Voici ma seconde fic Gundam Seed. Pour l'instant, je n'ai pas encore vu Gundam Seed Destiny, aussi y-a-t-il sans doute quelques décalages (je suis partie du postulat que Miriallia vivait sur une colonie, par exemple, et que la maison de Ramius qu'on voit dans le dernier épisode de l'animé de Gundam Seed se trouvait sur Terre) que je corrigerai ensuite. Cette fic se passe huit mois et demi après la dernière bataille…
Lisez-la, et surtout reviewez, c'est toujours sympathique et poli pour l'auteur. Donnez votre avis, vos critiques constructives, je réponds toujours
Chapitre 1 : Le drame
Le cœur saignant, le corps douloureux, Maryu Ramius ne trouvait même plus la force de pleurer. Près du lit, ce berceau vide contenait toute l'essence de sa douleur, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de le fixer sans pouvoir en détacher le regard. Son enfant, l'enfant qu'elle avait attendu avec amour et tendresse pendant huit mois et demie, n'avait pas survécu à sa naissance. Son petit garçon, sa seule raison de vivre après la bataille qui avait vu mourir l'homme qu'elle aimait, Mu La Fraga, n'avait pas respiré lors de sa venue au monde, terminant ainsi sa vie à peine commencée…
La découverte de sa grossesse, voici sept mois et demie, lui avait paru comme un signe du Ciel, comme un signe que Mu ne l'avait pas totalement abandonnée, qu'il survivrait dans le petit être qui naîtrait. Elle avait donc attendu ce petit garçon avec espoir et amour, curieuse de voir s'il aurait les cheveux blonds et les yeux bleus pétillants de son père. Malheureusement, la naissance s'était mal passée, durant longtemps, et l'enfant s'était étouffé en appuyant sur son propre cordon avec sa tête, d'après ce que lui avaient dit les médecins. A cause de la césarienne d'urgence qu'on avait effectuée pour lui sauver la vie, elle ne l'avait pas vu tout de suite, mais on le lui avait montré peu après son réveil. Elle se souviendrait toujours de la vision du bébé bleu, inerte mais serein dans la mort, comme s'il était désormais heureux d'avoir quitté ce monde et d'avoir rejoint son père. Elle avait ainsi pu lui dire adieu, mais il lui semblait que Mu était ainsi mort une seconde fois, qu'on lui avait arraché le cœur une fois de plus. Pourquoi le sort s'acharnait-il donc ainsi sur elle ? Qu'avait-elle donc fait au Ciel pour qu'il lui arrache ainsi les deux personnes qui lui étaient les plus précieuses au monde en si peu de temps ? Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus, elle souffrait seulement…
Miriallia rangeait quelques bibelots sur une étagère après les avoir époussetés lorsque l'intercom sonna. Elle appuya sur le bouton et vit apparaître le visage de l'ex-commandant Natale Bajirule. Celle-ci avait le visage sévère comme à son habitude, mais une lueur de tristesse se lisait dans ses yeux bleus. Miriallia dit alors :
« Commandant Bajirule ? Quelle surprise… Le commandant Ramius a enfin accouché ? »
Bajirule répondit :
« Je vous appelle pour annoncer une mauvaise nouvelle : le bébé s'est étouffé avec son propre cordon ombilical, il est décédé à la naissance… »
Une intense tristesse se peignit sur le visage de Miriallia :
« Mon Dieu, quel drame ! Où est-elle ? »
Bajirule dit, de son ton calme :
« Elle est à l'hôpital central de Seattle, sur Terre, je pensais moi aussi aller la voir… »
La décision de Miriallia fut prise en un instant :
« Je vais venir avec vous, nous ne pouvons pas la laisser seule dans un moment pareil… »
Bajirule reprit :
« Très bien, je vais venir vous chercher dans la soirée, soyez prête… »
Et l'écran s'éteignit. Montant dans sa chambre pour préparer ses affaires, Miriallia se dit que le sort, décidément, poursuivait la pauvre Maryu Ramius. Elle-même avait perdu l'être qu'elle aimait, elle comprenait donc ce qu'endurait l'ex capitaine de l'Archangel. Elle savait avec quelle joie Maryu Ramius avait attendu ce bébé, malgré la peine d'avoir perdu l'homme qu'elle aimait, et elle savait aussi que leur présence lui serait utile…
Les médecins conféraient à voix basse autour du lit de la maman éplorée, à laquelle on avait administré un sédatif. Des ombres violettes s'étendaient sous les yeux de la jeune femme, et on avait dû lui poser une perfusion de glucose vu qu'elle refusait de s'alimenter. Son état était en train de devenir alarmant, sous le regard inquiet des médecins et des infirmières qui faisaient leur possible pour sauver sa vie. Malheureusement, il semblait que Maryu Ramius eût décidé de ne plus s'accrocher à la vie, ayant perdu tout ce qui la retenait en ce bas monde…
L'un des médecins dit :
« A-t-elle de la famille, des amis ? Il faut les envoyer chercher… »
Une infirmière intervint :
« C'est déjà fait, j'ai appelé la personne qu'elle avait indiqué comme recours sur sa fiche, elle arrivera bientôt… »
Le médecin-chef parla :
« Très bien. Nous la garderons sous sédatif jusque-là, et je parlerai moi-même avec la personne qui arrivera afin d'organiser le soutien psychologique, vous me l'enverrez dès qu'elle se présentera…a-t-elle donné un prénom au bébé décédé ? »
Une des infirmière consulta son dossier :
« Oui, elle l'a appelé Alexander Mu Lewis Archangel, c'était les prénoms qu'elle avait désignés à son arrivée, avant que l'accouchement tourne mal… »
L'un des médecins haussa le sourcil en face des prénoms peu orthodoxes, mais il dit :
« Je veux qu'on veille sur elle, qu'elle ne soit jamais seule si possible, Dieu sait ce qu'elle pourrait faire. Il faut qu'elle passe la première phase de son deuil très entourée… »
Quand Bajirule vint sonner à la porte du petit appartement de Miriallia, elle la trouva prête, sa petite valise à la main, le visage pâle mais les yeux rouges. L'ex commandant portait ses lunettes noires, comme à son habitude, mais il était évident qu'elle aussi avait pleuré.
Laissant Miriallia fermer à clé sa porte, elle alla jusqu'à la voiture et l'attendit. Le voyage jusqu'à l'astroport se fit en silence, mais Miriallia finit par demander, alors qu'elle embarquaient sur la navette qui les emmènerait sur Terre :
« Avez-vous prévenu les autres ? Il faut qu'ils sachent… »
Bajirule acquiesça :
« Oui, j'ai prévenu Kira, il s'occupe de joindre les autres… »
Cagali s'occupait d'un dossier délicat aussi épais qu'elle lorsqu'elle vit son frère jumeau entrer dans son bureau, l'air sombre. Comme à son habitude, elle n'hésita pas à le chambrer :
« Hé bien, ton gundam a mangé ton repas ou quoi ? »
Kira leva son regard violet sur sa sœur et répondit :
« Je ne suis pas d'humeur à rire, figure-toi : je viens d'avoir un appel de Natale Bajirule, elle m'a dit que le bébé du commandant Ramius est mort à la naissance… »
Cela coupa la parole à Cagali, qui dit seulement :
« Où ? Quand ? »
Kira compléta :
« A Seattle. Miriallia et elle sont parties là-bas, déjà. Bajirule m'a dit que le bébé s'était étouffé en appuyant sur son cordon ombilical… »
Cagali dit alors de son ton décidé dans lequel, pourtant, on pouvait percevoir une fêlure :
« Je vais appeler Bajirule tout à l'heure pour savoir ce que nous pouvons faire pour le commandant Ramius, pas question que nous n'intervenions pas… »
Kira hocha seulement la tête, et le silence revint dans la pièce alors que tous deux s'associaient en pensée à la peine de la jeune femme éprouvée…
Dès qu'elle avait eu le message de Kira, Lacus s'était retirée dans sa chambre, et s'était mise à prier pour l'âme innocente de l'enfant. Ce n'était pas qu'elle fût spécialement croyante, mais elle priait parfois lorsqu'elle en ressentait le besoin. De plus, Maryu Ramius s'était toujours montrée gentille avec elle, bien qu'elle fût une coordinatrice, et elle compatissait à sa peine. Haro vint sur ses genoux, mais la petite créature-machine ne dit rien, comme si elle respectait la prière de sa maîtresse…
Alors que Miriallia et Bajirule embarquaient sur la dernière navette pour rejoindre la Terre, le téléphone de l'ex commandant sonna : c'était Cagali.
« Commandant Bajirule ? Ici Cagali, j'ai appris l'horrible nouvelle et je téléphonais pour savoir ce que vous comptiez faire… »
Bajirule répondit :
« Miriallia et moi sommes en route vers la Terre actuellement, nous dormirons sur place et irons à la première heure à l'hôpital, nous verrons ensuite selon ce que nous diront les médecins… »
Cagali poursuivit :
« Il ne faudra pas qu'elle reste seule un instant après ce drame, et je ne pense pas que cela soit une bonne idée qu'elle retourne chez elle. Je peux vous prêter ma petite résidence en bord de mer, elle y serait mieux pour sa convalescence. Avez-vous besoin de quoi que ce soit ? Je ne peux venir pour ma part, mais Kira le peut… »
Mais Bajirule secoua la tête :
« C'est très gentil de votre part, mais nous verrons sur place et vous ferons savoir ce qu'il en est… »
Cagali dit encore :
« Très bien, nous attendrons votre appel. Prenez bien soin du commandant Ramius, et dites-lui que nous nous associons à sa peine… »
Une fois qu'elle eût raccroché, elle rangea son téléphone et se tut. A côté d'elle, Miriallia ne disait rien elle non plus, fixant les étoiles et l'immensité de l'espace par le hublot. Les mots étaient inutiles à ce stade, seule comptait maintenant la jeune femme qu'elles allaient aider…
Bajirule avait réservé deux chambres dans un hôtel, mais aucune d'elle ne put dormir. L'ex commandant avait souvent eu des mots autrefois avec Ramius, mais elle avait dû reconnaître qu'elle était un bon commandant, juste et efficace, même si toutes deux ne partageaient souvent pas le même avis. Lorsqu'elle était devenue à son tour commandant, elle avait pu mesurer l'ampleur de la charge que Ramius avait sur les épaules et, enfin, elle l'avait comprise. Ramius avait toujours eu à cœur de protéger la vie de ses subordonnés et de son vaisseau, même si elle ne suivait pas toujours les sacro-saintes règles auxquelles Bajirule croyait tant. Depuis la fin de la guerre, elles étaient devenues amies, tant et si bien que Ramius l'avait désignée comme personne à prévenir en cas d'urgence lorsqu'elle était entrée à la maternité et, à présent, elle se devait de se trouver auprès d'elle…
Miriallia resta elle aussi allongée sur son lit sans fermer l'œil. Ces deuils incessants n'en finiraient-ils donc jamais ? N'y avait-il pas eu assez de morts pour que la Faucheuse d'âmes ait impitoyablement enlevé à une femme éprouvée la seule raison de vivre qui lui restait ? Dieu savait si la pauvre Maryu Ramius n'avait pas besoin de cela après les heures sombres qu'ils avaient vécues voici quelques mois. Dans l'esprit de Miriallia revint alors la vision du Sky Grasper de Tolle explosant, et deux larmes coulèrent sur ses joues, mais elle les essuya d'un geste rageur. Il n'était plus temps de s'apitoyer sur elle-même, une autre avait besoin d'elle à présent….
A l'heure des visites, elles se présentèrent à l'hôpital central de Seattle et marchèrent d'un pas rapide jusqu'à la maternité. Arrivées là, elles demandèrent à voir le docteur Jelekos, et on les introduisit dans son bureau. Il demanda :
« Mademoiselle Natale Bajirule ? »
Alors qu'elle acquiesçait, il leur désigna deux sièges et dit :
« Vous avez fait vite… »
Et, regardant Miriallia, il dit :
« Je suppose que vous êtes une amie de mademoiselle Ramius, vous aussi… »
Miriallia acquiesça, et le médecin dit :
« Je ne vous cacherai pas que son état est sérieux. Nous l'avons mise sous sédatif pour l'instant, elle a subi un choc énorme, aussi bien physique que moral. Sa convalescence sera longue et difficile, et c'est pour cela que je vous ai dit de venir… »
Il s'interrompit un instant et reprit :
« Elle va devoir rester encore un certain temps ici afin de se remettre de la césarienne qu'elle a subi, mais, ensuite, dès qu'elle sortira, elle ne devra pas rester seule. Accepteriez-vous de vous occuper d'elle ? »
Bajirule n'eut pas un instant d'hésitation :
« Oui, je vais m'occuper d'elle… »
Miriallia intervint :
« Moi aussi, nous ne la laisserons pas seule… »
Le médecin continua :
« Entourez-la, faites venir ses amis, surtout empêchez-la de sombrer. Il faudra aussi qu'elle soit suivie psychologiquement, la mort d'un enfant, surtout d'un premier enfant, est toujours une épreuve terrible… »
Miriallia dit alors :
« Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? »
Le médecin répondit :
« L'accouchement a duré longtemps, et, le temps que nous fassions la césarienne, c'était trop tard, l'enfant s'était étouffée en appuyant sur son propre cordon… »
Miriallia baissa la tête, et des larmes apparurent à ses yeux. Le médecin continua :
« Peut-être voulez-vous la voir, mais ne restez que quelques minutes, elle a besoin de calme… »
Il les conduisit jusqu'à la chambre et les laissa seules avec elle…
Loin de la Terre, sur une petite colonie, un homme attendait l'arrivée d'une navette. Ses gestes et sa mise étaient élégants, et ses cheveux blonds impeccablement coiffés dénotaient une noblesse de pensée aussi bien que de comportement. Aucune émotion ne se lisait sur les traits fins de son visage, mais un léger tremblement de sa main trahissait sa nervosité.
Enfin, la navette qu'il attendait arriva, et un homme en descendit, suivi d'une femme qui semblait visiblement être une infirmière. L'homme porta sa main à sa tempe et dit :
« Mission accomplie, nous l'avons… »
L'infirmière s'avança, et l'homme vit alors ce qu'elle tenait : un nourrisson de quelques heures, endormi. L'infirmière dit :
« Sa mère l'a nommé Alexander Mu Lewis Archangel… »
L'homme blond sourit légèrement, prit l'enfant dans ses bras et dit :
« Bienvenue dans la famille, petit La Fraga… »
L'enfant ouvrit des yeux aussi bleus que le ciel, et considéra celui qui lui parlait. Il reprit :
« Ton destin est ici, petit garçon, auprès de tes semblables et de moi, ton grand-père, tu seras l'instrument de ma vengeance… »
Le petit Alexander bailla et se rendormit sous le regard quelque peu attendri mais qui s'en défendait de Raw Le Creuset…
A SUIVRE
