Auteur: Moi, Ooka. Oui, encore.
Titre: "Le fils d'un Royaume"
Disclamer: Alors... Chisana et moi avons adopté Katsuki, et Eijiro est à Sandou... Donc c'est bon, je peux faire ce que je veux avec eux? Comment ça, non? Vous voulez vous battre?
Rating: T... Pour l'instant. *wink wonk*
Genre: Heroïc-Fantasy, Romance.
Note: Je... AAAAAAAAAAAH! *crie* Bonjour, déjà. Le jour où je poste ce chapitre 1 qui aura mis 8 plombes à sortir est enfin arrivé et c'est AUJOURD'HUI! Je suis JOIE! Bref, voici donc une toute nouvelle fic sur laquelle je m'éclate plutôt bien et dont l'idée m'est venue en partie des films "Willow" et "Le Seigneur des Anneaux". C'est un AU Héroïc-Fantasy BNHA parce que merci mais C'EST TROP COOL QUAND ILS SONT SAPÉS COMME ÇA et qu'il faut bien que j'écrive du Kiribaku (oui c'est du Kiribaku, je l'avais pas précisé?) pour survivre.
Bref, pas envie de m'étaler mille ans cette fois, j'ai déjà parlé de cette fic DONC je préfère vous laisser avec le texte plutôt que de vous bassiner avec des faits inintéressants comme une mamie qui radote.
Bonne lecture!
Chapitre I : Le royaume de Syrthio
Un vent chaud venu de l'Ouest soufflait sur le Royaume de Syrthio. La brise faisait ondoyer les herbes qui se couchaient dans les plaines, faisait s'envoler les feuilles rougeoyantes et orangées des arbres, les laissant tournoyer dans l'air avant qu'elles ne retombent sur le sol. Elle balayait les terres luxuriantes du plus vaste empire du pays, faisant claquer les drapeaux écarlates qui trônaient fièrement au sommet de chacune des tours du château qui s'élevait entre les collines.
C'était une bâtisse immense, faite de lourds blocs de marbre blanc, dont les larges murs protégeaient son intérieur et dont les hautes tours montaient jusqu'au ciel, les toits en pointe étaient recouverts de tuiles rouges rappelant les couleurs dominantes des forêts alentours. Le château datait de plusieurs siècles, et pourtant, il semblait intouché, éternel comme s'il était à l'épreuve du temps. Les imposantes portes du palais, faites d'un bois brut et sombre, étaient protégées d'une lourde herse en fonte qui en obstruait l'entrée. Tout au centre de la citadelle, ouvrage fortifié aux puissants moyens de défense, se dressait le donjon, fier, haut et fort, tour maîtresse du château et demeure des seigneurs de la terre d'automne.
Le pays était divisé en quatre grands royaumes qui se partageaient le pouvoir. Le Royaume de Syrthio était situé dans une cuve, au Sud-Est, enclavé entre les Terres d'Aestas à l'Ouest et les terres mortes, anciennement Terres de Gwanwyn, au Nord, dont ils étaient séparés par une épaisse forêt d'épineux, sombre, profonde, dangereusement envoûtante et dans laquelle tous ceux qui avaient été assez fou pour s'y aventurer n'étaient pas revenus.
Cette forêt, qui s'étendait jusqu'aux Montagnes d'Irmgrad, était le territoire des loups et y pénétrer signifiait se jeter tout droit vers la mort. Elle ne débouchait que sur les terres mortes, lieu de désolation, désert aride et infertile où même les animaux affamés n'osaient pas pointer le bout de leur museau. Seul le Royaume d'Hiems était voisin direct de cet enfer avec qui il partageait les monts d'Irmgrad, situé au Nord-Est et où des neiges éternelles tombaient sur une terre glacée, habitée d'une poignée de nomades robustes perdus dans cette immensité immaculée et inaccessible.
Les quatre royaumes étaient chacun le spectacle d'une saison différente, perpétuelle et immuable. Le Royaume d'Hiems était la terre d'un hiver éternel, les Terres d'Aestas connaissaient un été indien qui ne s'étiolait jamais, et les terres mortes furent jadis le théâtre d'un printemps généreux et prolifique, qui, aux suites d'une guerre néfaste, avait réduit le lieu à l'extrême opposé de son ancienne grandeur. On raconte que la bataille avait fait couler tant de sang que celui-ci s'était infiltré jusqu'aux plus lointaines profondeurs du sol, empoisonnant les eaux pures et gangrenant la nature.
Le Royaume de Syrthio, terre d'automne, vivait au gré des couleurs chatoyantes des feuilles vermeilles. Il était le plus vaste des quatre et abondait de richesses. Il y faisait bon vivre, ainsi, on y trouvait une grande diversité au sein de la population.
Les trois races de ce monde s'y mêlaient avec harmonie. Les Daïkinis, hommes et femmes dépourvus de pouvoirs, de nature docile et sociable, étaient de ceux qui peuplaient en plus grande partie le royaume. Leur constitution peu robuste et leur espérance de vie d'une cinquantaine d'années, une soixantaine tout au plus, faisaient qu'ils étaient plus enclins à vivre dans le confort d'un village protégé où la vie était simple.
Les Dranëgils, eux, dirigeaient Syrthio. Ils étaient de ceux qui naissaient différents du reste des Hommes. Dans leurs veines coulait un sang magique qui leur conférait des pouvoirs liés aux forces naturelles. Le feu, la glace, le vent ou l'eau étaient les plus répandus, mais le pouvoir d'un enfant, réplique de celui d'un de ses deux parents ou qui en était la fusion, évoluait pour donner des combinaisons plus puissantes. Les Dranëgils étaient des figures omnipotentes. Dirigeants, souverains ou encore rois et reines, ils menaient les troupes avec une habilité hors pair. Ils étaient nés pour conduire et pour défendre, leurs corps vigoureux faisant d'eux des combattants de premier choix. Leur espérance de vie pouvant aller jusqu'aux quatre vingt dix ans sans difficulté aucune, ils étaient sages et intelligents, respectés des Daïkinis et vu par eux comme des sauveurs et des protecteurs tout puissants.
Seulement, les Dranëgils avaient un point faible, un talon d'Achille qui réduisait leur puissance à néant. Ils venaient au monde avec une tâche de naissance, l'Infirma, qui, blessée, leur faisait perdre tous leurs pouvoirs. Nombre de Dranëgils avaient trouvé la mort lorsque leurs adversaires avaient découvert l'emplacement de la tâche. Une fois celle-ci touchée, ils ne devenaient que de faibles agneaux sans défense dont on ne faisait qu'une bouchée. Le mythe s'écroulait.
Les générations de ces cents dernières années avaient fait taire cette rumeur, clamant que ce n'était qu'une légende et qu'il n'avait jamais été question de tel. La marque, de taille variable, était habilement maquillée ou masquée pour ne devenir qu'un lointain souvenir, rendant les nouveaux rois invincibles.
La dernière race, et la plus rare, était celle des Adarkins. Comme les meneurs de ce monde, un souffle de magie leur était inculqué à la naissance. Ces Hommes, dont l'enveloppe corporelle était différente de celle des simples mortels, se voyaient affublés d'atouts bestiaux et pouvaient à leur guise changer de forme physique. Échangeant comme bon leur semblait leur forme hybride contre une silhouette animale, ils étaient passés de redoutables chasseurs et vifs combattants à citoyens à l'agressivité tarie et au penchant solitaire.
Jadis craints et mis à l'écart, ils se retrouvaient en petit nombre, et leur isolement avait fait disparaître la sauvagerie animale qui les animait. Aux premiers abords, ils étaient de parfaits civils pouvant choisir de devenir des bêtes presque dociles.
Deux sortes d'Adarkins courraient en ce monde : ceux dont la forme était celle d'animaux sauvages -les loups en composaient la principale population- et ceux, plus rares, plus mystiques, leur forme étant celle du folklore, dragons ou licornes, dont seuls les souvenirs agrémentaient les contes.
On avait presque oublié l'origine de ces créatures mi-humaines mi-animales, chez qui la lumière se reflétait au fond des prunelles aux heures les plus sombres de la nuit. Une aura de mythe soufflait cependant encore après leur passage : la durée de vie des Adarkins était inconnue. Personne n'avait jamais été en mesure de dire si leur existence s'arrêtait un jour ou s'ils pouvaient traverser les siècles. Vivant leur vie isolés des autres races, ils transportaient avec eux une lourde charge de mystères et de secrets dont personne n'avait jamais entrevu les bribes.
Seuls deux des spécimens de cette race vivaient au royaume. Le premier, un homme oiseau, conseiller du roi, séjournait entre les murs du château. Le deuxième était, lui, écarté du reste du village, demeurant dans une cabane faite de lourds rondins de bois au cœur d'un petit massif d'arbres aux couleurs flamboyantes. Il savait se faire discret et son penchant solitaire faisait de lui une figure presque fantomatique au sein des Terres de Syrthio. Sa chevelure carmine, ses dents acérées et la large queue reptilienne qui naissait en bas de son dos laissaient place aux idées farfelues des habitants les plus imaginatifs, le bruit courant que le jeune homme pouvait prendre la forme d'un animal légendaire… Certains disaient qu'il était au service de la famille royale, d'autres qu'il était un nomade d'Hiems venu se réchauffer sur les terres d'automne, mais son existence même était entourée de mystère. Peu connaissaient son prénom, et rares étaient ceux qui l'avaient aperçu de leurs propres yeux. Le jeune homme était d'une discrétion telle qu'il se faisait presque oublier, menant paisiblement sa vie d'ermite entre les érables touffus qui encerclaient sa cabane.
En un mot, la vie au sein du Royaume de Syrthio était paisible, aussi bien pour les habitants que pour les rares Adarkins qui vivotaient dans les terres.
§§§
Le soleil se levait tous les matins à l'Est, éclairant de ses premiers rayons la terre d'automne. La lumière matinale se frayait d'abord un chemin entre les arbres qui entouraient le royaume. Les étincelles du jour glissaient entre les feuilles écarlates, projetant leurs couleurs de feu à la manière d'un immense brasier orange et rouge. Puis, la chaleur envahissait peu à peu les terres, chassant la fraîcheur du sol et faisant remonter une fine couche de brouillard qui déposait sa rosée sur les herbes. À mesure que l'astre du jour s'élevait plus haut dans le ciel, sa lueur glissait sur les larges blocs de marbre du château et s'y reflétait comme dans un miroir. Un éclat aveuglant plongeait les alentours du palais dans une luminosité blanche qui semblait irréelle, un spectacle à couper le souffle qui durait quelques secondes à peine. Le château devenait aussi lumineux que l'astre lui-même, décuplant sa superbe, le rendant encore plus grandiose qu'il ne l'était déjà.
Et les rayons continuaient leur course, courraient jusqu'au village, illuminant d'abord le clocher de l'église qui pointait vers le ciel, puis glissaient lentement sur les toits des maisons. La journée commençait au son du chant des coqs de ferme qui se réveillaient à l'aube avec le soleil.
Dès les premières heures du jour, le Royaume de Syrthio baignait dans une lumière rouge. Il était la couleur emblématique du royaume, omniprésent, dans les feuilles des massifs touffus, sur les tuiles des toits du château et des habitations, sur les pavés du centre ville, et il habillait la famille royale de parures aux reflets ocres et de tissus précieux aux tons ardents, cette même famille qui se réveillait elle aussi dès les premiers rayons du jour, ramenant la vie au château endormi.
Faisant claquer sa cape au rythme de ses pas, la reine déambulait dans son palais, marchant en foulées vives, laissant ses yeux balayer le paysage qui s'offrait à elle depuis les larges fenêtres qui courraient le long des couloirs, lui offrant une vue imprenable sur toutes ses terres. Autour de son cou cliquetaient les pierres précieuses des ses colliers, s'entrechoquant entre elles avant de retomber sur sa peau claire. Les larges pièces dorées qui ornaient sa tunique et ses oreilles tintaient elles aussi, reflétant les rayons qui venaient couler sur l'or dès qu'elle passait près d'une ouverture, laissant les miroitements de l'astre matinal glisser sur sa peau et se refléter dans ses prunelles carmines.
Oui, le rouge était la couleur emblématique du royaume, allant même jusqu'à tinter les iris de ses dirigeants. La nuance de leur héritage illuminait leur regard, faisant d'eux des figures presque irréelles, leur insufflant un soupçon de divinité. Le rouge allait jusqu'à être la source même du pouvoir qui donnait leur puissance aux Dranëgils : la caste Bakugo, dirigeante du royaume de Syrthio, se voyait partager le même art des explosions et des flammes. Pouvant créer à leur guise des brasiers ardents ou des éruptions puissantes, la force qui les entourait décourageait depuis de nombreux siècles leurs ennemis potentiels, si bien que le royaume de Syrthio ne possédait plus d'armée, la puissance de ses monarques suffisant à elle seule à décourager quiconque oserait se dresser contre eux.
La population était à la fois impressionnée et troublée par ses pupilles qui se posaient sur eux. Le roi et la reine étaient proches de leur peuple, mais semblaient presque venir d'un monde opposé au leur tant la différence entre les deux races se faisait ressentir. Il ne suffisait que d'un regard, que d'un geste, que d'un pas pour comprendre que les Dranëgils s'élevaient bien plus haut que les Daïkinis, ces derniers les percevant comme des figures éthériques qu'ils vénéraient presque comme des dieux.
Les prunelles rubis de la reine s'arrêtèrent sur le village, en contrebas. Elle plissa légèrement les paupières, percevant les premiers échos de voix de son peuple qui s'éveillait avec le soleil.
Le village comptait près de cinq cents habitants, et était l'un des plus peuplé du pays. Des hommes et femmes de tous âges, des enfants, qui grandissaient au rythme des jours d'un automne éternel. La plupart d'entre eux vivaient de cultures ou d'artisanat, la ville étant réputée pour ses nombreuses boutiques de tissus et de parures faites main qui remportaient un franc succès auprès des habitants des royaumes voisins.
Ce matin-là, le royaume tout entier se réveillait en douceur. Lorsque le soleil eut atteint la totalité des terres, chauffant Syrthio de ses rayons doux, l'animation qui avivait le village s'éleva peu à peu, les voix des habitants portée par le vent léger qui accompagnait l'astre matinal, effeuillant au passage les branches des arbres vermeils.
Au château aussi, l'animation commençait à se faire ressentir entre les murs. La reine avait quitté sa fenêtre et avait presque fini sa ronde. Elle terminait toujours son exploration matinale par la chambre de son fils, le prince du royaume. Elle venait lui rendre visite tous les matins dès que le soleil se levait dans le ciel pour le tirer du sommeil. C'était un rituel qui, entre eux, s'était instauré depuis le premier jour de sa vie, et, même maintenant que le jeune homme était âgé de dix sept ans, perdurait toujours.
Arrivée au bout du couloir, une large porte en chêne massif se dressa devant elle. Le bois sombre la séparait de la pièce où le prince passait le plus clair de son temps. Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette simple pensée, et elle leva lentement la main avant de venir frapper trois coups contre le bois brut. Elle n'eut aucune réponse. Ses doigts glissèrent alors sur les deux poignées de fer forgé qu'elle tira vers elle, ouvrant les deux pans de la porte avant de pénétrer dans la chambre de son fils.
Elle plissa les yeux. La lumière qui baignait la pièce entière et le vent qui faisait se soulever les épais rideaux de velours pourpre suspendus de chaque côté des fenêtres lui indiquèrent immédiatement que quelque chose n'allait pas. Elle balaya la chambre du regard à mesure que ses yeux s'agrandissaient et que ses doigts se crispaient sur les poignées qu'elle tenait toujours dans ses mains.
La pièce était sans dessus-dessous. Certains meubles étaient renversés sur et sol et vidés de leur contenu, des bijoux ayant été projetés de leurs boîtes, les colliers de perles brisés et répandus sur les dalles. Le lit était défait, les draps jetés à terre et en partie cramés. La reine se précipita là ou dormait son fils, prenant dans ses mains le linceul de tissu carbonisé. Elle le serra, l'observant les lèvres serrées. Ces marques de brûlures faisaient grimper son inquiétude en flèche à mesure qu'elle rassemblait les éléments de la chambre saccagée : on aurait dit qu'une bataille avait eu lieu ici. Que son fils avait tenté de se défendre de quelque chose avec ses explosions, brûlant le mobilier au passage. Elle se releva, regarda à droite et à gauche, constatant avec effroi qu'elle était seule dans la pièce.
« Katsuki ? Où es-tu ? Mon fils… »
Le drap cramé glissa d'entre ses doigts et retomba mollement sur le sol dans un bruissement de tissu. La reine s'agitait, elle marchait dans la grande chambre, alla se pencher au bord de la fenêtre ouverte. Dehors, tout était calme. Rien n'indiquait qu'il aurait pu passer par là. Elle se risqua de nouveau à l'appeler, mais seul l'écho de sa voix résonnant dans le couloir vide lui répondit.
L'angoisse commençait à lui serrer la gorge. Ce n'était pas l'absence de son fils qui l'inquiétait, mais la scène de cette chambre saccagée ne pouvant que lui faire imaginer les pires scénarios. Alors qu'elle parcourait de nouveau la pièce du regard, démunie face à ses craintes, ses perles vermeilles se posèrent sur un papier jaunâtre fiché dans le mur à l'aide d'une dague.
En une enjambée, elle avait retiré la lame et tenait la missive entre ses doigts. Un billet froissé, cramé lui aussi par endroits, contenant ces lignes:
« À l'attention des souverains de ce faux-semblant de royaume
Qui vivent dans l'opulence entourés de trésors,
Nous avons enlevé votre cher prince.
Sa vie est entre nos mains et s'étiole peu à peu,
Dans trois nuits il n'en restera que des cendres.
Nous vous proposons un marché honnête : la vie de l'enfant contre vos richesses.
L'échange se fera en terres du nord,
Ne tardez pas, car les traces de sang sur le sol sont témoins de son état.
L'Alliance Genesis. »
Un haut-le-cœur la prit alors qu'elle parcourait les lignes. La dernière en particulier lui retourna l'estomac, et son regard affolé d'où avait disparu toute trace d'autorité se perdit sur le sol, tombant sur une flaque luisante dès qu'elle eut baissé les yeux. Une nappe d'un rouge sombre avait commencé à coaguler là où les gouttelettes qui l'entouraient était déjà sèches.
Elle se précipita sur le sang presque sec, s'agenouillant sur le sol, souillant ses vêtements sans même le réaliser. Ses mains tremblantes se plaquèrent contre les dalles, à quelques centimètres seulement de l'hémoglobine qui tâchait la pierre. Elle y passa le bout de ses doigts avant de les porter en face des ses yeux, comme si elle n'était pas sûre que tout cela soit bien réel.
Pourtant, la tâche sombre qui maculait sa peau le lui prouvait. Elle se releva, fébrile, le papier froissé toujours fermement tenu au creux de sa paume. Elle serra les poings, contenant non sans mal les tremblements qui la prenaient. L'inquiétude laissait place à une colère sourde, réveillant ses instincts les plus féroces, tapis en elle. Elle n'était pas étrangère à cette soit-disant alliance de bandits qui avaient assiégé le royaume voisin après la guerre. Elle les connaissait pour leurs crimes et leurs pillages, mais jamais elle n'aurait songé qu'ils oseraient franchir la frontière de leurs terres pour venir leur voler ce qu'ils avaient de plus précieux.
S'attaquer à sa descendance était impardonnable. S'en prendre à son fils signait clairement le début d'une nouvelle guerre.
À présent furieuse, elle sortit de la chambre en trombe, faisant claquer les deux portes de bois brut contre les murs de marbre blanc, l'écho résonnant dans l'aile entière. Le roi accourut rapidement au son du vacarme, il connaissait le tempérament sanguin de sa femme et de leur fils, mais savait aussi que ces derniers faisaient preuve de sang froid et de contrôle entre les murs du palais. Un tel raffut ne présageait rien de bon. Lorsqu'au détour du couloir, il tomba nez à nez avec la reine, à la fois enragée et désemparée, il sut que ses soupçons étaient confirmés. Il posa ses deux mains sur ses épaules, la rapprochant de lui.
« Que se passe-t-il ? Est ce que tout va bien ?
-Katsuki a été… Notre fils a… »
Mais elle éclata en sanglots avant de finir sa phrase. L'inquiétude qui l'assaillait était trop forte, éradiquant sa vigueur au plus profond d'elle même. Ils n'avaient jamais été séparés de leur fils, il était toujours resté auprès d'eux. Même malgré son caractère explosif à l'image de son pouvoir, il restait proche de ses parents. Qu'il disparaisse ainsi, en laissant derrière lui des traces de sang, et cette lettre si acerbe… Et si cette alliance décidait de s'en prendre à lui ? Et pire, s'ils découvraient que l'Infirma qu'ils avaient toujours assurée comme étant une légende était en réalité toujours en eux ? Elle s'imaginait les pires scénarios, elle savait que son fils était fort, que jamais il ne se laisserait faire, mais le seul fait même qu'ils aient réussit à le tirer hors de sa chambre lui faisait froid dans le dos.
Le roi la serra contre lui, lui murmurant des paroles rassurantes.
« Mitsuki, parle-moi… Qu'est-il arrivé à Katsuki ? »
Elle se mordit la lèvre, ravalant ses larmes. Elle essuya ses joues du bout de ses doigts, y étalant le sang qu'elle avait touché quelques secondes plus tôt et parla dans un souffle tremblant :
« Il a été enlevé, il n'est plus dans sa chambre… Il a disparu. »
Son époux se raidit, son emprise se raffermissant autour d'elle :
« Que dis-tu ?
-Notre fils n'est plus dans sa chambre, et ses ravisseurs ont lassé une lettre ! Ils veulent une rançon ! Ils veulent échanger la vie de notre enfant contre de l'argent ! »
Ses doigts se décrispèrent, laissant apercevoir au creux de sa main la lettre à présent chiffonnée et froissée en une boule. Le roi la lui prit délicatement, la dépliant avec appréhension. Son regard s'assombrit lorsqu'il parcourut les lignes.
Puis sa voix résonna, grave :
« Nous devons agir sans attendre. La vie de Katsuki est en danger. »
À suivre…
Et voilà! Bon, j'espère que je m'en suis pas trop mal sortie, j'ai pas trop l'habitude des récits narratifs du style, d'où la raison pour laquelle j'ai étalé l'écriture de ce chapitre sur plusieurs mois (mais il y avait Success et Puceaux! au milieu en fait... Plus les autres OS que j'ai écrit... Ouais...)
Les prochains chapitres seront pas aussi longs à sortir, j'ai un rythme d'écriture plutôt régulier donc c'est cool, le chapitre 2 est prêt donc il arrivera soit dans une semaine soit dans deux selon mon avancement sur le chapitre 3 (date de publi' in my bio sinon hein).
BREF voilà, j'm'arrête là, merci à vous d'avoir lu ce prologue, j'espère qu'il vous a plu :)
À plus!
