puis il repensa à lui, à eux. A la première fois qu'ils s'étaient vu, qu'ils s'étaient parlé, qu'ils s'étaient disputé, qu'ils avaient ris ensemble, qu'il lui avait sauvé la vie, ou quand, à l'arrière du taxi il lui avait pris timidement la main, qu'ils s'étaient embrassé, qu'ils avaient fait l'amour ensemble, qu'ils s'étaient dit Je t'aime, qu'il l'avait vu pleurer, quand il l'avait serré dans ses bras, qu'ils avaient décidé d'être plus que de simples colocs, qu'il lui avait demandé, qu'il avait dit oui.

Non, toute cette vie ne pouvait pas s'envoler en une seconde, en un mot, en une lettre, non. Non. Mais qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Fermer les yeux et prier pour que tout cela ne soit qu'un fucking nightmare ? Ou s'empresser de prendre un taxi et de dissuader son amour de se jeter dans la gueule du loup ?

" Aéroport d'Heathrow, s'il vous plait, le plus vite possible ! "

En un mouvement, John s'installait dans une de ces voitures noires qui parsemaient Londres. Le chauffeur l'emmena aussi vite qu'il pu à destination. Il sortit un billet au hasard et le paya. Tant pis, la vie de celui qu'il appelait Mon Sherlock en dépendait. Il s'aventura parmi les voyageurs, cherchant désespérément dans la foule l'homme de sa vie. La speakerine annonçait le départ du vol Heathrow/Genève. Oh non. Il courra jusqu'à la vitre et vit l'un des avions de la British Airways emmené se bien aimer jusqu'à sa perte. Il laissa une larme accompagner son Je t'aime soupiré. Que pouvait-il faire maintenant ? Rentrer à Baker Street ? Oui, pour revoir ses affaires, sentir son odeur et relire la lettre. Non. Alors il s'effondra sur un des fauteuils.

" Une triste séparation, je suppose ? lui demanda une dame assise en face de lui.

- En quelque sorte, oui… "

Puis il resta là plusieurs heures, retenant ses larmes, ses cris et sa peine, sentant son coeur se serrer à chaque seconde. L'avion devait être arrivé depuis longtemps. Il songea même à passer la nuit là, se fondre dans la foule, ne plus penser à lui, et au fait que plus jamais il ne le reverrait. Il somnola peu à peu.

La sonnerie de son mobile le sortit de son sommeil et il regarda.

" New text message from : Sherlock "

Serait-il encore vivant ? Il hésita d'abord puis fini par le lire.

" I will love you forever, my John… SH "

Une main se posa timidement sur son épaule. Il se retourna et vit Mycroft, l'air triste qui lui dit, d'un ton compatissant :

" Je suis désolé… "