Auteur : Sandou-Soudy
Titre : Aller Simple Pour Suna
Genre : Romance - OOC / UA
Disclaimer : Aller Simple Pour Los Angeles : Cathy Yardley - Naruto : Masashi Kishimoto – Modification et Adaptation initiale : Soudy-Sandou
Chapitre 1 :
Suna
Hinata, un téléphone en main, tournait en rond dans son appartement : « Je ne pensais pas que ça se passerait ainsi, pleurnicha la demoiselle. »
Elle entendit Shino soupirer à l'autre bout du fil : « Chérie, je travaille là, tu en as encore pour longtemps ? »
Hinata soupira à son tour : « Mais, je suis toute seule ici… J'avais besoin d'entendre ta voix.
- Très bien… ça fait une semaine que tu es là, ça se passe bien ?
- Il y a beaucoup trop de carton pour moi toute seule. Heureusement que Sakura et Kakashi sont venus me donner un coup de main. »
Bruissement de papier à l'autre bout du fil.
« Qui est Sakura déjà ?
- Une amie de la fac. Elle nous a invités à son mariage avec Kakashi. »
Silence, il a oublié ?
« La fille aux cheveux roses ?
- Oui, c'est elle !
- Tu ne peux donc pas dire que tu es complètement seule. »
Hinata soupira de nouveau et s'affala sur ce canapé qu'elle avait prit soin de choisir pour plaire à Shino : « Si tu le dis, souffla-t-elle. »
Elle laissa passer un temps et reprit d'un ton plus enjoué.
« Je suis si pressée de te voir ! L'appartement est si vide sans toi. »
Il rit.
« C'est sûr, je ne vais pas mourir. Mais je vais être seule, s'exclama-t-elle en espérant ne pas en faire trop. »
Et puis, pourquoi pas ?! Se retrouver seule à Suna, sans travail et sans famille. Elle avait bien le droit de se plaindre, non ?
« Au fait, comment a réagit monsieur Sarutobi quand il a apprit ton transfert ? »
Nouveau soupir de Shino, Aïe !
« Eh bien en fait, j'ai peut-être parlé trop vite…
- Comment ça ? grogna la brunette.
- Sarutobi est un sale type. Pour l'instant, il a besoin de moi.
- Mais…
- Hina', il fait venir le vice-président et il m'a dit de but en blanc que si j'essayais de quitter Konoha, ce n'est pas un lieu de travail, mais un travail tout court, que je devrais chercher. »
Hinata blêmit.
« Mais, on a déjà un appart' ici !
- Il sait tout ça. Il m'a dit de lui laisser le temps.
- C'es-c'est à dire ?
- …, soupir, deux mois.
- Deux mois !
- Ou peut-être trois…
- Et qu'est-ce que je vais faire en attendant ?
- Cherche un travail, répliqua-t-il comme si c'était l'évidence même.
- M-mais. Tu comptes m'aider à payer le loyer ?
- Hinata… Je te rappelle que je ne vis même pas avec toi. »
Ah non alors !
« Mais tu avais dis…
- Rien n'est plus pareil. »
Il ne plaisantait pas.
« Tu ne penses quand même pas que je vais payer pour quelque chose qui ne me concerne pas.
- Qui ne te concerne pas pour l'instant, rectifia-t-elle, pour l'instant.
- Oui, bien sûr.
- …, elle décida de changer le sujet, Tu me manques déjà.
- Il faudra que tu te trouves un emploi sur lequel compter et… »
Pourquoi Shino, pourquoi ?
Hinata, dans son nouvel appartement blêmissait à vue d'œil. Ses cheveux noirs noués à la va-vite et ses yeux blancs perdaient vie tout comme elle. Hinata Hyûga se sentait blessée comme un animal abandonné. Shino avait promis d'être là pour elle, il l'avait poussée à rejoindre Suna et finalement, la laissait seule en plan, sans savoir ce qu'elle devait faire.
La brune n'avait pas l'habitude de prendre de décisions, son avenir avait toujours été décidé à l'avance, que ce soit par Shino, son fiancé, ou par son père auparavant.
Elle se retrouvait seule au monde pour la toute première fois.
O
Suna, ailleurs
Temari s'ennuyait. Nue, sur le dos, et subissant les caresses, autrefois jouissives, de… comment s'appelait-il déjà ?
« A quoi tu penses ? demanda l'homme, un grand roux au regard embarrassé.
- C'est une question de femme, ça, le toisa-t-elle.
- C'est assez sexiste ce que tu dis, fit-il sans relever l'ironie. »
Temari se demanda si elle devait se sentir flattée d'être tombée sur un homme reconnaissant les mérites d'une réflexion sexuée. Si seulement il pouvait arrêter de jouer les moralisateurs !
« Je me demande toujours à quoi tu penses. »
Mais quel idiot ! Elle se demandait bien pourquoi elle restait avec un blaireau pareil, oui ! Encore un peu et elle lui jetait ses pensées à la figure.
Cela faisait près de trois mois qu'elle sortait avec ce… Sasori ! Squattant plus que de raison l'appartement de cet homme dont elle forçait sa mémoire à se rappeler son nom. Il fallait qu'elle se débarrasse de lui, quitte le coin et trouve un nouveau chez elle.
La blonde prit entre ses doigts les quelques mèches rouges qui lui caressaient le visage avec le souvenir précis des frissons que lui donnait cette sensation. Ce qui n'était évidemment plus le cas à présent. Elle se retenait presque de les lui arracher.
Sasori, lui, ne se lassait pas d'un iota d'avoir la blonde juste pour lui. Sa peau halée et douce, ses cuisses tendres et sa poitrine ronde… Il en était même devenu poète le temps d'une nuit: « Ô douce Temari ! Deviens mienne » avait-il déclaré.
La jeune femme continua à frissonner sous les caresses de son amant. Vraiment, Sasori n'était pas à son gout et ça la rendait dingue. Il avait tout pour lui, mais ses idées de mariage et de fidélité n'étaient pas pour plaire à la blonde. Voir sur le long terme ? Très peu pour elle.
« Alors, à quoi tu penses ? »
Crispation des mâchoires de la blonde.
« J'irais bien au Taka ce soir. »
Regard noir de Sasori.
« Tu es déjà sortie trois fois cette semaine. Je pensais qu'on pourrait passer la soirée ensemble… souleva-t-il d'un sourire à fossettes … Au lit. »
Que c'était ennuyeux !
« Mais j'ai vraiment envie d'aller au Taka.
- Comme tu veux, lança-t-il, excédé.
- Oh c'est bon, arrête de bouder un peu.
- Tu es vraiment égoïste ! »
Le laissant seul dans sa nudité, elle se releva d'un bond sans même le regarder.
« C'est vrai que je suis égoïste. Tu le sais depuis le début. Et moi, je l'assume complètement. »
Elle enfila une chemise dans un coup de vent, les gestes aussi secs que son discours.
« Alors, je fais comme je le sens. C'est tout. »
Elle prit un paquet de cigarette et se dirigea vers le balcon. Une sonnerie qu'elle connaissait par cœur lui parvint aux oreilles et elle s'empressa de prendre son portable au passage. Elle sortit à l'extérieur, sur le petit balcon, répondant simultanément à l'appel.
« Temari à l'appareil.
- On va boire un coup ? »
Elle sourit, referma la porte-fenêtre et attrapa l'une des cigarettes du paquet, s'attardant une seconde sur le S inscrit au marqueur noir dessus. Des gouttes d'eau tombaient au sol, annonçant de l'humidité pour tout le reste de la soirée.
« Lee, mon sauveur ! Je ne savais plus quoi faire pour sortir d'ici.
- A ce point ? Ma pauvre petite, tu en déjà à ce stade ?
- Tu ne te rends même pas compte d'à quel point ce mec me sort par les yeux !
- Et que fais-tu du si joli minois de Sasori ?
- C'est triste, mais il faut bien que je l'avoue. J'en suis lassée… »
Elle alluma sa cigarette et en tira une bouffée.
« Un corps de rêve, mais des idées sur le fonctionnement d'un bon ménage que je n'apprécie qu'à moitié.
- Alors tu vas encore déménager ?
- C'est pour très bientôt, j'espère.
- Ma petite nomade adorée ! »
Bouffée de cigarette.
« Mais je déteste déménager ! Tu le sais en plus.
- Alors pourquoi est-ce que ça t'arrives aussi souvent ?
- Je n'en ai pas la moindre idée.
- Tu devrais essayer la colocation avec quelqu'un. Quelqu'un avec qui tu ne coucherais pas de préférence.
- Ca m'est déjà arrivé, répliqua la blonde faussement outrée, Tu te souviens : Haku ! »
Rire à l'autre bout de fil.
« Autre condition : quelqu'un avec qui Moi je ne coucherais pas ! »
Elle pouffa.
« Une vraie catastrophe !
- Tu devrais peut-être essayer avec une fille la prochaine fois !
- Coucher avec une fille ?!
- Mais non, comme colocataire. Quoique… »
Elle le coupa net : « Laisse tomber, Tenten m'a suffi. Et puis les filles ne m'aiment pas… »
Sourire carnassier.
« … Et sûrement pas à tort. »
Un coup sec sur la vitre derrière elle la fit se tourner vers Sasori.
« Tu comptes rester là toute la nuit articula-t-il à travers la vitre.
- Pourquoi pas, articula-t-elle à son tour avant de se tourner une nouvelle fois. »
Sasori partit
« Lee ! On va faire plus que boire cette nuit ! On va danser ! Le Taka, ça te dit ?
- Oh oui ! Soyons décadent et buvons des vodkas-citron jusqu'à plus soif !
- Je sens que je vais précipiter les choses avec Sasori. Donne-moi une heure.
- Ca marche ! Je vais en profiter pour manger un morceau, après j'irais voir Naruto.
- Rendez-vous là-bas à onze heures.
- J'avais déjà prévu de sortir avec Shikamaru, essaye de te tenir, tu seras gentille, glissa Lee discrètement. »
Grognement.
« La sagesse c'est mon credo, tu sais. »
Elle éteignit son portable, finit sa cigarette et sortit du balcon sous le regard mauvais de son petit-ami.
« Tu sors avec Lee ce soir, hein ? Il suffit que l'autre homme de ta vie t'appelle et tu cours le rejoindre.
- Je n'arrive pas à croire que tu sois jaloux d'un homo, qui de plus, est le petit-ami de mon frère !
- Je commence à croire que les homos sont les seuls hommes que tu aimes vraiment.
- C'est pour ça que tu deviens aussi chiant qu'une nana ? Pour que je pense que tu es homo et que je me jette dans tes bras ?
- Tu es vraiment odieuse, Temari. »
Allait-il lui faire une scène ? Elle se retint à grandes peines de lui rire au nez.
« Tema, je crois que je suis amoureux de toi. Mais j'aimerai fixer certaines choses avec toi. Le voir ce soir ne me plais pas. »
Elle le regarda, incrédule. Elle sentait beaucoup trop d'amour dans son regard. Il venait tout de même de lui interdire de voir Lee. Personne, Personne, n'avait le droit de lui dire qui elle devait, ou pas, voir.
« Je sors ce soir, Sasori. Tu peux piquer une crise ou alors dormir, regarder la télé ou encore composer un sonnet. Franchement, ça m'est égal. »
Elle bondit dans la salle de bain, retira ses vêtements qui glissèrent le long de son corps, alluma le jet d'eau chaude et se glissa dans la petite cabine. Laissant l'eau caresser sa peau avec autant de douceur que ce mec de la dernière fois…. Dernière fois avant qu'elle ne se retrouve coincée avec un Sasori. La douche relaxante ne s'éternisa pas : le roux rentra à son tour dans la salle de bain, extirpant au passage quelques nuées de vapeur. Son visage si lisse brouillé par la condensation.
« Tu devrais partir. Ne plus habiter ici. »
Elle soupira.
« Laisse-moi une semaine. »
O
Suna, Basic Café
Debout sous la pluie, Hinata regardait l'enseigne : Basic Café. Première virée nocturne pour la jeune Hyûga, et ce café avait l'avantage d'être à deux pas de chez elle. Il est vrai qu'un dîner solitaire n'avait pas été sa première option. Elle avait bien appelé Sakura mais elle était tombée sur le répondeur à trois reprises.
« Ce n'est pas si terrible que ça, pensa Hinata. »
Le restaurant était bondé. Les tables, délimitées par des bâches translucides, donnaient un effet tamisé à l'espace. Elle se faufila jusqu'à la salle principale et un serveur arriva. Il la regarda, un sourire en coin sur son beau visage sans défauts.
« Bonsoir, combien de personne ?
- Juste une seule.
- Très bien. »
Elle se sentit mal à l'aise quand il la fixa de la tête aux pieds, sans une once de sexualité. D'une manière si différente de celle employée par les hommes de son village natal, comme si quelque chose clochait chez elle. La brune regarda rapidement la braguette de son jean. Rien à signaler.
Le serveur la mena à une petite table cachée derrière une grande plante verte. Elle prit le menu et s'assit. Camouflée comme elle l'était, la salle pouvait être facilement observée sans pour autant attirer l'attention. Elle remarqua d'emblée l'écrasante majorité masculine, et tous habillés dans un style branché ! Comme s'ils sortaient tout droit d'un défilé de mode.
Elle se concentra sur son menu : son ventre gargouillait presque. Tout sentait tellement bon, les desserts, les plats, le restaurant… Elle songea un instant à limiter son repas à un énorme gâteau au chocolat qu'elle avait vu dans la vitrine mais elle se ravisa. Hinata avait besoin d'un repas consistant.
« Comment ça, il n'y a plus de place pour moi !? tempêta une voix grave à travers le brouhaha de la salle. »
Hinata, elle-même, délaissa son menu pour voir le nouvel arrivant. Coiffé d'une coupe au bol noire soignée, et pourvu d'yeux noirs perçant, l'offusqué posa les poings sur les hanches. A l'image du reste de l'assistance, sa tenue était très recherchée.
« Mais Deidara ! Je meurs de faim ! gémit le nouvel arrivant d'une voix mélodramatique. »
Clin d'œil.
« En plus, je vais en boîte avec Tema ce soir. Je ne peux pas attendre trois heures pour une table… »
Le brun parcouru la salle du regard jusqu'au moment où il croisa le regard de Hinata. Elle baissa aussitôt les yeux, mais sentit bientôt une présence au-dessus d'elle : il était bien là, juste devant elle.
« Il y a quelqu'un à votre table ? »
Hinata ouvrit la bouche et se contenta de hocher la tête négativement.
« Super ! fit-il en s'asseyant face à la brunette, je me présente : Je suis Lee. Lee Rock.
- Hi-Hinata Hyûga.
- Mon Dieu, tu es tellement mignonne ! lança le brun en la regardant de ses yeux brillants. »
Hinata le regarda de travers.
« Cette voix, cette allure… Tu sais à qui tu me fais penser ? Candy. J'adorais ce dessin animé quand j'étais petit. Derrière toute cette apparence innocente, il y a quelque chose de… Mais là, je m'égare. »
Il la regarda avec intensité : « Tu as déjà commandé ?
- Euh… Non, je n'ai jamais mangé ici.
- Jamais ? s'étonna le grand brun. Alors il faut te commander un festin ! Un gaspacho en entrée suivi d'une bonne pizza… Celle au poulet-curry, au barbecue et au gouda, c'est la meilleure !
- Ca m'a l'air parfait.
- Bien sur que c'est parfait ! »
Il la dévisagea. Mais pourquoi tout le monde la regardait avec autant d'insistance à la fin ?! Qu'est-ce qui pouvait bien clocher avec elle ?
« Toi, tu n'es pas d'ici. Je me trompe ?
- Je le suis depuis peu. »
Elle eut un sourire timide avant d'ajouter : « Je viens d'emménager, un peu plus haut dans la rue.
- C'est vrai ? Mais, c'est super ! Ca veut dire que tu es ma voisine, moi aussi j'habite sur la grande rue. »
Ce type était vraiment étrange, à s'enthousiasmer pour si peu. Hinata eut un sourire crispé et l'écouta déblatérer sur le cadre dans lequel elle vivrait à l'avenir jusqu'à ce qu'il s'interrompe.
« Je te laisse deux minutes, je viens de voir une tête que je reconnais. Laisse-moi deux minutes. »
Deux minutes suffisantes pour cette brave Hinata qui observa de loin son nouvel ami saluer un brun qui l'embrassa à pleine bouche. Elle se félicita alors d'être venue : c'était mille fois mieux que de manger toute seule dans son nouvel appartement encombré de cartons.
O
Très tard, Taka
Temari dansait, enivrée par la soirée. Lee n'avait toujours pas pointé le bout de son nez, et l'alcool restait son dernier ami. Son dernier ami si l'on ne comptait pas Shikamaru Nara : grand brun au regard fatigué, une chemise débraillée et un pantalon de costume repassé qui l'observait du coin de l'œil, assis à deux pas des affaires de la blonde.
Après deux mains aux fesses et une invitation trop insistante, la blonde quitta la piste et s'affaissa sur la banquette imitation cuir réchauffée par ce Shikamaru qui ne faisait pas autant office d ami que ce verre d'alcool qu'elle s'empressa de boire.
« Tu vas finir par te tuer à ce train-là, lui fit remarquer le jeune homme qui ne lui jeta pas un regard.
- C'est toujours mieux que d'avoir à supporter tes conseils si judicieux.
- Merci, ça fait toujours plaisir, grogna-t-il en plongeant ses yeux dans ceux de la blonde.
- Des nouvelles de Lee ? »
Le brun jeta un regard à son téléphone avant de revenir à la blonde en haussant les épaules : « Il doit avoir des choses plus importantes à faire. Si tu n'as rien d'autres de prévu, on peut toujours s'envoyer en l'air dans les toilettes. »
Le ton désinvolte qu'il avait ne trahissait en rien le sourire goguenard gravé sur ses lèvres.
« Je veux me souvenir de cette soirée comme d'une rupture définitive avec mes obligations de couple. Coucher avec toi ne fais pas parti du plan, lança-t-elle, cassante.
- Il y a le placard de la régie, si les chiottes ça ne te tente pas. »
Sans subtilité, Shikamaru passa un bras autour des épaules de la jeune femme, se penchant tout près de l'oreille de son amie. Si Temari s'était enfilé cinq culs secs, l'autre devait avoir atteint le double pour se permettre d'être aussi entreprenant en sachant ce qu'il lui en couterait par la suite.
« Te supporter en attendant Lee c'est ma limite, souleva la blonde en levant les yeux au ciel. T'as conscience de passer pour un abruti fini en me faisant des avances pareilles ?
- Je ne vois pas où tu veux en venir. Si je te fais une proposition pareille c'est peut-être parce que j'assume un peu plus que toi l'ambigüité de notre relation. »
Offusquée, Temari se tourna d'un bond pour regarder le Nara dans les yeux : « Comment oses-tu dire un truc pareil après tout ce que tu as pu me rabâcher ? Regarde les choses en face : entre nous, ça n'a toujours été qu'une relation sous arrangement sexués, rien d'autre. Insister en pensant que ça changera n'est pas digne d'un mec comme toi. »
Qui défendait-elle, là ? Son propre intérêt à ne pas s'intéresser à lui ou celui de Shikamaru à ne pas voir le mal que causerait cet attachement qu'il vouait à la blonde ?
Relation sous arrangements sexués : seule excuse que Temari avait trouvé au fait qu'elle tombait toujours dans les bras de Shikamaru Nara quand elle le croisait. Peu importait qu'elle soit en couple ou pas à ce moment-là. Seule expression aussi pour Temari de faire comprendre au jeune homme qu'elle ne souhaitait pas d'une relation durable avec lui.
Cassage de rêves.
Fut un temps, une relation tendue ne leur aurait pas même effleuré l'esprit. Amis depuis l'arrivée de Nara à Suna, évoquer des toilettes ou un placard pour coucher n'aurait pas été un sujet de conversation à leur hauteur. Mais le pas séparant une amitié d'une relation sexuelle avait été franchi sans qu'aucun des deux ne l'ait vu venir.
Shikamaru l'avait peut-être entrevu quand il lui avait jeté à la figure à quel point il l'aimait et à quel point il voulait faire sa vie avec elle.
Temari l'avait peut-être ignoré en posant ses lèvres sur celles du jeune homme qui n'avait comprit qu'avec beaucoup de retard qu'elle se fichait de lui.
Ils l'avaient tout les deux parfaitement compris quand ils avaient fait l'amour à plusieurs reprises sans songer une seconde à ce que provoquerait cette toute nouvelle relation dans leur avenir proche.
Aussi préférèrent-ils ne pas se donner de faux-espoirs. « Faire l'amour de temps en temps ça ne fait pas de mal, avait-elle déclaré en riant. » Il n'y avait qu'avec lui que Temari utilisait le terme de Faire L'Amour.
La blonde eut un sourire amer en pensant à leur histoire et se détacha du bras de Shikamaru avant de se relever. Elle se dirigea vers le comptoir du bar et se fit accoster par une tête de poisson au sourire carnassier.
De loin, Shikamaru observa la scène, légèrement tendu et un peu agacé par l'homme qui osait s'approcher de son ex. Il savait bien qu'il n'avait aucune raison de s'en faire pour elle, seulement ce n'était pas si simple quand on partageait des sentiments avec quelqu'un, même si ce quelqu'un en question refusait de voir les choses en face.
De l'autre côté de la piste, Temari soutenait un sourire forcé face au jeune homme au physique atypique qui se tenait là : son teint pâle, ses cheveux gris retombant platement sur son crâne, ses yeux vides d'expressions et ses dents pointues dépassant de sa bouche aux lèvres si fines qu'elles en devenaient inexistantes.
« Bonjour, jolie demoiselle, salua-t-il, d'une voix grave faite pour être suave et qui, pourtant, n'y arrivait pas.
- Bon-bonjour.
- Vous êtes seule ici ?
- E-et bien en fait, C'est . C'est que je su- »
Elle prit une voix suraiguë sans s'en rendre compte et continua : « Je suis accompagnée par mon… Mon- mon…
- Votre… ?
- Mon… Eh, mon-Bah… »
Comment se dépêtrer d'une situation quand personne ne vient vous porter secours ?
Voilà ce que pensait le grand brun coiffé comme un ananas. Il sourit à sa propre remarque alors que son amie bafouillait. Peut-être devait-il aller l'aider ? Il pouvait aussi la regarder et admirer ses courbes qui, vu de loin, en jetaient pas mal ? Intense réflexion. Toujours est-il que le garçon se sentit lésé en voyant l'homme aux cheveux plats se coller à la blonde alors qu'elle continuait à se chercher une excuse bidon.
« Je m'appelle Suigetsu pour info. Ça te dirait de faire plus ample connaissance dans ma voiture ? »
Il n'y allait pas de main morte celui-là, hein.
Comment la blonde s'en tirerait-elle avec un tel rentre-dedans ?
« Ce n'est pas pour te vexer hein ! Mais…
- Mais elle est déjà prise, déclara une voix si suave qu'elle reconnut immédiatement. »
Le dénommé Suigetsu releva la tête vers un grand brun aux cheveux longs qui tenait l'épaule de Temari. Le dragueur grimaça et salua le jeune homme sans se départir de son engouement.
« Ah oui, voici Neji Hyûga ! présenta Temari, rassurée par le visage familier qui la protégeait.
- Bonjour, déclara le brun en tendant sa main vers l'étranger aux dents pointues.
- 'Lut, répondit le jeune homme en ignorant la main tendue. »
Shikamaru se tendit à nouveau en voyant Neji Hyûga. Traître ! Il lui avait promis de ne plus toucher à sa jolie blonde ! La tête d'ananas se releva et, d'un pas décidé, s'avança vers le petit groupe : « Bonsoir, Neji.
- Oui ? le concerné se retourna vers l'homme qui venait de l'interpeller et se permit de sourire en constatant de qui il s'agissait.
- Alors, on ne dit pas bonjour à un vieil ami ? questionna Nara en fixant celui qui n'était visiblement pas un ami tout court.
- Il y a des amis dont je me passerais bien. »
Ça faisait toujours plaisir… Visiblement l'entente cordiale s'effilochait à mesure que les deux bruns se regardaient.
Suigetsu soupira bruyamment, signalant son existence à ce nouvel intrus qu'il n'avait pas vu venir. Personne ne s'intéressa plus à lui pour autant. Temari, accaparée par Neji, écoutait la conversation des deux bruns qui se jetaient des regards meurtriers.
Le dragueur, se sentant finalement de trop, souffla de frustration et partit reluquer la rousse qui lui faisait de l'œil depuis quelques temps déjà. Tant pis pour la blonde, il avait à faire.
« Les gars, c'est bon, souffla Temari qui comprit rapidement qu'on ne l'écoutait pas. Il est parti.
- Tu devrais peut-être t'en aller maintenant, Hyûga, s'exclama Shikamaru en fusillant l'autre du regard.
- Tu devrais te calmer, mon grand, argua Neji en maintenant sa main possessive sur l'épaule de la blonde. C'est parce que Temari refuse toujours de sortir avec toi que tu réagis comme ça ?
- Mais de quoi je me mêle ? s'étonna la concernée. Ça ne regarde personne. Arrêtez donc d'être de pauvres taches, bordel. »
D'un geste rageur, la blonde s'extirpa de la poigne de Neji Hyûga et fila sans demander son reste sous un : « Tema, ne le prends pas comme ça. Tu nous connais, non ? de Neji qui ne fit rien pour la retenir. »
Les bruns se fixèrent et le Hyûga décida de partir en voyant une jeune femme lui sourire, après tout, il n'était pas là pour tenir compagnie à Shikamaru. Nara resta seul, au milieu de cette grande piste qui ne l'avait jamais assez mit en confiance pour danser.
Qu'il pouvait être un pauvre con parfois. Il s'en serait frappé.
Il n'avait rien à craindre de Neji. Il n'était pas intéressé par la blonde, c'était certain. Mais il jouait tellement le rôle de séducteur que Shikamaru avait fini par s'en méfier comme de la peste, il fallait toujours se méfier de l'eau qui dort, après tout.
D'un mouvement brusque de la tête, Nara se rappela de la blonde qui lui faisait la gueule et se tourna vers la banquette : plus personne et ses affaires avaient disparues. Génial, il aurait encore un milliard d'explications à fournir à Lee pour ne pas avoir prit soin de sa meilleure amie.
Il n'avait que ça à faire, après tout. Lui courir après…
Shikamaru attrapa la main de la blonde qui commençait déjà à traverser ce corridor si étroit menant aux escaliers de secours. La blonde consentit à se retourner vers son ami et le regarda ostensiblement tandis qu'il se collait plus à elle, laissant le passage libre à deux Lambdas qui ne se pressaient pas.
« Tem'… Je suis désolé. C'est dans notre nature d'être de pauvres abrutis. Je me sens déjà assez stupide de réagir comme ça sans raison…
- C'est bien ça le problème. Grandissez un peu.
- S'il-te-plait, déclara le Nara en se passant la main sur le visage. Excuses-nous, s'il te plait. »
Temari pinça les lèvres, satisfaite de la réponse, et encercla la taille de Shikamaru de ses bras en posant son front contre le torse du jeune homme. Le Nara s'en sentit déstabilisé, mais se rappela bien vite que la blonde n'avait probablement pas les mêmes intentions que lui. Elle n'était jamais affective sans une idée derrière la tête. Et avec ce qu'elle avait bu, il y avait fort à parier qu'il n'en ressortirait pas sans séquelles.
« Nara, soupira Temari. J'ai tellement mal.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- J'ai très envie de toi, vraiment. Maintenant.
- Où est le problème ?
- Tu t'excuses toujours d'être désagréable avec moi. Ça me fait tellement mal.
- Oh, sourit tristement le Nara en voyant comment tournait cette discussion.
- C'est moi qui devrais m'excuser de me comporter comme une enfant. »
Elle insinuait tellement de chose que Shikamaru comprenait parfaitement. Cette discussion, ils l'avaient eue tellement de fois pour la conclure de la même manière à chaque fois.
« Si j'avais dit oui, que ce serait-il passé ensuite?
- Je… On aurait, commença le brun en se penchant plus sur Temari. On aurait… fait l'Amour. Je t'aurai dit que je t'aimais, encore et encore. Je… J'en sais rien. Pourquoi tu remets ce sujet sur le tapis, putain ? »
Comme si ce n'était pas assez difficile de vivre une histoire pareille. Le brun relâcha la pression. Il savait très bien ce qu'elle dirait. Il la connaissait par cœur.
Temari releva la tête, pour voir le visage de cet homme, et fronça les sourcils.
« Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu ne t'es pas contentée de m'ignorer ? Quand je t'ai tout dit à quel point tu comptais à mes yeux, pourquoi tu as cherché à tout foutre en l'air ? »
Temari se crispa et serra les dents.
« Je suis désolée, dirait-elle d'un regard dépité. »
« Je suis désolée, soupira-t-elle. »
Elle baisa la tête Suigetsu passa par-là, une rousse accrochée à son bras et un sourire de vainqueur collé au visage.
« Je suis immature, j'aime être avec toi. J'aime aussi n'être qu'à moi. Je suis égoïste, ajouterait-elle en se mordant la lèvre. »
« J'aime être avec toi. Mais c'est beaucoup trop de n'être qu'à toi. Laisse-moi être égoïste, ajouta-t-elle en se mordillant la lèvre. »
Elle savait très bien ce qui fonctionnait avec lui et, bien qu'il ait tout comprit de ce manège, il se laissait berner à chaque fois.
« Je me suis dit que Sasori ferait l'affaire, parce qu'il est compréhensif et qu'il ne m'a jamais paru demandeur d'une quelconque stabilité. »
« J'ai rompu avec Sasori parce qu'il m'a demandé de n'être qu'à lui, de le respecter en tant que moitié. Te dire oui aurait été atroce, pour nous deux. »
« Je t'aime. »
Non, ça elle ne le dirait pas. Par fierté.
Et peut-être aussi parce qu'elle ne l'aimait pas comme lui l'aimait. Il l'avait dans la peau.
Désespéré, Shikamaru la laissa lui attraper la nuque et l'embrasser, de ces lèvres qu'il aimait tant. Terribles lèvres.
Il ne protesta pas. Trop occupé à sentir les mains de Temari se balader dans ses cheveux, de sentir son corps collé au sien, si chaud, si tendre, si tentant. Elle ne serait qu'à lui pour la soirée, le reste il s'en fichait pas mal. Quand elle n'était qu'à lui, le monde pouvait bien devenir fou qu'il n'en avait plus rien à faire. Temari n'était pas loin d'en penser la même chose mais elle n'assumerait ça pour rien au monde.
C'était un amour incontrôlable et immodéré qui provoquait des tempêtes dès qu'ils prenaient conscience de leurs faits-et-gestes.
Il la colla finalement au mur de ce corridor si vide et posa violemment ses lèvres sur celles de la blonde. Elle ne parut pas étonnée. Comme d'habitude. Toujours ce désir. Toujours si pressant. Elle posa lentement une main sur la joue de Nara et entrouvrit la bouche.
Un plaisir malsain pour tous les deux. Shikamaru savait que sa relation passagère ne servirait à rien, que le lendemain elle l'oublierait et qu'elle ferait comme si rien n'était. Alors il profitait de ce moment si doux, en collant un peu plus son torse contre la poitrine de la blonde. Une douce étreinte éphémère. Temari serra la manche de Nara. Elle aussi savait. Elle savait que Shikamaru se sentirait mal, comme à chaque fois. Mais elle pensait aussi un jour qu'il la comprendrait, qu'il comprendrait qu'elle n'attendait rien de lui. Rien. Alors elle se détendit, lui lécha les lèvres en profilant lentement sa main droite sous la chemise du garçon.
« J'ai passé beaucoup de temps à retravailler cette histoire. C'était un défi pour moi, afin de me remettre sur les rails de cette fiction bancale.
À vous de jouer :). »
Sandou-Soudy
